14/10/2013
Au bonheur des ogres
Benjamin Malaussène est un trentenaire timide et gaffeur. Il s’occupe de sa grande fratrie issue de pères différents, pendant que sa mère court le monde. Pour nourrir sa famille, le jeune héros accepte un emploi de « bouc émissaire »: responsable des articles défectueux d’un grand magasin. Les accidents et les morts s’enchaînent sur son lieu de travail et tout désigne le pauvre employé. Aidé par tante Julia, une journaliste intrépide dont il tombe amoureux, Benjamin mène l’enquête… (voir bande annonce en lien)
Au bonheur des ogres est une adaptation du premier roman de Daniel Pennac sur la famille Malaussène. Cette saga de 6 tomes courant de 1985 à 1999 s’est vendue en France à 6 millions d’exemplaires (1,5 pour le premier tome).
Je n’ai pas lu cette série de livres cultes, donc je ne peux pas juger la fidélité de la transcription. Chaque lecteur s’est fait sa propre vision des personnages et des décors, et comme pour toute adaptation, certains peuvent se sentir trahis. Pourtant, le jeune réalisateur Nicolas Bary (Les enfants de Timpelbach) nous expliquait être un fan des romans et avoir travaillé pendant deux ans sur ce film, afin qu’il soit à la fois fidèle et adapté aux exigences cinématographiques (deux personnages, les sœurs Clara et Louna, ont été fondues en une seule).
L’adaptation cinématographique a été approuvée par l’auteur Daniel Pennac : « Je n’ai jamais pensé qu’on puisse adapter les Malaussène et d’ailleurs je n’étais pas très chaud. Les quelques propositions de scénario reçues pendant ces 20 ans me paraissaient platement fidèles (…) Nicolas Bary est exactement le genre de type auquel je pouvais confier mon Malaussène. Il en ferait ce qu’il voudrait, comme il le voudrait, sans se couper les pattes à vouloir être fidèle jusqu’à la virgule près. De fait, mon Malaussène est devenu le sien et il me convient tout à fait ».
J’ai apprécié l’aspect totalement loufoque de ce film et de cette famille improbable, le métier délirant de « bouc émissaire » du héros. Le plus frappant est l’univers onirique (une girafe dans un grand magasin) transposé dans une réalité (le quartier de Belleville) parfois sordide (les ogres).
Le réalisateur s’explique : « Il y avait l’idée que chacun se fasse son interprétation. Les ogres sont une métaphore ; ils sont dangereux pour les enfants. Je voulais garder cet aspect « conte » pour le film. (..) J’aimerais que les spectateurs soient surpris par ce conte moderne. Que les gens ne sachent pas où le film les emmène. Et qu’ils sortent bien sûr ravis du voyage. »
L’acteur principal, Raphaël Personnaz donne son point de vue : « ce film, c’est une fantaisie ! Il regroupe un peu tous les styles. Je ne trouve pas de point de comparaison. Il est inclassable. On y retrouve le parfum des films d’aventure que j’adorais enfant. »
Raphaël Personnaz, vu récemment dans Marius et Fanny, où il jouait un rôle totalement différent (un homme fier), est aussi à l’aise dans celui-ci (une personne effacée). Ce beau garçon est décidément prometteur, à suivre.
A ses côtés, dans le rôle de la journaliste tante Julia, on retrouve l’actrice césarisée pour The Artist, Bérénice Béjo. La grande sœur est jouée par Mélanie Bernier, aperçue cette année dans le film Les gamins avec Max Boublil et Alain Chabat. Le rôle surprenant du gardien de nuit, joueur d’échecs philosophe, est interprété par le réalisateur Emir Kusturica.
Au bonheur des ogres devrait plaire aux lecteurs de la série, mais aussi aux spectateurs étrangers à l’univers poétique et insolite de Daniel Pennac, qui devraient facilement se plonger dans l’aventure.
Et vous, avez-vous lu les livres ?
19:37 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : cinéma, cinéma français, au bonheur des ogres, daniel pennac, raphaël personnaz | | Facebook
10/10/2013
Hollywood, l'envers du décor
Suite des résumés des livres lus en 2012 (première partie ici), que vous pouvez voir sur la colonne de droite. Sachant que j’ai publié sur les deux premiers livres il y a trois semaines, et que j’en ai lu 68, je vous laisse faire le calcul pour connaître la fin des résumés. Dans la même veine, je n’ai toujours pas fini mon bilan ciné et livres de septembre. (C’est pas ma faute, je suis trop culturée, c’est tout).
3- Rita Hayworth, de Barbara Leaming
L’envers du décor de la machine à rêves… Avant d’être la célèbre actrice hollywoodienne de Gilda (Put the blame on mame, boy : elle est doublée sur la chanson) Rita, née en 1918 de parents modestes, était une enfant maladivement timide. Son père, tyrannique et violent, la forçait à danser avec lui dans des music-hall glauques où ils mimaient un couple, qu’ils étaient réellement… Toute sa vie, Rita se laissera abuser par des hommes tyranniques et possessifs.
Son premier mari, Judson, la métamorphose physiquement et l’envoie littéralement s’offrir aux puissants du cinéma pour décrocher des contrats en retour. Le producteur Harry Cohn devient obsédé par la starlette, l’espionne et la met sur écoute. Rita épouse ensuite Orson Welles, qui la délaisse pour la politique ; puis le prince Ali Khan, qui lui préfère les fêtes. Rita sombre dans l’alcool, on la croit folle, alors qu’elle est en fait atteinte de la maladie d’Alzheimer, diagnostiquée près de 20 années en retard… La déchéance physique et morale de la star s’éteint en 1987, mais pas son aura.
4- Hollywood Babylone, de Kenneth Anger
Un livre culte, interdit depuis 1975, car il révèle la face cachée des célébrités de Hollywood, vraiment peu glorieuse : meurtres, orgies, drogue... Il a enfin été republié cette année, et je me suis jetée dessus, l’attendant avec impatience. J’ai un peu été déçue. Ce n’est pas de la grande littérature évidemment, plutôt un journal à scandale en version longue et plus subtile, qui relate des faits vraiment glauques.
Le plus sordide faits divers je trouve est celui concernant l’acteur Fatty Arbuckle, qui jouait le rôle de gros bêta à la tarte à la crème pour le plus grand plaisir des enfants. Je me souviens qu’au contraire, je le trouvais repoussant et trop bizarre. Je comprends mieux pourquoi : le livre décrit en détail la soirée d’orgie de 1921 qui aboutit à l’horrible agression et à la mort de l’actrice Virginia Rappe (l’humour noir de son nom…) Arbuckle est acquitté, mais sa carrière ne s’en relèvera pas.
J’ai été aussi particulièrement touchée par la destinée de l’actrice Francis Farmer, internée de force dans un hôpital psychiatrique où elle est maltraitée. Mylène Farmer a d’ailleurs tiré son pseudonyme de cette comédienne brillante.
Le recueil raconte aussi heureusement des épisodes moins graves, et fait preuve d’un opportun humour noir et cynique.
5- Jane Mansfield 1967, de Simon Liberati
(Notez que les deux dernières photos désignent la même personne...) Je m’attendais à une biographie classique, alors qu’il s’agit plus d’une réflexion sur la déchéance. Le début était très prometteur, mais j’ai eu du mal à finir le livre, je l’ai trouvé moins intéressant, répétitif, ou mal expliqué… J’ai décroché.
Jane Mansfield possédait un Q.I exceptionnel, mais elle préférait mettre en avant sa plastique et passer pour une écervelée. A la fin de sa vie elle ne jouait plus que dans des navets, proposait des spectacles de strip-tease sordides, était alcoolique et se faisait tabasser par son amant… Cette beauté a fini comme on le sait, décapitée dans un accident de voiture en 1967.
En résumé, être une star à Hollywood, c’est gai.
La prochaine fois, suite des biographies, avec les chanteurs.
17:34 Publié dans Je suis culturée, On connaît la chanson, On connaît le film, On connaît le livre | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, livres, cinéma, biographies de stars de cinéma, rita hayworth, jane mansfield, hollywood babylone | | Facebook
08/10/2013
The World's end : Le dernier pub avant la fin du monde
Le dernier né de la trilogie "blood and ice cream", nommée ainsi car dans chaque film (sanglant) les personnages mangent de la glace Cornett*. D’ailleurs ici le running gag n’apparaît qu’à la fin et de façon vraiment marrante.
Les trois films mêlent références et parodies, qui sont un régal pour les cinéphiles comme moi (dans le même genre, j’adore OSS 117 ou Le magnifique). Le premier, Shaun of the dead, « une comédie romantique avec des zombies » fait partie de mes films cultes. Le deuxième, Hot Fuzz, parodie les films d’action. Dans ce troisième et dernier numéro, cinq anciens camarades de lycée se retrouvent 20 ans après dans la petite ville de leur enfance, pour finir une tournée des bars qu’ils n’avaient pu terminer : 12 pintes dans 12 bars, "à la conquête de la voie maltée". Leur but est d’atteindre le dernier pub, « the world’s end » mais ils se rendent vite compte que le village et ses habitants ont changé… pour être remplacé par des extra-terrestres ! (voir bande annonce en lien)
Le réalisateur annonçait que ce film serait encore plus ancré dans la réalité sociale, et serait même assez mélancolique. Il promettait donc beaucoup : l’opposition entre ceux qui sont rentrés dans la vie d’adulte classique, son quotidien morne, travail, vie de famille ou divorce, et celui (le personnage principal) qui a gardé ses espoirs et rêves d’adolescent rebelle. Ceux qui sont devenus riches et ambitieux, et ceux qui sont restés pauvres… Comment les gens évoluent, la vie, le passage du temps, la nostalgie…
Pourtant le scénario ne fait qu’effleurer ses problématiques et le personnage principal est présenté comme un adolescent attardé et alcoolique. Évidemment on ne s’attendait pas à un film intellectuel, mais Shaun of the dead était tout de même plus profond. Ici, le scénario est mince et comporte des faiblesses. Le film part dans tous les sens, totalement assumé. La fin est vraiment originale et déconcertante.
J’ai tout de même beaucoup aimé, pour le trio Edgar Wright- Simon Pegg- Nick Frost, auxquels se sont rajoutés d'autres pointures comme Martin Freeman et surtout Paddy Considine. En voyant ces talentueux acteurs comiques, on a vraiment l'impression d'être au milieu d'une bande de copains, et on a envie d'aller dégommer des aliens avec eux, leur enthousiasme est communicatif. Le film plaira aux poivrots (et déplaira aux bien-pensants) car on peut dire qu'il fait l'apologie de l'alcool (qui donne du courage).
J'ai apprécié que le personnage principal soit fan de métal et en particulier de Sister of Mercy... Comme toujours, Edgar Wright soigne sa bande originale et compile de réjouissants tubes des années 80-90 : Soup Dragons (I'm free) Blur, Suede (So young), Pulp, Teenage Fanclub...
J'ai aussi adoré rechercher les nombreuses références : le grand classique « L’invasion des profanateurs de sépulture » Le village des damnés, The thing, et même Hulk.
A suivre : Au bonheur des ogres et Turbo.
Et vous, avez-vous vu ces films ? Qu'avez-vous vu au cinéma dernièrement ?
21:07 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, the world's end, edgar wright, simon pegg, paddy considine, shaun of thr dead | | Facebook
01/10/2013
Bilan je suis culturée du mois de septembre
Bonne résolution de la rentrée, vous avez pu constater que je me suis enfin remise à tenir régulièrement le blog, et que j’ai mis les colonnes lecture à jour. (Le chômage aide beaucoup). Autre nouveauté, j’essaierai de publier un bilan mensuel de mes sorties et films vus.
Je n’ai pas encore fini d’écrire le premier résumé. D’accord, vous allez penser « la promesse n’a pas encore commencé, et elle n’est même pas tenue ! » mais plutôt que de me présenter comme mémé toujours en retard qui manque de volonté (hum), je préfère pour une fois me la péter tourner la réponse à mon avantage : faire croire que si je n’ai pas fini d’écrire, c’est tout simplement parce que je sors et me culture beaucoup. En attendant (j’espère tout de même écrire le bilan du mois de septembre 2013 avant février 2014 pour une fois, voici tout simplement la liste :
4 livres :
- Limonov d’Emmanuel Carrère
- Je suis vivant et vous êtes morts, biographie de Philip K.Dick, d’Emmanuel Carrère
- Nouveaux mots d’excuse, les parents écrivent encore aux enseignants, de Patrice Romain
- La femme et l’ours Philippe Jaenada
Prochain livre prévu : Biographie de Maupassant, par Frédéric Martinez.
4 films au cinéma :
- Ma vie avec Liberace de Steven Soderbergh (voir mon billet ici)
- Le dernier pub avant la fin du monde de Edgar Wright
- Au bonheur des ogres de Nicolas Bary (sortie en salles le 16 octobre)
- Turbo de David Soren (sortie en salles le 16 octobre)
Prochain film prévu : L’extravagant voyage du jeune et prodigieux TS SPivet, de Jean-Pierre Jeunet
Télé :
- 37 films
- 13 documentaires
Prochain film prévu : K19, le piège des profondeurs
6 séries :
- House of Cards saison 1
- Weeds saison 7
- Luther s1
- La gifle s1
- Scandal s1 et 2
- Spaced s1 et 2.
Prochaine série prévue : Luther saison 2.
4 spectacles ou one man show :
- Desperate housemen, au Grand point Virgule jusqu’au 31 octobre
- Remue méninge, spectacle de mentalisme de Xavier Nicolas, au théâtre de Nesle jusqu’au 20 décembre
- Toutes mes condoléances de Sébastien Castro, à la Comédie de Paris jusqu’au 29 décembre
- Le bal des crapules, théâtre Le mélo d’Amélie, jusqu’au 10 novembre.
Prochain spectacle prévu : Muriel Robin
3 Expositions :
- Expo Winshluss, Un monde merveilleux, musée des arts décoratifs, jusqu’au 10 novembre
- Expo La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette, musée des arts déco, jusqu’au 24 novembre
- Pub mania, ils collectionnent la publicité, musée des arts déco, jusqu’au 6 octobre
Prochaine expo prévue : La tour Paris 13
3 sorties :
- Visite guidée du Paris hanté
- Balade en bateau : Le canal Saint Martin
- Fête des jardins, ouverture exceptionnelle de jardins privés, du 21 au 22 septembre
- Festiblog, vente et dédicace des blogs BD publiés en librairie, du 28 au 29 septembre.
Prochaine sortie prévue : le salon du Bourget
1 Concert :
Mylène Farmer à Bercy
Prochain concert prévu : Imagine Dragons à l'olympia
Sortie sport :
Première inscription de ma vie à un cours collectif (grosse épreuve) : Yoga (je vous raconterai le carnage)
et toujours les sports habituels …
Prochain sport prévu : on m’a donné un DVD d’entraînement de Pilates, je vais tester ce que ça donne…
Et vous, qu'avez-vous fait en septembre ?
20:12 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : sorties à paris, télé, cinéma, séries, spectacles, expositions | | Facebook