Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04/09/2014

Boys like us (enfin presque)

boys like us.jpgRudolf, la trentaine, se fait plaquer par son petit copain. Il décide alors de quitter Paris et de retourner dans son village natal autrichien, au pied des montagnes. Ses deux meilleurs amis, boulets immatures, s’incrustent dans le voyage… (voir bande annonce en lien)

En recevant le pitch, qui commence par « trois amis gays » comme si c’était primordial, j’ai pensé « ok, mais c'est un film uniquement pour les gays ou pas ? » Parce que justement, comme mon nom féminin l’indique, je ne suis pas vraiment Boys like us… Je craignais le film communautaire, qui s’adresse en priorité aux homos, avec des private joke incompréhensibles pour moi, dont je me sentirais exclue. Mais curieuse comme un chat toujours, j’ai voulu vérifier avant de juger.
Ok, l’avant-première avait lieu dans un cinéma du marais… Ok, la salle était majoritairement remplie de gays… Et la fête, dont je pensais qu’elle se déroulerait dans une salle appartenant au cinéma (j’avais adoré la soirée de Dans la cour, avec Catherine Deneuve, Pio Marmaï et plein d’autres acteurs) avait lieu dans un bar. Arrivée parmi les premières, je me suis retrouvée avec les habituées. J’ai vite remarqué que le pub était essentiellement fréquenté par des femmes, certaines cheveux très courts, recouvertes de tatouages, forte carrure et air sévère, qui m’ont tout de suite fait penser à Josiane Balasko dans Gazon maudit…  J’admets qu’au début je n’en menais pas large, toute seule dans mon coin avec ma bière, en regardant mon téléphone pour me donner une contenance (« j’attends mes 45 amis, non non, je ne suis pas du tout seule et perdue dans un monde inconnu… qu’est-ce que je suis venue foutre ici… et si Josiane me drague ? »)
Dans les cocktails ou les projections presse, je ne me sens parfois pas à ma place, les journalistes parlent entre eux, je ne connais personne et reste isolée. Dans le bar, celle qui distribuait les sésames pour obtenir des boissons en a donné à tout le monde autour de moi en m’ignorant, il a fallu l’intervention de la distributrice du film : « Elle est invitée ! » Je n’ai pas su si, comme d’habitude, la serveuse pensait de prime abord que je n’avais pas l’air de travailler dans le milieu du cinéma (ce qui est vrai d’ailleurs, malgré moi), ou si elle m’a prise pour une habituée des lieux ! Rentrée chez moi, j’ai pu vérifier sur le site du bar qu’il est « par et pour les meufs, gouines, bies, trans’, queers » mais le site ajoute « participatif et ouvert à toutEs ». Dont les Boys like us.

Le film est également ouvert à tous, l’homosexualité des personnages n’entre pas vraiment dans les ressorts du scénario. Leurs situations peuvent être partagées par chacun : la recherche de l’amour, l’amitié, le travail… L’un, très anxieux, pense toujours à son ex 6 ans après leur rupture, et croit même le voir à plus de 1000 km de chez lui. L’autre, très cool, préfère enchaîner les conquêtes sans s’attacher. L’un est au chômage et préfère se la couler douce, tandis que l’autre se démène pour trouver un travail.  

J’ai apprécié l’humour un peu décalé et plutôt bon enfant. Le réalisateur se moque gentiment de ses personnages inadaptés à leur environnement : parisiens branchés perdus dans la campagne, décalage culturel entre la France et l’Autriche, gay coincé par une dame qui tente de lui marier sa fille, héros qui retourne après 17 ans dans son village natal resté identique, alors que lui a beaucoup changé…
Lorsqu’un personnage garde des enfants, il est accompagné d’un homme d’apparence inquiétante, couvert de tatouages et carrure d’armoire à glace. Mais lorsque ce dernier parle, on se rend compte qu’il possède une petite voix aiguë et qu’il semble doux comme un agneau. Les mioches ne sont pas du tout effrayés et jouent avec lui à « 1-2-3 soleil », dans un cimetière, comme si c’était un terrain de jeu habituel…

Le film montre ainsi qu’il ne faut pas se fier aux apparences, accepter les différences ; oser aller à contre-courant, et garder l’esprit ouvert et bienveillant. Pourtant les deux boulets n'adoptent pas cette attitude, ils sont peu sympathiques : méprisants ou grossiers avec les gens qui tentent de les aider (serveurs, hôtesse d'accueil etc). Je trouve aussi que le jeu des acteurs sonne assez faux. La comédie est agréable, mais assez anodine et parfois caricaturale. J’ai apprécié les paysages sublimes de la montagne autrichienne, ainsi que la musique d’Haussmann, qui était aux platines lors de la soirée (voir en lien).

 

02/09/2014

Les combattants : engageons-nous avec eux !

combattants.jpgLa presse est unanime comme dirait Ruquier, et je suis d’accord : ce film est un des meilleurs, si ce n’est le meilleur film français de l’année. Les combattants pourrait d’abord paraître comme une simple comédie romantique estivale : on suit une bande de jeunes, l’été sur la plage. Arnaud (Kévin Azaïs) tombe amoureux de Madeleine (Adèle Haenel). Elle est son contraire : aussi déterminée et dure qu’Arnaud est conciliant et doux. Mais Les combattants n’est pas une bluette pour ados et nous emmène vite vers des contrées inattendues : la jeune fille se prépare à l’imminence d’une catastrophe (à cause du réchauffement climatique, des virus, des guerres etc… ) et pour ça, elle veut suivre un stage de survie de l’armée. Amoureux, Arnaud la suit… (voir bande annonce en lien).

combattants bois.jpgÀ une comédie désopilante et rafraîchissante s’ajoute des thèmes plus profonds et graves :
- la destruction inéluctable de notre environnement. Discours qui reste discret au début (par exemple lorsque l’un des jeunes remarque que les poissons-chats ont supplanté les autres espèces du lac) pour prendre toute la place à la fin. Une conclusion étonnante qui m’a rappelé le très beau et étrange Take Shelter de Jeff Nichols, l’humour et l’ironie en plus.
- L’individualisme forcené, l’absence d’entraide comme le déplore le lieutenant recruteur de l’armée.
- La désillusion des jeunes d’aujourd’hui frappés par la crise et le chômage. L’un d’eux sort d’ailleurs la phrase bateau « moi je reste pas en France, je moisis pas ici c’est mort » comme si l’herbe était plus verte ailleurs. Arnaud doit reprendre l’entreprise familiale, suite au décès de son père, et son stage à l’armée risque de couler les finances de la boîte. Son destin semble tracé par sa famille, mais il se rebelle.

cinéma, les combattants

Le film est découpé en trois parties distinctes qui peuvent presque être vues indépendamment (la comédie romantique sur la plage, le stage à l’armée puis la survie dans les bois.)
Les combattants montre des paysages splendides, avec une  lumière et des couleurs magnifiées. Même la musique électro est originale, dont un titre de Vitalic, je l’ai vu en concert l’année dernière à Rock en Seine. La B.O est vivifiante, elle correspond parfaitement aux personnages. Les acteurs sont parfaits. On a beaucoup parlé de la prestation d’Adèle Haenel. Au début du film, je trouvais que sa moue boudeuse et monolithique était facile et qu’elle parlait trop vite. Mais j’ai vite reconnu sa performance, surtout physique. Son camarade Kévin Azaïs n’est autre que le frère de Vincent Rottiers (je suis heureux que ma mère soit vivante) ! Il est diplômé d’un CAP de plombier et se destinait d’abord à cette carrière… Il a bien fait de changer !

 

29/08/2014

New-York melody, on connaît la chanson

cinémaGretta (Keira Knightley) et son petit ami Dave (Adam Levine) sont Anglais. Ils viennent à New-York pour vivre de leur passion : la musique. Ils composent ensemble, mais Dave connaît le succès seul, prend la grosse tête et trompe sa copine avec son attachée de presse. Le couple se sépare, Gretta veut rentrer au pays natal et déprimer dans son coin. Mais la veille de son départ, alors qu’elle est dans un bar, son meilleur ami (un petit gros jovial comme le veut la caricature) la persuade de jouer sur scène. Gros coup de bol, un producteur de disques (Mark Ruffalo) se trouve dans la salle. Ce dernier est alcoolo et dépressif depuis que sa femme l’a plaqué, il ne comprend pas sa fille ado. Sa boîte de production, aux goûts consensuels et qui ne pense qu’au profit, le vire. Avec Gretta, ils décident de faire un album auto produit. Comme ils n’ont pas les moyens financiers, sans studio ni musiciens pros, ils enregistrent en live dans les rues de New-York, avec des amateurs de leur connaissance (voire des gamins trouvés dans la rue). Ensemble, ils reprennent goût à la vie. (voir bande annonce en lien ci-dessous)

 De New-York melody, j’ai surtout aimé la critique de l’industrie musicale. J’ai beaucoup apprécié la mise en valeur de la débrouille, de l’indépendance (envers les producteurs) et de l’entraide (entre musiciens). Une fraîcheur bienvenue se dégage du film. La réalisation est originale, en montrant parfois la même scène différemment selon le point de vue des personnages. J’ai apprécié que les deux héros ne vivent pas d’histoire d’amour, je n’avais aucune envie de voir Mark Ruffalo gras, barbu et crado se jeter sur la pauvre Keira Knightley qui pourrait être sa fille.

cinémaLe film plaît aussi car il montre New-York sous toutes les coutures. Or, je n’ai jamais compris l’intérêt que suscite cette ville : je trouve les hauts buildings oppressants, les rues grises, les trottoirs envahis par une foule dense et angoissante. J’aime la nature et les grands espaces moi ! Ok, Central Park apporte un peu de verdure, mais tout ce qu’on trouve autour, au secours ! Et dans les films, on voit souvent le métro new yorkais : il est aussi glauque, sale et déglingué que ça ? Ou bien les graffitis et la tôle, c’est pour donner un genre ?  Non non vraiment, le rêve de beaucoup est de visiter New York, moi, cette ville ne me fait pas du tout envie, et le film censé la magnifier ne m’a toujours pas convaincue. Le dossier de presse révèle « John (Carey, le réalisateur) a vécu toutes les expériences requises pour devenir un vrai New-Yorkais : il a eu un accident de vélo, et hier, s’est fait « baptiser » par un pigeon ! » Mark Ruffalo ajoute : « Une ville imprévisible et grouillante de vie. Si on essaye d’aller à contre-courant, on peut y laisser sa peau » Youpi, ça donne envie ! Enfin, une amie qui a visité New-York a justement eu envie d'y retourner après avoir vu le film, donc suivez plutôt son avis.

J’ai trouvé les personnages peu attachants. On découvre celui de Mark Ruffalo avec une scène archi classique, que j’ai déjà décrite par exemple dans Zulu : dans son lit au réveil, l’air hagard, avec un gros plan sur une bouteille d’alcool vide… Ensuite, il écoute des démos dans sa voiture (il prend son travail avec sérieux donc). Des pauvres gars plein d’espoir lui ont confié leurs œuvres, et ce malotru écoute les CD deux secondes, avant de dire que c’est de la merde et de les balancer par la vitre ! M’enfin quel gros porc !
Quant à Gretta-Keira, elle est mollassonne, et elle a bien de la chance de tomber sur quelqu’un qui croit en elle et lui trouve un boulot (moi j’attends toujours qu’on me découvre). Elle s’habille souvent comme un sac ou avec des robes que ma grand-mère paysanne née en 1914 aurait adorées, mais au moins ses vêtements trop larges cachent les os saillants de l’anorexique actrice.

cinémaQuand Mark Ruffalo découvre Gretta jouant dans le bar…  il est subjugué. Gros blanc de ma part : euh, c’est ça qu’il appelle de la musique qui sort des sentiers battus ? Cette banale guimauve ?
Je trouve que l’actrice s’en sort bien au chant, elle possède un beau timbre de voix. Le personnage du petit ami est joué par Adam Levine, le leader du groupe Maroon 5 et coach de l’émission The voice (hum, du lourd donc). Alors comme beaucoup, et comme visiblement  le public béat sortant de la salle (« j’espère que la b.o est disponible »), vous aimez peut-être ses chansons, mais moi, pas du tout... Ne vous fiez peut-être pas à mon jugement sur ce coup.

Puis enregistrer des chansons dans la rue ou sur un quai de métro « pour l’ambiance et le son naturel » me paraît très incongru, normalement on traque plutôt les bruits parasites…  Et comme le précise le dossier de presse : « Bien que cela puisse paraître étrange, John Carney a écrit les chansons au dernier moment(…)L’équipe du film s’est donc vu remettre un scénario où étaient indiqués l’emplacement des chansons et leur fonction dans l’histoire, mais sans aucune parole ni mélodie. » Pratique, logique.

James Corden (qui incarne l’ami) fait un commentaire qui me parle beaucoup plus : « Lorsqu’on a le cœur brisé ou qu’on est perdu et qu’on a l’impression que personne ne peut comprendre ce que l’on ressent, la musique est là pour nous rappeler que quelqu’un que l’on n’a jamais rencontré ressent exactement la même chose quelque part sur Terre. »
Pour Adam Levine, « le film pose la question suivante : la musique a-t-elle le pouvoir de sauver des vies

Bref, un petit film indépendant sympathique et léger. Vous pouvez voir en lien la bande annonce comique détournée par Tutotal.

 

28/08/2014

Albert à l'ouest, ya du nouveau

 

albert a louest.jpgOui, mémé a encore et toujours un train de retard, mais j’ai vérifié, le film passe encore ! Dans un seul cinéma. En banlieue parisienne. Ben quoi ? Mieux vaut tard que jamais. Ma critique servira pour la sortie DVD (qui ne devrait plus tarder, à ce rythme). Note pour  moi-même, bonne résolution de la rentrée : publier mes avis dès la sortie des films…

Le titre original est « un million de façon de mourir au Far West ». Ces suppositions originales et à l’humour noir sont très drôles, surtout pour une hypocondriaque parano comme moi : « le Far West, c’est un endroit et une époque horribles. À tous les coins de rue, tout ce qui bouge veut ta peau ! Les ivrognes, les chacals, les hors-la loi, les médecins : « vous ne pouviez rien faire docteur, elle avait une écharde ». Voir la bande-annonce en lien.
A l’Ouest ya du nouveau, l’idée de démystifier l’époque des cow-boys est intéressante : les héros étaient surtout des soiffards rendus intrépides par l’alcool, ou l’appât du gain.
Comme tous les cinéphiles, je me suis régalée des parodies et des références aux westerns classiques : la mise en scène, les panoramiques sur les paysages splendides, la lenteur, les lieux et personnages caractéristiques.

Le personnage du réalisateur-acteur Seth MacFarlane est attachant, avec sa bouille ronde de gamin trop sensible inadapté à ce monde de brutes. Il doit malgré lui affronter un dangereux bandit (Liam Neeson) et le nouveau petit ami riche et arrogant (Neil Patrick Harris, Barney dans How I met your Mother) de "l’amour de sa vie" (Amanda Seyfried) alors qu’il a une fille géniale sous son nez (Charlize Theron).

De bonnes réparties, un scénario classique et simple mais qui tient la route, qui est même émouvant, si si, lorsque Charlize Theron encourage Albert à développer ses capacités et sa confiance en lui. Mais pourquoi tout gâcher avec un humour pipi caca absolument dégueulasse ? La salle entière a poussé un « baaaah » de dégoût pendant la scène la plus crade. Le scénariste pense qu’être sale, c’est être rebelle ? Quel dommage.
On retrouve dans Albert à l'ouest l’humour en dessous de la ceinture de Ted, le précédent film du réalisateur, avec un ours en peluche libidineux et un homme (Mark Wahlberg) qui ne veut pas grandir. Comme Seth MacFarlane ?