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03/02/2021

Les éblouis, Skippy le grand gourou

eblouis.jpgLes souvenirs d'enfance de la réalisatrice Sarah Suco, embrigadée dans une secte avec sa famille. Même si elle ne croyait pas aux rites absurdes, elle n'avait aucun endroit où aller, car elle n'avait que 8 ans à l'époque. Elle a fugué mais les flics l'ont ramené chez ses parents, donc dans la communauté ! Elle a pu s'enfuir à sa majorité 10 ans plus tard, emportant ses frères et soeurs avec elle. Elle n'a jamais revu ses parents, qui sont toujours dans la secte.
On estime que 50 000 enfants seraient retenus de force en France dans ces communautés. La  miviludes qui lutte contre les sectes a pourtant vu ses moyens réduits en 2020.

Tout bien que tu détiens, est un souci qui te retient. et skippy le grand gourou est là pour te libérer de tous tes soucis.
Le mécanisme des sectes est toujours le même et est dévoilé dans le film :
- Repérer des personnes fragilisées, qui se sentent isolées, incomprises, qui traversent une mauvaise période (deuil, rupture, maladie...).
- A ces gens qui se posent des questions insolubles, leur donner des réponses toutes faites (parce que tu as été violée dans ton enfance, etc..)
- La secte leur donne ensuite des solutions (rompt avec ta famille, ton travail, viens vivre avec nous, on s'occupera de toi. Comme on te loge et t'aide, donne nous tes sous)
- et des rituels stricts à suivre (prier 10 fois par jour, se lever à l'aube) pour officiellement trouver la sérénité, mais officieusement, les soumettre à des rites absurdes, qui prennent du temps et fatiguent, pour les empêcher de penser (cette secte : bêler pour accueillir leur gourou. Oui, bêler pour de vrai, car ils sont des "moutons" et le gourou "le berger qui leur montre le chemin" !)
- Les sectes sont hiérarchisées, les adeptes doivent faire de + en + d'efforts, passer du temps et de l'argent, être de + en + soumis, pour espérer monter en grade, "être un bon croyant."
- Si la personne refuse de se soumettre aux pratiques ridicules (bêler !!!), c'est qu'elle ne veut pas s'améliorer ni guérir. Elle se retrouverait exclue de la communauté, dont elle est devenue dépendante : elle a coupé les ponts avec ses proches, tous ses nouveaux amis appartiennent à la secte, elle habite avec, elle lui a filé tout son fric. Comme elle n'a plus de lien avec le monde extérieur, la victime se sent obligée de rester.
- Si jamais certains doutent, les autres adeptes qui acceptent sans broncher les remettent dans le chemin. C'est l'effet de groupe, si tout le monde le fait, c'est que ça doit être normal ! 
- L'emprise est si forte que le sens critique n'existe plus, le gourou pense à la place de ses adeptes, qui acceptent tout, y compris les viols, et sur les enfants.
- Le monde extérieur à la communauté est montré comme mauvais, seuls ceux qui appartiennent à la secte et se soumettent à ses lois trouveront le salut. Le gourou fait croire qu'il comprend ses adeptes (nous on est là pour toi), leur propose aide et soutien, leur dit qu'ils sont victimes, que leur malheur vient des autres et qu'il faut donc les éviter.

J'ai pourtant regardé de nombreux documentaires sur le sujet, je peine toujours à comprendre comment on peut se faire embobiner à ce point. Sarah Suco a mis 10 ans pour digérer son histoire et la transcender dans ce film. La jeune Céleste Brunnquell crève l'écran, je lui prédis une belle carrière (on la verra demain sur Arte dans la série En thérapie, dont j'ai adoré la version américaine).
Grâce au grand gourou Skippy, j'ai retrouvé une totale liberté de pensée cosmique vers un nouvel âge réminiscent. Et grâce au témoignage de la réalisatrice, les agissements des sectes sont dénoncés. Un film à voir.

 

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02/02/2021

Bilan "je suis culturée" semaine 4

soul.jpg6 FILMS :
Animation :
Bien :
- Soul de Peter Docter, 2020, Disney
- Rox et Rouky, 1981, Disney
- Les aristochats, 1971, Disney
Bof :
- Les enfants de la mer de Ayumu Watanabe, 2019, Canal+

Bien :
- Appaloosa de Ed Harris, 2008
- Argo de Ben Affleck, 2012

2 SERIES :
ovni serie.jpgCoup de coeur :
- Ovni(s), Canal+
Pas mal :
- Lupin, Netflix

4 DOCUMENTAIRES :
Bien :
- La science des émotions : se réconcilier avec, episode 1, Planète
Pas mal :
- Nazis, la fabrique du mal : Goering, Histoire
- Cosmos, épisode 1 et 2 : vers les étoiles et zone habitable éphémère, Disney
- C'est un complot ! On n'a pas marché sur la Lune, Histoire

1 LIVRE :
- Quelques artistes et gens de lettres, Sempé

 

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30/01/2021

Bilan "je suis culturée" semaine 3

cinéma,documentaire,cinéma françaisOui on est presque à la 4, mais la disparition de Bacri a bouleversé mon programme.

10 FILMS :

Hommage à Bacri
Coup de coeur :
cinéma,documentaire,cinéma français- Le goût des autres
d'Agnès Jaoui, 2000
Voir article en lien.
- On connaît la chanson
d'Alain Resnais, 1997
Voir article en lien.
- Mes meilleurs copains
de Jean-Marie Poiré, 1989
- Le sens de la fête
d'Olivier Nakache et Éric Toledano, 2017
Les réalisateurs excellent dans la comédie de groupe (Nos jours heureux, Tellement proches) ils peignent à merveille les personnages et leur donnent des répliques hilarantes.
- Didier
d'Alain Chabat, 1997
Un chien se transforme en humain... Il faut apprécier l'humour absurde et le ridicule, certains adhèrent, d'autres pas. Je fais partie de la première catégorie.
Pas mal : 
- La baule les pins de Diane Kurys, 1990
Je l'avais déjà vu, mais comme souvent avec les films de la réalisatrice de Diabolo menthe, je n'arrive pas à m'identifier à ces personnages, inspirés de sa vie réelle, car on n'a pas vécu les mêmes choses. Les petits problèmes de bourgeois qui passent l'été dans la station balnéaire guindée ne me touchent pas. Puis des faits m'avaient beaucoup choquée enfant et toujours adulte : quand ils abandonnent le chien à la fin de l'été, quand ils écrasent leur chat en voiture, quand ils rient en tuant les poissons en les empoisonnant. Non vraiment, je ne peux pas apprécier ce genre de personnes.
- Une femme de ménage de Claude Berri, 2002
Autre idée à laquelle je ne peux adhérer : un quinquagénaire qui fantasme sur sa femme de ménage de 30 ans de moins que lui. C'est juste répugnant. Et les clichés, sur la femme de ménage forcément conne et inculte qui écouter du rap, le vieux forcément intelligent cultivé et misanthrope qui écoute du classique... En plus le film est interminable, de longues scènes où ils en se passent pas grand chose (Bacri au café, Bacri qui se fait à manger... )
- Au bout du conte d'Agnès Jaoui 2013
- Comme une image d'Agnès Jaoui 2004
Encore un vieil acariâtre qui se tape une fille absolument sublime (Virginie Desarnauts) qui a l'âge de sa fille, une gentille qui subit toutes ses sautes d'humeur, non je n'en peux plus. Vivement l'inverse, voir des cougars ! J'adore les Jacri, mais ils n'ont pas écrit que des chefs-d'oeuvre. Au bout du conte et comme une image m'ont ennuyée à leur sortie, et toujours en les revoyant. 

- Impitoyable de Clint Eastwood, 1992

7 DOCUMENTAIRES :

Coup de coeur :
cinéma,documentaire,cinéma français- Les lycéens, le traître et les nazis, Infrarouge, France 2
A voir en lien jusqu'au 20 mars
Bien :
- Les guerrières vikings, Arte
- L'hypersensibilité, France inter
- Les trésors perdus des Mayas, 2 épisodes, Disney
Pas mal :
- La vie de Brian Jones, Arte
- Boris Johnson, l'illusionnaire du Brexit, Le monde en face, France 5

2 LIVRES :
Pas mal :
- Présumées coupables, les grands procès faits aux femmes
- Le futur ne recule jamais, Le Voutch

 

 

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28/01/2021

Bacri, Le goût des autres

on connait chanson.jpgRelire le début ici et .
Parmi les 9 films scénarisés par le couple Bacri-Jaoui, mon préféré reste On connaît la chanson (voir la géniale bande-annonce en lien), dont j'ai repris le titre pour en faire une rubrique. M'exprimant moi aussi à travers des paroles, ado je rêvais d'écrire un jour un film mettant en scène ma chansonnite aiguë. Je me voyais déjà en haut de l'affiche, et j'étais dépitée de constater que les Jacri m'avaient devancée. Peut-être qu'un jour, si j'ai la chance d'être soutenue et de concrétiser ce rêve, j'écrirai enfin "On connaît la chanson 2, le retour"... Un jour viendra je leur montrerai que j'ai du talent.

gout autres.jpgEn deuxième film, je place le touchant Le goût des autres, sur le déterminisme culturel et social, sur l'incompréhension, le jugement et le fossé entre les différents milieux, que j'ai pu vivre moi aussi, comme le personnage de Bacri.
Moi aussi, comme je ne viens pas de Paris (mais de Lyon pourtant, la 2ème ville de France) comme je suis issue d'un milieu modeste, on me fait souvent comprendre que je suis une plouc, qui ne peut pas se fondre dans les milieux culturels snobs parisiens, même si j'étais major de ma promo de fac cinéma. Dans les projections presse, des journalistes me toisent avec dédain (une blogueuse !)
Je me souviens d'un qui intervenait régulièrement dans une émission télé que j'estime bas de gamme et qui n'a rien à voir avec la culture. Il venait de sortir une biographie d'un de mes acteurs préférés, et j'avais trouvé l'ouvrage bien écrit et documenté par rapport à d'autres sur le même sujet. Je lui ai signifié que j'avais apprécié son livre. Il était d'abord étonné, puis flatté, mais quand j'ai expliqué que je tenais un blog cinéma, son visage s'est assombri et il a coupé la conversation. En entrant dans la salle de projection, il s'est moqué bruyamment, tout haut pour que je l'entende, en retrouvant ses collègues : "ah des vrais journalistes ! pas des blogueurs !". Pour moi, je le consolais en essayant de ne pas le cataloguer comme beaucoup en crétin, car participant à une émission débilitante, mais en le reconnaissant comme écrivain. Pour lui, mon avis n'était pas valable, puisque j'étais blogueuse.
Même chez les blogueurs, les clans existent. Lors des cocktails d'avant-première, comme les agences de communication invitent en priorité les influenceurs, et comme ce sont les sujets de la mode et des cosmétiques qui sont les plus vendeurs, je me retrouve souvent entourée de filles qui ne s’intéressent pas au cinéma. Lorsque j'essaie de m'intégrer à un groupe, les filles me regardent de haut en bas, et ma tenue vestimentaire n'étant pas à leur goût, elles ne me répondent pas et je me retrouve seule dans mon coin. Je me sens décalée comme Bacri dans Le goût des autres, au milieu de la troupe de théâtre branchée. 

air de famille.jpgEncore un film de l'acteur qui déplore brillamment les étiquettes qu'on assigne aux gens, ici dans la fratrie :  Un air de famille. A l'époque, on ne cessait de me dire que j'étais le sosie d'Agnès Jaoui dans ce film, physiquement mais aussi pour son personnage d'anti conformiste, qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas, à l'instar de la scène  de la jupette :
"Tu serais un peu plus féminine... Tu parles comme un homme !
- Tu dis toujours que tu veux pas qu'on te prenne pour un imbécile... mais faut faire des efforts toi aussi de ton côté."

meilleurs copains.jpgAutre film de groupe, Mes meilleurs copains, film hilarant sur des ex hippies rangés. Bacri était le chanteur de gangrène plastique et vous pouvez voir sa performance légendaire en lien : "pour les enfants d'Asie qui meurent dans les méandres du Mékong pendant que les cochons de la CIA complotent dans les couloirs de Babylone, révolution !" Lui et ses amis faisaient du théâtre engagé à l'usine. "Quand Antoine pour symboliser la mort de la propriété privée avait rempli le casque du contremaître de mayonnaise amora, on avait dû écourter la représentation au plus vite. Nous arrivâmes à la conclusion que les choses finiraient par bouger un jour, mais que ce serait très très très long."
Je peux revoir ce film des dizaines de fois, je ne m'en lasse pas grâce aux réparties qui fusent. Mes meilleurs copains est devenu culte, mais à sa sortie, il a fait un flop car les dialogues bien écrits semblaient intellos !
"Antoine venait de lire un article insultant dans la presse bourgeoise et il revenait ivre de joie : "Le figaro nous insulte, c'est génial !
"Je peux vous poser une question très personnelle ? Qu'est-ce que vous avez pensé de moi la première fois que vous m'avez vu ?
- Sincèrement ? rien. Je ne vous vexe pas j'espère ?
- Non, ça me coupe une jambe mais j'ai l'habitude."

Autres comédies de Bacri que j'apprécie beaucoup, Le sens de la fête et Didier. Dans un genre plus intimiste, Les sentiments de Noémie Lvovsky (Camille redouble) qui me fait penser à la femme d'à côté de Truffaut, ou bien encore La Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc, 2015 (le nom des gens, télé gaucho) ou Kennedy et moi. L'été en pente douce m'avait beaucoup troublée.

Je m'aperçois que j'ai vu la majorité des films de Bacri, que je vous livre ici. En gras, ceux que je préfère  :
ete en pente douce.jpg- Le Grand Pardon d'Alexandre Arcady, 1982
- Coup de foudre de Diane Kurys, 1983
- Édith et Marcel de Claude Lelouch, 1984
- La Septième Cible de Claude Pinoteau,1984
- Subway de Luc Besson, 1985
- Escalier C de Jean-Charles Tacchella, 1985
- L'Été en pente douce de Gérard Krawczyk, 1987
- Les Saisons du plaisir de Jean-Pierre Mocky, 1988
cuisines dependances.jpg- Bonjour l'angoisse de Pierre Tchernia, 1988
- Mes meilleurs copains de Jean-Marie Poiré, 1989
- La Baule-les-Pins de Diane Kurys, 1990
- Le Bal des casse-pieds d'Yves Robert, 1992
- Smoking / No Smoking, d'Alain Resnais, 1993
- La Cité de la peur d'Alain Berberian, 1993
- Cuisine et Dépendances de Philippe Muyl, 1993
- Un air de famille de Cédric Klapisch, 1996
- On connaît la chanson d'Alain Resnais, 1997

didier.jpg- Didier d'Alain Chabat, 1997
- Place Vendôme de Nicole Garcia, 1998
- Peut-être de Cédric Klapisch, 1999
- Kennedy et moi de Sam Karmann, 1999 
- Le Goût des autres d'Agnès Jaoui, 2000
- Une femme de ménage de Claude Berri, 2002
sentiments.jpg- Les Sentiments de Noémie Lvovsky, 2003
- Comme une image, d'Agnès Jaoui 2004
- Selon Charlie de Nicole Garcia, 2006
- Parlez-moi de la pluie, d'Agnès Jaoui 2008
- Adieu Gary de Nassim Amaouche, 2009
- Avant l'aube de Raphaël Jacoulot, 2011
sens de la fete.jpg- Cherchez Hortense de Pascal Bonitzer, 2012
- Au bout du conte, d'Agnès Jaoui 2013
- La Vie très privée de Monsieur Sim de Michel Leclerc, 2015
- Grand Froid de Gérard Pautonnier, 2017
- Le Sens de la fête d'Olivier Nakache et Éric Toledano, 2017
- Santa d'Alain Chabat, 2017
- Place publique, d'Agnès Jaoui  2018



 

 

 

 

 

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