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06/07/2015

La isla minima, places de ciné à gagner

isla minima.jpgDeux flics que tout oppose, dans l’Espagne post-franquiste des années 1980, sont envoyés dans une petite ville d’Andalousie pour enquêter sur la disparition de deux adolescentes pendant les fêtes locales. Au cœur des marécages de cette région encore ancrée dans le passé, parfois jusqu’à l’absurde et où règne la loi du silence, ils vont devoir surmonter leurs différences pour résoudre l’affaire. Voir bande annonce en lien.

14 prix, Goyas du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure musique, prix de la critique au festival international du film policier de Beaune… LA ISLA MINIMA est considéré comme « Le true detective espagnol ». On retrouve effectivement des points communs : Une affaire sordide qui dépasse le simple cadre de l’enquête en révélant des dessous plus complexes. Deux coéquipiers aux méthodes et caractères contradictoires, l’un vieux roublard ancien franquiste, l’autre scrupuleux et idéaliste comme l’est Matthew McConaughey (seul bémol : Raul Arévalo ne fait pas autant ronronner que le petit Matou). Des paysages à couper le souffle : les bayous dans True detective, les rizières et méandres du fleuve Guadalquivir qui évoquent un cerveau dans LA ISLA MINIMA…
isla minima fleuve cerveau.jpgJ’ai retrouvé une autre influence, confirmée par le réalisateur Alberto Rodriguez. Et pas n’importe laquelle, celle de l’un de mes films cultes : Memories of murder de Bong Joon-Ho ! Le cinéaste explique également s’être inspiré de l’excellent Le corbeau de Clouzot, l’histoire d’un village où tout le monde à quelque chose à cacher.

Si vous êtes fan de la série et de ces films, vous aimerez certainement LA ISLA MINIMA. J’ai apprécié l'atmosphère poisseuse et mystérieuse, les personnages apparaissant désœuvrés et blasés ou ceux qui veulent trouver un ailleurs plus prometteur, notamment les femmes peu considérées. Ce contexte historique fascinant n’est pas vraiment explicité, le film étant avant tout un thriller. J’ai voulu en savoir plus, et justement le réalisateur révèle dans le dossier de presse :
« Le film se déroule pendant « la transition démocratique », les 5 années qui ont suivi la mort du dictateur Franco en 1975. Une période incontournable pour comprendre ce qu’est devenu le pays et pourquoi nous sommes tombés dans les mêmes travers (…) La transition nous a été vendue par les médias comme une sorte d’instant idéal, nous faisant croire que notre pays était passé des ténèbres au grand jour en un claquement de doigts. Plus de misère, d’émigration, de chômage (…) mais on connaît par exemple la difficulté que rencontre des milliers de familles pour exhumer les corps de leurs parents fusillés ou jetés dans des fosses communes sans aucune forme de procès pendant la guerre de 36 et bien après.

isla minima raul.jpgLe film soulève une question : quel avenir pour nous, pour l’idée de justice ? Le compromis est-il la solution ? Et à quel prix ? Ces 30 dernières années, nos hommes politiques se sont concertés pour « aller de l’avant » par peur de « rouvrir des blessures ». Mais peut-être suffirait-il de les soigner ? Pour qu’elles cicatrisent enfin.
Jusqu’à il y a peu, une femme qui prétendait ouvrir un compte dans une banque espagnole devait avoir l’autorisation de son père ou de son mari. (NDLR : depuis 1975) C’est aberrant, mais c’est vrai. (NDLR : tu crois que c’est mieux en France, pays des droits de l’ « homme » ? Les femmes ne peuvent que depuis 1965 !)
Alberto Rodriguez n’évoque pas un autre sujet incroyable lié à cette période, resté tabou en Espagne, que j’avais découvert dans le documentaire fascinant Les enfants perdus du franquisme : jusqu’aux années 80, des dizaines de milliers de bébés nés de parents républicains sont déclarés mort-nés, mais en fait élevés dans des familles ou institutions franquistes pour être « rééduqués »…

Mais comme le note le réalisateur, « il ne s’agit pas d’effrayer le spectateur potentiel attiré par le thriller qu’est d’abord LA ISLA MINIMA. J’assume la part de critique que véhicule le film. Mais sans jamais l’avoir mise en avant durant la période de promotion en Espagne… »

En partenariat avec LE PACTE, je peux vous faire gagner 5X2 places pour le film. Pour cela, répondez à ces deux questions :
- Quel est le nom du réalisateur de LA ISLA MINIMA ?
- A quelle époque l’histoire se déroule-t-elle ?

Envoyez vos réponses, avec vos noms et coordonnées postales, par le lien « me contacter » sous la photo du chat noir. Vous pouvez renforcer vos chances d’être sélectionné en me suivant sur Facebook ou Twitter. Vous avez jusqu’à lundi 13 juillet prochain, minuit. Le film sort en salles mercredi 15. Jeu qui se limite à la France métropolitaine.

A vous de jouer !

Sinon, à ne pas rater à 22h20 ce soir sur Arte, un film que j'avais adoré quand il était passé sur canal+ en...1995, d'après une histoire vraie, par un réalisateur qui m'était alors inconnu, Peter Jackson : Créatures célestes avec Kate Winslet adolescente : "Les hommes sont ils donc niais pour ne pas nous comprendre ? "

 

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