13/12/2013
Belle et Sébastien : 10 places de ciné à gagner !
Belle, tu es si belle
Qu'en te voyant, je t'ai aimée
Belle, que j'aime tant
Depuis longtemps, je t'attendais…
Au début j’ai pensé : « bah, Belle et Sébastien, c’est pour les gamins ». Mais ça, c’était avant. Pourtant, que la montagne est belle, comment peut-on s’imaginer… La protection des innocents, de la nature, des animaux, les paysages grandioses et magnifiques, et Belle, tu es si belle… Je n’aurais jamais cru, vraiment, mais j’ai chougné comme une madeleine en réécoutant la chanson de mon enfance. De notre enfance ! On connaît le dessin animé des années 80. On connaît la version de 1965 de Cécile Aubry, avec son fils le trognon Mehdi dans le rôle titre (Sébastien, pas le chien). L’acteur joue d’ailleurs dans ce nouveau film de Nicolas Vanier (Le dernier trappeur, Loup). Je vous laisse découvrir en lien la bande annonce, ainsi que le synopsis :
Ça se passe là-haut, dans les Alpes. Ça se passe là où la neige est immaculée, là où les chamois coursent les marmottes, là où les sommets tutoient les nuages. Ça se passe dans un village paisible jusqu'à l'arrivée des Allemands. C'est la rencontre d'un enfant solitaire et d'un chien sauvage. C'est l'histoire de Sébastien qui apprivoise Belle. C'est l'aventure d'une amitié indéfectible. C'est le récit extraordinaire d'un enfant débrouillard et attendrissant au cœur de la Seconde Guerre Mondiale. C'est l'odyssée d'un petit garçon à la recherche de sa mère, d'un vieil homme a la recherche de son passé, d'un résistant a la recherche de l'amour, d'une jeune femme en quête d'aventures, d'un lieutenant allemand a la recherche du pardon. C'est la vie de Belle et Sébastien.
On connaît tous Belle et Sébastien. Je pensais l’avoir oubliée, mais vous ne le répéterez pas, j’ai un peu honte, ma gorge s’est serrée en redécouvrant Belle et son histoire… Pourtant je suis un chat, quel comble. Je crois que même le plus dur des durs fond comme la neige sur les Alpes en se rappelant son enfance… Et les animaux sont toujours attendrissants : je peux voir sans fléchir des films d’horreur ou violents, les soldats mourir dans Danse avec les loups, mais je suis toute émotionnée quand on menace le loup Chaussette !
Je vous propose donc d’être émus à votre tour, ou de passer le relais à vos enfants, en leur faisant découvrir Belle et Sébastien version 2013. Pour cela Gaumont vous fait gagner 10 places, 5 invitations pour 2 personnes. Il suffit juste de déposer un commentaire sous cet article en écrivant que vous participez au jeu. Si vous pouvez, partagez le lien sur Facebook et Twitter. Cliquez éventuellement en dessous sur le bouton rose Hellocoton « j’aime » (qu’on me fasse gagner des places de cinéma).
A vous de jouer, vous avez jusqu’à mercredi 18 décembre minuit pour tenter votre chance, et les résultats seront publiés jeudi à midi. Les gagnants seront tirés au sort. Les billets sont valables dans tous les cinémas de France, à toutes les séances. Le film sort en salles la semaine prochaine. Un beau cadeau de noël.
Oui, c'est encore mieux qu'un souvenir d'enfant
C'est un coin de bleu dans l'univers des grands
Oui, ça va plus loin que le bonheur du jour
Belle et Sébastien c'est une histoire d'amour !
(Dites donc, mais que veulent dire ces paroles ? Déjà Denver, c’est mon ami et bien plus encore…)
Résultats du tirage au sort de jeudi. Les gagnants sont :
Audrey
Titine
LMO
Amélie
Anacoluthe.
N'hésitez pas à retenter votre chance pour le film de Stephen Frears, Philomena, billets à gagner à partir de ce weekend !
18:34 Publié dans On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (45) | Tags : belle et sébastien, cinéma français, concours places de cinéma à gagner | | Facebook
08/12/2013
La rubrique nécrologique de la semaine : Edouard Molinaro
Evidemment Mandela est mort, mais comme la rubrique traite de cinéma d’abord, j’en parlerai à l’occasion de la sortie du film de Justin Chadwick. Je l’ai vu il y a une dizaine de jours, il est bien. Donc parlons plutôt d’Édouard Molinaro…
Samedi, j’ai mal dormi. Les plombs ont sauté dans tout l’appart alors que seul l’ordinateur était allumé. J’ai peur de constater que mon fidèle ami est décédé. J’appuie sur le bouton. Pas de boum, il fonctionne (en fait c’est le cumulus qui a rendu l’âme. La douche froide, parait que ça raffermit…) L’ordi s’allume directement sur Twitter, où mon œil est en premier attiré par cette nouvelle : « Edouard Molinaro est décédé… »
Immédiatement, je téléphone à mon frère, pour lui sortir la phrase code habituelle :
- « - T’as vu qui est mort ?
- A part ton cumulus ? Non ?
(Je mime en larmoyant) : « J’ai cassé ma biscotte !
- Serrault ? mais il est mort depuis longtemps !
(Sur un ton dépressif) : « Elle a pas voulu venir… » (Sévère) : « Ce qu’il lui faut, c’est un peu de chaleur humaine. Je m’en occupe. »
- Brel et Ventura sont morts aussi…
- « L’autre, affreux, un peu difforme, vous savez avec un bec de lièvre et un œil qui part comme ça. »
- Ah, Anémone est encore vivante.
- Alors quel est le point commun entre eux ?
- La cage aux folles, L’emmerdeur, Pour 100 briques t’as plus rien… Merde, Edouard Molinaro…
Le réalisateur est décédé samedi 7 décembre, à 85 ans, d’une insuffisance pulmonaire. Deux semaines après Georges Lautner, c’est l’hécatombe dans le cinéma populaire français (non ! pas de « jamais 2 sans 3 ! ») Comme Lautner, Molinaro commence le cinéma durant la nouvelle vague, mais s'éloigne du mouvement. Il réalise son premier film en 1958 à 30 ans, Le dos au mur, un polar avec Claude Sautet pour assistant. Le metteur en scène se tourne vite vers la comédie, et toujours comme Lautner, la critique l’apprécie peu. Dans leur hommage, Télérama et Le nouvel obs le nomment même « artisan » plutôt que cinéaste… Le monde ajoute même que « lucide (…) Edouard Molinaro disait d'ailleurs n'aimer qu'un de ses films sur trois. » Les journalistes insistent sur la grande modestie du personnage.
Pourtant, les comédies d’Edouard Molinaro ont été primordiales pour moi. Comme celles de Lautner, elles ont bercé ma jeunesse. C’est un bonheur de les regarder, de rejouer les scènes de Zaza-Michel Serrault, ou de François Pignon-Jacques Brel… Les films de Molinaro me garantissent une bonne humeur communicative, des répliques à échanger entre frangins, des « Private joke » comme on dit. Alors non, pour moi Molinaro n’était pas un simple artisan, un simple fabricant de films. Ou alors un ouvrier qui cimentait mes relations et mettait du baume au cœur… Pour se remonter le moral, on cite toujours une réplique de ses films. Pas plus tard que vendredi :
« Tu te rends compte, 1600 euros pour réparer une bagnole !
- Ca ferait mal ! C’est quoi comme marque, je vais me renseigner…
- Une peugeot.
- Ca fait 10 ans que je suis Peugeot. Et jsuis fidèle. (L’emmerdeur)
- J’appelle plus ça du budget, mais de l’attaque à mains armées ! (La chasse à l’homme) »
Ou bien encore :
- le Jacquot va se remarier ! Alors qu’il s’est déjà fait avoir une fois !
- « Je vous laisse encore le choix : le mariage ou les menottes ? » - J'avoue que la différence m'échappe. »
Etc, etc… On peut tenir des heures comme ça… Surtout grâce à notre film familial préféré, L’emmerdeur, avec Jacques Brel et Lino Ventura. Le scénario est signé par l’excellent Francis Véber. Il inaugure la série des François Pignon (ou Perrin) cet être maladroit (comme Pierre Richard dans Les compères, Jacques Villeret dans Le dîner de cons) qui se retrouve associé à son contraire, un homme imposant et plutôt antipathique. Cliquez sur la bande annonce très originale récitée par Claude Piéplu.
J’adore également Pour 100 briques t’as plus rien, avec Daniel Auteuil et Gérard Jugnot. Deux chômeurs braquent une banque et partagent le butin avec leurs otages. Lorsque j’étais enfant, je faisais ce rêve récurrent grâce à ce film où tout semble facile : comme les personnages, j’étais poursuivie par la police, mais je parvenais à m’échapper, prendre l’avion, et me retrouvais sur une île paradisiaque, loin des soucis, à profiter de la vie avec mes amis… Le rêve. Reste plus qu’à braquer une banque…
En dehors des comédies, le téléfilm Au bon beurre avec Roger Hanin et Andréa Férréol en couple pétainiste m’avait beaucoup marqué. Il était sans doute responsable de mon cauchemar cette fois-ci : j’imaginais que j’étais une enfant Juive et que les nazis venaient chercher toute ma famille. Je restais dans ma cachette favorite (derrière le poêle, comme le chat) et les soldats ne me trouvaient pas (mais ma famille qui ne jouaient pas à cache-cache avec moi, si…)
Comme beaucoup, j’adore évidemment La cage aux folles, avec l’incomparable Michel Serrault en Zaza. Ce film a tout de même été jusqu’aux Oscars, pour le scénario et la réalisation (mais Kramer contre Kramer l'a battu). Il est resté pendant 8 ans le film en langue étrangère le plus vu aux Etats-Unis !
Sans oublier les De Funès, Oscar et Hibernatus… Ce dernier sera diffusé en hommage jeudi soir sur France 3.
Une filmographie sélective :
1959 : Un témoin dans la ville, avec Lino Ventura
1962 : Arsène Lupin contre Arsène Lupin, avec JC Brialy et JP Cassel
1964 : Une ravissante idiote, avec Brigitte Bardot
1964 : La Chasse à l'homme, avec Belmondo et Françoise Dorléac
1967 : Oscar, avec Louis de Funès et Ckaude Rich
1969 : Hibernatus, avec De Funès et Claude Gensac
1969 : Mon oncle Benjamin, avec Jacques Brel
1973 : L’emmerdeur, avec Jacques Brel et Lino Ventura
1978 : La cage aux follesn avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi
1979 : Cause toujours... tu m'intéresses ! avec JP Marielle et Annie Girardot
1981 : Au bon beurre, avec Roger Hanin et Andréa Ferréol
1982 : Pour 100 briques t’as plus rien, avec Auteuil et Jugnot
1985 : L'Amour en douce, avec Daniel Auteuil et Emmanuelle Béart
1988 : À gauche en sortant de l'ascenseur, avec Pierre Richard et Béart
1992 : Le Souper, avec Claude Brasseur et Claude Rich
1996 : Beaumarchais l'insolent, avec Fabrice Luchini.
Et vous, quel est votre film d’Edouard Molinaro préféré ?
21:34 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : télé, cinéma, cinéma français, décès d'edouard molinaro | | Facebook
06/12/2013
Bilan je suis culturée de novembre
Ce mois-ci, plus de films au cinéma, moins à la télé, et plus de déceptions (critiques à suivre bientôt) :
8 Films au cinéma :
- Le transperceneige de Bong Joon Ho
- Les garçons et Guillaume, à table ! de Guillaume Gallienne (voir mon billet en lien)
- Zulu de Jérôme Salle
- Je fais le mort de Jean-Paul Salomé, sortie le 11 décembre
- Mandela de Justin Chadwick, sortie le 18 décembre
- Belle et Sébastien de Nicolas Vanier, sortie le 18 décembre
- Les sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia, sortie le 8 janvier
- Lovelace de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, sortie le 8 janvier
Prochain film prévu : Inside Llewyn Davis des frères Coen
Télé :
- 35 films
- 9 documentaires
Prochain film prévu : Killer Joe de William Friedkin, sur Canal+cinéma.
4 Séries :
- The hour saison 2, d’Abi Morgan
- Tunnel de Ben Richards
- The big bang theory saison 1 de Chuck Lorre et Bill Prady
- Top of the lake de Jane Campion
Prochaine série prévue : Dostoïevski sur Arte
4 Livres :
- Brume de Stephen King
- Histoire de son serviteur d’Edouard Limonov
- Féerie générale d'Emmanuelle Pireyre
- La dernière gorgée de bière et autres plaisirs minuscules de Philippe Delerm
Prochain livre prévu : Écriture : Mémoires d'un métier de Stephen King
1 concert :
- Arctic Monkeys au Zénith de Paris
J’ai raté celui de Nick Cave, et aussi celui de Gathering, grosse déception, mais heureusement je les avais déjà vus en concert plusieurs fois…
Prochain concert prévu : Gaëtan Roussel l'ex de Louise Attaque au Trianon
4 Théâtre, one-man show :
- Pierre Emmanuel Barré est un sale con au Point virgule
- Dernier coup de ciseaux, théâtre des Mathurins
- Elisabeth Amato, je vous entends penser (mentalisme et magie)
- Cirque Pinder
Prochain spectacle prévu : Lettre d’une inconnue, adapté de Stefan Zweig, avec Sarah Biasini.
Et vous, qu’avez-vous fait en novembre ?
20:53 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, télé, culture, théâtre, spectacles à paris, concert, pierre emmanuel barré | | Facebook
03/12/2013
Zulu, noir c'est noir
En Afrique du Sud, des policiers enquêtent sur le meurtre d’une jeune femme. Ce qui pourrait être un crime isolé ordinaire révèle une affaire bien plus complexe et sordide...
Noir, c’est noir, il n’y a plus d’espoir. Zulu commence avec des plans classiques pour les films policiers : le flic (Orlando Bloom) dort, le réveil sonne, le type semble dépité, et son premier réflexe est de boire au goulot une bouteille de whisky (mouui… moi au réveil je bois ma chicoré, l’ami du petit déjeuner, on ne joue pas dans la même catégorie). Parfois dans ce genre de film, on a le droit à la somptueuse femme nue à côté du gars, qui se fait virer comme une malpropre ("dégage, j’ai du boulot") (il me reste encore mon génépi à finir). Zulu choisit cette option, avec en prime les tatouages du héros : traduction, c’est un homme complexe et torturé, un flic aux allures de bad boy, qui cache des démons intérieurs. Pourquoi pas. Puis choisir Orlando Bloom, l’elfe lisse et coincé du Seigneur des anneaux, le gentil héros amoureux de Pirates des Caraïbes, c’est une idée originale, comme nous l’explique le réalisateur : « Orlando n’a jamais joué dans ce genre de films (…) il dégage une énergie très positive, et pouvait justement éviter le cliché » (hum).
Orlando/Brian le flic rebelle, a pour partenaire Forest Whitaker (Le majordome), qui joue le policier placide, calme et rassurant, et Conrad Kemp, le timide très amoureux de sa femme. Les amis, différents et complémentaires, se réunissent autour du repas dominical. On se croirait presque dans Vincent François Paul et les autres. Que nenni. Les flics partent mener une enquête de routine, et là, bam, sans prévenir, tout part en sucette, les flingues sont de sortie, le sang gicle, les mains et les oreilles volent (ou presque). Mémé se retrouve bouche bée et clouée à son fauteuil. M’enfin ?! Mais que se passe- t-il ?
A partir de là l’histoire prend une toute autre tournure, l’enquête sur le meurtre de la jeune fille est rapidement élucidée et oubliée, une fille tabassée à mort, c’était de la gnognotte, on passe aux choses sérieuses, avec des méchants détestables partout, des gentils qui meurent, du complot, des rebondissements, et du sang, beaucoup trop de sang…
Je préfère donc vous prévenir, le film est violent, mais ce n’est pas pour vous faire fuir : au contraire, prévenus, vous pourrez mieux vous plonger dans l’histoire. Zulu est un thriller sociopolitique. Il évoque la réalité de l’Afrique du Sud, son passé l’apartheid, ses conséquences aujourd’hui.
Le réalisateur Jérôme Salle a choisi cette histoire, adaptée d’un roman, car elle se déroule en Afrique du sud, un pays qu’on voit rarement au cinéma, et elle évoque le sujet du pardon. Pardon ? Pour se venger un personnage abat tous les méchants qu’il trouve, comme dans un jeu vidéo shoot them up, puis s’acharne en poursuivant à cloche pied le dernier des salauds... (il pardonne quoi, Zulu, le film bisounours de l'année)
Le pardon se fait surtout à travers des références aux « commissions vérité et réconciliation » mises en place à la fin de l’apartheid, afin d’éviter l’engrenage de la vengeance et de permettre aux bourreaux de demander pardon à leurs victimes et d’être ensuite amnistiés. Pourtant ce sujet n’est guère détaillé comme s’en justifie le réalisateur : « car il est très connu pour un Sud africain, c’est comme si on nous expliquait le 14 juillet ». Dans le film, le père d'Orlando/Brian était un bourreau, et celui de Forest, une victime. Pour le metteur en scène les personnages sont à l’image de leur pays, vivant avec le poids du passé. Noir ou Blanc, ils portent la responsabilité des actes de leurs parents. Forest Whitaker l’analyse ainsi : « On n’efface pas en une décennie des années de haine et de combat. Comment dépasser le sentiment de violence ? Comment considérer comme partenaire aujourd’hui celui qui était oppresseur hier ?»
Zulu a été tourné dans les Cape flat, quartiers « colored » là où aucune équipe de tournage n’a jamais mis les pieds : là où sévissent les gangs. Pour réussir cet exploit, le co-scénariste Julien Rappeneau (fils de Jean-Paul) plaisante « on a dû dealer avec les gangs pour pouvoir tourner : leur acheter toute leur coke, si vous en voulez… » Orlando Bloom s’est même fait voler son ordinateur, et pour le récupérer, le gang qui assurait la sécurité du tournage menaçait de violer l’auteur du larcin… Aaaah, c’est frais, c’est gai…
Je ne comprends pas trop pourquoi le réalisateur est « tombé amoureux de Cape town où se déroule l’histoire. Après y avoir vécu presque une année entière, je me sens chez moi là-bas ». Mémé Papillote a la phobie de l’avion et fait une jaunisse à l’idée de quitter sa tanière, alors les gangs des bidonvilles... Enfin, lorsqu’on sort des township, la beauté et la diversité des paysages est à couper le souffle : désert, mer, falaises…
En tournant dans de réels bidonvilles, à ses risques et périls, on sent que le réalisateur a mis toutes ses tripes dans le film. Mais il n’était pas obligé d’en étaler autant à l’écran… Malgré l’intérêt certain de Zulu, toute cette violence gratuite m’a fait progressivement décrocher de l’histoire, et j’ai passé autant de temps à me cacher les yeux qu’à suivre l’écran. Le film est interdit au moins de 12 ans, je ne le savais pas, et je ne m’étais sans doute pas préparée.
Le co-scénariste nous assure cependant que le roman dont est adapté le film est « plus violent » et que le scénario est « édulcoré, car ça en devenait ridicule : dans le livre, on arrache les deux mains et on les met à cuire au barbecue » (on a eu le droit qu’à une seule main coupée et gentiment laissée tranquille ensuite, quelle chance). Jérôme Salle nous affirme « je ne voulais pas être complaisant avec la violence, je n’aime pas qu’on m’en impose en général » Ah ?! Je n’ose pas imaginer ce que ça aurait été dans le cas contraire… Mémé doit être une grosse chochotte, pourtant j’aime beaucoup les films à sensation, mais lorsqu’ils sont tellement outranciers qu’on peut les prendre à la rigolade, et sans rapport avec la réalité (on voit rarement des zombies et des loups garous dans les rues de Paris). Ici, le film est sérieux et on sait que ces faits atroces existent, ce n’était pas la peine de le souligner autant… Le cinéaste voulait « tourner un film âpre (…) rude, au montage serré, pour coller à la violence de l’histoire. » En effet.
On a la chance de pouvoir poser des questions à l’équipe. La première personne se lance : « Est ce que le film a été difficile à tourner ? » (au milieu des gangs, penses-tu, après le tournage on faisait du tricot). Mais la question primordiale, pour mon amie et moi, est plutôt : « Est-ce que les scènes de nu avec Orlando Bloom étaient difficiles à tourner ? » C’est son vrai cul qu’on voit à l’écran ? Je ne doute pas que l’acteur ait donné de sa personne : pour se mettre dans son personnage il a fait des abdos fessiers pendant trois mois il est arrivé un mois avant le tournage pour parler avec l’accent du pays.
D’ailleurs, le film étant français, et se déroulant en Afrique du sud, pourquoi choisir des acteurs anglais et américains ? « car on avait besoin de deux acteurs connus » et bankable. Mais tout le reste de l’équipe et du casting est composé de Sud-africains. Orlando Bloom estime que « Parce que Jérôme est français, parce qu’il n’a pas grandi en vivant tous les aspects sociopolitiques de ce pays, il a pu garder un œil objectif sur les aboutissants de son histoire. »
Si l’acteur s’est aussi tant investi dans son rôle, c’est sans doute aussi parce que son père, qui n’était en fait pas son père biologique (il l’a découvert à 13 ans), était un journaliste et écrivain sud-africain connu, militant anti-apartheid. Il a dû fuir le pays et c’est ainsi qu’il a rencontré la mère d’Orlando en Angleterre.
Le film est adapté du roman éponyme de Caryl Férey. L’écrivain avait « une totale confiance (…) la vision que donne Jérôme correspond à la mienne ». Je n’ai pas lu le livre, mais certains personnages féminins du roman sont délaissés dans le film.
Jérôme Salle est le réalisateur des deux Largo Winch, que je n’ai pas vus, et du thriller Anthony Zimmer, avec Yvan Attal et Sophie Marceau. Le cinéaste révèle « si c’est mon quatrième film, c’est peut-être le premier dont je sois vraiment fier. En tout cas, c’est celui qui ressemble le plus à ce que je souhaite faire en matière de cinéma. »
Vous pourrez le constater par vous-même en allant voir Zulu. Je ne vous mets pas la bande annonce qui dévoile trop le film, mais une featurette sur les personnages.
17:00 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : cinéma, zulu, orlando bloom | | Facebook