21/05/2014
Bilan "je suis culturée" d'avril
En mars j'ai voulu détailler directement mes sorties, mais j’en fais tellement que je n’ai même pas trouvé le temps d’évoquer les concerts et les livres lus… Alors je commence d’abord par les citations, les critiques viendront plus tard (ou jamais…) :
8 Films au cinéma :
- Libre et assoupi de Benjamin Guedj (voir mes critiques en lien rose)
- Dans la cour de Pierre Salvadori
- Tom à la ferme de Xavier Dolan
- Tout est permis de Coline Serreau
- We are the Best ! de Lukas Moodysson, sortie le 4 juin
- Charlie Countryman de fredrik Bond
- La voie de l’ennemi de Rachid Bouchareb
- The baby de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett
Prochain film prévu : Amour sur place ou à emporter, sortie le 28 mai
36 films à la télé :
2 Coups de cœur Canal+ :
- No de Pablo Larrain, avec Gaël Garcia Bernal
- Hanna Arendt de M. Von Trotta
Prochain film prévu : Only god forgives de Nicolas Winding Refn
10 Documentaires :
2 Coups de cœur :
- Inégalité pour tous de Jacob Kornbluth
- This is comedy de Jacky Goldberg
- Un coupable idéal de Jean-Xavier de Lestrade
- Un coupable idéal, 10 ans après de Jean-Xavier de Lestrade
- La maison de la radio de Nicolas Philibert
- Marguerite Duras : Ecrire et La mort du jeune aviateur anglais de Benoît Jacquot
- Juliette Gréco, l’insoumise d’Yves Riou et Philippe Pouchain
- Romy Schneider, un portrait en trois actes de Frederick Baker
- Nostradamus
Prochain documentaire prévu : Mourir pour la patrie, de l’école aux tranchées
3 pièces de théâtre, one man show :
- Antoine Duléry fait son cinéma, Grand Point Virgule, jusqu’au 6 juin
- Mangez-le si vous voulez, d’après Jean Teulé
- Les uns sur les autres avec Agnès Jaoui
Prochain One man show prévu : Julie Villers, je buterai bien ma mère un dimanche
2 ballets et opéras :
- Le lac des cygnes, avec le Ballet et l'Orchestre du Bolchoï de Minsk.
- Les Capulet et les Montaigu, opéra Bastille
Prochain concert prévu : Kill the young
5 Livres :
- Demande à la poussière de John Fante
- Mon chien Stupide de John Fante
- Capitale de la douleur de Paul Eluard
- Cessez d'être gentils, soyez vrais de Thomas D'Ansembourg
- Opération bonheur de Gretchen Rubin
Prochain livre prévu : Bandini de John Fante
Et en avril, je n’en ai pas parlé :
- Riche, pourquoi pas toi de Marion Montaigne
- Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson
Et vous, qu’avez-vous vu ou lu dernièrement ?
21:04 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : cinéma, télé, culture, théâtre, que faire à paris | | Facebook
03/05/2014
Libre, seul et assoupi, de Romain Monnery
Je vous parlais hier du film Libre et assoupi, pour lequel vous pouvez toujours gagner des places de cinéma. Voici maintenant ma propre expérience et des extraits du livre dont le film est adapté :
Avant, j’étais comme le personnage de Bruno, à accepter n’importe quel boulot, et je postulais à tout (cliquez sur ces quelques liens, pour ceux qui n'ont pas suivi mes péripéties de chômeuse) J’ai enchaîné les emplois merdiques, mal payés, avec les collègues aigris, bêtes et méchants. J’ai vu des choses qui m’ont rendues malades (un porc qui tripote les gamines dans une école mais personne ne le signale à part moi « parce qu’on ne veut pas créer d’histoires », une femme qui maltraite ses enfants, etc…) Plutôt que de crever au boulot, j’ai décidé d’arrêter. Sois feignant, tu vivras longtemps. Aujourd’hui, je profite de mon chômage pour chercher enfin un travail qui me corresponde mieux, même si je ne rêve pas trop, je ne trouverai pas de boulot en rapport avec ma formation (cinéma). Même si dans 3 mois, je n’ai plus droit aux allocations, et que faute d’argent, je serai obligée de reprendre la longue suite des petits boulots en intérim. Et puis si les bac+5 prennent les emplois qui ne nécessitent aucun diplôme, comment font ceux qui n’ont même pas le bac ? Le boulot, y en a pas beaucoup, faut le laisser à ceux qui aiment ça. Sois feignant, tu vivras content.
J’ai non seulement été affectée à des postes sans intérêt pour moi (aucune créativité), mais souvent aussi, parfaitement inutiles. La plupart du temps, je jouais le rôle d’intermédiaire entre deux personnes qui auraient pu communiquer directement. Ou je recopiais sur ordinateur des textes techniques incompréhensibles, des suites de chiffres écrits à la main par des types qui avaient la flemme d’allumer leur PC ou d’apprendre à s’en servir. Ou j’accueillais des gens dans un lieu où personne ne se présentait, etc. Franchement, je me sens plus utile à écrire un blog, faire connaître des films, des documentaires, des pièces de théâtre et des livres ! Si on pouvait m’embaucher pour ça !
Avant d’être un film, Libre et assoupi était d’abord un livre, devenu un peu ma nouvelle Bible. Ecrit par un Lyonnais de naissance (comme moi) de mon âge et dont le personnage me ressemble beaucoup, comme vous pouvez le constater :
Libre, seul et assoupi de Romain Monnery, édition Le diable Vauvert :
« J’étais un enfant de la génération précaire et très vite, je compris que viser un emploi dès la sortir de ma scolarité revenait à sauter d’un avion sans parachute. C’était brûler les étapes. Jeune diplômé comme on en trouvait des milliers sur le marché, j’étais de ceux à qui les entreprises disaient « sois stage et tais-toi ». Les années 2000 étaient fièrement installées sur leur piédestal mais l’esclavage semblait toujours prospérer. (...) Je pouvais toujours prendre un job alimentaire, plier des pulls chez gap ou vendre des big mac, mais bon sang, j’avais fait des études. Je choisis alors de faire un stage en le prenant pour ce qu’il n’était pas : un tremplin vers l’embauche.
« Trois mois s’étaient écoulés depuis mon 1er rendez-vous RMI (RSA désormais). Comme on me l’avait annoncé, je fus convoqué pour un nouvel entretien censé déterminer si, oui ou non, mon contrat méritait d’être renouvelé. C’était la règle du jeu. Retour à la case départ, comme au Monopoly. Alors, qu’avais-je fait durant ce laps de temps ? La question méritait d’être posée.
Selon les brefs calculs que j’avais effectués :
- j’avais dormi + de 1000 heures (siestes comprises)
- j’avais vu 72 films (pas que des bons)
- j’avais passé 500 heures devant la télé (clips, pubs, séries)
- j’avais lu 34 livres (que des poches)
- je m’étais demandé 272 fois ce que j’allais faire de ma vie.
En somme, je n’avais pas perdu mon temps. Restait à voir si l’emploi de celui-ci serait du goût de la conseillère censée me recevoir, mais, très vite, je compris que non. En arrivant au rendez-vous, une petite femme à l’air sévère vint à ma rencontre.
- Alors c’est vous le plaisantin ? (...) Je vais vous lire un extrait de la lettre de motivation que j’ai découverte en ouvrant votre dossier : « je n’ai rien contre l’idée de travailler du moment qu’on ne m’y oblige pas ». Vous pouvez me dire ce que ça signifie ? (...) Le problème, c’est que vous avez pris le rmi pour ce qu’il n’est pas : des vacances. » Je protestai comme je pus, arguant du fait que j’avais été à la bibliothèque quasiment tous les jours et que je m’étais cultivé dans l’optique de mon prochain travail (…) « C’est pour votre bien que je dis ça. Vous m’avez l’air de quelqu’un de sympathique, mais il serait temps de grandir. Dans la vie, on ne fait pas ce qu’on veut. Tenez moi par exemple, je voulais devenir danseuse étoile. Mais je ne viens pas au travail en tutu, vous comprenez ? Vous croyez sincèrement que ça m’amuse d’être là ? »
« Je regardais dehors et me demandais alors à quoi ressemblerait le film tiré de ma vie. S’agirait-il d’un drame ? D’une comédie ? De science-fiction ? (…) Peut-être faisais-je fausse route. Peut-être qu’une vie n’avait rien à voir avec le cinéma. »
« L’idée d’un livre me vint alors. (…) Je voulus me convaincre que j’avais trouvé ma raison d’être. Je m’imaginais sur les plateaux télé, parlant de moi, ma vie, mon œuvre et j’anticipais les critiques criant au génie (...) Je rêvais d’un grand livre au goût de madeleine qui se vendrait comme des petits pains mais, en attendant, je ne faisais rien. Comme d’habitude, je préférais penser aux conséquences plutôt que de me consacrer à l’action. Le poil que j’avais dans la main m’empêchait de m’y mettre. Je passais mon temps dans mon lit, l’ordinateur sur les genoux, le regard dans le vague, Internet en toile de fond. Malédiction de la technologie, ma connexion anéantissait tous mes efforts de concentration. Toutes les séries que je pouvais télécharger en un clic me donnaient mal à la tête. J’avais tellement de raisons de ne rien faire ! Je me familiarisais avec l’univers carcéral dans Oz, je m’initiais à la vie de famille aux cotés des Sopranos, je me prenais pour un cow-boy devant Deadwood et je sauvais le monde dans la peau de Jack Bauer. Toutes ces histoires m’empêchaient peut-être d’écrire la mienne mais elles me donnaient l’illusion d’en vivre par procuration. J’aurais pu continuer de la sorte pendant des jours mais j’avais atteint un seuil d’inaction qui remettait en cause mon statut de mammifère. Je ne me levais plus. La forme de mon corps s’était incrustée dans le matelas. J’étais devenu un invertébré, je ne faisais rien, je ne pensais plus. Internet s’en chargeait pour moi. »
Alors, certains jeunes se retrouvent dans ces extraits ? Si vous en voulez d’autres, j’en ai copié encore deux pages…
En faisant des recherches pour cet article, j’ai appris que Romain Monnery a sorti un nouveau livre : Le saut du requin. Je suis pourtant abonnée à sa page facebook depuis son premier roman, mais je ne l’avais pas vu ! Facebook n’affiche plus toutes les actualités. J’ai donc raté les organisations d’interview et rencontres avec l’auteur, quel dommage… mais je m’empresse de lire le nouveau livre et je vous en parlerai… surtout que le personnage principal ressemble à Ignatus, le héros de La conjuration des imbéciles, mon roman préféré. Et que Romain Monnery revendique Philippe Jaenada comme référence.
J’ai lu ici une de ses interview qui conforte nos points communs :
- Que réponds-tu quand on te demande ce que tu fais dans la vie ? (Note de Papillote : mon principal problème dans les soirées)
« Quand je réponds « je ne fais rien », ça met les gens mal à l’aise. Quand je dis que je suis journaliste, les gens te demandent où et là, tu réponds « nulle part », ça rend aussi les gens mal à l’aise. »
« Je ne me sentirai jamais légitime. C’est une question d’éducation et d’origine sociale. »
« Je suis mal à l’aise avec le côté solennel et sérieux. Du coup, ça me joue des tours à tous les niveaux, car je ne sais jamais comment me positionner par rapport aux gens. Je fais du second degré en permanence et beaucoup de personnes le prennent au premier. »
ça me rappelle quelqu'un... Sur ce, je vous laisse car je n'ai regardé qu'un seul film aujourd'hui (Panic sur Florida beach de Joe Dante) un seul épisode de série (Weeds saison 8) et j'ai encore un bouquin à finir (Demande à la poussière de John Fante) avant d'aller au théâtre (Riviera sur Maurice Chevalier).
15:00 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film, On connaît le livre, Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : livre, littérature, libre seul et assoupi, romain monnery, pôle emploi, chômage, travail | | Facebook
23/04/2014
Bilan "je suis culturée" de mars : les sorties théâtre
- Marina Cars l'ouvre un peu, Théâtre popul'air du Reinitas, paiement au chapeau
Lorsque l'humoriste imite une adolescente qui se prend pour une grande, elle n'a absolument rien à envier à Alex Lutz. Elle est étonnante de justesse. La jeune femme joue également une conseillère d'orientation calamiteuse, son prof de sport, les mecs lourdauds qui draguent en boîte, toute une galerie de personnages drôles et bien croqués. J'espère que Marina Cars rencontrera le succès qu'elle mérite, en attendant, n'hésitez pas à aller l'encourager ! Elle passait en fin de soirée après tous les autres, nous n'étions plus qu'une dizaine dans la salle, et pourtant son show surpassait les spectacles précédents (Du rhum, des hommes) qui trouvaient pourtant salle comble... Un problème d'horaire qui j'espère se réglera vite !
Marina Cars, tous les mercredis 20h au Rock's Comedy Club, les samedis à partir de juillet au Théâtre popul'air du Reinitas.
- Du rhum, des hommes, Théâtre popul'air du Reinitas, paiement au chapeau
Et de la bière nom de dieu. Attteinte de chansonnite aigue, cet air me trotte encore en tête... Deux amies que tout oppose se rejoignent chaque soir dans un bar pour parler des mecs. L'une, naïve et innocente, s'imagine qu'un type qui l'ignore est son prince charmant, l'autre est une croqueuse d'hommes désabusée. C'est un peu trop caricatural et hystérique, mais c'était très drôle de voir les comédiennes asticoter les hommes du public et se poser sur les genoux d'un de nos copains pour l'embrasser ! Il en était ravi : c'était la deuxième fois qu'il voyait la pièce, et la deuxième fois que les actrices le prenaient pour cible... On le soupçonne de venir exprès. Les bisous, un bon argument de vente pour ce spectacle très convivial, le moins que l'on puisse dire...
- Je fais mieux l’amitié que l’amour (et encore), Théâtre Le funambule Montmartre
Le titre lassait présager un ton très second degré. Pourtant la pièce n'est pas vraiment drôle, elle prête plutôt à réfléchir. Une fille attend sa meilleure amie pour se rendre à la première du spectacle de son amoureux. La copine arrive en retard (sympa) elles ne vont pas au théâtre (hyper sympa pour le copain) font les langues de vipère sur une ex amie qui s'est mal comportée avec elles (car elles se comportent bien avec les autres?) Elles critiquent le mec de l'autre (elles sortent avec des tocards qui les traitent mal, si elles trouvent ça normal, compréhensible qu'elle fasse de même avec leurs amis). Elles se balancent leur quatre vérités, pleurent, crient, se jettent des trucs à la gueule puis se tombent dans les bras. Euh, c'est ça être amies ? Cette hystérie, cette hypocrisie ? Ce manque de considération pour l'autre ? Eh bien si elles font mieux l'amitié que l'amour, je n’imagine même pas le reste...
Prochaine pièce prévue : Antoine Duléry fait son cinéma, au grand point virgule
16:00 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : théâtre, marina cars, alex lutz, spectacles gratuits à paris | | Facebook
22/04/2014
Bilan "je suis culturée" de mars : les spectacles d'improvisation
- Blabla, troupe d'improvisation, Théâtre Le bout, Paris, jusqu'au 28 juin.
Trois jeunes femmes improvisent des sketchs autour d'un magazine féminin. C'est le public qui propose les sujets qu'elles doivent développer. Le spectacle change donc chaque soir et varie en fonction de la pertinence des thèmes et de l'inspiration des comédiennes... J'ai ri aux larmes lors de la rubrique amour, où les spectateurs ont choisi un extrait d'un film Harry Potter, le sujet à aborder (la prostitution) et des mots clés à placer obligatoirement qui n'ont rien à voir avec la choucroute... Les comédiennes doublaient les personnages du film, et quand on connaît les vrais dialogues et situations, c'était encore plus drôle.
Les actrices sont vraiment douées et réactives, pour pouvoir improviser sans prendre le temps de la réflexion sur des sujets peu faciles (le public a été vache pour la rubrique beauté : comment peut-on développer un sujet comique autour du jus de citron ?) Elles accentuent la difficulté également en choisissant par exemple de commencer chaque nouvelle phrase en suivant les lettres de l'alphabet « Alors je voulais vous dire » « Bonjour d'abord » « C'est évident ». A voir.
- Oui Raymond ! L'entrepôt, Paris 14e, tous les derniers dimanches du mois. Paiement au chapeau
Encore un spectacle d'improvisation où le public choisit les thèmes. Les comédiennes (seules les femmes ont le courage de se lancer dans l'impro ou quoi?) sont beaucoup plus nombreuses que dans Blabla et ne jouent pas toutes en même temps, elles ont donc plus le loisir de réfléchir aux sujets et gags à trouver. Certains sketchs étaient hilarants, mais pourquoi faut-il qu'une personne propose toujours un sujet scatologique et lourd... quelques grammes de finesse dans un monde de brutes ne font pourtant pas de mal. Pour l'anniversaire de l'une des leurs, les comédiennes (les bonnets M) ont demandé aux hommes de la salle de monter sur scène et de se mettre torse poil ! Ils ont tous joué le jeu, sauf deux (sur une bonne trentaine). Malheureusement, on a pu observer aucun torse « photoshopé » à la Ryan Gosling comme dans Crazy Stupid love. (cliquez sur le lien !)
Demain, suite du bilan je suis culturée de mars, les sorties théâtre, avec :
- Marina Cars l'ouvre un peu
- Du rhum, des hommes
- Je fais mieux l’amitié que l’amour (et encore)
16:21 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sorties théâtre, spectacle d'improvisation, ryan gosling photoshopé dans crazy stupid love | | Facebook