25/05/2021
Unorthodox
Une femme juive ultra orthodoxe de New-York s'enfuit à Berlin pour être libre. Sa famille ne l'entend pas de cette oreille et se lance à ses trousses.
La secte étant très secrète et fermée, je n'en connaissais pas toutes les règles, très strictes, et les découvrir ici m'a fascinée. De même que la découverte du monde par cette jeune femme qui était coupée de tout, sans accès à internet, aux livres et à la musique. Des flash-backs entre son présent de femme moderne et son passé où elle était empêtrée dans des consignes hyper contraignantes, accentuent le contraste saisissant entre ces deux univers que tout oppose. C'est plus son passé qui m'a intriguée, que le présent, un peu trop facile.
Candide, l'héroïne part sans rien, sans peur, mais à la chance de tomber immédiatement sur des gens sympas qui l'adoptent : elle arrive à Berlin, erre dans la rue, entend de la musique, rentre dans le bâtiment d'où le son vient, le conservatoire, va s'adresser aux musiciens, qui lui proposent de partir au lac se baigner avec eux et l'intègrent à la bande sans question, comme si elle en faisait partie depuis toujours. Moi ça fait 6 ans que je côtoie les mêmes collègues quotidiennement, on n'a jamais pris un verre après le boulot, chacun rentre chez soi. Si j'échange plus de 3 phrases avec eux, ils me regardent avec un air qui signifie "d'où ose t-elle, qui est cette personne ?" La gentillesse légendaire des Parisiens têtes de chiens peut-être.
J'ai donc trouvé que la nouvelle vie de l'héroïne était un peu trop simple, et j'étais étonnée de savoir que la série était adaptée d'une histoire vraie, celle de Deborah Feldman, "comment j'ai fait scandale en rejetant mes origines hassidiques." . Curieuse, j'ai donc lu le livre.
A part le principe d'une femme qui s'enfuit de sa communauté, l'ouvrage n'a pas grand chose à voir avec la série. Cette dernière commence avec la fuite de la femme et alterne passé et présent, le livre raconte uniquement son passé et s'arrête le jour où elle réussit à s'enfuir. Dans la réalité, elle n'a donc pas connu cette bande de musiciens curieusement si sympathiques, mais s'est inscrite à un cours d'écriture à la fac, y a rencontré des amis et sa future éditrice.
Dans le livre, l'auteure explore en détails les règles incroyables de sa communauté, beaucoup plus que la série. Et c'est absolument fascinant.
Suite demain...
Série Unorthodox, sur Netflix.
Livre Unorthodox, comment j'ai fait scandale en rejetant mes origines hassidiques de Deborah Feldman.
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19/05/2021
Les superpouvoirs du chat, suite
Relire le début ici.
Voir le documentaire là.
Le documentaire montre plusieurs exemples de chats et de leur relation avec leurs maîtres qui valent vraiment le coup d'oeil. Ainsi, un gosse atteint de mutisme sélectif (il n'arrive pas à parler devant les gens extérieurs à sa famille). Quand on lui offre un chat, le petit s'épanouit, est moins angoissé et parle enfin. Il lit des histoires à son chat, comme je faisais avec le mien, et la minette l'écoute gentiment en le regardant avec des yeux doux. Ce passage m'a beaucoup émue car figurez-vous que j'étais comme lui enfant : je ne parlais pas de la journée. Je me suis bien rattrapée depuis.
Le documentaire émet une supposition qui me laisse dubitative : le chat apprécierait qu'on s'adresse à lui avec une voix aiguë, comme celle d'un enfant, car elle lui rappellerait celle de ses proies, les souris. Ben super, dites tout de suite que mon chat adoré voulait me bouffer en fait ! "continue à me raconter l'histoire du Petit poucet, et ensuite je fais comme l'ogre, je mange ta chair fraîche."
- Autre exemple saisissant du documentaire : un soir de pluie, un chat errant s'incruste chez une femme ("fait chaud ici, je vais rester"). Des années + tard, la femme tourne malencontreusement le bouton de la gazinière en nettoyant avant d'aller se coucher. Le gaz est inodore pour nous, mais pas pour le chat : il possède un odorat 30 fois supérieur au nôtre. : La bestiole aurait pu s'enfuir par la chatière, mais elle a donné des coups de pattes sur le nez de son humaine jusqu'à ce qu'elle se réveille. le chat sauvé sauve à son tour celle qui l'a recueilli.
- L'ouïe du chat est fine aussi : il entendrait les ultra sons qu'émettent les fleurs. (en cas de sécheresse, un plant de tomates "crie" 35 fois par heure !) Les pauvres plantes s'échinent à nous répéter " au secours j'ai soif ! tu m'as placé en plein soleil !!" mais on ne les entend pas. En revanche, quand le chat bouffe votre pauvre ficus, celui-ci le supplie "ne me mange pas ! ne me mange pas !" comme les clapiottes dans La cité de la peur. mais le chat n'en a cure. (c'était un communiqué du CCC, comité contre les chats.)
- Concernant la vue, le chat voit les ultraviolets, ce qui lui permet de détecter des rayures dans les textiles ou les différentes couches d'un tableau. Plus besoin de se ruiner en experts et technologie de pointe pour savoir si le Salvador mundi est un vrai Leonard de vinci et vaut réellement 450 millions, le tableau le plus cher au monde : demandez à un chat !
En revanche, la bestiole distingue mal les couleurs : il voit surtout le bleu et jaune, mais pour lui, le rouge et le vert apparaissent gris, comme tous les chats la nuit.
Le chat, ce caractère de cochon
- Le documentaire continue ses portraits de chats extraordinaires. Ainsi, un chat est la vraie terreur du quartier, une peste avec ses congénères (les intimide, leur crache dessus). Puis il rencontre un chien aveugle et sourd, contraint de rester dans son panier à déprimer. Le félin se lie d'amitié avec le chien et devient son guide.
- Un autre chat décrète que la maison de sa maîtresse est trop petite pour son espace vital, et ce Napoléon décide d'étendre son territoire à tout le village. Il rentre dans les magasins, et chaque jour, passe chez le coiffeur pour se faire brosser. Si un client a commis l'audace de prendre son fauteuil attitré, le chat le fixe jusqu'à ce que le malotru se lève et libère le trône du maître des lieux. Non mais, qui c'est le patron.
Le documentaire enseigne aussi, en vrac :
- Si dans une même portée, les chatons ont différentes couleurs comme un slogan de united colors of benetton, c'est parce qu'ils ont des pères différents : pour obtenir de meilleurs gênes, la mère multiplie les conquêtes (ah ben c'est du propre. Et le pauvre pompon qui se faisait du souci, et pendant ce temps-là, elle avait suivi son chat de gouttière...)
- A la naissance, tous les chats siamois sont blancs. Puis les parties du corps les + froides foncent : nez, queue...
Heureusement que je n'ai pas cette particularité, moi qui ai toujours les pieds, les mains et le bout du nez gelés.
- On trouve les chats mignons notamment grâce à leurs grands yeux ronds, mais si les nôtres étaient proportionnels à ceux des chats, ils seraient grands comme des balles de tennis. Tout de suite l'idée a moins de charme.
- Plus un chaton a des contacts humains entre 2 et 5 semaines, + il sera sociable adulte.
Alors là, bémol. J'avais lu la même info dans "tout sur la psychologie des chats", une somme de 400 pages. Je me suis empressée d'appliquer ce conseil avec Papillote : résultat : ça fait 16 ans qu'elle nous crache dessus si on tente de la caresser, et qu'elle nous mord le mollet sans prévenir pour nous signifier qu'il faut remplir sa gamelle.
Autre documentaire interessant sur les matous :
- Le monde secrets des chats, jusqu'au 1er juillet sur arte.tv
pitch d'Arte : Les chats éprouvent-ils de la jalousie et peuvent-ils souffrir de dépression ? Sont-ils vraiment aussi indépendants qu’on le prétend ? Comment mieux comprendre leurs affects afin de répondre efficacement à leurs besoins ? Si l’on croit tout savoir sur ces petits félins omniprésents dans notre culture, la science a encore beaucoup à nous apprendre sur leurs états intérieurs.
Grâce aux éclairages d’éthologues, psychologues et comportementalistes spécialisés, nos compagnons révèlent une complexité émotionnelle insoupçonnée, à rebours de certaines idées reçues sur leur tempérament.
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18/05/2021
Les superpouvoirs du chat
Ceux qui considèrent encore les chats comme des sales bêtes égoïstes sans reconnaissance, qui nous apprécient uniquement parce qu'on leur donne à manger, peuvent regarder ce documentaire en lien pour changer d'avis. Sinon je vous présente un résumé ici.
Désormais, on pense au contraire que les chats nous voient comme leurs parents et sont très attachés à nous. Notre comportement déteint sur notre chat comme un parent sur son gosse : anxieux, sociable ou joyeux... Vous pouvez voir le test de l'étude dans cet autre excellent documentaire : ce que ressentent les animaux.
Je n'en doutais pas, ayant toujours côtoyé des chats, dont mon-chat-adoré-de-ma-photo-de-profil, la compagne de mon enfance, ma meilleure amie à qui je racontais tous mes soucis et qui mettait sa patte sur ma main en clignant des yeux quand j'étais triste, comme pour dire "T'inquiète, je suis là, ça va aller."
Je n'ai jamais donné à manger à mon chat adoré, encore moins changé sa litière, mais elle n'acceptait des caresses que de ma part. Le jour où j'ai ramené à la maison un nouveau compagnon, un cochon d'inde, elle est venue m'accueillir avec joie comme d'habitude. Voyant ce rat, l'ennemi juré qui la supplantait dans mon coeur (je l'ai éloignée de peur qu'elle le mange) elle est partie s'exiler la queue basse. Elle a ensuite refusé de s'alimenter, 3 jours plus tard, elle tombait malade et peu de temps après, elle mourait. J'ai donc été accusée d'avoir tuée mon propre chat, mon amie de toujours. Un drame dont j'ai eu beaucoup de mal à me remettre, je n'ai pas repris de chat chez moi depuis (ça fait 20 ans).
Plus tard, j'ai fait du babysitting pour une femme médécin. Elle s'est moquée de l'une de ses amies qui avait raté son examen car son chat était mort la veille. "C'est ridicule ! c'est juste un chat !" Pourtant il est prouvé que la mort d'un animal nous touche souvent plus que celle d'un humain. Ces propos m'ont confirmé le manque d'empathie de cette femme qui voyait des gens mourir quotidiennement et m'en parlait comme de la pluie et du beau temps. "oui ça va, enfin j'ai encore un patient qui est mort ce matin. vous avez fini les devoirs, donné le bain et fait dîner les gosses ? Comment ça vous avez pas fini, ah non c'est pas possible parce que mon nouveau copain passe ce soir, faut que tout soit nickel !" etc.
Le documentaire prouve que les superpouvoirs du chat nous sont bénéfiques :
Le chat, notre super copain :
- Caresser un chat provoque chez l'humain : baisse du rythme cardiaque, baisse du stress, de la tension, et 3 fois moins de risque de crise cardiaque. Moins de risque de développer des allergies (aux poils, acariens etc).
- Le chat passe 1/6 de son temps à se laver. Quand on le caresse, le geste lui rappelle le toilettage de sa mère.
- Le ronronnement de chaque chat est unique, comme les voix humaines. Effectivement, mon chat adoré émettait un ronronnement doux, léger et régulier. Le soir quand j'allais me coucher, elle se mettait contre mes pieds gelés pour les réchauffer, puis ronronnait jusqu'à ce que je m'endorme. Si elle arrêtait avant que j'atteigne les bras de Morphée, il suffisait que je bouge mon pied pour qu'elle recommence. Quand j'en avais assez et voulais récupérer de l'espace dans le lit, je m'agitais plus et le chat comprenait qu'il devait s'en aller (pauvre bête, mais j'étais petite). J'ai connu un gros matou qui lui, se couchait sur ma tête et faisait le bruit d'un avion à réaction. Un autre rappelait le bruit d'un feu d'artifice entendu au loin, des petits plops de pop corn qui éclatent, ou un moteur qui pétarade.
Un chat ne ronronne pas seulement pour montrer qu'il est content, mais aussi pour s'apaiser lorsqu'il est malade, et même pour se guérir.
- Le ronronnement aide à l'endormissement et même à la cicatrisation.
Quand je me suis coupée le doigt (il ya 10 ans, la veille de mon anniversaire, à noël) pour que mon petit quinquin retrouve un aspect normal sans la cicatrice d'albator ou d'harry Potter, j'ai dû faire des séances étranges à l'hôpital (je ne me souviens plus du terme exact : hydrothérapie ?) : on plongeait mon doigt dans une bassine d'eau où des ondes étaient diffusées. La fréquence de ces ondes est la même que celle du ronronnement des chats.
- Le documentaire montre plusieurs exemples de chats et de leur relation avec leurs maîtres qui valent vraiment le coup d'oeil...
Suite demain
17:35 Publié dans Les gentils animaux, On connaît le documentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chat, animaux | | Facebook
13/05/2021
Le travail, c'est la santé
Rien faire c'est la conserver
Les prisonniers du boulot
ne font pas de vieux os
En ce jour férié, ces temps de confinement et de télétravail, voici deux films qui permettent de relativiser et d'apprécier de ne plus côtoyer ses collègues. Je suis confinée depuis un an et je n'ai plus de nouvelles des collègues depuis, j'en suis ravie !
- Office uprising de Lin Oeding, 2018
Dans une entreprise américaine qui fabrique des armes, une boisson destinée aux soldats est distribuée par erreur lors d'un congrès. Elle transforme les employés en brutes sanguinaires. Seuls ceux qui allaient se faire virer et n'ont pas participé à la réunion restent indemnes : un Gaston Lagaffe rigolo et glandeur, qui arrive toujours en retard au travail et développe son propre jeu vidéo au boulot plutôt que ses dossiers, un homme âgé endetté jusqu'au cou pour sa santé et les études universitaires de ses enfants, un musulman en plein ramadan et une femme... Bref, les mis au rebut de la société.
The office version film d'horreur : jubilatoire ! Une satire au vitriol du travail et de la société américaine : système de santé et de retraite défaillants, ultra patriotisme ("nous sommes américains !" répétés à tout bout de champ en défonçant le crâne de son voisin à coups de chaise de bureau).
Le film dénonce aussi l'hypocrisie du monde de l'entreprise qui met sur la touche les gens qui ne rentrent pas dans le système, la compétition ici poussée jusqu'à la mort, les rumeurs qui détruisent les carrières...
Le scénariste exploite à fond le quotidien du travail pour le détourner de façon ultra inventive en film d'horreur. Les employés se battent à coups d'agrafeuse et de stylos, une palette de transport devient un tank... La scène des publicitaires qui inventent des slogans pour vendre leurs armes est hilarante d'humour noir. L'hésitation à tuer une vieille dame zombie aussi : "mais elle travaille encore à 80 ans ?
- ben oui elle est obligée, elle ne perçoit pas de retraite !"
- ah non je la touche pas, vas-y toi !
- Qu'est ce que tu veux qu'elle me fasse, m'attaquer avec son dentier ?"
Un shaun of the dead version américaine, quoique moins bien rythmé. Quel dommage que le film ne soit pas sorti en salles ! Je ne vous mets pas la bande annonce en lien car elle est catastrophique : elle fait passer le film pour un simple film d'action zombie décérébré, aucun gag subversif n'est maintenu : elle ne vise pas le bon public. Mais qui fait des bandes-annonces pareilles et massacre l'espoir d'audimat du film ?
Comme the belko experiment, le film fait référence à de nombreux autres classiques du film d'horreur : la trilogie cornetto, battle royale, où des lycéens doivent s'entretuer, Zombieland, Idiocracy ( avec la boisson qui rend con).
Petit bémol : l'acteur principal est très mignon mais il a l'air d'avoir 12 ans et demi.
Autre film d'horreur se déroulant au travail :
- The belko experiment de Greg McLean, 2016
Un grand bâtiment de travail isolé est soudainement scellé avec ses employés enfermés à l'intérieur. Une mystérieuse voix surgit des haut-parleurs internes pour leur soumettre un dilemme : soit ils s'entretuent dans un temps imparti, soit, s'ils refusent, ils mourront chacun de manière aléatoire. Les vrais visages se révèlent et les hypocrisies propres au monde du travail tombent.
Un escape game mortel qui se déroule dans une entreprise : je ne peux qu'apprécier. Pour moi, pas de dilemme : j'élimine immédiatement les tyrans manipulateurs pervers qui détruisent la vie de leurs collègues, les poussant à la démission ou à la dépression. Hâte de lancer le remake dans ma boîte et de pouvoir défoncer la tête des harceleurs à coups d’extincteurs : "t'as vu je sais m'en servir, j'ai bien retenu la formation anti-incendie !" ou "Je vais te montrer comment utiliser le broyeur papier maintenant !"
Le rôle principal est tenu par John Gallagher, mon chouchou de la série The newsroom. On retrouve aussi le docteur Perry Cox de Scrubs. Le réalisateur Greg McLean est aussi l'auteur de The darkness et de Jungle avec Daniel radcliffe, un film haletant que j'ai beaucoup apprécié, tiré d'une histoire vraie (des hommes perdus dans la jungle).
Beko est plus sombre, mais je trouve que Office uprising va plus loin dans la satire du monde de l'entreprise. Un mix entre les 2 films aurait été parfait.
14:19 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma d'horreur | | Facebook