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19/11/2018

Toi aussi viens au concert de Mccartney !

paul-mc-cartney.jpgToujours le parcours du combattant pour trouver le saint Graal, les places pour les concerts…
Comme je l’ai déjà raconté ici, pour obtenir des billets à l’Olympia en 2007, je me tenais dès 6 heures du matin devant la salle. 10h30 d’attente peuvent vous sembler effroyables, mais j’ai en réalité passé un moment magique : on était tous fébriles, voir Macca dans une salle minuscule au lieu des géantes dont il a l’habitude nous garantissait  le voir de près : j’étais à 10 mètres. Comme seuls les ultra fans pouvaient être capables d’attendre aussi longtemps, nous savions que nous pourrions enfin écouter des chansons moins connues que Paulo n’a pas l’habitude de jouer.
Avec la surexcitation qui s’emparait des groupies, nous étions tous joyeux et très bavards (vous imaginez, je le suis déjà beaucoup dans mon état normal…) Tout le monde se parlait, comme si nous nous connaissions depuis des années. Des sujets de conversation intarissables (McCartney, Macca, Paul, Paulo, la crise économique, les Beatles…cherchez l’intrus). Beaucoup jouaient de la guitare et nous chantions ensemble. 
Pour le concert de Bercy le 10 décembre 2009, rapporté ici et ,  j’étais la première en caisse, et j'ai acheté les dernières places disponibles en fosse seulement 2 minutes 40 après leur mise en vente.

En octobre 2011, rebelote, McCartney annonce qu’il fera un concert à Bercy. « Prochainement… » Oui mais quand ?
On attend ! En plus j’espère également une réponse pour un travail, il ne faudrait surtout pas qu’il commence en même temps… Je ne peux pas me permettre de m’absenter de mon nouvel emploi pour camper devant la billetterie. Un an d’attente pour un travail, deux ans d’attente pour le concert. D’accord pour les deux, mais par pitié, pas en même temps ! 
Puis la nouvelle pour le concert tombe: les places sont en vente le vendredi 14 octobre. La nouvelle pour le travail tombe deux heures après : je le débute mercredi 12.
RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHH !!!!!!!!

Comment faire pour obtenir mes places ? Hors de question de m’absenter de mon tout nouvel emploi pour me rendre en billetterie. Et je ne travaille pas sur ordinateur pour pouvoir acheter sur Internet. C'est à mon frère qu'incombe la lourde tache de trouver les sésames. Les billets sont en vente à 10h.

fans concert macca.jpgDès 9h30, je suis collée à mon portable. A 10 heures, je tends l’oreille. 10h10, 10h20 rien. 
10h40, la tension est à son comble. Ma jambe tremble nerveusement, je vérifie toutes les minutes mon téléphone, croyant l’entendre vibrer.
11h. Il y a un problème. Il n’a pas les places et n’ose pas me le dire ? Non, c’est impossible, je refuse. Il n'a plus de batterie ? Oui, ça doit être ça, c’est FORCEMENT ça !
11h10. Dents serrées, muscles tendus, j’ai dû mal à me concentrer. Ma nervosité doit se ressentir à l’autre bout de la pièce, car ma collègue s’étonne : « ça va pas ? »
11h40. j’agonise lentement sur mes dossiers.
12h. le téléphone sonne. Je ne peux m’empêcher de me lever en criant : « C’EST LUI!!!!! » J’attrape mon portable et me précipite dans le couloir. Moi qui voulais être discrète...

Je décroche, sourire aux lèvres, la tension retombe enfin. Mon frère m’explique :
« Alors j’étais le premier à la billetterie dès 9h30, mais le caissier m’a dit d’attendre 10 heures. A l’heure pile, il s’est connecté au site. Ça ne marchait pas. On a réessayé pendant 20 minutes. Il n’arrêtait pas de répéter : « je comprends pas… je comprends pas… » Alors j’ai repris la voiture et je suis parti à une autre billetterie encore plus loin… puis une troisième… Même problème, le vendeur disait « je comprends pas, c’est la première fois que ça arrive… » De retour à la maison j’ai tenté de trouver des places sur tous les sites Internet de vente, tout buguait. Bref, j’ai pas les places.

-QUOOOOOOOIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ??????????????!!!!!! 
Mon cri de désespoir retentit dans tout l’étage. Certains passent la tête hors de leur bureau pour savoir ce qui se passe. Ils doivent penser que j’apprends le décès de quelqu’un. (Oui, le mien, par arrêt cardiaque...) Définitivement râpé pour la discrétion. 
Tant pis, Macca reste ma priorité, je décide de m’éclipser pendant la pause déjeuner pour me rendre à une quatrième billetterie. Je calcule : normalement j’ai pile le temps de faire l’aller-retour avant la reprise de travail. Mais si je rencontre un énième obstacle…

Moi qui ne voulais pas raconter ma vie au boulot (la discrétion est toujours de mise dans le monde fourbe de l’entreprise : chaque information peut être retenue contre soi). Je vais à contrecœur prévenir mon chef : 
- Euh… je ne mangerai pas avec vous, je dois m’absenter, normalement j’ai le temps de revenir avant 14 heures mais on ne sait jamais, je peux avoir des soucis de transport… Evidemment je rattraperai le temps perdu en travaillant plus ce soir…
-Oui ça ne pose pas de problème ! Mais qu’avez-vous donc, un souci ?
Il voit que mes jambes semblent sur des ressorts et que mon débit de paroles est en passe de franchir le mur du son.
- Non non rien de grave ! (PUREE JE VAIS PEUT ETRE RATER MACCA ! C’EST UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT !!!)
- En une heure, vous aurez le temps, vous allez où ? (Tentative pour savoir ce que je fais)
(Je tombe dans le panneau et réponds)
- Han ! Mais qu’est ce que vous allez faire là-bas ?!!!
(J’ai depuis rebaptisé mon chef « 1984 big Brother ») - Je vais juste à la billetterie
regard interrogateur qui signifie «  - Et ??? …
Au point où j’en suis, autant tout raconter : - je vais acheter des billets pour McCartney !
- Génial Vous voudriez pas m’en prendre un aussi ?
Il remarque ma mine déconfite. Il n’y en a déjà pas assez pour tout le monde, les places se méritent ! Es-tu capable de répondre à mes quiz  Beatles d’abord ? Connais-tu toutes les paroles des chansons par cœur, hein ? Non mais ! 
Je donne le prix, qui le rafraîchit : - Oh là ça me fait trop cher, laissez tomber. (Je rappelle qu’il est mon chef et gagne au moins le double de mon salaire).

Je me rends compte que je n’ai ni chéquier, ni carte bleue, juste ma carte de retrait. Pour trois personnes, s’il ne reste plus que des places chères, il faut que je retire 400 euros.
bernadette chirac sac guignols.jpgJe n'ai jamais eu autant de liquide sur moi, j'ai l'impression d'être Crésus ou un vendeur de coke. En plus, la billetterie la plus proche ne se situe pas franchement dans le quartier le plus sûr de la ville : Barbès… Les rues sont bondées, tous les deux mètres, des types m’accostent pour me vendre des trucs suspects. On se croirait dans Marche à l’ombre, quand Michel Blanc tente d’écouler des montres cachées dans son manteau. Je sais que dans ces cas-là, il faut paraître détachée pour ne pas éveiller les soupçons d’éventuels voleurs, mais je ne peux m’empêcher de serrer mon sac très fort contre moi. En même temps, avec mon pauvre baluchon en toile, je n’ai vraiment pas l’air de transporter une telle somme.

J’arrive toute essoufflée à la billetterie. Le vendeur me regarde, amusé, pendant que je sue sang et eau.
Le type devant moi finalise son achat. Je n’ai même pas besoin de vérifier pour crier : « Je veux la même chose !!! » (j’ai jeté un bref coup d’œil, ça aurait été bête de me retrouver avec une place pour Justin Bieber)
Moi : je suppose que vous en avez vendu toute la matinée ?
- Non, vous êtes la troisième ! On a rien pu faire jusqu’à maintenant, je ne sais pas pourquoi…
- En fait je suis au courant… »

Plus aucune place en fosse, seulement en balcon. Je téléphone au monde entier pour annoncer la grande nouvelle. Puis je m'aperçois que je suis en pleine banlieue : dans l’euphorie je me suis trompée de direction de métro. 30 minutes de retard pour la reprise du travail... Mais en tout cas, 
J'AI MES PLACES !!!!!!!!!!

macca place bercy.jpg



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