09/08/2015
Nos futurs
Pour l’anniversaire de son époux Yann (Pierre Rochefort), Estelle (Mélanie Bernier) organise une fête surprise et retrace sa vie dans un diaporama photos. Sur de nombreux clichés, son mari pose avec un homme qu’elle ne connaît pas. C’est Thomas (Pio Marmaï♥) le meilleur ami d’enfance de Yann. Celui-ci, qui se sent à l’étroit dans sa vie rangée (il a repris malgré lui l’entreprise familiale, son couple ronronne) recontacte Thomas, qui lui n’a pas changé, éternel adolescent rebelle qui pense « no future ». Yann se laisse entraîner dans l’idée folle de son pote : refaire l’une de leurs soirées mémorables de jeunesse, en partant en road trip à la recherche du temps perdu, pour retrouver leurs anciens camarades de terminale : Mad Max le roi des platines (Kyan Khojandi, Bref ) Frago la chaudasse (Camille Cottin, Connasse) ou Virginie, l’ancien amour secret de Thomas… Voir bande annonce en lien.
Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours, une photo, vieille photo, de ma jeunesse… Est-ce que l’on change vraiment, ou ce sont les événements qui nous changent ? Peut-on retrouver une seconde enfance, la communion avec ses amis perdus ? Le titre du film joue sur la confusion avec la devise des punks rebelles comme Thomas : « There’s no future, no future for you, and god save the queen ! »
Comme dans Le premier jour du reste de ta vie du même réalisateur Rémi Bezançon, Nos futurs est mélancolique et tendre. Il évoque les jours heureux, le temps qui passe et ne revient plus. Il opte cependant pour un registre beaucoup plus comique. On y voit les éternels amis aux caractères opposés, et la multitude de gags et de malentendus que cela déclenche.
Si on veut chercher la petite bête, on pourrait estimer que Nos futurs fait dans le déjà-vu, mais le dénouement original et inattendu renverse la perspective. J’ai passé un bon moment, surtout avec Pio Marmaï ♥…
Quant à Pierre Rochefort, fils de Nicole Garcia et de Jean Rochefort♥, j’ai longtemps cherché des ressemblances avec son père (j’ai trouvé : le sourire). Surtout, j’ai été frappée dès les premières images par son aspect… insipide. Même sa voix, alors que son père possède l’une des plus belles voix françaises (avec celle de Jean-Pierre Marielle♥). Je ne sais pas si Pierre Rochefort joue mal, si c’est son rôle de mec banal qui veut ça, ou s’il a le charisme d’un bulot mort. Sans doute les trois. C’est d’autant plus frappant qu’il a Pio Marmaï face à lui, toujours aussi énergique, drôle, charmant… ahhhh, Pio♥♥♥
Justement, je vous raconte demain ma rencontre avec Pio Marmaï…
On s'est connu, on s'est reconnu
On s'est perdu de vue, on s'est reperdu de vue
On s'est retrouvé, on s'est réchauffé
Puis on s'est séparé
Chacun pour soi est reparti, dans le tourbillon de la vie
Petit Quiz On connaît la chanson à retrouver dans le texte
17:19 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cinéma, cinéma français, pio marmaï | | Facebook
07/08/2015
La peur : places de cinéma et livre à gagner
Gabriel, jeune conscrit, rejoint le front en 1914. Il va vivre l’enfer des tranchées, et connaitre la peur qui ravage tous les soldats. Sorti vivant de cette terrible expérience, pleine de fureur et de sang, il va découvrir sa propre humanité. Voir bande annonce en lien.
LA PEUR est tiré du récit autobiographique de Gabriel Chevallier. Sorti en 1930, le livre est interdit 9 ans plus tard en raison de la prochaine guerre qui se prépare, comme l’explique l’auteur : « Quand la guerre est là, ce n'est plus le moment d'avertir les gens qu'il s'agit d'une sinistre aventure aux conséquences imprévisibles. »
« On enseignait dans ma jeunesse que la guerre était moralisatrice, purificatrice et rédemptrice. On a vu quels prolongements ont eu ces turlutaines : marché noir, délations, tortures, tuberculose, typhus, terreur, sadisme et famine. De l'héroïsme, d'accord. Mais l'exceptionnelle proportion d'héroïsme ne rachète pas l'immensité du mal.
(…) La grande nouveauté de ce livre, dont le titre était un défi, c'est qu'on y disait : j'ai peur. Dans les “livres de guerre” que j'avais pu lire, on faisait bien parfois mention de la peur, mais il s'agissait de celle des autres. L'auteur était un personnage flegmatique, si occupé à prendre des notes, qu'il faisait tranquillement risette aux obus. »
Le film de Damien Odoul inspiré du livre a reçu le prix Jean Vigo. Les personnages sont interprétés par des acteurs inconnus au bataillon, cas de le dire : « Pierre-Martial Gaillard est un cuistot grenoblois, il n'avait jamais vu une caméra de sa vie ! »
Les récits et documentaires liés à la première guerre sont primordiaux : ici, l’étonnant documentaire « mourir pour la patrie, de l’école aux tranchées » l’exposition sur les fusillés pour l’exemple, les livres de témoignages, Paroles de poilus etc… Tous nos ancêtres ont été marqués par la guerre et nous ont transmis inconsciemment leur peur paraît-il. Je n’ai pas eu le temps ou le courage d’interroger mes grands-parents quand je le pouvais encore, mais je sais par exemple que mes deux grands-mères ont perdu leur père très jeunes pendant la guerre de 14, que l’on a jamais retrouvé le corps pulvérisé par un obus de l’un, et que l’autre est mort dans une contrée lointaine et inconnue à ces gens qui n’avaient jamais quitté leur village. Sur le monument aux morts, on compte des fratries entières décimées, d’innombrables noms qui m’impressionnaient lorsque j’étais enfant.
C’est pour ce devoir de mémoire essentiel que je vous invite grandement à voir le film de Damien Odoul et lire le livre de Gabriel Chevallier, LA PEUR. Justement, LE PACTE vous propose 4X2 places et un livre à gagner. Pour cela, il suffit de répondre à cette question :
- Quel prix le film de Damien Odoul a-t-il reçu ?
Envoyez vos réponses, avec vos noms et coordonnées postales, par le lien « me contacter » sous la photo du chat. Vous avez jusqu’à mercredi 12 août, date de la sortie du film en salles. Jeu qui se limite à la France métropolitaine.
A vous de jouer !
Autre raison de s’intéresser à cette histoire : Gabriel Chevallier était né à Lyon comme moi. Il a également écrit Clochemerle, roman satirique qui dénonce l’hypocrisie des habitants d’un village. Ce village n’étant autre que Vaux-en-Beaujolais, pas loin de chez moi ! Ah, ça donne envie de venir dans ma cambrousse hein ?
15:27 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, littérature, guerre de 14, gabriel chevallier, fusillés pour l'exemple | | Facebook
02/08/2015
La sérénade du chat
J’étais encore dans mon trou perdu sans Internet.
Là-bas je peux enfin faire ce qu’on m’interdit à Paris. Papillote outragée, Papillote brisée, Papillote martyrisée ! Mais Papillote libérée !
A la cambrousse, je ne suis plus bâillonnée, je peux m’exprimer librement, laisser libre court à mon immense talent, avec pour seuls témoins les chevreuils et les lapins. Et mes neveux.
Je peux enfin chanter à pleins poumons.
La seule fois où j’ai essayé dans mon appart non insonorisé de Paris, j’ai entendu un petit grattement sur la porte, j’ai ouvert, et vu qu’un gamin avec écrit « caca ».
J’écoutais pourtant une mélodie qui met de bonne humeur : Zorro is back du film avec Alain Delon.
Puis je chante très bien, posez la question à mon collègue des chansons, il en redemande.
Je dois donc attendre d’être dans le trou perdu pour chanter de toute mon âme, une musique qui se beugle, ou plutôt se miaule.
J’ai découvert cette chanson il y a une quinzaine d’années en regardant sur Canal+ le film dont elle est extraite, et j’ai immédiatement eu le coup de foudre. Je l’ai enregistrée sur une cassette vidéo, et je me repassais le passage souvent, jusqu’à l’effacer malencontreusement. Quelques années après, dès que j’ai obtenu Internet et un ordinateur, j'ai retrouvé l'extrait avec joie :
Il s’agit du film Le roman de renard de Starewitch, sorti en 1940 et intégralement tourné avec des marionnettes. Une prouesse et un enchantement. La chanson est la sérénade que le chat joue sous la fenêtre de la reine. La voix kitsch de Jaime Plana rappelle celle de Tino Rossi ou de Luis Mariano, avec des roucoulades qui font vibrer le cœur de la lionne.
Je la chante avec mes neveux qui se balancent au rythme de la musique et font les chœurs : « miaou ! miaou ! » Curieusement, 15 ans après, le plus grand qui a désormais 23 ans refuse de participer à ce rituel, alors qu’il ne se faisait pas prier quand il était petit. Moi, je n’ai pas changé, je suis toujours ce jeune homme étranger qui te chantait des romances, qui t’inventait des dimanches. Je prends mon plus bel accent espagnol digne du chat Potté, et je miaule avec passion, la main sur le cœur :
Tu sais bien que je t’aime, miaou miaou
Mon cœur n’est pas bohême, miaou, miaou
Puisque tu sais qu’il t’appartient, donne-moi le tien
Ce soir au clair de lune, miaou, miaou
Dans diverses communes, miaou, miaou,
Je veux le crier sur les toits, je n’aime que toi
Chérie je viens rôder vers ta demeure,
Ne me fais pas languir, ouvre tes bras
Chacun dans sa maison dort à cette heure
Et dans la rue il n’y a plus un chat !
N’est-ce pas la plus belle chanson d’amour au monde ? Ne fait-elle pas fondre ? Je comprends parfaitement que la reine succombe. J’attends qu’un chat vienne me la chanter sous ma fenêtre qui donne sur la rue (oui, c’est moins romantique que le château au clair de lune du film), mais pour l’instant seul un poivrot m’a interpellée alors que je fermais mes volets « oh toi je t’ai vue là ! Hé ! Vas-y laisse-moi rentrer ! »
Je n’ai pas cédé à la tentation pourtant très grande évidemment, et le lendemain, comme par hasard, je n’ai pas pu rentrer chez moi : ma serrure était pleine de colle. Le dépanneur qui m’a gentiment délesté de 375 euros m’a expliqué « C’est la coutume quand un mec se fait jeter, vous êtes la troisième ce mois-ci dans la rue ! »
Ah, si on m’avait chanté la sérénade du chat…
21:33 Publié dans On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : le roman de renard | | Facebook
26/07/2015
Quiz on connaît le film comique, les résultats : Un éléphant ça trompe énormément
Retrouver le quiz ici et les premières réponses là.
Encore 5 questions en attente, le quiz sera fini en 2022 je pense.
5) De quels films d’Yves Robert sont extraites ces citations ?
- « Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre »
- « Vois-tu Marthe, quand le bateau de la vie est déjà loin sur la mer, le capitaine doit savoir faire le point dans la tempête. Et pour cela, il a parfois besoin de s'isoler, de prendre du recul avec l’équipage. Et quand les étoiles… »- « Je vais dire quelque chose que je n’ai jamais dit à personne…
- Votre nom peut-être ? »
- « En cette matinée grisante où, de la position privilégiée que j’occupais, j’entendais le chant des oiseaux précéder les bruits de la ville, je songeais à tout ce qu’il m’avait fallu de chance, d’audace et, oserais-je le dire, d’ingéniosité pour en arriver là où mon imagination pourtant très ambitieuse n’aurait jamais su me porter seul.»
- Dis-donc toi, tes ailes de géant elles t’empêchent pas de marcher ? »
a) Le grand blond avec une chaussure noire / Le retour du grand blond
b) Un éléphant ça trompe énormément / Nous irons tous au paradis
c) La gloire de mon père / Le château de ma mère
Réponse b: Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis. Dans ces films cultes, Etienne (Jean Rochefort♥) semble comblé par une femme aimante (Marthe) et un travail valorisant (publicitaire). Mais sa vie tranquille se trouve chamboulée par son coup de foudre pour une femme fantasque rencontrée sur son lieu de travail.
Voir cet extrait, où il pense l’inviter, mais en réalité téléphone à une collègue qui en pince pour lui :
« - Si on dînait, ce soir, 9 h ?
- 9h je ne peux pas… 9h10 ? »
« - Pourquoi vous me parlez anglais ?
- Vous n’êtes pas sujette britannique ? Écoutez je vais vérifier mais ça m’étonnerait ! »
Le film relate les déboires d'un groupe d'amis avec les femmes. Simon (Guy Bedos) est un docteur qui tombe sous le charme d’une patiente mariée : « elle n’a rien, mais je serai intraitable là-dessus : il faut que je la voie tous les mardis et vendredis, par précaution. »
Simon est harcelé par une mère possessive, la géniale Marthe Villalonga. Voir cette scène où elle débarque en plein milieu de son match de tennis :
« Tu sais ce qu’il m’a dit cette nuit ?
- Mais tu ne vas pas me raconter ça là maintenant non !
- Et où c’est que je peux te le raconter alors ? Ce matin je me suis présentée chez toi, et l’autre folle elle m’a empêchée de rentrer dans ton cabinet.
- Mme Paquet ? Mais c’est normal j’étais avec M. Simoni !
- Ah bon c’est normal ? C’est normal que tu t’enfermes avec M. Simoni quand ta mère est au bord du gaz ? En plus il a rien du tout celui-là, c’est un comédien !
- Il a rien du tout M. Simoni ? Tu veux voir ses radios ?
- Il a rien du tout, demande à Mme Paquet ! Seulement lui forcément il te paie alors tu le reçois avec des sourires ! Mais si maintenant faut payer pour te voir dis-le je savais pas ! Combien je te dois ?
- Arrête !!
- Ne me parle pas sur ce ton, parce que je suis encore ta propre mère ! Et tu pourrais recevoir une paire de claques devant tous tes camarades ! Au revoir Etienne ; au revoir ou adieu ! Adieu Bouli !
- Mais où tu vas ?!
- T’inquiète pas je ne te laisse pas mon adresse, comme ça tu économiseras le timbre ! »
Autre exemple, où elle lui téléphone en catastrophe, au seuil de la mort. Il annule tous ses rendez-vous pour se rendre en ambulance au magasin où elle s’est évanouie, mais on lui annonce qu’elle est rentrée chez elle. Il la voit depuis la rue en train de prendre le thé avec une amie sur son balcon :
- Mais alors ! Tu ameutes toute la région, tu demandes une ambulance et on arrive, tu es là tranquille et tu fumes !
- La fumée te dérange en plus ? C’est comme la sonnerie du téléphone probablement. (à son amie) : j’ai un éblouissement en pleine Samaritaine. J’appelle mon fils, il me raccroche au nez de sa mère. Maintenant il vient me critiquer que je suis pas morte ! Eh ben si c’est ça votre médecine de gauche hein, les communistes ils ont pas intérêt à prendre froid ! Tiens le téléphone sonne. Pardon, moi, je réponds ! On sait jamais, si c’est mon fils… »
Ma mère verse aussi facilement dans le mélodrame et avec elle c’est la fin du monde toutes les deux minutes (je me demande de qui je tiens) mais heureusement, elle ne me téléphone qu’une fois par mois pour tout me raconter en détails (le mot "résumé" ne fait pas partie de son vocabulaire). Comme tout à l’heure :
« ah la la, j’ai le cœur qui bat à 200 je suis sûre que j’ai 20 de tension !
- Mais non… quoi encore ? »
En général je profite de ses appels pour me promener en même temps, ou plutôt faire une rando, parce que si je reste chez moi j’ai le temps de colorier de la main qui ne tient pas le téléphone un livre entier de mandalas « 100 dessins pour rester zen ».
Bouli (Victor Lanoux) est un beau parleur qui drague tout ce qui bouge et s’étonne que sa femme finisse par le plaquer : « On fait l’amour libre, chacun fait ce qu’il veut. Enfin surtout moi, parce que dans la femme il y a quand même la mère de famille avant tout. »
Dans cet extrait, ses copains tentent de lui remonter le moral en lui faisant une blague : Daniel se fait passer pour aveugle dans un restaurant haut de gamme, et se transforme en éléphant ça trompe énormément dans un magasin de porcelaine.
Sans oublier l'étonnant Lucien, interprété par Christophe Bourseiller, jeune étudiant intello à lunettes toujours impassible, même lorsqu’il fait une déclaration d’amour à Marthe, femme mariée qui a deux fois son âge.
Des films qui enchaînent les gags, avec en voix off, l’irrésistible Jean Rochefort qui déclame ses états d’âme dans un discours littéraire et pompeux :
« Tout d’un coup ma destinée m’apparût, comment dire… absconse. »
« Je sentais le sirocco de la jalousie me souffler en rafale dans la région du cœur. »
« Commotionné par ce renversement scandaleux des valeurs, j’éprouvais à l’instant de dévoiler à Marthe les machinations que j’ourdissais en secret, j’éprouvais ce que Freud ou même un autre docteur aurait appelé… un blocage. Je mentirais sur le moment par quelques phrases dont la beauté littéraire ne me faisaient que gagner du temps sur des événements dont je n’étais plus le maître. »
Les films n’utilisent pas la chanson de Polnareff, On ira tous au paradis, mais la musique planante de Vladimir Cosma, avec le bruit de la mer pour signifier les rêveries de ces grands enfants. Les scénarios sont co-signés par Jean-Loup Dabadie, qui a notamment écrit les paroles de... On ira tous au paradis de Polnareff !
Je ne m’en lasse pas. A voir absolument !
Un jour, la suite des résultats du quiz. Plus que 5 questions !
18:00 Publié dans A vous de jouer ! Les quiz, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, cinéma français, un éléphant ça trompe énormément, nous irons tous au paradis, yves robert, jean rochefort | | Facebook