15/04/2014
Tom (et Papillote) à la ferme
Tom, un jeune publicitaire branché, se rend dans un coin de campagne isolé pour assister aux funérailles de son amant. Il rencontre la mère du défunt, une veuve esseulée de longue date. Mais il découvre aussi avec étonnement l'existence du frère de son ami, Francis. Ce dernier est un homme brutal, qui s'est sacrifié pour s'occuper de sa mère et de la ferme, pendant que son frère menait la vie de ses rêves en ville. Francis a caché l'homosexualité de son frère à sa mère, lui faisant croire qu'il sortait avec une collègue. Il demande à Tom de « jouer le jeu » pour faire plaisir à la mère, mais aussi de l'aider dans son travail, en remplaçant ce frère défunt qui a fait défection. C'est ainsi que Tom se retrouve à la ferme, en quelque sorte enfermé au grand air dans une relation malsaine... (voir bande annonce en lien)
Tom à la ferme, ce n'est pas vraiment Martine en vacances, gambadant joyeusement dans les prés au milieu des vaches. Le film est un thriller psychologique, où la tension, les révélations vont grandissant. On se laisse happer par le suspense « Que va t-il se passer encore ? Non, il ne va pas aller jusque là ?! Tom va bien se défendre ? Cours, Forrest, cours !! » On est fasciné par la relation qui s'installe entre les personnages, la finesse et la complexité des situations et sentiments. Comment peut-on se laisser faire comme ça ? Le réalisateur Xavier Dolan qui incarne le personnage principal l'explique ainsi : (ne lisez pas le paragraphe suivant si vous souhaitez découvrir par vous-même en regardant le film)
« Il m'a fallu du temps pour comprendre Tom. (…) Il voit en Francis son amant décédé et puise dans la brutalité de ce frère jusqu'alors inconnu la seule violence supérieure à celle de la peine qui l'accable. Il trouve dans le travail de la terre la virilité qu'il se reproche de ne pas avoir eue (…) Il cherche la rédemption d'une mort pour laquelle il s'accuse ; son amitié indéfectible envers Francis, sa présence pour Agathe (la mère) sont autant de façons tordues de vivre son deuil et d'acheter son ciel. Tom part à la campagne remplacer l'irremplaçable. De quoi devenir fou... »
Le film pose cette question : toute vérité est-elle bonne à dire ? Tom doit-il avouer la véritable relation qui le liait au défunt, au risque de fortement perturber le souvenir et l'idée que s'en faisait sa mère, de heurter sa sensibilité et ses convictions ? Vaut-il mieux la laisser dans ses illusions, son aveuglement, ses préjugés, au risque de ne rien changer ?
Évidemment Papillote répond par la négative, spécialiste des pieds dans le plat et du questionnement infini, comme les enfants « Mais pourquoi tu dis ça ? Ça veut dire quoi en fait ? Au fond tu penses plutôt ça ? - Tu m'emmerdes avec toutes tes questions ! - Mais pourquoi ? Qu'est ce que ça cache au fond ? - T'es lourde ! - J'essaie simplement de comprendre, pour rendre la relation plus légère ! - Tu vas prendre mon poing dans la gueule tu vas voir si il est léger ! » (bien sûr je précise que ce dialogue est inventé et exagéré !)
Avec Papillote dans le rôle principal, le film aurait pris une toute autre tournure. Lorsque la mère découvre cet inconnu chez elle : « Vous êtes qui ? - Tom, le mec de votre fils. Vous saviez pas ? Et il a un frère ? Il me l'avait pas dit ! Pas étonnant vu le taré qu'il est ! Attends, tu crois tout de même pas que je vais bosser dans ta ferme ? Ouais on dirait que ça me gêne de marcher dans la boue, on dirait que ça me gêne de dîner avec vous. D'ailleurs je vais retourner dans ma ville parce que ça manque d'attractions par ici, ya même pas de cinéma, qu'est ce qu'on s'ennuie ! »
Je caricature encore évidemment, vous savez que je suis à moitié originaire de la cambrousse. Le film ne fait pas l'erreur de la caricature pleine d'arrogance, d'opposer la ville civilisée et les bouseux incultes, même si j'en connais d'aussi obtus ou isolés que les personnages du film. Mes grands parents maternels ne quittaient pas leur village, leur plus grand voyage a été de se rendre dans ma ville à une heure de route de là pour assister justement à des funérailles... le chemin inverse de celui du film.
J'ai été surprise d'apprendre que Tom à la ferme était tiré d'une pièce, car il ne fait pas du tout théâtre filmé. Malgré l'enfermement mental des personnages, l'histoire se déroule au grand air, dans l'immensité des champs. On sent la liberté possible, proche, mais l'horizon lointain. Le héros à la possibilité de s'enfuir, il rencontre des gens compréhensifs et qui l'alarment des dangers, dans un bar, chez le médecin, mais il reste.
En évitant l'écueil du huis-clos, on constate encore la virtuosité du jeune réalisateur, sa mise en scène stylisée, sophistiquée, originale, qu'on peut voir dès la bande annonce.
Xavier Dolan a réalisé son premier film a seulement 20 ans, Comment j'ai tué ma mère. On y trouvait déjà son désir de montrer les relations conflictuelles, de les pousser à bout pour en faire sortir leur vérité. Cette quête se retrouve dans le plus léger Les amours imaginaires, et dans son troisième film, Laurence Anyways, où le personnage incarné par Melvil Poupaud décide de changer de sexe, tout en conservant sa relation avec sa femme. Si certains critiquent parfois le style trop sophistiqué de Xavier Dolan, on ne peut pas nier son talent, son originalité et sa maîtrise de la réalisation. Je vous conseille l'étonnant Tom à la ferme, en salles demain.
Petit Quiz On connaît la chanson...
18:27 Publié dans On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : télé, cinéma, quiz on connaît la chanson | | Facebook
07/04/2014
A la télé cette semaine : Le mépris, Barbara, Requiem for a dream...
Ce soir, suite de l’hommage pour le centième anniversaire de la naissance de Marguerite Duras, avec Un barrage contre le pacifique sur France Ô. Comme dans L’amant diffusé hier sur Arte, on retrouve le riche Chinois tombant amoureux d’une fille désargentée, et la famille qui tente d’en tirer profit. Mais ici, Marguerite Duras ne se concentre plus sur la relation passionnelle, mais sur son histoire familiale, ses rapports avec sa mère et ses frères. Isabelle Huppert incarne la mère de l’auteure. Elle se bat en vain contre les flots et les personnes qui l’ont ruinée en lui vendant des terres inondables.
Sur Arte, soirée crise conjugale. Tout d’abord avec Le mépris de Jean-Luc Godard, où l’on entend la sublime musique de Georges Delerue. On y retrouve la réplique célèbre : « Et mes fesses ? Tu les aimes mes fesses ? » qui confirma le mythe Brigitte Bardot. Le film parle de cinéma (il se déroule sur un tournage, sous le soleil de Capri) mais surtout des malentendus et quiproquos au sein d’un couple. Michel Piccoli, méprisé par B.B. Capri, c’est fini.
La soirée se poursuit sur Arte avec un autre classique : Voyage en Italie de Roberto Rossellini. Cette fois-ci, ce sont Ingrid Bergman et George Sanders qui ne se comprennent plus. Le mari ne pense qu’à son travail, la femme à ses rêves perdus…
Le couple va mieux mardi sur Numéro 23, avec la comédie romantique Quand Harry rencontre Sally. Ils se connaissent depuis la fac, se croisent régulièrement pendant 10 ans, mais passent toujours à côté l’un de l’autre. Pourtant ils sont faits pour s’entendre… Avec Billy Crystal et Meg Ryan dans la fameuse scène du restaurant.
Mercredi, couple possible sur Arte, avec Barbara de Christian Petzold. Je l’avais regardé par hasard sur Canal+, en m’attendant à un petit film, mais j’ai été envoûtée par l’héroïne mystérieuse, l’atmosphère oppressante, la profondeur et la mélancolie du propos et des personnages. En 1980, en Allemagne de l’est, une femme médecin de Berlin, soupçonnée de vouloir passer à l’ouest, est mutée dans un petit bled perdu. Elle se renferme dans un silence triste et mystérieux, mais un médecin jovial tente de percer sa carapace… Magnifique.
Barbara est suivi d’un autre film du même réalisateur, Contrôle d’identité, mais je ne l’ai pas encore vu pour pouvoir le conseiller.
Sur France4, soirée Darren Aronofsky, avec Black Swan et Requiem for a dream. Dans le premier, Natalie Portman interprète une danseuse étoile obtenant le rôle de sa vie dans le lac des cygnes. Elle travaille dur, la compétition est rude, surtout avec sa rivale (Mila Kunis) qui incarne son opposé : sensualité et rébellion. Un rôle intense pour Natalie Portman. Elle en sera récompensée par l’oscar de la meilleure actrice en 2011, et en épousant son entraîneur de danse, Benjamin Millepied (le bien nommé).
La soirée se poursuit avec un film encore plus sombre et dérangeant : Requiem for a dream. On connaît tous la célèbre musique (voir en lien). Je ne sais pas si j’aurais le courage de le revoir. Quel personnage subit le pire destin ? La petite vieille ? Je vote pour celui de Jennifer Connelly... Ce film est la meilleure pub de prévention anti drogues. Cauchemardesque.
Jeudi sur D8, The american d’Anton Corbjin. George Clooney incarne un tueur à gages vieillissant, désabusé, parti pour une ultime mission en Italie. Dans un paysage de carte postale, il retrouve goût à la vie et à l’amour. Un film plaisant, mais je préfère nettement le précédent du même réalisateur : Control, sur Ian Curtis, le chanteur de Joy Division qui s’est suicidé à 23 ans.
Et vous, aimez-vous ces films ? Qu’allez vous regarder cette semaine ?
20:40 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, à la télé cette semaine | | Facebook
06/04/2014
A la télé ce soir : L'amant, Walk the line, La couleur des sentiments...
A la télé ce soir sur Arte, hommage à Marguerite Duras pour le centième anniversaire de sa naissance. La chaîne programme L’amant, puis Hiroshima mon amour, et deux documentaires de Benoît Jacquot (Les adieux à la reine).
Télérama donne la plus mauvaise note au film de Jean-Jacques Annaud : « sage quand on l’aurait voulu passionnée, décorative quand on l’aurait voulue étouffante. Oubliable et oubliée ». Je pense tout le contraire… A ma décharge, j’ai vu L’amant à 14 ans sans avoir lu le livre auparavant, et pas revu depuis. J’étais jeune et je n’avais encore jamais vu de film aussi érotique et troublant (à part La leçon de piano ; mais il est plus pervers que troublant). Je m’en souviens parfaitement : c’était l’été, il faisait chaud, je le regardais sur la minuscule télé de la maison de campagne installée dans la cuisine, avec ma mère à côté qui repassait tranquillement le linge. J’avais les yeux écarquillés devant la scène de la première fois, très gênée que ma mère soit derrière moi (« M’enfin ?! elle a vu ce film, elle me laisse regarder ça ?! et si elle se retourne, qu’est ce que je fais ? »). Jane March était sublime avec son air de Blanche neige, teint de porcelaine, yeux noirs et lèvres cerise. Je trouvais qu’elle avait carrément la classe accoudée au bastingage du bateau, je voulais le même chapeau qu’elle. Je regarderai ce film ce soir et je vérifierai s’il me fait toujours le même effet…
A la même heure sur D8, autre film qu’on m’a laissé regarder beaucoup trop jeune : Les valseuses de Bertrand Blier, avec mon acteur préféré Patrick Dewaere, Depardieu et Miou-Miou. Mes frères ne me répondaient pas quand je leur demandais ce que pouvait bien désigner le titre…
Autre film troublant sur HD1, le dernier de Stanley Kubrick, Eyes Wide shut. Un homme qui remet en question son couple (Tom Cruise et Nicole Kidman, alors mariés). Il erre dans New York la nuit à la recherche de nouvelles sensations. La scène où les masques tombent fait froid dans le dos…
Sur Numéro 23, une très bonne biographie du chanteur country Johnny Cash : Walk the line. Ce n’est pourtant pas ma chanson favorite, je lui préfère Ring of fire, co-écrite par sa femme June Carter. Leur magnifique histoire d’amour et leur parcours sont passionnants. La pétillante Reese Witherspoon a reçu l’oscar amplement mérité de la meilleure actrice. Son partenaire Joaquin Phoenix (qu’on peut voir actuellement en salles dans le sensible Her) est parfait lui aussi. J’admets avoir préféré ce film au livre autobiographique du chanteur, Cash/Cash.
France 2 diffuse un film qui se déroule à la même époque, La couleur des sentiments. Dans le Mississippi des années 60, une jeune fille de bonne famille, voulant devenir journaliste, décide d’écrire un livre donnant enfin la parole aux domestiques Noires. La ségrégation étant d’actualité, elle doit le faire clandestinement. Ce livre chamboulera le quotidien de cette petite ville tranquille, où les apparences sont reines.
La couleur des sentiments offre un formidable témoignage sur cette époque et sur la ségrégation, rarement évoquée au cinéma (La couleur pourpre, Le secret de Lily Owens, Loin du paradis…) L’émotion est de mise avec le récit tragique de ces domestiques. Pourtant le film évite avec finesse l’écueil du mélo ou de la dénonciation rageuse, en privilégiant l’humour et le recul : l’astuce pour se venger de la loi sur les wc séparés que tente d’imposer une pétasse « bien sous tout rapport » ne manque pas de piquant. La pimbêche manipulatrice est incarnée avec délectation par Bryce Dallas Howard.
Le film mise beaucoup sur l’aspect visuel. L'atmosphère et la mode des années 60 sont parfaitement restituées. Par ce souci du détail, ses robes colorées à frous-frous et ses choucroutes, le film rappelle la série audacieuse Mad Men.
La jeune héroïne interprétée par Emma Stone refuse une vie classique de mère au foyer, passant ses journées à jouer au bridge et à colporter les cancans. Elle ne pense pas au mariage, veut travailler, réfléchir par elle-même et se rebeller contre l’ordre établi, ce qui déplait fortement à son prétendant…
Par son goût de l’esthétique, son côté féministe et sa description parfaite d’un univers féminin rempli de langues de vipères, le film plaira beaucoup aux fans de Desperate Housewives. J'ai un faible pour Célia, interprétée par Jessica Chastain, jeune femme issue d'un milieu modeste, naïve et spontanée, inadaptée à ce monde d'apparence et qui en est rejetée.
Autre évocation de la séparation entre Noirs et Blancs, l’allégorie sur l’apartheid en Afrique du sud à travers un film de SF : le très bon District 9 sur France 4. Cette fois-ci, ce sont des extra terrestres qui sont écartés de la société…
Sur NRJ 12, Hellboy. Une créature étrange, sorte de diablotin gentil, collabore avec le FBI pour empêcher Raspoutine ressuscité et de vilains nazis de libérer un démon guerrier. Malgré ce pitch qui laissait présager le pire, ce film fantastique est vraiment bien ficelé. Le réalisateur, Guillermo del Toro, aurait dû me mettre la puce à l’oreille : il est l’auteur de l’excellent Labyrinthe de Pan, qui fait partie de mon top 50.
Et vous, qu'allez-vous regarder ce soir, appréciez-vous ces films ?
20:20 Publié dans A la télé cette semaine, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : télé, cinéma, à la télé ce soir | | Facebook
02/04/2014
Les Oscars 2014, le palmarès
Gravity gagne 7 oscars, surtout des récompenses techniques. En effet, le film brille par ses effets spéciaux époustouflants, son travail sur le son et l’image, et bien sûr sa réalisation, pour laquelle Alfonso Cuaron a remporté l’oscar. Le film pêche niveau scénario, et logiquement, il n’était pas nommé dans cette catégorie. Jusque là tout va bien.
Mais… Une seule nomination pour Prisoners ?! Et seulement pour la photographie ! Pas pour le meilleur film, ni pour les meilleurs acteurs, pourtant Hugh Jackman et Jake Gyllenhaal sont excellents ! Pareil pour le très bon Inside Llewyn Davis. Des citations pour des catégories moindres, la meilleure photo et le meilleur mixage de son, et aucune statuette au final.
Autre fait incompréhensible : Rien pour Le loup de Wall street, qui est pour moi le meilleur film de l’année. Di Caprio repart pour la 5ème fois bredouille. Quand aura-t-il enfin la statuette du meilleur acteur ?
American bluff accumulait 10 nominations, mais ne remporte rien. J’ai trouvé le film plaisant, sans plus. Comme c’est la mode en ce moment, il joue sur l’humour décalé, une histoire d’arnaque avec rebondissements et embrouilles, une bonne reconstitution des années 70, et des numéros d’acteurs épatants (surtout Jennifer Lawrence qui aurait largement mérité l’oscar). Pourtant j’ai eu de la peine à m’attacher à l’histoire. Je regrette plus que l’émouvant Philomena, qui me tient beaucoup plus à cœur, reparte bredouille.
Vous pouvez lire mes critiques des films en cliquant sur les liens en rose.
Meilleur film :
American Bluff de David O. Russell
Capitaine Phillips de Paul Greengrass
Dallas Buyers Club de Jean Marc Vallée
Gravity d'Alfonso Cuaron
Her de Spike Jonze
Nebraska d'Alexander Payne
Philomena de Stephen Frears
12 Years a Slave de Steve McQueen
Le Loup de Wall Street de Martin Scorsese
12 years a slave ? C’est un bon film, mais pour moi il ne vaut pas Le loup de Wall street, ni Her ! Deux membres de l'Académie des Oscars ont avoué avoir voté pour le film de Steve McQueen sans l'avoir vu. Ceci explique peut-être pourquoi il a été récompensé.
En meilleur film, j’aurai aussi proposé Prisoners et Inside Llewyn Davis. J’ai vu Nebraska, je l’ai trouvé touchant et très bien fait, mais pas assez pour être classé en meilleur film. Je vous en parle bientôt. Philomena et Her méritent leur nomination.
Meilleure actrice :
Amy Adams - American Bluff
Cate Blanchett - Blue Jasmine
Sandra Bullock - Gravity
Judi Dench - Philomena
Meryl Streep – Un été à Osage County
Je m’en doutais. Cate Blanchett joue parfaitement la bourgeoise déchue. Puis elle est capable de pleurer et de crier, l’hystérie plaît toujours aux oscars. J’aime bien Amy Adams mais ce sont surtout ses tenues dénudées qui m’ont marquée dans American Bluff. La froide Judi Dench parvenait à être touchante dans Philomena. Quant à Sandra Bullock, j’ai du mal (elle a des petits yeux et des sourcils inquisiteurs, un sourire carnassier, je trouve qu’elle fait fausse et méchante). La grande Meryl Streep surjoue dans le film hystérique Un été à Osage County.
Meilleur acteur :
Chiwetel Ejiofor - 12 Years A Slave
Matthew McConaughey - Dallas Buyers Club
Christian Bale - American Bluff
Leonardo DiCaprio - Le Loup de Wall Street
Bruce Dern – Nebraska
Enfin McConaughey est reconnu ! Il n’est pas qu’un bellâtre toujours torse poil (Magic Mike) qui joue dans des bluettes (Sahara, Comment se faire larguer en 10 leçons…) Il peut jouer des rôles plus complexes comme dans Mud et surtout l’éprouvant Killer Joe.
On attend toujours une récompense pour Leo… Bruce Dern est très touchant dans Nebraska, il a reçu le prix d'interprétation masculine à Cannes. Pour American Bluff, Christian Bale se métamorphose (gros et chauve) comme souvent (The machinist, 30 kg perdu pour le rôle). Je n’aurai pas nommé l’acteur de 12 years, sa prestation mollassonne ne m’a pas marquée.
Meilleure actrice dans un second rôle :
Sally Hawkins - Blue Jasmine
Jennifer Lawrence - American Bluff
Lupita Nyong'o - 12 Years a Slave
Julia Roberts - Un été à Osage County
June Squibb - Nebraska
Elle est très émouvante dans ce rôle très dur, mais j’aurais récompensé Jennifer Lawrence, la jeune actrice des Hunger Games, méconnaissable ici dans un rôle de mégère !
Meilleur acteur dans un second rôle :
Barkhad Abdi - Captain Phillips
Bradley Cooper - American Hustle
Michael Fassbender - 12 Years a Slave
Jonah Hill - The Wolf of Wall Street
Jared Leto - Dallas Buyers Club
Mérité. Je ne l’ai pas reconnu tout de suite sous sa maigreur, son maquillage et ses vêtements féminins… Michael Fassbender est comme toujours excellent. Bradley Cooper aussi (mais il est moche avec des cheveux crépus)
Meilleur réalisateur :
American Bluff - David O. Russell
Gravity - Alfonso Cuarón
Nebraska - Alexander Payne
12 Years a Slave - Steve McQueen
Le Loup de Wall Street - Martin Scorsese
Mérité. Pourtant du même réalisateur, je préfère largement le méconnu Les fils de l’homme. A l’époque, on était deux dans la salle pour voir cet excellent film…
Meilleur scénario original :
American Bluff - Écrit pas Eric Warren Singer et David O. Russell
Blue Jasmine - Écrit par Woody Allen
Dallas Buyers Club - Écrit par Craig Borten et Melisa Wallack
Her - Écrit par Spike Jonze
Nebraska - Écrit par Bob Nelson
Amplement mérité aussi. J’ai trouvé ce film profondément original, comme tous ceux de Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovitch, Adaptation). Her est émouvant, mélancolique, profond…
Meilleur scénario adapté :
Before Midnight - Écrit pas Richard Linklater, Julie Delpy et Ethan Hawke
Captain Phillips - Scénario de Billy Ray
Philomena - Scénario de Steve Coogan et Jeff Pope
12 Years a Slave - Scénario de John Ridley
Le Loup de Wall Street - Scénario de Terence Winter
J’ai offert les bouquins de Philomena et 12 years a slave, je ne les ai pas encore lus…
Meilleure chanson originale :
Happy - Moi moche et méchant 2. Musique et paroles de Pharrell Williams
Let it Go - La reine des neiges. De Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez
The Moon Song - Her. Musique de Karen O; Paroles de Karen O et Spike Jonze
Ordinary Love - Mandela, un long chemin vers la liberté de U2
Je trouve la chanson de La reine des neiges, comme la majorité de celles des films d’animation, très irritante. La voix de la chanteuse est horripilante, fait pétasse. J’aurais voté pour la chanson de U2. Vous pouvez voir ma critique du film Mandela, un long chemin vers la liberté en lien.
Meilleure musique de film :
La voleuse de livres - John Williams
Gravity - Steven Price
Her - William Butler and Owen Pallett
Philomena - Alexandre Desplat
Dans l’ombre de Mary - Thomas Newman
Rien pour le grand John Williams, mais il a eu sa part (Les dents de la mer, Star Wars, E.T Indiana Jones…) Rien pour Her et sa b.o signée par Arcade Fire. Le français Alexandre Desplat n’est pas récompensé pour Philomena. La b.o est classique, mais belle (voir en lien)
Meilleur film d’animation :
Les Croods de Chris Sanders et Kirk DeMicco
Moi, Moche et Méchant 2 de Chris Renaud
Ernest & Celestine de Stéphane Aubier, Vincent Patar et Benjamin Renner
La Reine des neiges
Le vent se lève
Déception pour les Français…
Meilleur film en langue étrangère :
Alabama Monroe - Belgique
La grande belezza - Italie
La chasse - Danemark
L’image manquante - Cambodge
Omar - Palestine
Meilleur film documentaire :
The Act of Killing (sur le génocide indonésien de 1965)
Cutie and the Boxer (un couple d’artistes Japonais installé à New-York)
Dirty Wars (diffusé sur Canal+, sur les Etats-Unis et la guerre contre le terrorisme)
The Square - Jehane Noujaim et Karim Amer
20 Feet from Stardom de Morgan Neville (sur les choristes inconnues des chansons célèbres)
Meilleur court métrage documentaire :
The Lady in Number 6 : Music Saved My Life - Malcolm Clarke et Nicholas Reed
Meilleur court métrage de fiction :
Helium - Anders Walter et Kim Magnusson
Rien pour le film français Avant Que De Tout Perdre, de Xavier Legrand et Alexandre Gavras.
Meilleur court métrage d’animation :
Mr. Hublot, de Laurent Witz et Alexandre Espigares
Des Français, youpi ! (Non non, je suis pas chauvin)
Meilleure création de costumes :
American Bluff
The Grandmaster
Gatsby le magnifique
The Invisible Woman
12 Years a Slave
Meilleur décor :
American Bluff
Gravity
Gatsby le magnifique
Her
12 Years a Slave
Meilleur montage :
American Bluff
Captain Phillips
Dallas Buyers Club
Gravity
12 Years a Slave
Meilleure photographie :
The Grandmaster
Gravity
Inside Llewyn Davis
Nebraska
Prisoners
Meilleur montage son :
All Is Lost
Captain Phillips
Gravity
The Hobbit
Du sang et des larmes
Meilleur mixage son :
Captain Phillips
Gravity
The Hobbit: La désolation de Smaug
Inside Llewyn Davis
Du sang et des larmes
Meilleurs effets visuels :
Gravity (pour changer)
Le Hobbit: La désolation de Smaug
Iron Man 3
The Lone Ranger
Star Trek Into Darkness
Meilleurs maquillages et coiffures :
Dallas Buyers Club
Bad Grandpa
The Lone Ranger
Et vous, que pensez-vous de ces résultats ?
21:32 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, oscars 2014 | | Facebook