05/12/2014
La French, franchement efficace
(je me lance dans les jeux de mots idiots). A Marseille, dans les années 70, La French Connection exporte de l’héroïne dans le monde entier. Le juge Michel (Jean Dujardin) veut démanteler cette mafia et mettre sous les verrous son parrain intouchable, Gaëtan Zampa (Gilles Lellouche)… (voir bande annonce en lien)
Une histoire vraie, un idéaliste courageux et passionné, qui veut changer le monde, faire passer la justice et le bien-être de tous avant son propre intérêt : des ingrédients pour me plaire. Par son thème, La French peut rappeler le film de l’enragé Yves Boisset : Le Juge Fayard, dit le shériff (avec Patrick Dewaere♥♥♥) qui s’inspirait du juge Renaud. Je trouve toutefois la mise en scène de Cédric Jimenez plus élégante, moderne et rythmée.
Même si on connaît l’issue de cette quête, on est porté par un sentiment d’exaltation et on a envie de crier à l’écran « Vas-y Michou ! Rentre-leur dans le lard à ces méchants ! T’es le meilleur ! » La tension et le suspense fonctionnent grâce à un montage nerveux et une bande originale vive et excellente. La musique reprend les tubes des années 70, et vous savez qu’atteinte de chansonnite aigue et fan de radio nostalgie, les b.o sont très importantes pour moi. Ça tombe bien, je peux vous en faire gagner cinq exemplaires...
Pourtant je ne vous cache pas que je partais sceptique. J’avais vu au show web de rentrée de longs extraits qui racontaient tout le film, et je pensais « ouais, c’est sûrement bien, bonne histoire, bien réalisée, mais c’est classique, avec les scènes et situations attendues : Le juge proche des mineurs qu’il défend mais qui néglige sa famille, les scènes dans les boîtes de nuit avec la musique qui ne pourra que plaire aux spectateurs (Call me, et l’inévitable reprise de Bang Bang - en italien chez Xavier Dolan, ici en français-). On retrouve également le duel au soleil entre le justicier et le méchant, et surtout les voyous clichés, bien sapés avec lunettes de soleil, coqs arrogants qui tordent la gueule comme De Niro « you’re talking to me ? » Mention spéciale à Benoît Magimel, dont le personnage s’appelle à juste titre « le fou » : son physique de beau gosse est ravagé, et pour le coup, on a bien envie de lui dire « mais arrête la drogue Ben ! Où est passé le mignon petit gars de La vie est un long fleuve tranquille ?»
Je trouve que les acteurs surjouent, avec dans les rôles titres et très flatteurs, comme par hasard les deux potes inséparables Dujardin et Lellouche, qui ont déjà fait Les infidèles ensemble (ils sont justement l’inverse puisqu’ils se refilent les bons tuyaux de films). J’adore Jean Dujardin dans les comédies cultes OSS 117, mais je suis plus dubitative dans le registre sérieux… Dans La French, il reprend les mêmes mimiques que l’agent secret crétin, et je me demandais « il le fait exprès, c’est un clin d’œil ? Ou alors, quand il fait la moue et hausse les sourcils, il est sérieux : il a juste une tête de con en fait ? » Malgré le sujet grave, Dujardin apporte sa touche d’humour en sortant plusieurs vannes. Rien à dire, il est un grand acteur… mais comique (vivement le 3ème OSS). Quant à l’actrice montante Céline Sallette, elle est toujours parfaite, intense et très juste dans le registre dramatique (ces énormes cernes bleus renforcent naturellement son air sombre).
Donc oui, on peut chipoter, certaines scènes et personnages font clichés, le réalisateur prend pour modèle Scorsese ou Michael Mann… Mais ça fonctionne ! Quels bons exemples de réalisateurs à suivre justement! Pourquoi les Français ne pourraient-ils pas rivaliser avec ces grandes fresques ? Pour seulement son deuxième film, le jeune Cédric Jimenez réussit à obtenir un film à grand budget, avec une star oscarisée. Il apporte sa fougue et sa passion. Elles transparaissent à l’écran dans une mise en scène très nerveuse et stylée, avec des mouvements de caméra à l’épaule et des gros plans qui collent au plus près des personnages, renforçant l’adhésion et l’émotion. La pellicule jaunie rappelle celle utilisée dans les années 70. La reconstitution de l’époque est parfaite, dans les décors, les vêtements, mais aussi la musique…
Vous avez l’occasion de gagner cinq exemplaires de la formidable B.O du film, tentez votre chance sur le blog demain… En attendant, allez voir La French, un polar, un film d’action et de divertissement terriblement efficace.
22:00 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma | | Facebook
Commentaires
J'ai très envie de voir ce film ! Moi la bande annonce m'a vraiment donné envie. Si elle ne t'a pas plu et que tu as quand même aimé le film, je sens que je vais l'adorer ^^
Écrit par : Ben | 06/12/2014
Mais j'aime bien la bande annonce, ce sont juste les extraits que j'ai vus qui racontaient tout le film ;-)
Écrit par : Papillote | 06/12/2014
J'ai vraiment envie de voir ce film !!
J'espère trouver du temps prochainement !
Écrit par : Rock and Tea | 08/12/2014
J'espère aussi ! tu nous diras ;-) tu as vu que tu peux gagner la b.o sur le blog en attendant ?
Écrit par : Papillote | 11/12/2014
Les commentaires sont fermés.