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27/09/2013

Ma vie avec Liberace

ma vie avec liberace.jpgLe film (voir bande annonce en lien) est adapté du livre de Scott Thorson, qui raconte ses cinq années de vie commune avec Liberace. Ce dernier était un pianiste virtuose, showman le mieux payé au monde entre les années 50 et 70, peu connu en France mais très populaire aux Etats-Unis, surtout parmi la gente féminine. Liberace cachait son homosexualité et a même gagné un procès contre un journal qui la révélait.
En 1977, Scott Thorson (Matt Damon), jeune homme de 18 ans, pauvre et orphelin, rencontre Liberace (Michael Douglas), star immensément riche de 40 ans son aîné. L’artiste lui propose de venir habiter chez lui et d’être officiellement son assistant. Officieusement, ils sont amants. Scott mène une vie de luxe dans l’ambiance féerique du showbizz. Pourtant, il finit par déchanter : Liberace a rencontré beaucoup d’autres hommes avant lui, qu’il a couvert de cadeaux, et qu’il a délaissé du jour au lendemain quand il s’en lassait, ou plutôt comme il se justifie, parce qu’« ils devenaient des monstres à force d’être trop gâtés, ils en voulaient toujours plus ».

ma vie avec liberace, les vrais.jpgLa relation entre les deux hommes pourrait être sombre et cynique, avec Liberace qui abuse de son pouvoir sur Scott, pauvre et esseulé. L’artiste voulait l’adopter officiellement comme son fils, et lui a fait subir une opération de chirurgie esthétique pour qu’il lui ressemble. De son côté, Scott peut passer pour un homme intéressé uniquement par l’appât du gain. Pourtant, le réalisateur Steven Soderbergh préfère ne pas trop souligner ces aspects glauques et présente d’abord leur relation comme une histoire d’amour, comme l’estime Michael Douglas :   « ces deux hommes étaient vraiment amoureux ». Matt Damon, qui incarne Scott, ajoute : « Oui, leur relation était absurde à certains égards. On vit tous des choses absurdes, mais quand on est dedans, ça ne semble pas si absurde. C’était amusant à faire, mais on ne s’est pas moqués, on a pris le sujet avec beaucoup de sérieux. »
Le réalisateur explique : «  ce qui m’a plu dans le livre, c’est que les discussions qui y sont rapportées sont de celles que peuvent avoir tous les couples. Ce qui est moins banal, c’est le cadre dans lequel ces discussions avaient lieu. Mais on a traité leur relation avec sérieux, car mon sentiment, fondé sur les recherches qu’on a menées, est que c’était une véritable relation. (..) Je voulais vraiment éviter de tomber dans la caricature. »

ma vie avec liberace les faux.jpgEffectivement, on pouvait craindre le côté « cage aux folles », de voir des caricatures de Michel Serrault/ Renato ou bien de Michou. Pourtant, malgré l’extravagance totale et le kitsch des décors, des costumes, et de la vie des personnages, le traitement de l’histoire reste sobre.
Les producteurs hollywoodiens ont pourtant refusé de sortir le film en salles, car ils le jugeaient « trop gay ». C’est HBO qui l’a diffusé, récoltant ainsi sa meilleure audience depuis 2004.

ma vie avec liberace paillettes.jpgLe film a été tourné le plus souvent dans les vrais décors, avec le mobilier de Liberace. Celui-ci a accumulé une fortune colossale au cours de sa carrière et il adorait en faire étalage. A l’image de son idole le roi fou louis II de Bavière, il a acheté des maisons, vêtements, bijoux, voitures (par exemple une Rolls royce de 7 mètres de long) dans une surenchère perpétuelle de strass et de glamour.
Le film présente un remarquable travail de reconstitution de cet univers. Les acteurs portent 60 costumes différents et faits sur mesure. Michael Douglas revêt une réplique d’un manteau de Liberace : une fourrure de renard blanc de 300 000 dollars, brodée de paillettes et de cristaux d’Autriche d’une valeur de 100 000 dollars, et agrémentée d’une traîne de près de 5 mètres, pesant une cinquantaine de kilos !

J’ai beaucoup aimé le film, et je pense qu’il est l’un des plus intéressants en salles en ce moment. Les acteurs sont excellents, avec en tête Michael Douglas, qui vient de recevoir un Emmy award pour ce rôle. Ma vie avec Liberace a été sacré « meilleur téléfilm » (puisqu’il n’est pas sorti en salles aux Etats-Unis) et ces récompenses sont méritées. Michael Douglas se transforme, en reprenant les gestes et le phrasé lent de l’artiste. Je vous invite à voir cet extrait du vrai Liberace, prouvant le fabuleux travail de reconstitution visible dans le film. On voit le showman évoluer dans sa luxueuse maison, puis rentrer sur scène dans la limousine conduite par Scott, et porter le fameux manteau de fourrure… (vous pouvez comparer ici les photos des vraies personnes et des acteurs qui les interprètent)

J’ai apprécié que Soderbergh montre le film d’abord comme une histoire d’amour, avant de le montrer comme une histoire gay. La fin est très émouvante. Le cinéaste expose les faits sans les durcir, le spectateur se fait sa propre opinion. Liberace était un personnage complexe, très généreux mais aussi égocentrique et autoritaire.
Le réalisateur a annoncé que Ma vie avec Liberace serait son dernier film, et j’espère qu’il reviendra sur sa décision. Après tout, il n’a que 50 ans et le temps de changer d’avis… Dans sa filmographie, j’apprécie particulièrement sa soif de justice (Traffic, Erin Brokovitch seule contre tous,  The Informant…) mais aussi son humour et sa légèreté (Ocean’s eleven, Hors d’atteinte…) Si vous aimez aussi sa filmographie, vous aimerez certainement Ma vie avec Liberace.

Et vous, avez-vous vu ce film, appréciez-vous la filmographie de Soderbergh ?

18/09/2013

La vie est un choix, Patrick Dewaere...

yves boisset vie est un choix.jpgJe ne sais pas si vous avez remarqué, mais mémé qui a toujours un train de retard et attend toujours que les choses soient terminées pour en parler, a ENFIN mis les colonnes du blog à jour. On pouvait lire la même bibliographie depuis… 2010. Oui, 3 ans. Ce qui ne signifie pas bien évidemment que je n’ai pas touché un livre depuis cette date…
Au lieu de noter les bouquins lus par leur ordre chronologique, cette fois-ci, j’ai tenté de faire un classement. Voici en premier celui concernant les stars du cinéma :

1- La vie est un choix, d’Yves Boisset

J’ai adoré cette autobiographie. A l’image de son œuvre, Yves Boisset est fougueux, passionné, révolté et épris de justice. Comme ses films, son écriture est brut de décoffrage et rentre-dedans. Il ne s’embarrasse pas de formules ampoulées ou de longues descriptions, il écrit dans un langage simple, parlé, mais incroyablement vivant. On rejoue avec lui sa vie passionnante, ses tournages au bout du monde, ses rencontres avec les plus grands metteurs en scène et stars, ses anecdotes les plus croustillantes…

Par exemple, quand il n’est encore que l’assistant de Jean-Pierre Melville, le réalisateur lui demande un figurant de profil Italien né dans le Bronx. Boisset trouve un jeune étudiant aux Beaux-Arts qui voudrait se lancer dans le cinéma. Il le présente à Melville, qui estime que le jeune homme n’est pas crédible et le renvoie… C’était … De Niro !
Plus tard, pour se documenter sur l’assassinat du juge Renaud, dont il tire le film « Le juge Fayard », Boisset prend rendez-vous avec l’un des deux présumés meurtriers, qui lui raconte le crime et évoque ses commanditaires. Le lendemain, l’homme est retrouvé mort…
L’Algérien accusé à tort du viol et lynché dans le film Dupont-Lajoie, sera assassiné après le tournage… (Ça donne envie de travailler avec Boisset)

juge fayard.jpgPas besoin de connaître sa filmographie ni même de l’apprécier pour lire ce livre. Un régal.
Ses films que je préfère :
- Le juge Fayard, dit le shériff (inspiré de l’assassinat du juge Renaud)
- Le pantalon, histoire d’un fusillé pour l’exemple qui m’avait bouleversée quand j’étais ado.
- L’affaire Seznec, avec Christophe Malavoy.
- Dupont-Lajoie, avec Jean Carmet, Jean Bouise et Jean-Pierre Marielle.

 


patrick dewaere, une vie.jpg2- Patrick Dewaere, une vie, de Christophe Carrière

Une biographie passionnante et documentée sur mon acteur préféré. J'en ai lu plusieurs, et je trouve qu'elle est la plus intéressante et la mieux écrite. Elle ne tombe pas dans le travers de l’hagiographie (par exemple comme le faisait, même si c’est compréhensible de la part d’une mère, le livre de Mado Maurin  Mon fils, ma vérité… qui ne la révélait pas justement).
Si on sent une admiration pour le talent si particulier de l’acteur, et pour sa grande sensibilité, Carrière ne cache pas non plus ses travers et épisodes peu glorieux (la drogue, les colères). Il fait aussi une révélation : Dewaere aurait été victime d’abus lorsqu’il était enfant.

L’acteur s’est suicidé à 35 ans, alors que le matin même, il répétait pour son prochain film Mado et Marcel. Au cours du déjeuner avec Lelouch, où il évoque avec sa passion habituelle ses futurs projets, Dewaere reçoit un appel téléphonique. Une heure plus tard, il se tire une balle dans la tête, avec le fusil offert par son meilleur ami Coluche… Le coup de fil aurait été de sa femme, partie en vacances avec l’humoriste, l’informant qu’elle quittait Dewaere pour lui et qu’il ne reverrait plus sa fille…
On éprouve de l’empathie pour l’acteur écorché vif, incompris, délaissé (Miou-Miou, la mère de sa première fille, l’a quitté pour Julien Clerc). Dewaere était peu reconnu par les critiques de l’époque (contrairement à son ami Depardieu avec lequel il était souvent nommé aux César, il n’a jamais obtenu de récompenses, alors qu’il désirait la reconnaissance de ses pairs). Le parcours de Patrick Dewaere est vraiment touchant.

La prochaine fois, plongée dans l’envers du décor de la machine à rêves, Hollywood…

16/09/2013

Le cinéma nous embobine : les détails agaçants

Waste- land.jpgSuite du billet sur le cinéma, inspiré par celui-ci : En bon estomac sur pattes, je suis surtout choquée par le gâchis de nourriture dans les films.
Au café, le personnage ne boit pas son verre en entier, voire pas du tout, et avant de partir prestement, laisse la monnaie sur la table, au pif, donc sûrement en trop.
Je paie le cocktail 8 euros, t’inquiète pas que je le finis ! Purée, en deux gorgées c’est plié, pourquoi laisser la moitié du verre ? En plus c’est super bon !

cinéma,cinéma américain,waste land,mes voisins les yamadaDans le même genre, dans les films américains surtout, les personnages ne finissent JAMAIS leurs assiettes. La mère de famille cuisine pendant trois plombes, tout le monde s’exclame « c’était délicieux » mais on voit quelqu’un débarrasser la table en emportant des assiettes à moitié pleines. Et le nombre de fois où le héros, déçu de s’être fait poser un lapin, jette tous les plats intacts à la poubelle ! M’enfin, quel gâchis !
confessions-d-une-accro-au-shopping-.jpgLes Américains sont connus pour être gaspilleurs. Dans les films, quand ils veulent du renouveau dans leur vie ou mettre en ordre leur appart, ils jettent tous leurs vêtements, leurs affaires dans de grands sacs poubelles, qu’ils mettent ensuite aux ordures …

Autre chose, les personnages en chaussures qui posent les pieds sur la table ou sur le lit. Regardez une série américaine, à tous les coups vous voyez quelqu’un le faire. Les Américains se targuent d’être très propres, on compte la valeur d’une maison au nombre de ses salles de bains, mais les grolles qui ont traîné dehors dans la merde de chien, posées sur la table entre les cacahuètes et la bière, ça les choque pas…
A l’inverse, dans le film d’animation japonais Mes voisins les Yamada, la grand-mère revient en vitesse chez elle car elle a oublié un truc. Elle s’arrête net, les yeux exorbités, quand elle s’aperçoit qu’elle a gardé ses chaussures dans la maison. Le facteur qui passe la regarde avec horreur comme la dernière des souillons…

Autres détails qui me semblent plutôt américains, ce sont les longues embrassades. Et que je te prends dans les bras au moindre prétexte (« j’ai attendu 10 minutes dans la file d’attente ! - oh c’est horrible, viens dans mes bras ! »)
Au téléphone, contrairement au super flic très froid (voir premier billet) qui raccroche sans dire au revoir, quand le personnage échange trois mots banals avec son mari ou ses gosses « tu penseras à acheter le pain » il finit toujours par « je t’aime ». Nan mais allô quoi ! Un peu de retenue !

Encore un truc qu’on remarque dans les films américains, car je n’ai vu personne le faire en vrai (à part au boulot, avec un supérieur qui se croit tout permis). Le héros n’est pas content d’une situation, d’une parole. Par exemple, la belle-mère s’incruste à un dîner, quelqu’un sort une bourde etc. Systématiquement, au lieu d’attendre le moment propice, où ils seront seuls sans oreilles indiscrètes, le personnage interrompt son compagnon, en pleine conversation avec quelqu'un d'autre, pour lui dire : « je peux te parler ? » et l'emmener ailleurs. Je trouve ça très malpoli. La personne qu’on laisse en plan au milieu d’un discours comprend forcément qu’il y a un problème, et qu’elle en est peut-être la source en plus. Observez les films américains, vous verrez forcément la scène une fois.

Si vous avez d'autres exemples, n'hésitez pas à les partager (et après on ira manifester avec nos pancartes devant les cinémas. )

13/09/2013

Le cinéma nous embobine (suite)

cinema-nous-embobine.jpgSuite du billet sur les incohérences au cinéma, inspiré de cet article :
Télérama : «  Au cinéma, le drap de lit est magique. Quand un couple est couché, le drap arrive en dessous du buste du héros, mais au-dessus des seins de sa compagne – qui, lorsque le plombier (ou un tueur à gages) sonne, s’enroule dedans avec une grâce infinie. Dans la vraie vie, vu que l’on a une couette et un drap housse, on risque la fracture du bassin. »

rhume.jpgJ’ai aussi constaté que dans les films, quand le héros ou la mère veulent couvrir la belle ou l’enfant malade transis de froid, ils les bordent toujours jusqu’aux ¾, en laissant les bras hors des draps. Tu parles d’une protection. Les pauvres peuvent crever dix fois. Moi, au moindre éternuement, je dors avec ma bouillotte, mes chaussettes, emmitouflée jusqu’au menton, recroquevillée en boule comme un chat, avec la patte sur la truffe.

taxi driver.jpgTélérama : « Le billet que le client d’un taxi sort pas hasard de sa poche ou de son portefeuille correspond TOUJOURS au prix exact pour payer. En vrai, on ne compte plus le nombre de chauffeurs excédés quand on leur a demandé de s’arrêter en chemin devant un distributeur…»

La monnaie exacte est un classique, mais j’aurais plutôt cité une caisse de supermarché… Parce que Papillote, comme la plupart des gens du peuple, ne prend jamais de taxi. Je suis toujours la dernière fêtarde en soirée à dire « Pas grave,  j’attends le premier métro de 6 heures, youhou, les sirènes du port d’Alexandriiiie, chante encore la même mélodiiie ! Comment ça tu veux déjà te coucher, il est à peine 3 heures ?! Vas-y c’est pas grave, je continuerai sans toi ! En voiture les voyageurs, la chenille part toujours à l’heuuuuure »

Si le prix du taxi n’est pas exact, le héros du film lance un élégant : « gardez la monnaie ». Quoi ?! Ça coûte déjà un bras !
Ce qui m’amène à écrire que souvent, dans les films, les personnages n’ont pas de souci d’argent.
Par exemple, les flics habitent  d’immenses appartements avec vue sur la tour Eiffel et équipement high tech dernier cri. On sent que le scénariste s’est documenté sur le salaire d’un officier (1800 net en début de carrière).
Dans les films américains surtout, particulièrement chez Woody Allen, les héros sont écrivains, journalistes, artistes… ou décoratrice d’intérieur à 22 ans et demi… comme tout le monde quoi.

Dans les films, quand le personnage rentre chez lui la nuit, la lumière est déjà allumée. Il ouvre la porte, et la petite lampe à 20 mètres du seuil, qui éclaire délicatement son reflet dans le miroir, est déjà en marche, comme par magie. Ou alors, pour faire un joli effet, plusieurs petites lampes (DEJA ALLUMEES) sont disséminées partout dans l’appartement. Les personnages de films possèdent des actions chez EDF.


La prochaine fois, je continuerai sur ces détails qui m’agacent au cinéma...