13/09/2013
Le cinéma nous embobine (suite)
Suite du billet sur les incohérences au cinéma, inspiré de cet article :
Télérama : « Au cinéma, le drap de lit est magique. Quand un couple est couché, le drap arrive en dessous du buste du héros, mais au-dessus des seins de sa compagne – qui, lorsque le plombier (ou un tueur à gages) sonne, s’enroule dedans avec une grâce infinie. Dans la vraie vie, vu que l’on a une couette et un drap housse, on risque la fracture du bassin. »
J’ai aussi constaté que dans les films, quand le héros ou la mère veulent couvrir la belle ou l’enfant malade transis de froid, ils les bordent toujours jusqu’aux ¾, en laissant les bras hors des draps. Tu parles d’une protection. Les pauvres peuvent crever dix fois. Moi, au moindre éternuement, je dors avec ma bouillotte, mes chaussettes, emmitouflée jusqu’au menton, recroquevillée en boule comme un chat, avec la patte sur la truffe.
Télérama : « Le billet que le client d’un taxi sort pas hasard de sa poche ou de son portefeuille correspond TOUJOURS au prix exact pour payer. En vrai, on ne compte plus le nombre de chauffeurs excédés quand on leur a demandé de s’arrêter en chemin devant un distributeur…»
La monnaie exacte est un classique, mais j’aurais plutôt cité une caisse de supermarché… Parce que Papillote, comme la plupart des gens du peuple, ne prend jamais de taxi. Je suis toujours la dernière fêtarde en soirée à dire « Pas grave, j’attends le premier métro de 6 heures, youhou, les sirènes du port d’Alexandriiiie, chante encore la même mélodiiie ! Comment ça tu veux déjà te coucher, il est à peine 3 heures ?! Vas-y c’est pas grave, je continuerai sans toi ! En voiture les voyageurs, la chenille part toujours à l’heuuuuure »
Si le prix du taxi n’est pas exact, le héros du film lance un élégant : « gardez la monnaie ». Quoi ?! Ça coûte déjà un bras !
Ce qui m’amène à écrire que souvent, dans les films, les personnages n’ont pas de souci d’argent.
Par exemple, les flics habitent d’immenses appartements avec vue sur la tour Eiffel et équipement high tech dernier cri. On sent que le scénariste s’est documenté sur le salaire d’un officier (1800 net en début de carrière).
Dans les films américains surtout, particulièrement chez Woody Allen, les héros sont écrivains, journalistes, artistes… ou décoratrice d’intérieur à 22 ans et demi… comme tout le monde quoi.
Dans les films, quand le personnage rentre chez lui la nuit, la lumière est déjà allumée. Il ouvre la porte, et la petite lampe à 20 mètres du seuil, qui éclaire délicatement son reflet dans le miroir, est déjà en marche, comme par magie. Ou alors, pour faire un joli effet, plusieurs petites lampes (DEJA ALLUMEES) sont disséminées partout dans l’appartement. Les personnages de films possèdent des actions chez EDF.
La prochaine fois, je continuerai sur ces détails qui m’agacent au cinéma...
19:40 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : cinéma, woody allen, taxi driver, télérama | | Facebook
11/09/2013
Quand le cinéma nous embobine avec ses coups de fil
Télérama a publié récemment (dans l’espace-temps de mémé, ça fait un mois) un article traitant des facilités au cinéma (ici en lien). Je le complète avec d’autres incohérences qui me turlupinent depuis longtemps (je me pose toujours des questions essentielles) :
Télérama : « Quand le héros téléphone à une administration (d’accord, lui c’est le FBI, vous la Sécu), on lui répond à la 3ème sonnerie, il ne doit pas taper « étoile » et ne patiente pas avec les 4 saisons de Vivaldi. »
J’ai aussi remarqué qu’au téléphone, le héros ne dit aucune banalité d’usage, et raccroche sans dire au revoir.
Par exemple, le super flic reçoit un appel de son collègue, qui au lieu de dire d’un ton guilleret : « Salut c’est Franssou, ça va ? C’était pour te signaler où est Charlie le dealer, chez Paulette la reine des paupiettes … On le cueille quand ?
- Ça va bien et toi ? Comment s’est passé ton rendez-vous avec inspecteur La bavure ? Merci beaucoup pour l’info ! On partira de bon matin sur les chemins, à bicyclette, avec Francis et Sébastien et puis Paulette. On se tient au courant, je te rappelle, bisous, nan c’est toi qui raccroche ! »
Dans les films, le héros décroche sans sourire, entend une voix sombre lui dire : « Charlie est chez Paulette » et le héros raccroche sans un merci ni merde. Pareil, quand il donne rendez-vous, il ne précise jamais l’heure, mais assène juste sur un ton grave : « demain, chez Paulette ».
Moi, il me faut l’heure exacte, l’itinéraire RATP, le calcul du temps de trajet, et une dizaine de précisions : « Quand tu dis 19h, c’est en temps normal ou en temps papillotien toujours en retard ? On se rejoint plutôt à la sortie du métro ? Car Mappy conseille 6 minutes à pied, avec 3 rues et 2 tournants, je vais me perdre à tous les coups ! » Et quand je suis sur place, je rappelle encore, affolée : « T’es à quelle sortie ? J’suis à la 3 ! Quoi la 5 ? Mais elle n’est pas indiquée ! »
J’ai essayé la technique cinéma une fois, avec un collègue qui me demandait un service par téléphone : « Papillote, ça va ? Je te dérange pas ? Tu pourrais voir si c’est pas toi qui as le dossier Trucmuche s’il te plaît ? Je le trouve pas… »
J’ai voulu répondre à la James Bond un simple et efficace « Ok, ça marche. » et j’ai raccroché directement. Quand j’ai apporté le dossier, le collègue a bronché : « Et la feuille rose ?
- Bah, tu ne me l’as pas demandé ?!
- J’ai pas eu le temps, t’avais déjà raccroché !! »
Conclusion : dans les films, répondre sèchement donne un style efficace, actif, viril. Dans la vraie vie, c’est malpoli.
Suite demain…
19:14 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, télérama, gaston ya le téléphon qui son | | Facebook