28/11/2018
C'est le grand soir !
15:55 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paul mccartney, paul mccartney en concert, beatles, musique | | Facebook
27/11/2018
McCartney en concert, c'est demain !
Au printemps, le Maccaclub, plus grand site de fans français de Paul, laisse fuiter l'info : McCartney devrait faire un concert à Paris d'ici la fin de l'année. Génial ! J'attends avec impatience la mise en vente des billets. Comme j'ai déjà raconté mes périples ici pour obtenir des places, je me prépare à tenir un siège devant la Fnac ou devant l'Olympia et à poser une matinée ce jour-là.
Enfin, des mois après, la date est annoncée : le concert aura lieu le 28 novembre (donc demain) et les places seront en vente le 13 septembre. Pile pendant mes vacances dans un trou perdu.
NOOOOOON ! La malédiction continue !!!
- T'as regardé ce qu'il y avait à voir dans la région ? Les balades à faire, les musées à visiter...
- Non, mais j'ai vérifié le plus important : l'emplacement de la billetterie la plus proche. Elle est à 45 minutes en voiture. En passant par le col qui était fermé l'année dernière à cause du mistral. Et j'ai pas de voiture. Et pas le permis. Il ne reste plus qu'à compter sur la billetterie en ligne, si elle ne bugue pas comme à chaque fois...
Arrivée dans la résidence de vacances, l'hôtesse d'accueil :
- Bonjour, voici les clés de votre chambre, un restaurant bar est à votre disposition, ainsi qu'une piscine, une salle de jeux... Je vous donne la liste des plus belles randonnées et l'adresse de l'office du tourisme...
- Vous avez le code de la WIFI ?
La femme me regarde comme une geek incapable de décrocher des écrans (ha ha, moi mémé nulle en nouvelles technologies) qui va rester la semaine enfermée dans la chambre d’hôtel à regarder son ordi. Elle répond :
- Avec les grosses intempéries, la foudre est tombée et on n'a plus de connexion.
Je laisse échapper un cri incrédule : - HEIN ?! (Mais Macca m'attend !) Pour me défendre je crois bon de préciser :
- J'ai un truc important à acheter en ligne jeudi.
C'est encore pire, au lieu de passer pour une nerd, elle me prend pour une accro au shopping.
Tous les jours, je vais la voir pour ma sempiternelle question :
- Vous avez la wifi ?
- Toujours pas.
- Mais vous vous avez bien une connexion sur votre ordinateur !
- Oui mais ce n'est pas la même que dans les chambres
- Si je mets mon ordi à côté (un vieux machin soit disant portable de 2 tonnes qui me prend la moitié de ma valise) vous me donnez votre code wifi ?
- Je ne l'ai même pas !
Papillote la grosse relou.
Je n'ai plus qu'à trouver quelqu'un en vacances aussi, mais à Paris, à proximité d'une billetterie et avec connexion Internet, et qui souhaite venir au concert.
- C'est bon jeudi dès 9h30 t'es devant la Fnac hein ?
- ok.
Jeudi 9h30, je programme mon réveil exprès (je suis en vacances hein, je glande) et je saute sur mon tel :
- T'es devant la fnac ?
Pas de réponse.
10h, heure fatidique, rien. RRRAAAAAHHH. Il rentre d'un séjour aux Etats-Unis, en plein décalage horaire, c'est le milieu de la nuit pour lui : il n'est pas réveillé.
Je tente de me connecter depuis mon téléphone : ça plante, évidemment. 20 minutes plus tard, j'ai juste le temps de voir qu'il n'y a plus de places en fosse. Puis plus de catégories 5, 4...
11h, toujours pas de réponses. Plus de billets en catégorie 3,2..
4,3,2,1...0 : C'est foutu, c'est midi 30, j'aurai pas de places !
Midi 35, je reçois enfin l'appel : "c'est bon je les aies, en 2 minutes c'était fait, aucun problème."
Je ne sais par quel miracle. Ou alors c'est mémé technologie qui a vraiment la poisse :
Récemment, l'ordinateur commun du boulot est encore tombé en panne, comme quotidiennement dès que je le touche, et le client devant moi m'a sorti :
"c'est votre fluide. Votre énergie n'est pas compatible avec.
- ?
- Je vous assure, il y a des gens comme ça. Je le ressens, je suis magnétiseur : vous faites planter les machines."
Voilà : Sarah Connor c'est moi, pas de Terminator avec Papillote, l'avenir de l'humanité est assuré: je touche Schwarzy et il s'écroule.
Espérons que demain, mon énergie buggueuse ne se transmette pas dans le micro de Macca !
(sinon il paraît qu'on a un client médium, j’essaierai de voir ce qu'il me prédit, je vous tiens au courant)
18:06 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul mccartney, concert paul mccartney, concert, musique, beatles | | Facebook
10/11/2018
Concert mythique de McCartney à l'Olympia, 11 ans déjà !
McCartney revient donc en concert... Et à chaque fois, c'est un parcours du combattant pour obtenir des places. Rétrospective :
Mon frère me téléphone 15 jours plus tôt :
« J’ai lu sur yellow-sub.net une rumeur comme quoi McCartney reviendrait à l’Olympia ! 40 ans après y avoir joué pour la première fois avec les Beatles ! C’est une salle mythique ! Elle est petite, 1200 places, ça veut dire qu’il n’y aura que des méga fans et que Macca jouera des chansons inhabituelles ! En plus, si tu y vas, tu le verras de près ! »
On ne peut pas acheter en avance sur Internet, ni en magasins. Les places sont en vente uniquement le jour-même, et seulement à l'Olympia.
Comme la réservation est impossible, les premiers arrivés sont les premiers servis.
La veille du concert, à 22 heures, je passe devant la salle, pour repérer les lieux et voir à quoi m'attendre. Déjà une quarantaine de personnes se gèlent devant, couchées par terre dans leurs sacs de couchage.
C’est hard quand même. Je suis fan depuis toujours, mais pas au point de dormir sur le trottoir par - 2 degrés comme une clodo.
N’empêche, Paulo me fait lever à 5h du matin. Ce qui n'est jamais arrivé à Gaston la marmotte, ni avant, ni depuis. Je vais retirer du fric au distributeur, car comme je suis prévoyante, j’imagine qu’il y aura peut-être un problème avec les chèques et cartes bleues (effectivement, comme souvent, le lecteur CB ne fonctionnait pas, ce qui nous a juste prolongé l’attente de deux heures.)
Comme c'est le milieu de ma nuit et qu'à cette heure-là je suis normalement emmitouflée dans ma couette en rêvant de petits chatons ou de pâtisseries à volonté (oui je fais régulièrement ces rêves), j’ai la tête dans le seau. Je ne me souviens plus du code de ma carte de retrait. Je me rappelle des chiffres, mais pas de l'ordre. J'avais bien trouvé un moyen mnémotechnique, mais visiblement il n'est pas efficace "c'était des départements... mais lesquels ?" Pendant 30 minutes, je panique : voilà, si près du but, je ne pourrai pas payer mes places. Je ne vais quand même pas réveiller des potes à 5 heures du matin pour qu'ils me prêtent 100 euros (60 en fait en fosse, mais je compte large). Sur le trajet vers le distributeur, je me répète un code en me persuadant qu'il est correct, mais quand j’arrive devant la Poste, sans réfléchir, j’en tape un autre. C’était le bon. Ouf.
Il fait nuit noire et 2 degrés. Je pense qu'à cette heure-là, je n'aurais pas trop de concurrence, surtout avec les fans de la veille qui auront sûrement congelés sur place et seront donc à la morgue l'hôpital le plus proche. Pourtant, en marchant vers l'Olympia, il me semble voir des gens debout devant la salle. Tiens, finalement les 40 paulo-maniaques ne sont pas morts d'hypothermie. Mais en me rapprochant, je constate, estomaquée, qu'ils sont beaucoup plus nombreux. Beaucoup... Je remonte la file d'attente pour me mettre à la fin (j'aurais bien grillé tout le monde mais je suis civilisée et je ne voulais pas me faire dépecer par ceux qui s'impatientaient : "Comment ose t-elle ! Nous qui crevons de faim et de froid depuis 12 heures ! Ouvrons lui le bide pour nous réchauffer à l'intérieur comme Di Caprio dans Le revenant et repaissons-nous de ses tripes !")
Je remonte la file d’attente, 10, 20, 50, 100 mètres... C'est impossible, elle va bien se terminer à un moment ? Ah, à l'angle de la rue. Non, elle se poursuit de l'autre côté. La file fait au moins... 300 mètres de long. 300 mètres. A 6 heures du matin. 15 heures avant le début du concert.
Je longe les centaines de fans en essayant de faire des calculs d'astro physicien: « sachant que les gens ne se tiennent pas gentiment par la main deux par deux comme à l'école mais plutôt en troupeau en se serrant à cause du froid, la place qu'ils occupent est réduite, je dirais 50 cm de large...en multipliant par 300 mètres... oui mais ceux qui sont venus avec leurs tabourets prennent plus de place, ils faussent le calcul, donc si X est égal à... mais combien sommes nous ?! Déjà 1200 ? est-ce que je vais obtenir un billet d'entrée, est-ce que ça vaut le coup d'attendre ? »
Le groupe qui arrive en même temps que moi ne se pose pas de questions et rigole en voyant l'énorme foule. Je prends position à la fin de la file, à deux pâtés de maison, loin de mon but, loin de Macca... Voilà, je n'obtiendrai peut-être même pas de place, je vais mourir de froid, de faim et d'ennui face à l'attente. Je suis extrêmement frileuse, je ne mets pas en T shirt en dessous de 30 degrés et je porte des chaussettes au lit même en été car mes extrémités sont en permanence gelées. Alors rester dehors dans le froid sans bouger... On va m'amputer des pieds du bout du nez et des oreilles, pour survivre je vais manger mes congénères comme les rescapés de la cordillère des Andes...
Mais en fait, pas du tout. J’ai prévu deux pulls, deux paires de chaussettes, un manteau, un bonnet et une écharpe qui ne laisse dépasser que les yeux, je pourrais braquer une banque. Je me retrouve à côté d’une famille de musiciens encore plus prévenante que moi : ils ont apporté des chaises et un thermos. Au bout de 30 minutes, j’ai déjà piqué le siège du père et je bois son café… (Comment je suis trop une profiteuse).
Contrairement à ce que je pensais, l’attente est tout à fait supportable. Les fans sont exaltés et discutent dans la bonne humeur. On parle de nos chansons préférées, de celles qu'on attend au concert. Certains sont venus avec leurs guitares et on chante et danse tous ensemble, ce qui nous réchauffe. Je rigole toute la journée et me fais plein de potes (d’un jour malheureusement). L'attente devait être intenable, mais j'en garde un excellent souvenir. Entre fans, on s'entraide et se soutient. On se refile à boire, à manger, on garde sa place quand quelqu'un veut s'absenter... Et au final, 10h30 après, j'ai enfin ma place ! En fosse, je verrai Paul à 10 mètres de moi, et on m'entendra crier dans la vidéo du concert retransmis sur canal + et disponible sur internet désormais : c'est moi la responsable du cri suraigu à 24 secondes sur cette vidéo et un peu plus tard lorsque Paul entame les premières notes de Band on the run...
Vous pouvez lire le récit du concert ici.
Suite demain
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18/07/2018
And I love her, suite
Après sa séparation avec Jane Asher, Paul se justifie encore : « Pour dire la vérité, les femmes à ce moment-là ont été mises à l'écart. Nous étions comme quatre mineurs qui descendent dans la fosse. Vous n'avez pas besoin de femmes dans la fosse, n'est-ce pas ? Nous avions installé comme une sorte de barrière de sécurité, avec beaucoup de blagues, de petits signes, de références à la musique. Il était très difficile pour un «étranger» de pénétrer dans notre univers. Ce n'était peut-être pas bon pour les relations à l'époque. »
La future femme de McCartney, Linda, trouve la solution : elle l’accompagne lors des tournées de son nouveau groupe, les Wings, en jouant du clavier et participant au chœur. Comme ça, elle comprend la vie d’un musicien, et si jamais une fan tente de se faufiler dans la loge de son mec, elle peut l’expédier à coups de pieds au cul cette pétasse, non mais.
Paul et Linda se marient en 1969, un an seulement après la rupture avec Jane (comme ça m’aurait tuée de rester avec un mec pendant 5 ans, qui ne veut pas s’engager et me trompe, mais épouse la prochaine en moins de deux et reste avec jusqu’à ce que la mort les sépare 30 ans après !) Jane finit par se marier elle aussi, mais en 1981. 13 ans après leur séparation ! Elle a mis tout ce temps à s’en remettre ? Elle épouse Gerald Scarfe, un dessinateur qui a notamment réalisé la pochette du disque The wall des Pink Floyd. Ils sont toujours mariés, 36 ans après, alors que Paul a connu bien des déboires amoureux après le décès de Linda en 1998.
Quatre ans après la mort de sa femme, contre l’assentiment de ses enfants (en particulier la styliste Stella) qui se méfient de la promise, il épouse l’ancien mannequin Heather Mills. Il n'écrit pas de contrat de mariage, qui devrait pourtant être la base lorsqu’on possède l’une des plus grandes fortunes d’Angleterre ! Heather Mills est nettement plus jeune que lui (26 ans de moins) et elle a un air cruel de grosse méchante. Ils ont un enfant et très vite l’union tourne mal. Ils divorcent en 2006 et sans contrat de mariage, la femme peut donc prétendre à la moitié de la fortune de Paul… Elle empoche au final 31 millions d’euros. Avec cette séparation houleuse, les révélations pleuvent : Heather Mills est une ancienne call girl croqueuse de diamants, une « meilleure amie » révèle que le mannequin cherchait un homme fortuné pour le plumer… Le couple ne peut plus se blairer et fait la une des tabloïds anglais. All you need is hate, il ne lui chantera plus « and I love her ».
Macca se console dans les bras de Nancy Shevell, une Américaine millionnaire, qu’il épouse en 2011. Il a peut-être pensé qu’elle, au moins, n’aurait pas besoin de son fric. Ils se connaissent en fait depuis une trentaine d’années. Il risque donc moins d’être surpris par son caractère. Espérons que le mariage dure, il peut lui dédier And I love her.
Comme je l’expliquais ici, McCartney est bien meilleur compositeur que parolier. Les paroles de And I love her ressemblent à de la drague de pacotille comme « ton père est un voleur, il a pris toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux ». Ou du maître Yoda : "Éclatantes sont les étoiles qui brillent, Sombre est le ciel" :
I give her all my love
Je lui donne tout mon amour
That's all I do
C'est tout ce que je fais
And if you saw my love
Et si vous voyiez mon amour
You'd love her too
Vous l'aimeriez vous aussi
And I love her
Et je l'aime
She gives me everything
Elle me donne tout
And tenderly
Et tendrement
The kiss my lover brings
Le baiser de mon amour
She brings to me
Est pour moi
And I love her
Et je l'aime
A love like ours
Un amour comme le nôtre
Could never die
Ne mourra jamais
As long as I have you near me
Aussi longtemps que je t'aurai à mes côtés
Bright are the stars that shine
Éclatantes sont les étoiles qui brillent
Dark is the sky
Sombre est le ciel
I know this love of mine
Je sais que mon amour pour elle
Will never die
Ne mourra jamais
And I love her
Et je l'aime
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16/07/2018
And I love her
And I love her est sortie en 1964 dans l’album A Hard Day's Night. McCartney estime qu’elle est « la première ballade où je me suis impressionné » et Lennon l'appelle « le premier Yesterday de McCartney ».
Cette belle chanson romantique a certainement été écrite par Paul en pensant à sa petite amie de l’époque, Jane Asher. Les deux tourtereaux se sont rencontrés en 1963 lors d’un spectacle, alors que Paul n’avait que 21 ans, et Jane, seulement 17 ! La même année, il évoque leur coup de foudre dans I saw her standing there :
"well she was just seventeen, you know what i mean
And the way she looked was way beyond compare..."
Malgré leur jeune âge, ils étaient pourtant déjà célèbres : Paul en tant que Beatle depuis deux ans, et Jane comme actrice depuis ses 5 ans.
Paul vit toujours dans le minuscule logement familial, où la seule pièce pratique pour composer est… les WC ! Contrairement à lui, la comédienne est issue d’un milieu aisé, son père est médecin, elle gagne bien sa vie, et surtout, sa famille habite une grande maison.
Paul vient s’y installer, on lui laisse une pièce entière pour sa musique. Il y écrit And I love her. Il reste 3 ans chez les parents de Jane (mais quel couple de Tanguy ! comme si il ne gagnait pas assez pour payer une maison).
Je trouve And I love her romantique à souhait et j’aurais rêvé qu’on l’écrive pour moi. Paul se défend de l’avoir composé spécialement pour Jane. Et pour cause, lors de ses tournées incessantes partout dans le monde, il la trompait effrontément avec les groupies. Quoi de plus facile, les filles campaient devant la porte des Beatles... Les stars s’en donnaient à cœur joie, et étrangement, j’avais lu que Jane croyait que Paul lui restait fidèle.
Le chanteur expliquera ensuite que les tournées posaient problème parce que le couple se voyait de plus en plus rarement, qu’ils ne menaient pas la même vie, que la vie en tournée est difficilement compréhensible par les autres, avec le stress intense, les déplacements quotidiens, les concerts éreintants, les fans qui traquent les Beatles… Paul révèle également qu’il n’était pas vraiment prêt à s’engager avec Jane, et que sa maîtresse a permis de rompre. En effet, en 1968, 5 ans après le début de son idylle avec Jane et alors qu’ils projettent de se fiancer, Paul débute une liaison avec Francie Schwartz, une jeune scénariste américaine.
Francie s’installe chez lui pendant que Jane part en vacances. Mais la petite amie officielle revient plus tôt que prévu et surprend les amants au lit, comme dans un mauvais vaudeville. La femme trompée repart alors en trombe, demande à sa mère de venir chercher ses affaires à sa place, et quitte Paul, après 5 ans de relation. Elle ne vient pas à l’avant-première du film Yellow submarine et révèle à la presse la séparation, en espérant :
« Je sais que ça a l'air ringard, mais on se voit encore et on s'aime, même si ça n'a pas marché. Peut-être que nous resterons des amoureux d'enfance, nous nous rencontrerons à nouveau et on se mariera vers 70 ans. »
Eh bien non. Paul s’est bien marié à 70 ans. Mais avec Nancy Shevell, pas Jane…
A suivre…
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30/06/2018
The long and winding road
Une chanson triste à pleurer car elle a précipité la fin des Beatles. Je suis toujours émue lorsque McCartney la joue en concert. Il y évoque sa relation devenue difficile avec Lennon, déjà relatée ici dans Let it be. Il explique qu’il tente désespérément de faire des efforts et de renouer le dialogue, de suivre la longue et sinueuse route qui mène à la porte de son ami, mais Lennon ne le laisse plus rentrer :
Many times I've been alone, and many times I've cried
Souvent j'ai été seul et souvent j'ai pleuré
Anyway you'll never know the many ways I've tried
Tu ne sauras jamais tous les chemins que j'ai essayés
L’enregistrement du titre se déroule au début de l’année 1969, mais Lennon n’est plus investi. Il préfère se consacrer à sa carrière solo. Il a sorti un premier album de musique expérimentale assez spécial avec sa nouvelle compagne, Yoko Ono. L’artiste perchée a une forte emprise sur son mari, elle est omniprésente lors des sessions d’enregistrements et donne son avis sur tout, ce qui agace fortement McCartney.
Lennon a bien compris le message de la chanson, et fait comprendre qu’il n’y est pas favorable en la massacrant. Paul abandonne alors à son tour (il ne va pas défoncer la porte à coups de bélier ni camper devant) et the long and winding road est barrée.
Jusqu’à ce que le producteur Phil spector force le passage. Sans que McCartney soit au courant, Spector décide de modifier la chanson :
« The Long and Winding Road était un enregistrement terriblement mauvais quand je l’ai entendu pour la première fois. John jouait de la basse avec des fausses notes partout. (…) C’était vraiment horrible. (…) John n’aimait pas cette chanson. C’est pourquoi il jouait de la basse. (NDLR : l’instrument de McCartney). C’était une véritable farce et j’ai dû faire tout ce que je pouvais pour masquer toutes ces erreurs. »
John a quitté officieusement le groupe en septembre 69. En mars 70, le nouveau manager des Beatles veut conserver sa poule aux œufs d’or et confie les bandes de long and winding road et d’autres titres à Phil Spector, pour voir ce qu’il peut en sauver. Ce qui donnera l’album Let it be, le moins abouti du groupe selon moi. Lorsque McCartney découvre ce que le producteur a fait de sa chanson, en y rajoutant des violons sirupeux alors que le compositeur la souhaitait épurée (elle est assez larmoyante comme ça !) Paul rentre dans une colère noire. Il annonce alors officiellement la séparation des Beatles, et on l’accusera à tort d’en être responsable, alors qu’au contraire il a tout fait pour maintenir le groupe et que c’est Lennon qui a claqué la porte six mois auparavant.
Ainsi en avril 1970, les Beatles se séparent. La route qui mène à la réconciliation reste encombrée d’obstacles, et se retrouve définitivement interrompue par l’assassinat de John Lennon dix ans plus tard.
The long and winding road that leads to your door
La longue et sinueuse route qui mène à ta porte
Will never disappear, I've seen that road before
Ne disparaîtra jamais, je l’ai déjà vue
It always leads me here
Elle me conduit toujours ici
Leads me to your door
Elle me conduit à ta porte
The wild and windy night the rain washed away
La nuit tumultueuse que la pluie a emportée
Has left a pool of tears crying for the day
A laissé une flaque de larmes pleurant toute la journée
Why leave me standing here
Pourquoi me laisser ici
Let me know the way
Montre-moi le chemin
Many times I've been alone and many times I've cried
Souvent j'ai été seul et souvent j'ai pleuré
Anyway you'll never know the many ways I've tried
Tu ne sauras jamais tous les chemins que j'ai essayés
But still they lead me back to the long and winding road
Mais ils me ramènent encore à la longue et sinueuse route
You left me standing here a long, long time ago
Tu m'as laissé ici il y a très, très longtemps,
Don't leave me waiting here, lead me to you door
Ne me laisse pas attendre ici, conduis-moi à ta porte.
12:02 Publié dans Je suis culturée, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beatles, musique, paul mccartney | | Facebook
07/11/2017
The fool on the hill
La 7ème chanson du quiz Beatles est signée par Paul Mccartney. Elle est extraite du film Magical Mystery tour sorti en 1967, suite de sketchs psychédéliques et improbables, qui ont inspiré les Monty Python. Le clip est tourné sur une montagne dans les alentours de Nice. Atteinte de chansonnite aiguë, dès que je me promène dans la nature et parviens sur un pauvre talus surélevé d'1m20, je chante cette chanson (et beugle « I'm the queen of the world ! »)
The fool on the hill n'a rien à envier aux paroles torturées de Lennon précédemment citées. Avec Help et I'm a loser comme nous l'avons vu, John se sentait incompris. Il évoquait la pression de la médiatisation, et la drogue comme refuge.
Paul prend le relais avec cette chanson qui exprime les mêmes sentiments. Les Beatles tiennent des rôles pour leurs fans. Il est plus facile de se faire apprécier si on est facilement identifiable, si l'on tient dans une case. John doit être le blagueur sarcastique, le leader un peu rebelle, Paul le Beatle mignon et gentil qui ne se pose pas trop de questions. Avec The fool on the hill, Paul montre son désarroi, qu'il n'est pas celui que l'on croit :
Day after day
Jour après jour
Alone on the hill
Seul sur la colline
The man with the foolish grin
L'homme au sourire idiot
Is keeping perfectly still
Reste parfaitement tranquille
But nobody wants to know him
Mais personne ne veut le connaître
They can see that he's just a fool
Ils voient bien que ce n'est qu'un pauvre fou
And he never gives an answer
Et il ne donne jamais de réponse
But the fool on the hill
Mais le fou sur la colline
Sees the sun going down
Voit le soleil se coucher
And the eyes in his head
Et ses yeux
See the world spinning around
Voient le monde tourner
Well on his way
Sur son chemin
His head in a cloud
La tête dans les nuages
The man of a thousand voices
L'homme aux mille voix
Talking perfectly loud
Parle fort
But nobody ever hears him
Mais personne ne l'entend
Or the sound he appears to make
Ou le son qu'il paraît produire
And he never seems to notice
Et il ne semble jamais le remarquer
But the fool on the hill
Sees the sun going down
And the eyes in his head
See the world spinning around
And nobody seems to like him
Et personne ne semble l'aimer
They can tell what he wants to do
Ils peuvent dire ce qu'il veut faire
And he never shows his feelings
Et il ne montre jamais ses sentiments
He never listens to them
Il ne les écoute jamais
He knows that they're the fools
Il sait que ce sont eux les fous
They don't like him
Ils ne l'aiment pas
The fool on the hill
19:11 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beatles, paul mccartney, quiz chanson | | Facebook
08/10/2017
Hey Jude, ne gâche pas tout
La 3ème chanson du quiz Beatles est encore et toujours de Paul. Mon chouchou l'a écrite en 1968, à l'intention de Julian Lennon, le fils de John, pour le consoler du divorce de ses parents. Je vous ai expliqué dans mon précédent billet comment John a trouvé son nouveau gourou Yoko Ono qui lui a retourné le cerveau. Non seulement il quitte les Beatles pour elle, mais il quitte aussi sa femme Cynthia, et surtout leur fils Julian...
En 1957, à 17 ans, John rencontre les personnes déterminantes de sa vie : tout d'abord Paul, 15 ans, l'ami d'enfance de ce dernier, George, 14 ans, avec lesquels il formera les Beatles, puis Cynthia, la fille qui partagera sa vie pendant plus de dix ans. John est inscrit aux Beaux arts. Il arbore un look de teddy boy et vient les mains dans les poches à l'école. Le rebelle emprunte constamment les pinceaux et crayons de celle qu'il a choisie comme voisine de classe : Cynthia. S'il vient sans rien pour dessiner, il débarque pourtant un jour avec sa guitare (très utile pour peindre), pour impressionner sa proie belle et lui jouer la sérénade : ain't she sweet. Cynthia rougit comme une tomate et s'enfuit du cours (non ce mec ne me fait aucun effet ! Je ne céderai pas !)
Lennon tente alors une autre tactique : la rendre jalouse, en vantant la beauté d'une autre élève qui ressemble à Brigitte Bardot. Quelques jours après, Cynthia se pavane avec les cheveux décolorés (aïe ! Ne jamais perdre son identité pour plaire à un homme !) Lennon comprend que le poisson est ferré et l'invite à la fête de fin d'année. Il l'ignore toute la soirée ce malotru, et lorsque la délaissée finit par quitter les lieux (il se fout de ma gueule ce petit con ? Je me fais belle pour lui et il laisse Bébé dans un coin ? ), il la retient et l'emmène directement dans la chambre de son copain Stuart (le premier batteur des Beatles). Commence alors une relation pas franchement romantique : si le lit du pote est occupé, Lennon fait ses petites affaires dans la rue. En plus, il se montre d'une jalousie excessive, et gifle par exemple Cynthia lorsqu'elle a le malheur de danser avec Stuart. Elle rompt (bien fait pour lui !) mais elle revient lorsque John s'excuse (trois mois après !)
La relation se poursuit et 5 ans plus tard, à 23 ans, Cynthia se découvre enceinte : « nous n'avons jamais employé de méthodes contraceptives et nous n'en n'avons même jamais parlé ». (mais alors comment a t-elle pu tomber enceinte ? C'est un miracle ! Surtout d'y avoir échappé pendant 5 ans !) John lui répond « il n'y a qu'une chose à faire, Cyn, marions-nous ».
Le mariage est aussi romantique que leur relation. Pas de fleur, pas de photographe. La tante de Lennon, qui l'a élevé après la mort de sa mère, désapprouve et n'y assiste pas. Seuls Paul et George sont présents, ainsi que Brian le manager des Beatles, et le clou du spectacle : un ouvrier, qui se dit que c'est le bon moment de jouer du marteau-piqueur alors que les mariés sont en train de prononcer leurs vœux : personne ne les entend dire le fameux "oui je t'aimerai toute ma vie mon roudoudou, pour le meilleur et pour le pire, surtout pour le pire". Le soir même, Lennon part en concert comme à son habitude. Il est devenu célèbre, et pour plaire à ses fans hystériques (et pour pouvoir se les faire tranquillement), sa femme est cachée le plus longtemps possible à la presse.
En 1968, Cynthia découvre des lettres de Yoko Ono adressée à John. Ce dernier nie toute relation amoureuse, racontant que Yoko est juste une « artiste folle » voulant être parrainée (ah l'enflure). le couple et les Beatles partent en Inde suivre l'enseignement d'un gourou (non, pas Yoko Ono). Là-bas, Lennon ne dort plus avec sa femme, prétextant ne pas réussir à méditer correctement en sa présence (plus c'est gros...) En réalité cette astuce lui permet de se rendre chaque matin au bureau de poste pour recevoir les télégrammes de Yoko. Cynthia révèle : « Je pensais que notre parenthèse magique avec le Maharishi serait la réalisation de notre mariage, mais en réalité ça en a été la fin. »
A son retour, saoul et drogué à la coke, John avoue à Cynthia qu'il l'a trompée « avec des milliers de femmes à travers le monde » et détaille délicatement ses liaisons avec ses groupies. Puis il invite son épouse adorée à partir en vacances seule avec des amis, au loin (t'as pas l'air bien, ça te reposera, t'as vu comme je suis prévenant, quel mari idéal.) Quand Cynthia revient plus tôt que prévu chez eux, en mai 1968, elle y trouve Yoko Ono dans son salon, avec un détail bien vaudevillesque : les pantoufles de la rivale devant la porte de leur chambre. (normal, moi aussi je débarque chez les gens avec mes pantoufles). Mais John lui annonce le lendemain « C’est vous que j’aime Cyn... toi et Julian. Je t’aime maintenant plus que jamais » (je ne dirai rien, il ne faut pas tirer sur une ambulance).
En réalité, pendant l'absence de Cynthia, John enregistrait un album de chansons expérimentales avec Yoko, le fameux disque où ils sont à poil sur la pochette (nan mais je te jure, c'est de l'art, c'est plato-nique !) 6 mois après, il demande le divorce. « Le règlement financier a été retardé par le refus de Lennon d’offrir £ 75 000, disant au téléphone à Cynthia qu'elle ne valait pas plus ». (puis il n'a sûrement pas les moyens, il n'a vendu que des millions de disques avec son groupe inconnu.) Il épouse Yoko Ono en mars 1969.
C'est dans ce contexte de conte de fées que Paul écrit Hey Jude, lorsque Cynthia découvre sa rivale (et ses pantoufles). Paulo décide de réconforter l'épouse délaissée et son fils : « Nous étions très amis depuis des millions d’années, et j’ai pensé que c’était un peu brutal pour eux, de devenir subitement des personae non gratae et de sortir de ma vie par la force des choses »
Cynthia Lennon se souvient : « J’ai été vraiment surprise quand un après-midi, Paul est arrivé chez nous, tout seul. J’ai été très touchée qu’il se préoccupe ainsi de notre bien-être. Après nous avoir rendu visite, il a composé Hey Jude dans la voiture. Je n’oublierai jamais ce geste de Paul. »
Score à la première manche : Paul chouchou : 12/ John crevard : -28
La chanson s’appelle dans un premier temps Hey Jules, puisqu’elle est destinée à réconforter Julian : « Je suis parti de cette idée, Hey Jules, et ça disait « Julian, ne le prends pas mal, prends une chanson triste et rends la meilleure. Hé, essaye de t’arranger avec cette terrible histoire ». Je savais que ce ne serait pas facile pour lui. Je me suis toujours senti désolé pour les enfants, lorsque leurs parents divorcent. J’ai donc eu cette idée au moment où je suis allé les voir. Puis j’ai changé en Jude car je trouvais que ça sonnait un peu mieux. »
Julian dévoile qu’il était plus proche de Paul que de son propre père : « On était souvent ensemble, Paul et moi. Nous étions vraiment très amis, et il me semble qu’il y a beaucoup plus de photos de cette époque où on nous voit jouer tous les deux, que de photos de moi avec mon papa ». (voir photo ci-dessous)
Résultat au second round : Paul choupinou : 45/ John crevard : -220.
John Lennon, toujours égocentrique, estime cependant que la chanson lui est destinée : « Je l’ai toujours écoutée comme une chanson pour moi. Si on y réfléchit un peu, Yoko venait de débarquer dans le décor, et Paul dit « Hey Jude/Hey John ». Les mots « go on and get her » par exemple. Inconsciemment, Paul disait « va de l’avant, laisse-moi tomber », mais consciemment, il ne voulait pas que je m’en aille. »
Effectivement, John largue aussi Paul et les Beatles dans la foulée.
Mais les paroles de Hey Jude restent universelles et chacun peut s'y reconnaître (Paulo est trô bô sur la vidéo ♥:
Hey Jude, don't make it bad
Hey Jude, ne gâche pas tout
Take a sad song and make it better
Prend une chanson triste et rend la meilleure
Remember to let her into your heart
Souviens-toi de lui laisser une place dans ton cœur
Then you can start to make it better
Après seulement les choses iront mieux
Hey Jude, don't be afraid
Hey Jude, ne sois pas effrayé
You were made to go out and get her
Tu es né pour la faire tienne
The minute you let her under your skin
Dès que tu l'auras dans la peau
Then you begin to make it better
Tu commenceras à faire quelque chose de meilleur
And anytime you feel the pain, hey Jude, refrain
Et à chaque fois que tu as mal, hey Jude, laisse tomber
Don't carry the world upon your shoulders
Ne porte pas le monde sur tes épaules
For well you know that it's fool, who plays it cool
Tu sais bien que c'est une folie, qui rend tout facile
By making his world a little colder
Rendant son monde un peu plus froid
Hey Jude, don't let me down
Hey Jude, ne me laisse pas tomber
You have found her, now go and get her
Tu l'as trouvé, maintenant prends-la
Remember, to let into your heart
Souviens toi, de la laisser entrer dans ton cœur
Then you can start to make it better
Après seulement les choses iront mieux
So let it out and let it in, hey Jude, begin
Laisse la sortir, laisse la venir, hey Jude, commence
You're waiting for someone to perform with
Tu attends quelqu'un pour jouer avec toi
And don't you know that it's just you, hey Jude you'll do
Et ne sais-tu pas que c'est juste toi, hey Jude qui dois le faire
The movement you need is on your shoulder
Le mouvement dont tu as besoin est sur ton épaule
Hey Jude, don't make it bad
Hey Jude, ne gâche pas tout
Take a sad song and make it better
Prend une chanson triste et améliore-la
Remember to let her under your skin
Souviens toi qu'il faut l'avoir dans la peau
Then you begin to make it better
Et après seulement tu pourras la rendre meilleure
Better, better, better, better, better...
20:45 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul mccartney, beatles, hey jude | | Facebook
05/10/2017
Let it be
« And when the broken hearted people living in the world agree
There will be an answer, let it be »
La deuxième chanson du quiz Beatles est encore signée par Paul McCartney. On la traduit souvent par « ainsi soit-il » et on la voit comme une référence biblique, car Paul y chante : « mère Marie est venue à moi ». Or, l'artiste ne se prend pas pour Bernadette Soubirous, n'évoque pas une soudaine apparition de la Vierge, une illumination et conversion religieuse. Paul parle en fait de sa mère, Mary, qui est décédée d'un cancer quand il n'avait que 14 ans. Il raconte dans cette chanson qu'il l'a vue en rêve, alors qu'il se posait beaucoup de questions difficiles à cette époque, étant à un tournant de sa vie, et sa mère lui a répondu « Let it be » qu'on peut traduire aussi par « laisse faire, ne t'inquiète pas ».
En effet, Let it be est le dernier album des Beatles, enregistré sous tension en 1969, peu avant la séparation du groupe. Celui-ci était filmé pendant les sessions d'enregistrement. Les vidéos (qui me restent pénibles à regarder) montrent l'ambiance glaciale qui régnait sur le studio. John Lennon venait de rencontrer Yoko Ono, son nouveau gourou, pardon, sa nouvelle femme qui lui a retourné le cerveau. La mante religieuse imposait sa présence dans le studio, pourtant aussi nécessaire qu'une Papillote sur un terrain de foot (« mais je la donne à qui la baballe ? ») L'omniprésence et les réflexions inopportunes de Yoko Ono agacent les autres Beatles, en particulier McCartney, qui lui adresse bien justement Get back, qu'on peut traduire par « rentre chez toi grognasse ».
Paul tente en vain de faire preuve d'enthousiasme, de proposer des idées, de garder la cohésion du groupe, mais les musiciens ne sont plus motivés. George se barre même pendant 10 jours, laissant ses compagnons en plan (« euh, je crois qu'il manque quelqu'un à la guitare et au chant là ? On demande à Yoko du coup ? ») Les autres Beatles reprochent à Paul son autoritarisme et conçoivent chacun de leur côté un album solo. John enregistre Jealous Guy, qui sera utilisée pour son propre disque Imagine, Paul fait de même avec Junk (sa chanson la plus triste selon moi) et George avec All things must pass. Titre prémonitoire sur la rupture des Beatles, comme Let it be. Tout le monde travaille dans son coin, le groupe est fini. C'est Lennon qui l'a d'abord souhaité, mais c'est McCartney qui prend la difficile décision de l'annoncer au public, et on lui reprochera la séparation des Beatles, lui qui avait tout fait pour maintenir le groupe.
La froideur, la tristesse et le désintérêt des Beatles se remarque dans le disque selon moi, puisque les membres gardent leurs meilleures compositions pour leurs futurs albums solo. (Quand je demande à des néophytes quelle est leur chanson des Beatles préférée, ils me répondent souvent "Imagine"). Les chansons de Lennon sont pour moi les moins bonnes de l'album Let it be. Il adopte son nouveau style minimaliste dédié et dicté par son nouveau mentor, comme Dig a pony :
Yes you can penetrate any place you go
I told you so, all I want is you
Everything has got to be just like you want it to
Because !
George compose la déprimante mais très belle « I me mine ». Paul sauve selon moi l'album avec des chansons plus joyeuses comme I've got a feeling, Two of us, The long and winding road, Get back et bien évidemment, la chanson titre : Let it be que vous pouvez voir en lien enregistrée au concert de l'Olympia :
When I find myself in times of trouble, Mother Mary comes to me
Quand je me retrouve dans des moments difficiles, Mère Marie vient me voir
Speaking words of wisdom, let it be
En prononçant de sages paroles, "laisse faire"
And in my hour of darkness she is standing right in front of me
Et dans mes heures sombres, elle se tient face à moi
Speaking words of wisdom, let it be
Prononçant de sages paroles, ainsi soit-il
Let it be
Whisper words of wisdom, let it be
And when the broken hearted people living in the world agree
Et quand tous les cœurs brisés du monde seront d'accord
There will be an answer, let it be
Il y aura une réponse, ainsi soit-il
For though they may be parted, there is still a chance that they will see
Bien qu'ils aient pu être divisés, il y a toujours une chance qu'ils comprennent
There will be an answer, let it be
Qu'il y aura une réponse, ainsi soit-il
Let it be
There will be an answer, let it be
Whisper words of wisdom, let it be
And when the night is cloudy, there is still a light that shines on me
Et quand la nuit est nuageuse, il y a toujours une lumière qui m'éclaire
Shine until tomorrow, let it be
Qui m'éclaire jusqu'au lendemain, ainsi soit-il
I wake up to the sound of music, Mother Mary comforts me
Je me lève au son d'une musique, Mère Marie me réconforte
Speaking words of wisdom, let it be
En prononçant de sages paroles, ainsi soit-il
There will be an answer, let it be
Il y aura une réponse, ainsi soit-il
17:49 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beatles, paul mccartney, quiz chanson | | Facebook
02/10/2017
Le quiz On connaît la chanson des Beatles : Yesterday
Voici les réponses du premier quiz Beatles (eh oui, deux vont suivre, quand y'en a plus, y'en a encore). Pour faire durer le plaisir, je ne donnerai pas tous les résultats d'un coup mais un par un. Je vous offre ainsi les paroles entières des chansons, leur traduction et leur contexte.
Dans le premier paragraphe, il fallait bien évidemment reconnaître Yesterday.
Cette chanson est composée en 1965 par Paul McCartney. Son histoire est originale, car Paulo l'a… rêvée. Il s'est réveillé un matin avec la mélodie en tête. Cette anecdote me semblait incroyable avant d'en faire l'expérience moi-même, mais pour des écrits. Mes meilleurs textes de blogs me sont venus pendant mon sommeil. Encore la semaine dernière, je me suis réveillée en pleine nuit avec des phrases entières de roman. A la fois descriptives, poétiques et sérieuses, dans un langage plutôt soutenu. Au réveil j'ai noté les phrases et cherché sur internet pour vérifier si elles n'étaient pas de quelqu'un d'autre (« longtemps, je me suis couché de bonne heure » comment ça, c'est le début de la recherche du temps perdu ? ) puis j'ai compris qu'en fait ces mots me servaient à décrire une personne que j'avais dépeint de manière trop abrupte dans mon texte de la veille, ce qui m'avait déplu. J'avais trouvé la réponse dans mes rêves. Comme McCartney.
Paul a également demandé à son entourage si personne n'avait déjà entendu la chanson quelque part. Ça aurait été ballot d'être accusé de plagiat. Après un mois de recherches infructueuses, le chanteur admet que la mélodie est bien la sienne. Il la développe sur un piano posé sur le plateau du film Help, que les Beatles sont en train de tourner. Or Paul est meilleur mélodiste que parolier. Il ne se préoccupe pas des paroles, se consacre à la musique et plaque dessus les premiers mots qui lui viennent à l'esprit. Ce qui donne ici :
« scrambled eggs, oh my baby how I love your legs » (« œufs brouillés, oh bébé j'aime tellement tes jambes... »)
Lorsque j'ai séjourné une semaine à Londres, mémé, en bonne française qui se respecte, a refusé de parler anglais. Ils n'ont qu'à parler français comme tout le monde. (C'est surtout parce que, comme la plupart de mes compatriotes, j'ai subi des profs déplorables pendant ma scolarité. Des enseignants qui ne nous exerçaient pas à pratiquer la langue, en parlant et en rédigeant, mais à cocher des cases d’exercices de grammaire, que je remplissais au pif. Après 4 années à me voir dans sa classe, la prof d'anglais du collège s'est trompé de prénom en me désignant sur mon bulletin de notes, pour vous dire l’intérêt qu'elle portait à ses élèves : aussi élevé que celui qu'elle portait à ses cours.)
Lors de mes vacances en Angleterre, j'ai prononcé seulement deux mots dans la langue locale. Tous les matins, le serveur nous amenait le traditionnel petit déjeuner anglais, à base de haricots blancs, de saucisses et d’œufs au plat. Je répondais « bonjour et merci » à chaque fois. Mais un matin, j'en ai eu marre de manger tout le temps la même chose (des haricots à 8 heures du matin ! Mais apportez-moi ma chocolatine mon pain au chocolat !!) Grâce à cette histoire des Beatles, je n'ai pas formulé la phrase complète évidemment, incapable de la conjuguer, mais j'ai levé la main en demandant : « scrambled eggs ? » Je me souviens encore du regard éberlué du serveur. Il est resté bloqué en plein mouvement, son plateau suspendu au bout de son bras. J'ai cru que de surprise, il allait faire tomber toutes ses saucisses par terre et repeindre le carrelage à la sauce tomate. « Comment ? Elle ? Elle connaît un mot d'anglais ?! »
Sur le tournage de Help, le réalisateur Richard Lester n'en pouvait plus d'entendre les paroles ridicules de Scrambled eggs tous les jours, et a menacé Paul McCartney d'enlever le piano du plateau si il ne trouvait pas des paroles convenables à la chanson. C'est ainsi que :
« scrambled eggs, oh my baby how I love your legs » est devenu le mythique :
Yesterday, all my troubles seemed so far away
(Hier, tous mes problèmes me paraissaient si loin)
ce qui vous en conviendrez, est un tout petit peu mieux. Mais moins rigolo.
Yesterday est restée depuis la chanson la plus célèbre des Beatles, et la plus reprise au monde : plus de 3000 fois. Lorsque je l'ai vu au concert mythique à l'Olympia en 2007 (cliquez ici sur mes articles de l'époque) Paul nous a expliqué quelle chance il avait eue de rêver de cette mélodie.
Yesterday a été intégralement composée par McCartney, malgré l’accord de la double signature de toutes les chansons, qui impose le nom de Lennon a côté du sien. Des années après, McCartney tentera de se réapproprier l'unique paternité de sa chanson, mais Yoko Ono la mante religieuse veuve de Lennon refusera. Lennon a pourtant reconnu lors d'une interview que Paul a composé Yesterday sans lui, et qu'elle est l'une de ses plus belles réussites. Lors de leur séparation et leur dispute par chansons interposées, John taclera son ancien ami dans How do you sleep : « The only thing you've done was Yesterday »
Vu mon niveau en anglais, je fais confiance à Internet pour la traduction :
Yesterday, all my troubles seemed so far away
Hier, tous mes problèmes me paraissaient si loin
Now it looks as though they're here to stay
Aujourd'hui, il semble qu'ils vont perdurer
Oh, I believe in yesterday
Oh, je crois en hier
Suddenly, I'm not half the man I used to be
Soudain, je ne suis plus la moitié de l'homme que j'étais
There's a shadow hanging over me
Une ombre est suspendue au-dessus de moi
Oh, yesterday came suddenly
Oh, hier est venu soudainement
Why she had to go, I don't know, she wouldn't say
Pourquoi devait-elle partir, je ne sais pas, elle ne l'a pas expliqué
I said something wrong, now I long for yesterday
J'ai dit quelque chose de mal, maintenant hier me manque
Yesterday, love was such an easy game to play
Hier, l'amour était un jeu tellement facile à jouer
Now I need a place to hide away
Aujourd'hui j'ai besoin d'un lieu pour m'isoler
Oh, I believe in yesterday
Oh, je crois en hier
Bravo à Yellow submarine girl pour sa participation au quiz et son sans faute !
18:26 Publié dans A vous de jouer ! Les quiz, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beatles, paul mccartney, quiz chanson | | Facebook