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12/01/2022

Emily in Paris saison 2

emily clown.jpgUne série girly moquée pour ses clichés sur les Parisiens. En bonne franchouillarde, je suis curieuse de savoir ce que les étrangers, et surtout les Américains centres du monde, pensent de mon pays. J'ai donc regardé cette série avec grand intérêt, et je ne l'ai pas trouvé si cliché que ça : à relire ici et 

En revanche, ce qui est irréaliste, c'est qu'autant de Français soient bilingues, et surtout, qu'ils parlent anglais entre eux, même quand Emily n'est pas intégrée à la conversation ! On est pourtant connus pour être nuls en langues et considérer que les étrangers n'ont qu'à parler français comme tout le monde.
Dans cette nouvelle saison, l'Américaine fait enfin l'effort d'apprendre notre langue, ce qui donne les passages les plus savoureux pour moi. Par contre elle n'a toujours pas pris modèle sur l'élégance à la française, faite de classe et de sobriété. Elle mélange encore les couleurs criardes, rose vif et vert flashy comme si ses robes étaient peintes au Stabilo, des motifs qui jurent entre eux -carreaux, rayures, petits pois- porte un nœud papillon géant à son anniversaire ou une collerette que ne renieraient pas un clown.

emily clown2.jpgJ'ai trouvé la saison 2 moins réussie, surtout l'histoire d'amour. Je comprends mieux pourquoi les Américains nous trouvent romantiques, car l'héroïne cède au pragmatisme plutôt qu'à la passion : "je suis folle de toi mais je ne veux pas me lancer dans une relation, car je repars dans un an à Chicago pour obtenir une promotion." M'enfin ?!

Le premier épisode commençait mal : Emily va à Saint-Tropez faire la fête dans les soirées branchées, avec champagne qui coule à flots, pseudo-célébrités, yachts et gadgets derniers cris (le saxo qui vole sur un drone ou je ne sais quoi). Cette avalanche de bling-bling est censée faire rêver, mais je la trouve ridicule et affreusement kitsch.
Bien plus que les relations surfaites entre les personnages (aucun ne m'est vraiment sympathique) j'ai nettement préféré les épisodes montrant les différences de culture, surtout quand les Français remettent à leur place les Américains qui veulent leur apprendre leur métier et à le rentabiliser sans prendre en compte le facteur humain et notre savoir-faire. Chauvin un jour, chauvin toujours !

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11/01/2022

Bilan "je suis culturée" 1ère semaine 2022

Charlie_Chaplin_le_genie_de_la_liberte.jpgRien publié depuis longtemps, je n'étais pas très en forme. Inutile de tenir de bonnes résolutions cette nouvelle année, comme écrire plus souvent, elles ne tiendront pas. Difficile de se projeter avec la pandémie et ce jour sans fin qui a démarré deux ans auparavant. Alors je vous souhaite une bonne année 2020, 2, le retour. Bonne santé, bonne chance et bon courage !

2 SERIES :

- Emily in Paris saison 1 et 2, Netflix
Une série girly moquée pour ses clichés sur les Parisiens. En bonne franchouillarde, je suis curieuse de savoir ce que les étrangers, et surtout les Américains centres du monde, pensent de mon pays. J'ai donc regardé cette série avec grand intérêt, et je ne l'ai pas trouvé si cliché que ça : à relire ici et

- Dexter new blood, Canal +
10 ans après, le retour du serial killer "gentil qui tue les méchants !" Jubilatoire.

10 DOCUMENTAIRES :

dexter new blood.jpgPortraits :

Coups de coeur :
- Chaplin, le génie de la liberté sur France.tv jusqu'au 13/02
- Alice Guy, l'inconnue du 7e art, sur Arte.tv jusqu'au 01/09
Bien :
- Patti Smith, la poésie du punk, sur arte.tv jusqu'au 07/03

Histoire et société :

Coup de coeur :
- 1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux guerres sur Arte.tv jusqu'au 10/02
1918_1939_les_reves_brises_de_l_entre_deux_guerres.jpgDe l’armistice de 1918 à la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, une plongée magistrale dans une période qui ambitionnait d’accoucher d’un nouveau monde, mais engendra une nouvelle tragédie. Un documentaire basé sur les témoignages réels (lettres, journaux intimes) de célébrités et d'anonymes de l'époque. Une série documentaire poignante, à voir.
Bien :
- Une insurrection américaine Arte.tv jusqu'au 02/02
Une enquête glaçante sur la menace que représentent les groupes violents d'extrême droite aux États-Unis. 
- La fabrique du mensonge saison 3 : Trump, le pirate de la démocratie
"L'élection volée" et l'assaut du capitole qui en découla.
Pas mal :
- La diplomatie du vaccin de Gilles Cayatte, sur Arte.tv jusqu'au 26/01
Avec la pandémie de Covid-19, les laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans une course au vaccin. Certains pays riches ayant gardé leurs vaccins pour eux, la Russie et la Chine en ont profité pour vendre leurs produits aux pays délaissés, rebattant ainsi les cartes de la géopolitique mondiale. 

Animaux et nature :

Bien :
- La médecine face aux superpouvoirs des animaux. Sur arte.tv jusqu'au 10/03
Le cerf renouvelle ses bois toute sa vie, et cette capacité pourrait nous aider à combattre l'ostéoporose. Les venins des serpents sont mortels, pourtant ils permettent aussi de soigner cancers et hypertension. Les scientifiques étudient l'hibernation des ours pour un jour envoyer les astronautes vers Mars, etc...
- L'ours en moi Sur Arte.tv jusqu'au 17/03
Encore + que le naturaliste qui approche les ours à 2 mètres, ce sont les paysages absoluments sublimes de l'Alaska qui m'ont stupéfiée ! 
Pas mal :
- Jours polaires en Scandinavie, sur Arte.tv jusqu'au 28/01
Encore de belles images qui permettent une évasion salutaire en ces temps difficiles d'isolement contraint. 

La suite demain...

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11/11/2021

Yesterday

yesterday film.jpgJack aimerait vivre de sa musique, mais il ne chante que dans des bars bruyants où seuls ses amis l'écoutent. Après un accident pendant une étrange coupure d'électricité, le musicien se réveille dans un monde où les Beatles n'ont jamais existé : il est l'unique personne qui se souvient de leurs chansons... Voir le trailer en lien.
Idée simple mais astucieuse, qui m'a rappelé Jean-Philippe : Johnny Hallyday est resté un anonyme et le fan Luchini tente de le transformer en la star qu'il a toujours connue. Dans Yesterday, Jack ne recherche pas Paul McCartney : il lui pique tout simplement ses compositions.

Fan des Beatles, je ne pouvais qu'apprécier ce film. La première moitié est jubilatoire. Je chantais devant mon écran comme dans un karaoké.
Quand Jack essaie de se rappeler les paroles, des mots du quotidien l'aident. Lorsqu'il débarque dans l'école de sa meilleure amie au milieu de son cours, elle lui en veut, ce qui lui rappelle ces paroles :
"Back in school again, Maxwell plays the fool again
Teacher gets annoyed"

Quand son amie vient le voir à l'hôpital après son accident :
"Merci de t'occuper de moi. Will you still need me, will you still feed me, when im 64 ?
- Je sais pas, on verra. Pourquoi 64 ?"

Atteinte de chansonnite aiguë et connaissant les paroles des Beatles par coeur, j'étais ravie de jouer au quiz et de reconnaître When i'm 64 et Maxwell silver hammer de Macca. Je vais d'ailleurs publier la suite des quiz Beatles, écrits depuis... 3 ans et oubliés ! 
Malheureusement le quiz géant cesse assez vite, pour ne pas perdre les néophytes et que le film reste accessible à tous. On y entend donc surtout les chansons les plus connues, Hey Jude, Help, All you need is love... On sent une préférence pour Paulo normal c'est le meilleur.
J'étais très enthousiaste devant la première moitié du film : un humour so british délicieux, un rythme enlevé, une finesse d'esprit... J'ai adoré la scène où Jack joue nonchalamment Yesterday à la guitare devant ses amis, et ceux-ci, ne connaissant plus ce chef-d'oeuvre, le découvrent pour la première fois. Ils sont émus comme moi lorsque McCartney l'interprète en concert

yesterday film piano.jpgL'émotion tourne vite au comique, pudeur anglaise oblige. Jack essaie de réitérer ce moment, où il s'est senti enfin écouté et apprécié, devant ses parents, en leur jouant Let it be. Mais sa famille, habituée à ses échecs et mélodies médiocres, ne l'écoute pas vraiment, l'interrompt, décroche au téléphone... Malgré leur bonne volonté et leur gentillesse, les parents ne peuvent s'empêcher de voir Jack d'une façon un peu condescendante : c'est le petit et ses lubies : j'aurais voulu être un artiste, pour pouvoir faire mon numéro...

La réception d'une oeuvre d'art dépend de son contexte et de son auteur : si l'artiste est mondialement respecté, on s'attend à apprécier sa chanson. Si on est dans une salle de concert, on l'écoute attentivement. Mais là, les parents sont dans leur salon et pensent au préalable que leur fils est un chanteur raté...
Combien de chefs-d'oeuvres ainsi perdus, car leurs auteurs sont comme Jack : des gens talentueux, mais peu considérés par leur entourage, qui les incite à abandonner leurs rêves "tu avais dit que si la dernière chanson ne fonctionnait pas, tu reprendrais ton travail de magasinier ?"
Des gens modestes, dans les deux sens, à la fois timides et pauvres, qui n'ont aucune chance de côtoyer les stars et les contacts qui pourraient faire reconnaître leurs capacités. Jack le rappelle souvent : on ne s'attend pas à ce qu'une personne pauvre sorte de sa condition sociale : même avec un don, il sera toujours "le magasinier indien qui a réussi".

La gloire arrive enfin, avec Ed Sheeran, dans son propre rôle. Ce dernier se fait intelligemment sa petite promo, puisqu'en se comparant à Jack, il se compare aux Beatles, et qu'il glisse sa nouvelle chanson dans le film. Il défie le musicien d'improviser une mélodie en 15 minutes, mais il reconnaît néanmoins que celle de Jack est meilleure que la sienne : il ne peut rivaliser avec McCartney et the long and winding road...

Le talent de Jack (ou plutôt des Beatles) est enfin reconnu, et c'est là que le film commence à se perdre, comme Jack étourdi par la gloire. La satire du milieu musical, où l'argent et le consensuel priment sur la création, est plutôt réussie, mais la manager cupide qui voit la musique comme un produit mercantile et non de l'art, me semble trop caricaturale.

yesterday sourire faux.jpgLe personnage qui m'ennuie le plus, c'est celui de la meilleure amie, incarnée par Lily James (vue entre autres dans Downton abbey ou Le cercle littéraire de Guernesey.) Au début, elle restait dans l'ombre, et j'étais soulagée qu'elle ne soit qu'une amie de Jack, que ce scénario original ne soit pas gâché par une classique histoire d'amour niaiseuse. Patatras, au milieu du film, la groupie s'offusque : pourquoi je ne suis pas dans la case And I love her ?"
Pire, alors que Jack trouve enfin la reconnaissance qu'il a si longuement attendu, elle lui demande de choisir entre sa carrière ou elle ! Comment peut-on donner un tel ultimatum à un artiste ? Imaginez si Linda avait dit à Paul : "gnagnagna, les troubadours les guitares, c'est fini, Yesterday, c'était hier justement, maintenant tu vas t'occuper de moi, the lovely Linda !" Un peu ce qui est arrivé à Lennon quand il a rencontré Yoko Ono et a mis entre parenthèses sa carrière pour élever son gosse, beautiful boy...

Le dilemme se pose moins à Jack, puisqu'il n'a pas à renoncer à sa création, vu qu'il s'est contenté de reprendre les chansons des Beatles, et qu'il vit un syndrôme de l'imposteur. Mais Jack était pauvre, mal considéré. Il connait enfin l'ascension sociale, la reconnaissance et la richesse, et une femme lui demande de tout quitter pour elle ! L'argent ne fait pas le bonheur et pour vivre heureux, vivons cachés, j'en suis convaincue. Mais tout de même... "tu crèves la dalle ? oui mais t'as une amoureuse, alors contente-toi de vivre d'amour et d'eau fraîche !" Slumdog millionnaire, du même réalisateur Danny Boyle, parlait déjà d'un Indien pauvre et amoureux qui tente de fuir sa condition sociale, et le film m'avait dérangée à l'époque en mélangeant une histoire d'amour naïve et kitsch dans le style de bollywood, des personnages qui dansent, avec la réalité sordide d'un bidonville. De ce réalisateur, j'ai mieux apprécié Petits meurtres entre amis, Sunshine et 28 jours + tard.

Comme Slumdog millionnaire, je reproche à Yesterday sa bluette trop niaise. Le scénariste Richard Curtis est spécialiste des comédies sentimentales réussies mais qui pêchent parfois par leur excès de mièvrerie (Love actually, Bridget Jones...) 
Autre déception : j'attendais un caméo de Paul et Ringo, mais non...  Les auteurs ont demandé l'avis des ex beatles avant de sortir le film. Ringo était très enthousiaste, Paul a adoré voir Yesterday incognito dans un cinéma, mais ils ne jouent pas leur propre rôle comme Johnny Halliday dans Jean-Philippe, dommage. 

 

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10/10/2021

Jean Rochefort, le grand duc est mort : 4 ans déjà

Jean Rochefort, un éléphant ça trompe énormément, cinéma, cinéma françaisTexte initialement publié en apprenant la nouvelle :
Le 10/10. Je reçois deux sms simultanément. De membres de la famille. Pour qu'ils me contactent, c'est qu'ils ont quelque chose d'important à révéler. Pour qu'ils soient deux, c'est grave. Je comprends tout de suite qu'il y a eu un décès.

Le message fatidique apparaît :
« - T'as vu qui est mort ? Le capitaine a pris la mer. »
Capitaine, mon capitaine ? Robin Williams est déjà mort (lire en lien mon hommage). Captain igloo ? Aussi. Qui a joué le rôle d'un capitaine ?
- « Vois-tu Marthe, quand le bateau de la vie est déjà loin sur la mer, le capitaine doit savoir faire le point dans la tempête. Et pour cela, il a parfois besoin de s'isoler, de prendre du recul avec l’équipage. Et quand les étoiles… »

Quoi ?! Ce capitaine là ? Celui du Crabe-tambour ? Celui de mon top dix des comédies cultes, celui d'Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis ? La plus belle moustache du cinéma français (oui, avant Patrick Dewaere) la plus belle voix de France ex-æquo avec Jean-Pierre Marielle ? Le grand duc ? Lui ?
Non, impossible, je refuse. C'est une erreur. Il est trop cool, trop jovial, un éternel adolescent, avec ses baskets et ses reprises des grands classiques à la sauce « jeune » avec les boloss des belles lettres. (voir en lien madame Bovary version 2000). Il est intemporel, traverse toutes les générations, immortel, rien ne peut l'abattre. Même à 87 ans.

Quand Claude Rich est mort récemment à 88 ans, puis Mireille d'Arc à 79 ans, j'y ai tout de suite pensé : « qui sera le prochain de cette génération ? » Belmondo (84 ans), inimaginable. (NDLR : HUM. 4 ans après : Bébel le magnifique s'en va aussi...) Jean-Pierre Marielle, (85 ans) n'en parlons pas (Re HUM. J'étais tellement sonnée que je n'ai même pas écrit d'hommage...) Rochefort ? Bien sûr que non. Don Quichotte restera là à se battre contre les moulins à vent. (regardez l'incroyable Lost in la mancha sur le tournage maudit de Terry Gilliam.)
Le couperet attendait depuis le décès de Philippe Noiret en 2006. Rochefort avait fait un vibrant hommage, à voir ici en lien.

Jean Rochefort, un éléphant ça trompe énormément, cinéma, cinéma français« Vous qui pénétrez dans mon cœur, ne faites pas attention au désordre. » Il faut se rendre à l'évidence. Jean Rochefort est mort. Nous irons tous au Paradis avec lui.

Comme pour tous les Français, Jean Rochefort était pour moi un monument, il faisait partie de ma vie. Enfant, j'écoutais sa belle voix grave me lire des contes sur 45 tours, et j'étais triste d'entendre la clochette pour tourner le disque ou annoncer sa fin : c'était trop court, je le remettais inlassablement. 30 ans après, je connais encore le conte par cœur, j'ai encore la voix de Rochefort dans les oreilles. Je le regardais aussi à la télé présenter les aventures de Winnie l'ourson.
Puis je l'ai vu dans les films populaires du dimanche soir sur TF1, même si enfant je ne comprenais pas tout (« mais pourquoi le monsieur il est au lit avec la dame ? Mais c'est pas sa femme ? » les enfants sont très puritains). Mais comme toute la famille riait, je riais moi aussi. Je l'adorais en fidèle lieutenant de Belmondo dans Cartouche ou Les tribulations d'un Chinois en Chine. Leur complicité transperçait l'écran.

Les deux acolytes se sont connus au conservatoire, avec Marielle, Bruno Cremer, Claude Rich, Philippe Noiret, Annie Girardot... Ils ont fait les 400 coups ensemble, faisant voler en éclat les certitudes de leurs vieux profs de théâtre bougons et ringards, anecdotes croustillantes qu'ils révèlent dans leurs autobiographies (par exemple dans celle de Belmondo ici). Une amitié indéfectible qui les unira jusqu'à ce que la mort les sépare.

Jean Rochefort, un éléphant ça trompe énormément, cinéma, cinéma françaisComme la plupart de ses compères cabotins, le jeune Rochefort faisait le désespoir de son père. Rêveur farfelu, il délaissait ses études. Son paternel le rêvait comptable et le comparait à son frère, brillant polytechnicien droit dans ses bottes, lui. Jean accepte à 16 ans un poste à la banque de France, mais s'y ennuie ferme. Il se rebelle enfin à 19 ans, se pointe devant le conservatoire, hésite encore à braver son père en attendant 4 heures avant de pousser la porte. Mais il s'est trompé : c'était le conservatoire de musique… Il prend enfin des cours de théâtre, où il rencontre ses potes fanfarons, piètres acteurs pour leurs professeurs, mais qui seront les modèles des générations futures. Rochefort rate cependant le concours d'entrée au conservatoire et songe au suicide. C'est son ami Marielle qui le convainc d'auditionner pour une compagnie, lui fait répéter son texte, l’accompagne à l’audition, où Rochefort est pris et entame sa longue carrière. Il traîne son flegme et son humour simultanément tendre et sarcastique dans plus de 120 films. "Quand on veut amuser les autres, on se doit d'être douloureux soi-même".

Le plus souvent abonné aux seconds rôles, Jean Rochefort a joué dans les comédies françaises les plus populaires, mais aussi des rôles tragiques comme L'horloger de Saint Paul de Tavernier. Avec ce dernier, il joue aussi dans Que la fête commence.
L'acteur reste fidèle aux mêmes réalisateurs. Tout particulièrement Yves Robert, pour lequel il tient un rôle dans Le grand blond avec une chaussure noire, Courage fuyons (voir extrait très drôle en lien), Le bal des casse pieds et bien sûr Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis. Vous pouvez relire ici les meilleures répliques.

Rochefort joue aussi dans de grands films de Patrice Leconte. Je l'apprécie particulièrement dans le très fin Ridicule qui rivalise de mots d'esprits et dans l'émouvant Tandem. Dans ce film, l'acteur interprète un présentateur de jeu radiophonique un peu ringard qui sillonne les villes de France, avec son ingénieur du son timide, pour lequel il apparaît comme un mentor. Son émission va être supprimée, ses certitudes et sa vision du monde volent en éclats. (Voir son coup de gueule contre les gens en jogging... ) L'émouvante chanson il mio rifugio a été composée exprès pour le film. Du duo Rochefort/ Leconte, Le mari de la coiffeuse m'avait touchée, par sa vision poétique et passionnée de la vie conjugale. J'ai adoré voir réuni le trio de choc Rochefort/Marielle/Noiret dans Les grands ducs.

Jean Rochefort collabore avec les réalisateurs les plus drôles : Pierre Salvadori dans le film à l'humour noir Cible émouvante (voir en lien), Bertrand Blier avec Calmos, Audiard (comment réussir quand on est con et pleurnichard) Philippe De Broca, Francis Veber (Le placard), mais aussi Etienne Chatiliez, Edouard Molinaro, Alain Chabat, Laurent Baffie, Antoine De Caunes, Edouard Baer…

Depuis hier, j'ai en tête la musique planante que Vladimir Cosma a composé pour Un éléphant ça trompe énormément. (à écouter en lien). Le bruit de la mer, des mouettes, qui incitent à la rêverie et à la nostalgie d'un paradis perdu... Tu nous manqueras Jean. 

 

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