29/03/2015
Bilan ciné 2014 : les drames bof bof
On est enfin passé à l'heure d'été, le chat peut cesser d'hiberner. Il fait nuit à 20 heures, ô joie !
NDLR : "Bof bof" traduit en langage adulte : " Des films souvent adorés par la critique mais qui m’ont encore ennuyée."
Bof bof :
- Eden de Mia Hansen-Love
- Saint Laurent de Bertrand Bonello
- Only lovers left alive de Jim Jarmusch
Comme Saint Laurent, encore un film pour dandys. Des personnages qui se pensent artistes maudits, prennent la pose, cultivent leur spleen et leur misanthropie inutiles : ce sont des vampires, ils valent tellement mieux que les humains. On apprend qu’ils sont à l’origine des plus belles créations artistiques : Shakespeare, c’est John Hurt en fait ! Ok, le film est beau, original, poétique, sur l’amour éternel… mais il ne se passe pas grand-chose.
- 3 cœurs de Benoît Jacquot
Un banal mélo : resté pour une nuit dans une petite ville de province, Marc (Benoît Poelvoorde♥) a un coup de foudre pour Sylvie (Charlotte Gainsbourg). Alors qu’il doit la rejoindre une semaine après, son cœur s’emballe justement, il fait une attaque. Rendez-vous manqué, il ne la reverra plus. Mais pourquoi ils n’ont pas échangé leurs numéros ? Les gars on est en 2015 hein ! ou leur facebook quoi ! Ah oui c’est sûr, c’est plus romantique de se revoir sur les chaises du jardin du Luxembourg, mais ils font moins les malins après ce malentendu. Charlotte pense que Benoît lui a posé un lapin, et tente d'oublier son chagrin en se barrant aux Etats-Unis avec son mec qu’elle n’aimait plus vraiment. Retourné trop tard dans la ville de leur rencontre pour retrouver sa belle, Benoît épouse la première venue qu’il y trouve, une brave fille sympathique (Chiara Mastroianni). Manque de bol, cette nana est justement la sœur de Charlotte. La mère (Catherine Deneuve, super casting) a tout compris, elle.
Un film auquel tout le monde peut s’identifier : une histoire de coeur ratée, l’hésitation entre deux amours, entre la passion et la raison, comment passer à côté de sa vie en ne la vivant qu’à moitié, etc. Mais j’ai trouvé que ce mélo était traité sans émotion, sans passion. Un comble. Je n’ai ressenti qu’un long ennui devant ce film cousu de fil blanc. Dommage. Sur le même thème (passer à côté de l’amour de sa vie en se conformant à ce que la société attend de nous) regardez plutôt le magnifique Conte de la princesse Kaguya !
- Mademoiselle Julie de Liv Ullmann
- La voie de l’ennemi de Rachid Bouchareb
Remake américain de Deux hommes dans la ville (j’en ai parlé ici). J’ai pu rencontrer le réalisateur, il est sympa comme une porte de prison. Forest Whitaker par contre est super cool : il m’a tenu la porte de l’ascenseur avec un large sourire, pour que je monte avec lui et les autres membres de l’équipe. Mais je n’ai pas osé planter les autres journalistes (certains m’ont jeté un sale regard), et je me voyais mal coincée au milieu d’eux dans un minuscule ascenseur « salut ! il fait beau hein ? euh vous parlez pas français c’est vrai, et moi anglais comme une vache espagnole ! Ça va être long, il reste combien d’étages ? »
Palme du drame le plus ridicule :
- Un été à Osage County de John Wells
Règlement de comptes familial. Suite à la disparition de leur père, trois filles reviennent dans leur maison d’enfance, soutenir leur mère hystérique (Meryl Streep, mais qu’est-ce qui t’a pris ?!) Cris, pleurs, vaisselle cassée… c’est tellement gros que ça en devient risible. Laver son linge sale en famille, à 90 degrés surtout, pour que tout rétrécisse bien… Pour faire plus mélo et réaliste sûrement, les actrices ne sont visiblement pas maquillées. Résultat, vlan, 15 ans de plus dans la gueule de Juliette Lewis, méconnaissable, idem pour Julia Roberts, pas vraiment à son avantage. Seul Ewan McGregor s’en sort bien, on lui donne 10 ans de moins que sa femme et surtout, il fait beaucoup plus cool et détaché! Relax les gars, c'est pas la mort du p'tit cheval ! (juste du père quoi)
Demain, la suite avec les comédies dramatiques (en fait, les films que je ne sais pas classer)
19:33 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma | | Facebook
28/03/2015
Bilan ciné 2014 : les drames
A voir :
- Ida de Pawel Pawlikowski
- Dallas Buyers Club de Jean-Marc Vallée
- Twelve years a slave de Steve McQueen
- Mommy de Xavier Dolan
Pourquoi pas :
- Men women and children de Jason Reitman
- Diplomatie de Volker Schlöndorff
- White bird de Gregg Araki
La mère de Kat disparaît soudainement. Pourquoi, qui était-elle vraiment ? Le réalisateur nous a suppliés à la fin de la séance de ne rien révéler, alors je ne dirai rien de plus. Gregg Araki, auteur du troublant Mysterious skin et de Kaboom, est le spécialiste de l’adolescence. La mère est interprétée par Eva Green, surprenante en femme au foyer acariâtre. L’adolescente est incarnée par Shailene Woodley, l’équivalent de notre Gilles Lellouche national : elle joue dans tous les films américains, Divergente, Nos étoiles contraires, The spectacular now… je ne suis pas objective car la tête de l’actrice ne me revient pas du tout, je n’aime pas ses petits yeux en amande, son sourire un peu en coin, je trouve qu’elle n’a pas l’air sympa. En voilà de la critique cinématographique constructive.
- Respire de Mélanie Laurent
Pareil, j’ai du mal avec Mélanie Laurent, elle est très belle mais elle fait froide et pimbêche. Je l’apprécie mieux depuis que beaucoup la détestent à cause de de sa prétendue arrogance et son omniprésence (actrice, réalisatrice, chanteuse…) : j’aime bien défendre les mal-aimés. Surtout, elle est écolo. Elle milite contre la surpêche, réalise un film, Demain, qui propose des solutions pour remédier à la crise environnementale et économique.
Ado, Mélanie Laurent était déjà moquée. Dans Respire, elle s’inspire de son vécu : une adolescente vampirisée par une camarade de classe. La description du manipulateur pervers est assez fine : choisir une victime gentille et honnête mais qui n’a pas trop confiance en elle, donc qui culpabilisera facilement, qui pensera d’abord que le problème vient d’elle et se laissera faire. Exploiter toutes ses ressources jusqu’à la moelle : le manipulateur choisit une victime qui possède les qualités qu’il n’a pas : il veut se les approprier, ou à défaut, les détruire chez l’autre. Lui faire croire qu’elle est la meilleure amie indispensable, puis la rejeter brutalement sans raison, la dénigrer. Créer un sentiment de confusion chez sa victime et l’isoler peu à peu… Bien vu. Le début est un peu longuet, avec les plans de coucher de soleil pour montrer que Mélanie sait aussi manier une caméra et construire un cadre ("t’as vu comment je fais bien la mise au point ?") mais la fin vaut le coup. Lou de Laâge est parfaite en tête à claques pétasse manipulatrice( je l’ai vue au théâtre dans le mortel ni dieu ni diable).
- L’incomprise de Asia Argento
Encore une histoire vraie d'enfant mal aimée, cette fois-ci inspirée de l’enfance de l’actrice Asia Argento. Elle n’hésite pas à reprendre le titre du chef d’œuvre bouleversant de Comencini, L’incompris. Pourtant, Asia Argento ne tient pas la comparaison. La pauvre petite fille riche peine à émouvoir, enfant d’une star de cinéma qui lui passe tous ses caprices. J’ai eu du mal à m’identifier. Ok, ses parents sont tarés, se droguent devant elle et remplacent une vraie présence et une véritable affection par des cadeaux, ils lui préfèrent ses demi-sœurs. La fillette fugue en emportant sous son bras son meilleur ami, son chat noir : là, j’ai pu la comprendre ! Un film touchant, mais pas bouleversant comme celui auquel il fait référence.
- Canada Morrison de Mathias Lucchesi
Toujours une histoire de fillette incomprise. Ici, Lila (la gamine est trognon) vit en Argentine dans une région désertique. Elle a grandi sans connaître son père, sa mère refusant de lui en parler. Avec les maigres indices qu’elle a pu récolter, elle s’enfuit de sa pension et part en ville à la recherche de son géniteur, accompagnée d’une institutrice compréhensive. Cette fois, j’ai mieux pu m'identifier à la petite, un peu sauvage et rebelle (seul bémol : elle n’a pas de chat !) Ce n’est pas un grand film d’action, mais il est sincère, les personnages attachants et les paysages magnifiques.
Suite demain, avec les drames encensés par la critique et qui m’ont encore ennuyée.
21:58 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma | | Facebook
26/03/2015
Bilan ciné 2014 : les thrillers
A voir :
- Cold in july de Jim Mickle
Très bonne surprise. Bon scénario avec plein de rebondissements, qui rappelle un peu A history of violence de Cronenberg, avec la même tension, le même suspense et des acteurs excellents. Le rôle principal est interprété par Michael C.Hall, le héros de Dexter et de Six feet under. Il joue ici un père de famille un peu veule, banal, qui se transforme en espèce de Texas ranger lorsqu’il tue un homme entré par effraction chez lui. Le mort était-il vraiment le voleur décrit par la police ? Une sombre réflexion sur la filiation, la culpabilité, la revanche. En prime, de l’humour noir et une musique électro 80 dans la lignée de Kavinsky (Drive).
- Gone girl de David Fincher
- Night call de Dan Gilroy
Pourquoi pas :
- La french de Cédric Jimenez
- Tom à la ferme de Xavier Dolan
- Enemy de Denis Villeneuve
J’ai vu ce film étrange sur la schizophrénie avec des voisins de salle qui ont passé leur temps à soupirer ou envoyer des sms, ça n’aidait pas à la concentration. Je n’ai donc pas trop su quoi en penser : est-il envoûtant, ou fait-il de l’esbroufe ? Du même réalisateur, je préfère largement la tension de Prisoners et d’Incendies, deux films qui m’ont scotchée.
Bof bof :
- Black coal de Yi’nan Diao
- The Ryan Initiative de Kenneth Branagh
- 71 de Yann Demange
A Belfast, en 1971, l’armée intervient dans un quartier difficile. Prise dans une embuscade, elle bat en retraite, en laissant sur place un jeune soldat. Il a toute la nuit pour s’en sortir… Voir le conflit irlandais du point de vue de l’armée anglaise, parti pris original. Mais le propos m’a semblé assez confus. On ne sait plus qui est qui, membre de l’ira, de l’armée, protestants, catholiques, espions… J’ai pu rencontrer le réalisateur et il a évoqué des souvenirs atroces et émouvants. Il s’est inspiré d’une histoire vraie. Le jeune soldat laissé par son unité avait 17 ans, pleurait, appelait sa mère. Son unité s’était repliée 4 rues plus loin et entendait ses cris. Les femmes se tenaient autour de lui pour le protéger, mais un homme de l’Ira lui a tiré une balle dans la tête devant elles… Le réalisateur racontait également l’expérience du compositeur de la B.O du film. Il était le seul catholique habitant un quartier protestant. Lorsqu’il avait 7 ans, on a posé une bombe chez lui. Il s’en est sorti car il prenait son bain, protégé par l’eau…
- Charlie Countryman de Fredrik Bond
Après la mort de sa mère, Charlie (Shia LaBeaouf) part à Bucarest pour se remettre. Il tombe fou amoureux (de Evan Rachel Wood : normal) mais la femme est sous l’emprise d’un dangereux caïd local (Mads Mikkelsen). Une mise en scène survoltée, une musique branchée, des acteurs connus… Le film voulait certainement devenir le nouveau Trainspotting, mais il n’est pas à la hauteur de ses références. Il est surtout destiné aux adolescents.
Navets de l’année :
- Mea culpa de Fred Cavayé
Simon (Vincent Lindon) a conduit en état d’ébriété et tué une femme et son enfant. Rongé par la culpabilité, il s’est réfugié dans l’alcool et a tout perdu : son épouse, son job de flic, Franck son meilleur ami et coéquipier (Gilles Lellouche, dans tous les films français)… Le fils de Simon est témoin d’un meurtre mafieux. Le héros reprend alors du service pour sauver le petit. Un pur film d’action que j’ai trouvé grotesque, reprenant tous les clichés du genre, comme un pastiche. Des personnages de gros durs caricaturaux, des dialogues insipides… Comment le sensible Vincent Lindon s’est-il laissé embarquer dans cette galère ?
- The baby de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (film d’horreur)
Un couple se filme pendant son voyage de noces, où ils assistent à une fête étrange, puis pendant la grossesse inexpliquée de la femme… Le film se voulait un nouveau Rosemary’s baby, le chef d’œuvre de Polanski. Il souhaitait connaître le succès de Paranormal activity, en reprenant le même dispositif du faux documentaire, basé sur la terreur et le réalisme. Mais il n’a récolté que 300 000 entrées contre plus d’un million pour son modèle, sans compter ses six (!) suites... On était filmé pendant la projection presse, pour que la promo exploite nos visages terrifiés. Sauf que les spectateurs ne réagissaient pas vraiment, ou pire, rigolaient. Mais je garde un bon souvenir de cette soirée (et un t-shirt sanglant).
16:00 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma français, cinéma | | Facebook
25/03/2015
Bilan ciné 2014 : les comédies
15 Comédies :
A voir :
- Libre et assoupi de Benjamin Guedj, avec Baptiste Lecaplain♥
- Des lendemains qui chantent de Nicolas Castro, avec Pio Marmai♥
- Les combattants de Thomas Cailley
- Dans la cour de Pierre Salvadori
- We are the Best ! de Lukas Moodysson
- Les gazelles de Mona Achache
- La vie rêvée de Walter Mitty de et avec Ben Stiller
Comme dans Le magnifique, une de mes comédies cultes, un homme un peu loser s’imagine une vie meilleure. Sauf qu’ici, il ose enfin vivre ses rêves. Ça ne pouvait que me plaire. On a reproché au film des scènes parfois grotesques et irréalistes, mais justement je pense qu'elles sont volontaires (le personnage doit encore enjoliver la réalité).
Pourquoi pas :
- Le rôle de ma vie de Zach Braff
Après le délicat Garden state (avec Natalie Portman) encore un film semi autobiographique pour Zach Braff♥. On le connaît pour son personnage de docteur drôle, décalé et enfantin dans Scrubs♥ (je veux le même si jamais je dois retourner à l’hôpital me faire recoudre un doigt). On retrouve la justesse de ton, l’humour à la fois pudique et mélancolique de l’auteur. Dans Garden state, acteur qui peine à trouver des contrats, il retournait dans sa ville natale après le décès de sa mère. Ici, il galère toujours autant et est confronté au cancer de son père. Ça n’a pas l’air gai, mais l’humour permet de tout affronter!
- Gemma Bovery d’Anne Fontaine
- Tristesse Club de Vincent Mariette
- Albert à l’ouest de Seth MacFarlane
Films que j’aurais dû aimer, mais bof :
- American Bluff de David O. Russell
Inspiré d’une histoire vraie incroyable, qui se déroule dans les extravagantes années 70. Pourtant, j’estime que le vrai bluff est dans le titre : les acteurs cabotinent, l’histoire est absconse et le film est beaucoup trop long…
- The grand Budapest hotel de Wes Anderson
Beau et drôle, mais superficiel et vain, avec un casting 5 étoiles juste là pour parader.
Bof bof :
- Boys like us de Patrick Chiha
- Les vacances du petit Nicolas de Laurent Tirard
Demain, la suite avec les thrillers
Et vous, appréciez-vous ces films ?
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