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21/07/2021

Wild

wild.jpgAprès Antoinette dans les Cévennes, une autre histoire de femme qui part randonner seule. Je sors d'une semaine de marche au milieu des marmottes et je me sens comme les deux personnages, sauf que moi, pas bête, je suis partie accompagnée si jamais le dahu m'attaquait, et je rentrais chaque soir dormir dans une résidence 5 étoiles.
Wild est l'adaptation de l'histoire vraie de Cheril Strayed, qui, après l'échec de son mariage, part seule faire une randonnée de 1700 km sur la côte ouest sauvage des Etats-Unis, afin de se reconstruire.
Le rôle principal est tenu par Reese Witherspoon, qui s'est battue pour l'avoir, puisqu'il est calibré pour gagner un oscar (se transcender physiquement.) Mais elle en a bavé pour rien : elle a bien été nommée meilleure actrice dans plusieurs cérémonies, mais n'a obtenu aucune récompense. Wild est réalisé par Jean-Marc Vallée, qui donne souvent les rôles principaux à des femmes (Big little lies, Victoria, ou la troublante série Sharp objects). 
Comme son nom l'évoque, le film est une sorte de Into the wild au féminin. Je m'attendais à retrouver les sensations que j'éprouve en marchant : euphorie et fierté quand on arrive au sommet de la montagne, émerveillement et humilité devant les paysages sublimes. Mais dans le film, on voit à peine les décors, car la caméra se fixe sur l'actrice. Je veux voir des montagnes et des petits renards, pas les gros plans sur l'actrice en sueur ! Wild ne parle pas vraiment de respect de la nature, mais plutôt de l'envie de la conquérir, et de dépassement de soi. J'admets aussi que le passé destroy et les tourments du personnage m'importaient peu, ne m'identifiant pas vraiment à son parcours (le personnage de Laure Calamy m'a semblé plus sympathique).

Plutôt que de ressentir le bien-être procuré par la randonnée, j'ai au contraire revécu la peur dans mon coin perdu quand je me promenais seule loin de tout et me faisais aborder par des mecs louches, comme il arrive à l'héroïne du film. Moralité : wild ne donne absolument pas envie de suivre l'exemple de son héroïne et de randonner seule (Into the wild non plus d'ailleurs).

Marcher seule sans peur, j'y parviens difficilement, contrairement à l'héroïne du film. La B.O soignée met en valeur les errements du personnage, à travers par exemple la chanson Walk unafraid de First aid kit :
cinéma,randonnéeTout le monde marche de la même façon
Espérant que je fasse de même
Sur le passage étroit qu'ils ont mis en place
Ils prétendent marcher sans avoir peur
Mais je serais plutôt maladroite

Le film aurait pu aussi choisir un autre morceau (bien plus connu et que je préfère) du même groupe, my silver lining (ma lueur d'espoir) :
I won't take the easy road
The easy road, the easy road

Autre air parfaitement utilisé : lorsque l'héroïne parvient dans un lieu sublime, on entend juste les premières notes de El condor pasa. A chaque fois que je les entendais, je frissonnais. Lorsqu'on écoute la chanson en entier, j'ai enfin ressenti l'exaltation procurée par la splendeur de la vie sauvage. Wild reste un film plaisant à regarder, mais dommage qu'il ne soit pas toujours à la hauteur de la beauté de cette chanson et du message qu'elle délivre : ode à la nature et à la liberté, que la vie et le travail dans les villes ne nous offrent pas. Je préférerais voguer à l'horizon, mais je suis clouée au sol et je vous transmets ma chanson mélancolique :

I'd rather be a sparrow than a snail 
Je préférerais être un moineau plutôt qu'un escargot
Yes I would, if I could, I surely would
Oui j'en serais un, si je le pouvais, j'en serais un sans nul doute

Away, I'd rather sail away
A l'horizon, je préférerais sillonner les flots à l'horizon
Like a swan that's here and gone
Tel un cygne s'éclipsant 
A man gets tied up to the ground
Un homme est retenu au sol
He gives the world its saddest sound
Il transmet au monde sa mélodie la plus mélancolique
Its saddest sound
Sa mélodie la plus mélancolique

I'd rather be a hammer than a nail
Je préférerais être un marteau plutôt qu'un clou
Yes I would, if I only could, I surely would
Oui j'en serais un, si seulement je le pouvais, j'en serais un sans nul doute

I'd rather be a forest than a street
Je préférerais être une forêt plutôt qu'une rue
Yes I would, if I could, I surely would
Oui j'en serais une, si je le pouvais, j'en serais une sans nul doute
I'd rather feel the earth beneath my feet
Je préférerais sentir la terre sous mes pieds
Yes I would, if I only could, I surely would
Oui je le ferais, si je le pouvais, je le ferais sans nul doute

 

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16/07/2021

Les documentaires sciences et histoire

Bataille_de_Tchernobyl.jpg- La bataille de Tchernobyl à voir en lien
500 000 "liquidateurs" se sont sacrifiés pour éviter que la catastrophe de la centrale nucléaire empire et que la moitié de l'Europe soit inhabitable. Leur récompense ? une prime de 100 roubles (environ 100 euros) aucune reconnaissance de leurs nombreuses maladies qui les tuent à petit feu, enfin pour ceux qui ne sont pas morts rapidement… Effrayant.

- Retour à Tchernobyl, M6
Après le succès de la série dénonçant la catastrophe nucléaire, beaucoup de crétins n'ont pas compris visiblement : le site hautement radioactif est devenu une attraction touristique !

- La commune, portraits d'une révolution, France5, la case du siècle, en lien jusqu'au 01/07
L'art de la propagande à travers des photomontages anti-communards, ou à l'inverse des images magnifiant leur combat. Très instructif et toujours actuel  : cette bataille des images communardes et versaillaises nous rappellent qu’un témoignage n’est pas neutre… Lire mon article ici.

- La guerre de Troie a bien eu lieu, France5, science grand format
La guerre de Troie : un mythe universel, chanté par le plus ancien poète connu : Homère. Une guerre de dix ans, avec ses héros légendaires : Hélène, Agamemnon, Priam, Hector, Ulysse, Achille… Et si cette guerre avait vraiment eu lieu ?
En 1870, l’archéologue allemand Heinrich Schliemann entreprend de fouiller la colline d’Hissarlik, en Turquie. Il y découvre les ruines d’une citadelle antique et, caché dans un recoin de muraille, un trésor extraordinaire. Il en est sûr, cette citadelle, c’est Troie, et ce trésor, celui du roi Priam…

- Naachtun, la cité maya oubliée, 2 épisodes
Pendant deux mille ans, les Maya ont construit des royaumes et développé une civilisation d’une incomparable richesse. Puis ils ont mystérieusement disparu. Leur histoire s’est perdue, recouverte d’un inextricable manteau végétal. Enfouie au plus profond de la forêt vierge, au nord du Guatemala, Naachtun, découverte en 1922, n’avait pas été fouillée depuis. Aujourd’hui, une équipe internationale de scientifiques tente de percer le secret de sa longévité : la cité a survécu 200 ans de plus que les autres royaumes maya, effondrés au VIIIe siècle.
Déchiffrant l’histoire politique de Naachtun à travers ses vestiges, notamment de multiples stèles, l’équipe s’intéresse aussi aux relations entre ses habitants et la jungle environnante. Cela leur permet non seulement de reconstituer au plus près la vie quotidienne des Maya au sein de la forêt, notamment leurs nombreux rituels et cérémonies liés à la nature, mais aussi d’obtenir des réponses nouvelles au fameux mystère de l’effondrement de leur civilisation.

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01/07/2021

Teddy

cinéma,cinéma fantastiqueDans un village des Pyrénées, Teddy vit avec son oncle adoptif. Sans diplôme, il travaille comme intérimaire dans un salon de massage. Sa petite amie Rebecca elle, passe bientôt son bac et est promise à un avenir radieux. Pour eux, c’est un été ordinaire qui s’annonce. Mais des bêtes sont tuées mystérieusement et les paysans accusent comme souvent le loup. Un soir de pleine lune, Teddy est griffé par cette créature. Les semaines qui suivent, il est pris de curieuses pulsions animales… Voir la bande annonce en lien.

Prix du jury au festival du film fantastique de Gérardmer, Teddy est encensé par la critique. Il a tout pour me plaire : mélange de film d'horreur et de comédie romantique décalée (Shaun of the dead, "une comédie romantique avec des zombies" fait partie de mes films préférés). Satire sociale, avec des ploucs inadaptés qui se vengent des mieux nantis se moquant d'eux (comme d'autres films adorés : Parasite, Coup de tête...) Chronique adolescente avec la première histoire d'amour...

cinéma,cinéma fantastiqueJe loue également l'utilisation de peu de moyens pour un maximum d'effets. Les frères Boukherma ont compris que la suggestion est bien plus efficace que de montrer des monstres de synthèse qui coûtent une blinde. Teddy m'a pris aux tripes, littéralement. J'ai senti mon ventre se serrer devant certaines scènes, comme celle où le héros se rase la langue, ou celle des yeux (je ne peux pas vous dire ce qu'il s'y passe, j'ai carrément détourné la tête !)

Les réalisateurs ont saisi l'essence du film de loup-garou, qui touche à la transformation du corps du héros, qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Utiliser un ado qui découvre la puberté et les pulsions sexuelles est ainsi une brillante idée : lorsque Teddy s'inquiète d'une pilosité inhabituelle, le médecin paternaliste le tranquillise "c'est normal, tu deviens un homme !" Quand le jeune homme se plaint d'avoir trouvé des poils sur sa langue, le docteur le blâme d'avoir pris de la drogue, bref d'avoir tenté des expériences pour tester les limites, comme beaucoup de jeunes.
Ce corps qui se transforme à l'adolescence m'a fait penser au génial Carrie (de Stephen King, adapté au ciné par De palma), Carrie est surprise et dégoûtée par la venue de ses premières règles, moquée par ses camarades, et comme Teddy, elle se découvre un pouvoir qui va lui permettre de se venger. Dans Teddy, du sang aussi, des tripes, parfois même un peu trop (la scène des toilettes bouchées était dispensable selon moi !)

Le loup est aussi la créature incomprise, hors normes et exclue. Ici, les bergers l'accusent de tuer leurs bêtes et le chassent, comme Teddy est accusé de perturber la tranquillité du village et mis à l'écart par les gens de son âge, qui ont poursuivi leurs études, eux. Comme son oncle et sa tante handicapée, il est exclu car il ne rentre pas dans la norme, il obéit à ses pulsions, comme le loup-garou qu'il devient. 

Les réalisateurs ont également compris qu'il est inutile de mettre la moitié du budget dans le salaire exorbitant des acteurs. Ici, certains villageois jouent leur propre rôle : quoi de mieux pour faire vrai ? La plupart des personnages sont interprétés par des non professionnels. Ludovic Torrent, qui joue l'oncle Pépin (car il s'appelle Le bref) est hors du commun : avec son phrasé si particulier, son air complètement déphasé, il est hilarant. Le film fait tout de même appel à une actrice comique reconnue : Noémie Lvovsky (Camille redouble, la mère intrusive des Beaux gosses...) Elle donne encore toute la mesure de son talent dans son rôle de patronne du salon de massage, qui cache sous un sourire et une voix douce une autorité abusive flippante.

J'ai néanmoins pensé contrairement à la majorité des critiques que l'interprétation de certains n'était pas toujours très juste, faire appel à des non professionnels à ses limites. J'ai aussi trouvé que la mise en scène était parfois faiblarde, me faisant penser à un film d'étudiant, encore maladroit. Mais cet effet est peut-être délibéré, pour renforcer le côté décalé, bouts de ficelle. Teddy m'a rappelé la série P'tit quinquin, si vous y avez été sensible, vous apprécierez certainement Teddy.

Teddy, de Ludovic Boukherma et Zoran Boukherma, actuellement en salles.

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30/06/2021

Les documentaires portraits et enquêtes

documentaire- Sophie Scholl, ces femmes qui ont fait l'histoire, Arte
Symbole de la résistance allemande, portrait de cette lycéenne brillante, qui avec son frère et d'autres amis a constitué le mouvement de la rose blanche et distribuait des tracts dénonçant la barbarie nazie. Elle et ses compagnons seront fusillés pour l'exemple, à l'âge de 21 ans. Les extraits de ses lettres m'ont donné envie de lire l'ouvrage qui les recueille.

François Mitterrand et Anne Pingeot, fragments d'une passion amoureuse, La case du siècle, France.tv
Il l'a aimée en secret pendant 34 ans. François Mitterrand a écrit plus de 1 200 lettres à la mère de Mazarine, parfois plusieurs par jour, dont voici des extraits ici.
 J'ai apprécié lire la correspondance de Napoléon à Joséphine, mais j'ai été gênée de découvrir celle-ci, peut-être parce que les auteurs nous sont encore proches dans le temps... J'ai trouvé le procédé un peu racoleur et gênant. Je n'aimerais pas qu'on lise mes messages intimes ! J'ai néanmoins découvert l'ancien président sous un nouveau jour : quelle fleur bleue ! Difficile d'imaginer que cet amoureux transi et presque naïf ait pu se concentrer sur sa tâche présidentielle en même temps !

- Sugar man de Malik Bendjelloul
documentaireL’incroyable histoire vraie d'un musicien dont les albums ont fait des flops en Amérique. Fauché, il est contraint de vivre de petits boulots. Pourtant, son talent est indéniable et sa voix éraillée, ses chansons à texte réalistes et poétiques rappellent voire surpassent  Bob Dylan. Jusqu'à ce que 30 ans plus tard, on découvre qu'il est une immense star en Afrique du Sud, plus célèbre que les Rolling Stones... Une enquête pleine d'émotions et d'espoir, avec un artiste à la personnalité hors normes, humain, simple et philosophe. 

- Les fils de Sam, en 4 épisodes sur Netflix
Panique à New-York en 1976 : pendant un an, des amoureux sont tués au hasard dans les rues. Le serial killer célèbre, le fils de Sam, est incarcéré. Mais cette série documentaire estime qu'il n’aurait pas agi seul mais avec l'aide d'une secte satanique, et les preuves sont troublantes... Une enquête intéressante, mais qui comporte le défaut de nombreuses séries documentaires Netflix : elle aurait pu être condensée en 2 ou 3 épisodes, inutile d'interviewer différentes personnes qui répètent toutes la même chose...

 - Hollywood maudit : la porte du paradis, OCS
Un tournage désastreux emblématique qui a coulé la société United artist (de Chaplin), qu'on m'a enseigné à la fac de cinéma comme cas d'école.

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