Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

06/02/2021

Les films d'animation de janvier

soul.jpg- Soul de Peter Docter, 2020, Disney

Joe, prof de jazz dans un collège, voit enfin la chance de sa vie arriver : jouer en concert avec une artiste qu'il admire. Mais il meurt avant de réaliser ce rêve. Il se retrouve par erreur dans "le grand avant"  où les nouvelles âmes doivent acquérir leur "flamme",  leur passion avant d’être envoyées sur Terre. Bien décidé à retrouver sa vie, Joe fait équipe avec 22, une âme espiègle et pleine d’esprit, qui n’a jamais saisi l’intérêt de vivre une vie humaine. En essayant désespérément de montrer à 22 à quel point l’existence est formidable, Joe pourrait bien découvrir les réponses aux questions les plus importantes sur le sens de la vie.
Ce Pixar devait être en salles à noël mais la sortie a été annulée à cause de la pandémie. Beaucoup l'ont classé comme meilleur film de 2020, mais en même temps, on n'a pas eu grand chose à se mettre sous la dent ! (Tenet me paraît surestimé.)

Pour prouver la beauté de la vie et l'importance d'avoir une passion qui nous transporte, le film montre des concerts de jazz improvisé. Justement, cette absence totale de mélodie m'a toujours vrillée les nerfs, vraiment, pour moi c'est inaudible, une suite de notes sans cohérence. Si je faisais du jazz improvisé, j'aurais envie de crever plutôt que de retrouver à tout prix mon corps ! Moi qui adore les musiques de film comme ici en lien celle de Morricone, il y en a au moins une que jamais je n'écouterai !

Eh bien malgré cet handicap, j'ai apprécié Soul, pour vous dire comme le film est bon. Le dédale dans le grand avant et son fonctionnement m'a rappelé celui de l'inconscient de Vice versa, du même auteur. Vouloir prouver que chacun est utile et comment la vie peut être appréciable dans ses petits instants m'a fait penser à La vie est belle de Capra. Puis comme toujours chez Pixar, le rythme est haletant, les personnages bien campés (hilarante 22 avec la voix de Camille Cottin en vf, délirant mystique avec la voix de Ramzy). A voir.

- Rox et Rouky, 1981, Disney

rox et rouky.jpgUn chiot et un renardeau deviennent amis. Mais le chien est utilisé pour la chasse... J'avais oublié à quel point ce film est triste : Rox dont un chasseur tue la mère, la mamie solitaire qui le recueille puis se voit contrainte à son grand désespoir de l'abandonner à nouveau pour lui sauver la vie, et qui se retrouve donc à nouveau seule, les deux amis qui ne se comprennent plus...  L'un des plus profonds, des plus sombres, des plus poétiques et des meilleurs Disney. Peut-on aller contre les préjugés, contre "sa nature" ?  Une ode à la beauté de la vie sauvage et à la tolérance.

- Les aristochats, 1971, Disney

aristochats.jpgLe film est précédé d'un avertissement : il emploie des préjugés racistes. Ce serait en fait le chat siamois qui joue au piano avec des baguettes chinoises. Je trouve la polémique démesurée. Le film a 50 ans, il faut le remplacer dans son contexte ! A ce moment là, autant mettre un avertissement pour tout : "ce film porte des préjugés de classe, de sexe", etc... Au moins il n'a pas été censuré ! Je ne renie pas ce classique de mon enfance (voir chanson "des gammes et des arpèges" en lien).

- Les enfants de la mer de Ayumu Watanabe, 2019, Canal+

enfant mer.jpgUne adolescente est exclue de son club de handball, car elle a répondu coup pour coup à une adversaire et refuse de s'excuser. Furieuse et désœuvrée, elle rend visite à son père, qui travaille dans un aquarium. Elle y fait la connaissance d'un enfant étrange qui a été élevé par des dugongs.
Un film couvert d'éloges, écologique et poétique, aux dessins magnifiques, à la musique de Joe Hisaishi (compositeur pour Miyazaki). Il aurait donc dû me plaire, mais je suis restée hermétique à cette fable mystique philosophique beaucoup trop perchée. Même la musique pop mielleuse n'est pas à la hauteur du génie d'Hisaishi, comme ici en lien Princesse Mononoké, ma préférée.
15 minutes sur le handball, puis on n'en parle plus jamais, on part sur un tout autre sujet ? J'ai décroché quand le mec embrasse la fille pour lui faire avaler un bout de météorite, puis lui dit de "s'ouvrir le ventre quand il sera temps" pour la donner à l'autre ado. C'est sûr les images sont belles, une explosion de couleurs... Faut peut-être que je me mette au LSD pour apprécier le film.

06/04/2018

Takahata a rejoint le tombeau des lucioles

tombeau lucioles.jpgMais il restera une lumière allumée dans la nuit, car les étoiles ne meurent pas !

Jeudi 5 avril, 23 heures, je rentre de dîner, guillerette. J'allume l'ordi pour regarder la série Mindhunter (sur l'invention du profilage des serialkiller) et je tombe sur l'actualité qui plombe ma soirée : le réalisateur de film d'animation Isao Takahata est décédé, à l'âge de 82 ans.
Pour ne pas m'achever, je n'ai pas le courage de regarder Le tombeau des lucioles. J'envoie à la place le traditionnel sms à mon frère :
"Devine qui est mort ? Un cinéaste. Tu n'as peut-être pas retenu son nom mais tu n'as pas pu oublier son oeuvre, même 30 ans après sa sortie, le film d'animation le plus triste au monde.
Réponse immédiate : -  le tombeau des lucioles !!"

Dans ce film, deux orphelins tentent de survivre dans le Japon d'après guerre en ruine. Un temps recueillis par leur tante, les enfants sont vus comme des bouches de trop à nourrir. Rejetés, ils décident de vivre seuls dans la nature, éclairés la nuit par les lucioles. Mais la petite fille souffre de malnutrition et son grand frère fait tout pour la guérir.
Si vous voulez reconnaître un sociopathe, pas la peine de lui soumettre toute une batterie de tests psy : si le gars ne chiale pas devant Le tombeau des lucioles, fuyez, appelez les flics, vous avez trouvé le nouveau Charles Manson. Je ne connais pas une seule personne qui n'ait pas été émue par ce film. Et le pire qui finit de nous traumatiser : il est inspiré d'une histoire vraie. 

kaguya.jpgL'autre film aussi triste et magnifique de Takahata, c'est le sublime Conte de la princesse Kaguya. Il est l’adaptation d’un conte japonais du Xe siècle. Un modeste paysan trouve une enfant et un trésor dans un bambou. Il se persuade que le bébé est une princesse qu’il faut élever comme telle. La famille quitte alors la montagne et les amis avec lesquels la petite a grandi, pour rejoindre la ville et les codes très rigides de l’éducation d’une princesse. Mais Kaguya reste nostalgique de son enfance, de la nature, de la simplicité de son ancien mode de vie et de son amour perdu… (voir la bande annonce en lien)
le sujet touche à l’universel : est-ce la peine de sacrifier ses rêves et désirs profonds pour se conformer à ce que les autres et la société attendent de nous ? Peut-on passer à côté de sa vie ?
Le dessin est d’une beauté époustouflante. Il varie d’une scène à l’autre, rappelle les estampes japonaises, l’aquarelle, le pastel… L’histoire qui frôle avec le fantastique est magique, belle et terriblement émouvante. J’ai vu le film pendant un match de la France au mondial. On était qu’une vingtaine dans la salle, majoritairement des femmes (et quelques rares hommes qui les accompagnaient). On est TOUS restés jusqu’à la fin du générique, complètement sonnés. J’entendais renifler et j’ai vu plusieurs personnes les larmes aux yeux.

pompoko.jpgMais Takahata ne proposait pas que des films tristes. Son style était très changeant, de dessins et d’histoires, passant du mélo au film d'aventures (Horus prince du soleil), de l'aquarelle sophistiquée au griffonné. Il a aussi réalisé des comédies loufoques, comme Mes voisins les Yamada, Kié la petite peste, ou bien encore Pompoko. J'ai un faible pour celui-ci, grâce à son message écolo et positif : les animaux se révoltent contre l'accroissement urbain qui détruit leur forêt.
L'ode à la beauté de la nature se retrouve dans toute l'œuvre de Takahata, comme celle de son acolyte Miyazaki. Ce dernier qui avait annoncé sa retraite, reprendrait du service pour un dernier film en...2022. Il aura alors 81 ans. Espérons qu'il ne fasse pas comme les vieux couples inséparables : ne pas survivre à son compagnon...

 

12/03/2017

Les films de 2016 : Zootopie, The revenant, Deadpool...

zootopie.jpgZootopie par Byron Howard et Rich Moore
Dans la ville de Zootopie, les animaux cohabitent, mais dans des castes. Jusqu’à ce qu’une petite lapine frêle et naïve devienne, comme elle le souhaitait, policière malgré sa taille. Elle se heurte aux moqueries des espèces imposantes. Elle se lie à un malicieux renard pour résoudre une épineuse affaire…
Réalisons nos rêves, ne nous limitons pas aux apparences et à ce qu’on attend de nous : un renard est forcément fourbe, un mouton docile et faible… Un film plus complexe qu'il n'en a l'air, je ne m’attendais pas au rebondissement final.

- Le garçon et la bête de Mamoru Hosoda
Devenu orphelin de mère, un jeune garçon fugue et se perd dans le monde des animaux. Pour devenir le seigneur de ce royaume, il faut former un disciple. L'une des bêtes choisit le jeune humain, aussi têtu et impulsif que lui… Un film profond, sur la filiation, l'apprentissage, la maîtrise de soi, le passage à l’âge adulte. Par le réalisateur du magnifique Les enfants loups.

- The revenant de Alejandro Gonzalez Inarritu
revenant di caprio rrrahhh.jpgDi Caprio a enfin obtenu son Oscar ! Il le méritait bien car il a donné de sa personne : et que je me bats avec un ours, et que je rampe sur 300 km dans la neige par moins 40, et que je tombe dans l’eau glacée, et que j’évide un cerf pour me réchauffer à l’intérieur (je fais ça couramment) et que je bute les méchants à coups de machette… Par contre il ne méritait pas l’oscar des meilleurs dialogues, ou alors des meilleurs râles : « rraahhhh j’ai mal » « rrrrah non ! mon fils ! » « rrrah salaud j’aurai ta peau ! »

- Deadpool de Tim Miller
deadpool.jpgLes répliques délirantes fusent dans ce film de super héros, enfin plutôt de anti héros. De la parodie et des références pour geeks « de grands pouvoirs impliquent de grandes irresponsabilités ! » Des situations burlesques (j’adore quand il dessine comme un gamin de 5 ans). Un film parfois trash mais aussi fleur bleue, car le héros est amoureux !

- Les animaux fantastiques de David Yates
New York dans les années 20. Un jeune sorcier répertorie et protège les animaux fantastiques, dont certaines espèces sont menacées. Mais catastrophe : des spécimens s'échappent dans la ville et les non magiciens risquent de voir le monde des sorciers se mêler au leur…
Le film est teinté d'écologie et offre une parabole sur la tolérance (sauvons les z'animaux! Même les moches : c'est pas parce qu’ils ont de grandes dents et qu'ils bavent partout qu'ils sont méchants ! C'est juste parce qu'on les connaît pas qu'on les croit dangereux ! Comme pour les sorciers et les moldus !) Le film reprend avec bonheur l'univers de Harry Potter, tout en s'en affranchissant. Il est plein d'inventivité, d'action, d'humour. La scène du bestiaire est splendide : vraiment magique !

- Comme des bêtes de Chris Renaud
Que font nos animaux domestiques quand on a le dos tourné ? L'idée de départ est excellente et donne des scènes et gags hilarants (voir bande annonce en lien). Mais l'histoire reste convenue, longue, manque de souffle et d'émotion. Un film davantage destiné aux enfants qu'à leurs parents, même si on passe un bon moment.

Suite des films demain
 

26/02/2014

M. Peabody et Sherman : Les voyages dans le temps

M.Peabody.jpgM Peabody est un génie, un puits de science intarissable, il connaît tout, sait tout faire. Une personnalité fascinante et exceptionnelle... mais dans un corps de chien. Il a pu adopter un petit garçon, Sherman, mais alors que ce dernier rentre à l’école, une enquête est menée pour vérifier si un chien peut élever un enfant. Par malchance, pour impressionner sa camarade, le jeune Sherman utilise sans autorisation la machine à voyager dans le temps inventée par Peabody. Ce dernier doit retrouver les enfants s’il ne veut pas perdre la garde de son fils… Voir la bande annonce ici.

L’histoire est très originale : j’ai d’abord cru mal entendre « quand j’ai adopté Sherman…» euh, tu veux dire quand le garçon t’a adopté ? Le scénario évoque les rapports difficiles entre un père et son fils, les problèmes de filiation, de transmission. Surtout quand l’enfant est adopté, et ce par une personne atypique (on peut faire le parallèle avec l’actualité d’ailleurs). L’enfant nomme Monsieur Peabody par cette formule respectueuse et qui met à distance, plutôt que « papa ». M Peabody est plus un enseignant qu’un père chaleureux.

C’est un plaisir de voir les personnages parcourir le temps et le monde afin de revivre les moments forts de l’Histoire. Avec eux, on redécouvre la révolution française (ce passage au début du film est un pur régal) l’Égypte des pharaons, la guerre de Troie, mais aussi une visite amusante à l’ami de Peabody : le facétieux Léonard de Vinci…
Plutôt que d’apprendre en se forçant, à travers des livres poussiéreux et abstraits, quoi de mieux que de vivre les expériences soi même et en s’amusant ? Comme j’aurais voulu avoir un professeur comme M.Peabody…

En version française, l’acteur Guillaume Gallienne incarne la voix du héros. (voir ici ma critique et la rencontre avec le réalisateur pour son film, mon coup de cœur de l’année dernière : Les garçons et Guillaume à table). Sa voix suave, son ton didactique, un peu précieux et moqueur correspondent parfaitement au personnage. Très sensible aux voix, je regrette habituellement celles des dessins animés : les héros paraissent hystériques, parlent trop vite, emploient des mots  familiers : mémé a dû mal à suivre. Ici, enfin, M Peabody articule et utilise un langage châtié qui ravit mes oreilles.
Surtout, il ne manque pas d’humour, pince sans rire et second degré. Le film n’est pas niais et uniquement destiné aux enfants, mais plaira autant aux adultes qui les accompagnent. La relation entre le jeune garçon timide et la pimbêche aux caractères opposés est aussi très bien vue et drôle. La 3D est bien exploitée et renforce le sentiment de magie. Moi qui adore apprendre, j’ai vraiment apprécié le côté ludique. Je me suis mise dans la peau d’un enfant de 8 ou 10 ans qui découvrirait l’Histoire (de façon édulcorée évidemment) à travers ces voyages passionnants.

Lorsque j’étais enfant, surtout après la lecture de Jules Verne et la vision des films cultes Retour vers le futur, je m’imaginais moi aussi voyager dans le temps. Mon lit était mon vaisseau (je ne parvenais déjà pas à m’endormir à cette époque à cause de mon imagination débordante). Je voulais revivre les grands évènements pour découvrir ce qu’il s’était réellement passé, et en particulier ceux-ci : retourner à Roswell en 1955 (y avait-il un vaisseau spatial et un extra terrestre ?) et la mort de Marilyn Monroe (a-t-elle été assassinée par une injection mortelle de médicaments, Robert Kennedy était-il présent ?) J’espérais aussi être invisible, pour seulement observer et ne pas rencontrer de problèmes comme les personnages du dessin animé !

Autre preuve de qualité du film, il est mis en scène par Rob Minkoff, réalisateur du Roi Lion et de Stuart Little. J’ai déjà incité mes neveux à voir M Peabody et Sherman, car je sais qu’ils adoreront ce film drôle et ludique. Je le conseille aux petits et grands enfants qui aiment apprendre et savent encore s'émerveiller...