Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

27/10/2020

Sharp objects et l'apologie de l'alcool dans les séries

sharps objects vodka.jpgChaque épisode de Sharp objects se termine par un panneau étrange : "si vous ou quelqu'un de votre entourage êtes concernés par l'auto-mutilation ou la consommation de drogues, vous trouverez de l'aide en contactant..." Au premier épisode, je n'ai pas compris, car les scarifications de l'héroïne étaient à peine effleurées (si on peut dire) et comme je parle anglais comme une vache espagnole, je ne savais pas ce que signifiait "sharps". Je ne demande pas d'agir comme les Québécois qui traduisent les titres ("fiction pulpeuse" "ferrovipathes", ), mais pourquoi ne pas garder la traduction du roman sinon, "sur ma peau ?"

sharp-objects-patricia-clarkson-verre.jpgSurtout, la prévention anti mutilation est louable, mais dans ce cas donnez également le numéro des alcooliques anonymes (même si l'on peut supposer que "drogues" englobe non seulement les pilules d'ectasy que  les personnages avalent comme des bonbons, mais aussi les litres d'alcool.) Car bien plus que la scarification dans Sharp objects, qui est secondaire et ne concerne que l'héroïne de la série, tous les personnages picolent. Dans TOUTES les scènes. Ils ont un verre à la main, se trouvent dans un bar, ou encore mieux, conduisent bourrés. Dès le matin, la journaliste part acheter sa bouteille de vodka. Elle en remplit sa gourde, se met au volant, puis le soir, se rend dans le bistrot du coin. Trop ivre, elle s'endort en conduisant, ou sur un parking. Même le flic boit et conduit dans cet état. (photo ci-dessous : policier picolant sur les scènes de crimes).

sharps flic picole.jpgQuand la journaliste appelle son patron pour raconter ses derniers dé-boires, il lui conseille "de prendre un verre pour se remettre."
Mais là, aucun message de fin de générique pour aider les personnes alcooliques ? Pourtant ce problème est plus répandu que la scarification, et bien plus dangereux, pour les autres (en conduisant ivre) et pour soi (responsable de 200 maladies environ, selon le documentaire "intoxication globale" ).

sharp objects comptoir.jpgDe plus, dans Sharp objects, la scarification est montrée sous un jour peu glorieux : la peau détruite, les séjours en hôpital psychiatrique... Alors que, trop souvent dans les films et séries, l'alcool est présenté positivement.
Comme un bon exutoire
d'abord: après une journée harassante ou une nouvelle éprouvante, le personnage boit un verre et réfléchit à son existence... L'alcoolique est montré comme un être sensible et supérieur, qui lui a compris que le monde était pourri et noie en silence son malheur dans l'alcool... Un introverti peu bavard, qui embête personne avec ses histoires, qui serre les dents. Comme si boire pour oublier, être dans le déni, se taire et endurer semblait une démarche à suivre. Au contraire, c'est affronter ses problèmes et oser en parler qui est courageux. L'alcoolique est présenté comme un dur, alors qu'à l'inverse, il est dépendant de son addiction. Quand ce taiseux parle enfin dans les films, il assène une répartie cinglante, accoudé au comptoir... Puisqu'en contrepartie, l'alcool désinhibe.

sharp objects champagne.jpgL'esprit embrumé par la boisson, les personnages font des choses folles, ou vomissent, mais tout cela est présenté comme festif et transgressif sur les écrans (Project x etc.) Comme si boire à outrance rendait rebelle et impertinent, alors que ça rend tout simplement con. Celui qui est capable d'ingurgiter des tonneaux de bière est admiré, tandis que celui qui est pompette après un verre de cidre est ridiculisé, montré comme fragile, et celui qui s'abstient comme ennuyeux. Alors qu'au contraire, c'est celui qui boit peu, qui sait resister à la tentation, qui devrait être vu comme fort !

séries, canal+Je ne prône pas non plus de tomber dans l'excès inverse, comme la prévention anti-tabac avec l'affiche de Mon oncle de Jacques Tati reprise par la RATP, où la pipe a été remplacée par une girouette (on se promène souvent à vélo avec une girouette dans la bouche, c'est bien connu) mais j'aimerais simplement qu'on ne sublime pas autant l'alcoolisme... On pourrait répondre que les personnages tordus de Sharps objects ne donnent pas l'exemple, mais de les voir constamment boire incite le spectateur à se servir aussi : "après tout, elle boit bien plus !"

Et quitte à faire de la prévention à la fin des épisodes de Sharp objects, autre problème de santé à aborder : dans la série, on a le droit à deux scènes de "passion" où les personnages se jettent pour la première fois l'un sur l'autre et font l'amour fougueusement, et où la même personne couche avec deux différentes à peu de jours d'intervalle. Sans jamais se protéger. Ca prend 2 secondes de sortir un préservatif et faire une ellipse (car forcément on ne va pas tout nous montrer, on n'est pas non plus dans le cours de svt de 3ème ou dans un porno). Pourquoi ne pas banaliser à l’écran ce geste qui peut sauver des vies, pourquoi ne pas donner le bon exemple, puisque le cinéma comme la publicité influence les mentalités ? A cause de comportements irresponsables, on voit le retour en plein Paris de maladies qui avaient pratiquement disparu depuis un siècle, comme la syphilis dont est mort Maupassant en 1893...

C'est sûr qu'avec les capotes dans les séries, on aurait pas droit à l'autre ressort scénaristique récurrent : l'héroïne qui tombe enceinte sans le vouloir. On n'aurait pas vu naître (haha) une excellente série comique comme Catastrophe, qui relate une grossesse non désirée mais maintenue et les aléas qu'elle provoque. 
Sharps objects nous épargne toutefois le rebondissement éculé d'une grossesse. L'alcool la drogue et la scarification, c'était suffisant !
Je propose de rajouter cet avertissement à la fin des épisodes :
1 ou 2 verres ça va pour écrire une chanson
Mais pour faire des dégâts, faut bien 2 ou 3 litrons
Roulez bourrés, roulez bourrés !

 

Rendez-vous sur Hellocoton !

19/10/2020

Sharp objects, une série qui coupe le souffle

sharp objects.jpgEn lançant la série, je ne connaissais pas son sujet. J’ai suivi au hasard les “recommandations pour vous” de Mycanal, mais comme mes goûts sont éclectiques, je ne savais pas si j’allais tomber sur une série policière (Engrenages, Le bureau des légendes), comique (Catastrophe ou Irresponsable, très bonnes séries vues récemment), dramatique (I know this much is true, excellente aussi) d’horreur (comme The head, pas mal). J’ai donc débarqué en toute innocence dans Sharp objects. Qui m’a laissée exsangue. 

Une journaliste (Amy Adams, Premier contact) se rend dans son village natal du Missouri pour couvrir les meurtres d'adolescentes. Son enquête et le retour dans sa famille la font replonger dans son enfance douloureuse. Voir bande annonce en lien.
Un pitch courant dans les films noirs : le flic ou le journaliste à problèmes, introverti et alcoolo, qui fait face aux "démons du passé", ou qui se consacre tellement à sa mission qu'il en perd la raison. Les meurtres d'innocentes, au sein de communautés atypiques, ont été exploités dans des films comme Mystic river, Gone baby gone, Dans la brume électrique, ou des séries comme True detective (première saison de facture classique, mais très bonne, seconde ratée.) 
Petites variantes sur ce schéma, dans Sharp objects, le personnage principal est une femme, et non seulement elle boit, mais elle se scarifie. 
Surtout, j'ai rarement vu une série aussi glauque (à part l'immonde Outlander, qui reste hors catégorie, avec des tortures et des viols présentés comme des romances.) 

La série est adaptée du livre "Sur ma peau" de Gillian Flynn, l'autrice de Gone girl, dont j'avais beaucoup aimé l'adaptation au cinéma par David Fincher. J'en ai parlé à deux mecs, qui ont eu la même réaction immédiate : "c'est malsain !" "elle est tordue cette fille !" Eh bien à côté de sharp objects, Gone girl, c'est "Martine part en vacances chez les bisounours".
Dans Gone girl, la dégradation du couple suit un schéma assez courant (l’amour qui ne résiste pas aux disputes et tromperies), c'est la réaction des personnages qui est tordue et excessive ("divorcer ? trop facile ! si je faisais croire que mon mari m'a tuée plutôt ?”) Mais dans Sharp objects, aucune relation n'est normale. L'enquête est secondaire et avance mollement, le plus important, ce sont les rapports entre les personnages : complexes et captivants.
La mère avec ses filles, manipulatrice, la fille avec son mec, brutale, même le patron avec la journaliste, trop paternaliste...

Les personnages sont si tordus qu'ils en sont fascinants. Rien n'est démontré brutalement, le poison est distillé subtilement. C'est ce qui provoque cet envoûtement : on essaie de comprendre qui sont les personnages, ce qu'ils veulent.
Ambivalents, ils soufflent le chaud et le froid : des gestes tendres, mais des propos durs. Un compliment, puis un reproche. Une manipulation qui trouble la personne en face, qui ne sait pas comment réagir,  devient parano et culpabilise ("j'exagère, elle n'est pas toxique, elle peut être aussi gentille”) et qui perturbe aussi le spectateur ("c'est pas un peu bizarre comme réponse ? Elle est sympa ou non en fait ?"). Par exemple, la mère caresse doucement le visage de sa fille, puis lui assène brutalement :"tu as toujours été une enfant difficile..." Des mots tranchants que l'héroïne se grave ensuite sur la peau. Et cet extrait est encore gentillet… la série s’enfonce dans le trouble. 

Sharp Objects picole.jpgJ'attendais avec espoir la romance entre l'inévitable flic sexy (Chris Messina) et l'héroïne, qui aurait enfin apporté un peu de fraîcheur. Quelle naïveté ! ça commençait pourtant bien, ils se lançaient des piques : "vous n'êtes absolument pas mon genre". Le fameux "chien et chat", les deux qui ne peuvent pas se piffrer au début puis finissent par tomber amoureux, comme Darcy et Elizabeth dans Orgueil et préjugés ! On est loin de ce romantisme, de la déclaration enflammée et du chaste bisou dans une nature enchanteresse :
Quand le flic parvient à décrocher enfin un premier rendez-vous, il plaisante : "j'espérais plutôt un ciné". Car la sortie, c'est une balade dans les bois où ont eu lieu des crimes. Les deux acolytes sont ivres, et dans ce décor sordide, l'homme estime que c'est le bon moment de tenter une approche. La femme refuse un baiser, mais elle lui prend la main et la met au panier. Direct, sans même un bisou, debout entre une cabane de chasseurs tapissée d'images porno et une clairière de viols collectifs... premiers baisers, échangés, sur la plage un été, ça ne s'oublie pas, quand c'est la première fois… 
Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance.

Le flic est pourtant le seul personnage à peu près normal. Comme le spectateur, il débarque dans cette ville de cinglés sans rien en connaître ni en comprendre les gens et les coutumes (des sudistes qui célèbrent un étrange jour de résistance contre les yankees). Comme lui, on se demande où on est tombé.
sharp patins.jpgComme lui, on est fasciné par l'héroïne, incarnée à merveille par Amy Adams. J'étais focalisée sur sa magnifique crinière de feu, comme sur la beauté des adolescentes sur leurs patins, roulant en pleine route, le reflet du soleil dans leurs cheveux au vent, tenues légères, insouciantes et libres.
Le
réalisateur Jean-Marc vallée a l'habitude de sublimer les femmes à l'écran, à travers la série Big little lies ou les films Wild (avec Reese Witherspoon) et Victoria (avec Emily Blunt).
La beauté et la photographie soignée contrebalancent, mais aussi
esthétisent l'horreur des faits. La bande originale souligne l'état d'esprit des personnages : l'héroïne écoute du Led zeppelin brut de décoffrage, qui reflète son trouble intérieur, sa mère dans son immense maison coloniale d'une autre époque écoute du Michel Legrand suranné et délicat (les moulins de mon coeur, les parapluies de cherbourg...)

Le scénario est aussi pervers et retors que les personnages, et la série atteint son but : provoquer le malaise. La résolution de l'énigme m'a déconcertée : dois-je être fascinée ou révulsée ?
Je vérifie les critiques, elles encensent la série :
"On est scotchés" "incarnation de nos plus troubles cauchemars" (elle)
"à ne pas rater" . "Un univers de violence inédit, fascinant et indélébile" (les inrocks)
"Une fois pris au piège, on ne veut plus en sortir." (le parisien)
"Va vous donner des sueurs froides." (première)
"Passionne par l’étude de ses personnages à fleur de peau". (le monde)
"obsédante" "étourdissante" "aussi excitante que tragique" (rolling stones)
"Un thriller effrayant, un mélodrame gothique" (yahoo tv)
"Bien meilleure que Gone Girl, avec sa propre atmosphère humide, sensuelle, hypnotisante"

En tout cas, un fait me paraît problématique....
à suivre...

 

Rendez-vous sur Hellocoton !

03/10/2020

Résultats du 2e quiz Joe dassin

chanson française,musique,joe dassin,quizLes titres à retrouver sont en rose, avec les liens vers les chansons.

12. Un air qui me faisait rêver de voyage depuis ma chambre d'enfant. Aujourd'hui, toujours en confinement, je n'ai toujours pas réalisé ses désirs ni quitté mon logement :
"Mes amis, je dois m'en aller
Je n'ai plus qu'à jeter mes clés
Car elle m'attend depuis que je suis né"
La montagne avec les marmottes
L'Amérique

Seule l'Amérique sauvage me fait rêver : monument valley, lieu de tournage des westerns, des Planète des singes... la nature. Les buildings de New-york ou les casinos de Las vegas ne m'ont jamais fait envie.

13. La famille Dassin a dû quitter l’Amérique, son pays natal, à cause du maccarthysme. Le voyage et l'exil sont des thèmes chers au chanteur. Il a entrepris par la suite des études d'anthropologie, avec un mémoire sur les indiens, autre sujet récurrent dans son œuvre.
"C'était un homme en déroute
C'était un frère sans doute
Il n'avait ni lien, ni place
Et sur les routes de l'exil
Sur les sentiers, sur les places
Il me parlait de sa ville
Guantanamera, ma ville Guantanamera"

14. Encore une chanson de voyage, plus désabusée que nostalgique. Comme Joe Dassin estime qu'au final rien ne vaut son chez soi, ça me réconforte dans mon confinement forcé :
"Le vent s'engouffre dans ma valise
Et sur ma route il y a des trous
J'ai vu tant de rues, j'ai vu tant d'églises
Mais les plus belles étaient chez nous
Mon village est loin, à l'autre bout du monde
Et ma maison n'est plus qu'une chanson"
Mon village au bout du monde
, paroles de Pierre Delanoë.

15. Un air que j'ai du mal à supporter depuis que je suis coincée dans cette ville avec un voisin qui joue de la guitare et une voisine qui passe l'aspirateur à toute heure :
"Tu m'as dit "J'ai rendez-vous dans un sous-sol avec des fous
Qui vivent la guitare et l'aspirateur à la main, du soir au matin
Alors je t'ai accompagnée, on a chanté, on a dansé

Et l'on n'a même pas pensé à s'embrasser
Aux Champs-Élysées
"

16. Cette fois-ci en place de l'éloge à Paris, plutôt une diatribe. Un air guilleret que j'appréciais beaucoup enfant et qui désormais me fait regretter le silence du confinement généralisé.
"A cette heure-ci c'est toujours la même chose
On n'avance plus, les gens se bousculent
Tiens, encore un rendez-vous de raté
Enfin, c'est pas grave, il fait beau
Et puis le principal, c'est de ne jamais s'énerver
Du calme, du calme
Il est sept heures et demie sur la place de la Concorde

Le chauffeur de taxi montre les dents pour se mordre
Le bras sur la portière je regarde les jets d'eau
Y a du soleil,  bip bip
Oh n'effrayez pas les p'tits oiseaux"

17. Une composition qui marie goût du voyage, nostalgie de l’Amérique, mais aussi, d'une ancienne histoire d'amour :
"Aujourd'hui je suis très loin de ce matin d'automne
Mais c'est comme si j'y étais
Je pense à toi : où es-tu, que fais-tu
Est-ce que j'existe encore pour toi?
Je regarde cette vague qui n'atteindra jamais la dune
Tu vois, comme elle je reviens en arrière
Comme elle je me couche sur le sable et je me souviens
Je me souviens des marées hautes
Du soleil et du bonheur qui passaient sur la mer
Il y a une éternité, un siècle, il y a un an

On ira, où tu voudras, quand tu voudras
Et on s'aimera encore, lorsque l'amour sera mort
Toute la vie, sera pareille à ce matin
Aux couleurs de l'été indien"

18. Une chanson d'amour qui a trouvé écho en beaucoup, et des plus illustres : l'ancien président de la république ! J'ai honte mais j'admets avoir lu le bouquin de Valérie Trierweiler (je ne l'ai pas acheté ! on me l'a envoyé en pdf!) la vraie honte est surtout pour elle, de dévoiler des détails impudiques à tous, d'autant plus qu'ils concernent le chef de l'état... Gênée, j'ai préféré oublier ce torchon cette lecture indécente mais j'en ai retenu ce détail : "Le jeudi a toujours été notre jour, celui du début de notre relation amoureuse, celui des rendez-vous entre 2005 et 2007. Et celui de la fameuse chanson de Joe Dassin, que nous avons écoutée en boucle tant de fois dans ma voiture en chantant : "Souviens-toi, c'était un jeudi, c'était le grand jour, le grand pas vers le grand amour." Pas vraiment non.
"Un motel sur la route du port, un soir banal
Deux clients, un veilleur qui s'endort, sur son journal
Il nous tend à chacun une clé, nous dit: "bonsoir"
Le matin on avait réservé des chambres à part
On n'ose pas montrer qu'on s'aime
C
ar je suis un homme politique marié à une autre
S
i si c'est les vraies paroles
Souviens-toi, c'était un jeudi
Souviens-toi, on avait suivi
Le chemin des amoureux
C'était
il était une fois nous deux"

19. Une histoire d'amour qui s'est bien terminée elle, et ravissait mon âme d'enfant qui croyait au prince charmant :
"Il ne voyait pas qu'elle était belle
Ne savait pas qu'elle était celle
Que le destin lui envoyait à l'aveuglette
Pour faire son bonheur
Et la fille qui n'était pas bête
Acheta des lunettes à l'élu de son cœur"
Tous les matins il achetait son petit pain au chocolat
et pas sa chocolatine !

Le petit pain au chocolat. Hier j'en ai acheté un pour mon goûter, et que vois-je affiché sous ma viennoiserie préférée ? "Pain au chocolat ou chocolatine". J'ai sermonné le boulanger : "je voudrais un pain au chocolat ! pas une chocolatine ! on est à Paris ici, pas dans le sud." Il m'a répondu qu'il avait inscrit les deux appellations car un couple s'était disputé quand il les servait sur le vrai nom à donner. Joe Dassin a tranché : on dit pain au chocolat. (je rigole évidemment, je me fiche éperdument du nom à donner au... pain au chocolat.)

20. Des paroles qui au contraire choquaient mon innocence : comment ? On ne reste pas avec le même prince toute sa vie ?
"Un jour ici, l'autre là, un jour riche et l'autre pas
J'avais faim de tout voir, de tout savoir, j'avais tellement à faire
A me tromper de chemin tant de fois
J'ai quand même fini par trouver celui qui mène à toi
Il y a des filles dont on rêve

Et celles avec qui l'on dort
J'ai dépensé ma jeunesse comme une poignée de monnaie

J'ai fait un peu de tout, un peu partout, sans savoir rien faire
La fleur aux dents, c'était tout ce que j'avais
Mais je savais bien que toutes les femmes du monde m'attendaient"

21. Pareil pour celle-ci :
"Tu es belle et dans ton sixième
Quand on s'aime c'est le septième ciel
Et tant pis si quelques fois
Les fleurs que tu reçois sont d'un autre que moi
Cécilia, ton lit est trop dur
Pourtant on y fait de beaux rêves
O Cécilia, ton vin est trop doux
Mais j'aime son goût sur tes lèvres"
 
22. On termine par une chanson qui condense les autres : Amérique, été, nostalgie d'amours perdues, mélancolie mais aussi espoir et entrain.
"Le Saint-Laurent est prisonnier
D'un décembre qui va bien durer six mois
Quand les jours ressemblent aux nuits
Sans éclaircie à espérer
Qui peut croire que l'été nous reviendra
Mais moi j'avais le soleil jour et nuit
Dans les yeux d'Émilie
"

 

 

Rendez-vous sur Hellocoton !

26/09/2020

Les résultats du 1er quiz on connait la chanson de Joe Dassin

chanson française,musique,joe dassin,quizRelire le début ici, où grâce au documentaire, Joe Dassin, le roman de sa vie, j'ai redécouvert ce chanteur que j'écoutais enfant.
Le quiz me semble simple, le plus difficile était de trouver les titres exacts. Les réponses sont en rose, avec les liens qui mènent vers les chansons :

1. Je crois que ma chanson préférée reste celle-ci. Je sors la phrase telle qu'elle, sans la chanter, avec l'air le plus sérieux possible, dès que je peux la placer dans une conversation. Je n'ai pas encore osé la dire au dirlo pour une augmentation :
"J'ai attendu attendu, elle n'est jamais venue. Zaï zaï zaï zaï.

Je l'ai vue près d'un laurier, elle gardait ses blanches brebis
Quand j'ai demandé d'où venait sa peau fraîche elle m'a dit
"C'est de rouler dans la rosée qui rend les bergères jolies "
Mais quand j'ai dit qu'avec elle je voudrais y rouler aussi
Elle m'a dit ...
Elle m'a dit d'aller siffler là-haut sur la colline
De l'attendre avec un petit bouquet d'églantines
J'ai cueilli des fleurs et j'ai sifflé tant que j'ai pu
J'ai attendu, attendu, elle n'est jamais venue
Zaï zaï zaï zai

2. Des propos et une voix qui m'effrayaient à l'époque, pour dire comme j'étais petite (la salsa du démon, je partais carrément me cacher.)
"Tout petits à l'école
A la place de crayons ils avaient des limes
En guise de cravates, des cordes de lin.
Ne vous étonnez pas, si leur tout premier crime
Fut d'avoir fait mourir leur maman de chagrin.
Tagada Tagada, voilà les Daltoniens
Tagada Tagada, voilà
les Dalton"

3. Des paroles très belles, justes et touchantes, qui sentent le vécu. Et pour cause, comme l'explique le parolier Claude Lemesle dans le documentaire : "tout le monde pensait que Joe racontait ses chagrins d'amour dans ses chansons, en fait, c'était les miens :
"Roméo, Juliette et tous les autres
Au fond de vos bouquins dormez en paix
Une simple histoire comme la nôtre
Est de celle qu'on n'écrira jamais
Allons petite, il faut partir, laisser ici nos souvenirs
On va descendre ensemble si tu veux
Et quand elle va nous voir passer, la patronne du café
Va encore nous dire : "
salut les amoureux!"
"

Belle ironie car vu le succès de la chanson, plus de gens connaissent les mots de Claude Lemesle que ceux de Shakespeare !

4. Une mélodie rythmée qui me mettait d'entrain quand j'étais enfant. Je ne pensais pas qu'un jour je la vivrai et donc qu'elle me ferait beaucoup moins rire :
"Dans Paris à vélo, on dépasse les autos
à vélo dans Paris, on dépasse les taxis
Place des fêtes on roule au pas

Place Clichy on ne roule pas
La Bastille est assiégée
Et la République est en danger"
La complainte de l'heure de pointe, une chanson sponsorisée par vélib.

5. J'adorais tellement cette chanson quand j'étais petite que la réentendre dans le documentaire m'a émue :
"Il était un peu poète et un peu vagabond
Il n'avait jamais connu ni patrie, ni patron
Il venait de n'importe où, allait aux quatre vents
Mais dedans sa roulotte nous étions dix enfants
Et le soir, autour d'un feu de camp
On rêvait d'une maison blanche en chantant
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas
Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
Tu devrais t'arrêter dans ce coin"
Le chemin de papa, en hommage au père de Joe Dassin, un peu poète un peu vagabond, cinéaste avec lequel la famille a dû quitter son Amérique natale à cause du maccarthysme.

6. J'étais petite quand j'écoutais Joe Dassin, mais je ressentais la nostalgie d'une vie que je n'avais pas encore vécue. J'adore le rythme endiablé du piano sur cette chanson :
"Tourne, tourne, le temps passe
Dans tes yeux, devant ta glace
Mais toi, tu ne le vois pas passer
C'est la vie, Lily
Quand tu vas dans les rues de la ville
Tout le monde t'admire et tes sourires
Et ta jeunesse font rêver les soldats"

7. Ou pire, que je n'ai même pas vécue :
" On allumait une cigarette et tout s'allumait
Et c'était la fête, le quatorze juillet
Il n'y avait jamais un copain de trop
Dans
l'équipe à Jojo
Y avait moins de nuits sans guitare que de jours sans pain
On partageait tout et on n'avait rien
Qu'est-ce qu'on était fous, qu'est-ce qu'on s'en foutait
Qu'est-ce qu'on était bien
"

8. Sans oublier les inévitables chansons d'amours qui faisait vibrer mon âme d'enfant lisant des contes de fées :
"Je ne serais qu'un point de plus
Dans ce monde qui vient et qui va
Je me sentirais perdu, j'aurais besoin de toi
Et si tu n'existais pas

Dis-moi pourquoi j'existerais?
Pour traîner dans un monde sans toi
Sans espoir et sans regrets"

9. Et les histoires d'amours déçues que je ne pouvais pas encore connaître mais dont Joe Dassin me donnait un avant-goût :
"C'est drôle, tu es partie
Et pourtant tu es encore ici
Puisque tout me parle de toi
Un parfum de femme, l'écho de ta voix
Ton adieu, je n'y crois pas du tout
C'est un au-revoir, presque un rendez-vous
Ça va pas changer le monde
Il a trop tourné sans nous
"

10. ou bien encore :
"Seule devant ta glace
Tu te vois triste sans savoir pourquoi
Et tu ferais n'importe quoi
Pour ne pas être à ta place
Si tu t'appelles mélancolie

Si l'amour n'est plus qu'une habitude
Ne me raconte pas ta vie
Je la connais, ta solitude"
Une chanson sponsorisée par Prozac.

11. Des paroles encore plus sombres, travaillées comme une histoire naturaliste, qui ont désorienté le public. Pourtant elle est devenue "culte et a beaucoup fait fantasmer", comme on peut le lire dans l'analyse en lien. Je comprenais bien le sous texte et cette chanson me fascinait enfant. J'y retrouvais les expressions franc parler et l'attitude des vieux paysans autour de moi. Je collais sur les paroles les images de Signoret et Delon dans La veuve Couderc :
"C'était le quatre juin, le soleil tapait depuis le matin
Je m'occupais de la vigne et mon frère chargeait le foin
Et l'heure du déjeuner venue, on est retourné à la maison
Et notre mère a crié de la cuisine "essuyez vos pieds sur le paillasson"
Puis elle nous a dit qu'elle avait des nouvelles de Bourg-les-Essonnes
Ce matin, Marie-Jeanne Guillaume s'est jetée du pont de la Garonne"

 
 
Rendez-vous sur Hellocoton !