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02/09/2010

Courage les gars !

plus beau métier.jpgC’est la rentrée des classes.
Une minute de silence pour les 16 000 nouveaux profs enseignant pour la première fois aujourd'hui, sans avoir fait l'année de stage au préalable, donc n'ayant jamais été en contact avec une classe. Je plains la jeune recrue témoignant hier dans l'édition spéciale de Canal + : avec ses 23 ans et son petit gabarit, son physique de bimbo blonde décolorée, elle va se marrer dans sa ZEP...

Je pense aussi à tous les élèves traumatisés par le système de compétition de l’école (comme moi, partant tous les matins la boule au ventre). Une pensée pour ces ados qui s’ennuient au collège et lycée (j’adorais apprendre, mais seulement dans les matières qui m’intéressaient, et avec des profs pédagogues qui ne me considéraient pas d’office comme une demeurée irrécupérable : « ces jeunes, tous des bons à rien »).

Un de mes neveux, excellent élève à l’école primaire, très doué, se faisait tabasser et racketter dans la cour de récré parce qu’il était « le chouchou et le sale intello ». Il a décidé en rentrant au collège de ne plus bosser. Il se faisait ainsi mieux accepter par ses camarades. Résultat, cette année, il arrête l’école à 14 ans pour suivre une formation manuelle, là où on envoie principalement les jeunes dont on ne sait que faire.
Une année, on m’a proposé de faire pionne dans un de ses établissements : deux filles pour 450 garçons, « délaissés par leur famille, des jeunes en difficulté, voire délinquants » dixit le dirlo. Quand ils m’ont vu, les élèves en rut m’ont sifflée. Pendant l’entretien le principal a dû partir deux fois régler des bagarres. Les autres pions, uniquement des hommes, ressemblaient à des armoires à glace. Bref, le discours n’a pas duré longtemps : on s’est vite rendus compte qu’une frêle et douce jeune fille comme moi n’avait rien à faire là (à moins d’être maso).

J’espère que mon neveu n’a pas atterri dans l’une de ses écoles, lui qui ne voulait plus être le souffre douleur de ses camarades... Enfin… certains disent que les métiers manuels sont l’avenir, que faire de longues études ne sert à rien… C’est vrai que pour l’instant je ne bosse pas dans mon domaine, mais j’ai toujours trouvé très facilement dans n’importe quel autre : on me sélectionne car j’ai plein de diplômes, gages d’un minimum de compétences (normalement…)

En attendant, je sens que comme d’habitude je vais être obligée d’accepter le premier emploi qui passe. J’ai téléphoné (pour la 12000ème fois) au pôle emploi pour savoir où en était mon dossier, et la conversation était encore une fois surréaliste…
Suite demain

08/07/2010

Les voisins ne sont plus mes copains

voisin_contre_voisin.jpgJe crois qu’on ne sera définitivement jamais copains avec les voisins.
Au cas où vous n’auriez pas remarqué, on est légèrement passé de 15 degrés à 35 en quelques jours. 
Je devrais fermer les fenêtres pour baisser la température, mais pour une fois qu’on voit le soleil, je ne le fais pas. Alors j’aère.
Je suis tranquillement vautrée sur le canapé en train de regarder Looking for Eric de Ken Loach sur Canal+ cinéma, quand je sens l’odeur insupportable et détestée. J’ai immédiatement mal à la tête, la gorge et les yeux qui piquent. La cigarette.

Un jour, après plusieurs soirées dans des bars très enfumés avec des amis tous fumeurs, qui me traitaient de chieuse car je ne pouvais plus respirer, j’ai dû aller chez le docteur qui ne voulait pas me croire :  « C’est impossible, vous avez la gorge dans un état… une vraie gorge de fumeuse. Faut absolument arrêter de fumer !
-    Mais je vous dis que je ne fume pas ! »

J’ai donc remis les pieds dans un bar quand l’interdiction de fumer est enfin passée. Je trouve dérisoires les campagnes anti tabac, alors qu’on ingurgite et respire toute la journée des produits toxiques présents dans notre environnement, mais autorisés (les pesticides dans l’eau et les fruits et légumes par exemple). Les fumeurs peuvent se bousiller la santé s’ils veulent, tant qu’ils ne me soufflent pas dans la gueule, je m’en tape. (Je précise tout de même que Jeanne Calment, morte à 120 ans, fumait)

Or, là (de Maupassant) l’odeur nauséabonde envahit mon appart. Je ne suis pas contente-contente. Je suppose que c’est un des petits jeunes fréquentant l’assoc d’à côté, qui braillent jour et nuit et foutent souvent le bordel.
Je tente de fermer brusquement la fenêtre, mais je suis tellement contrariée que je m’emmêle les pinceaux et n’y parvient pas. Dans de grands bruits de battants qui s’entrechoquent, je grogne toute seule :
« Raah !  Font chier avec leur fumée ! On peut pas aérer ! Je crève de chaud moi ! ».
Je me penche à la fenêtre pour sentir d’où provient l’odeur. Je continue à marmonner toute seule : « Qui sait qui m’emmerde avec sa  clope pourrie ? »
Personne en bas. Puis là, je tourne la tête. A 1 mètre de moi, à la fenêtre voisine, les deux voisins au paillasson de chat me dévisagent, très étonnés. Ce sont eux qui fument. Ils ont tout entendu.
Confuse d’avoir été surprise en flagrant délit de marmonnement, je recule d’un coup et ferme la fenêtre vivement.

Après notre première rencontre catastrophique, les voisins doivent définitivement me prendre pour une folle.
Si j’avais découvert autrement d’où provenait la fumée, j’aurai pu leur dire gentiment d’éviter de cloper à leur fenêtre. Car s’ils évitent ainsi d’empuantir leur appartement, ils embaument en revanche le mien dont la fenêtre est située à un mètre de la leur. Vu les conditions, je n’ai pas osé leur parler.
5 fois par jour en moyenne, je me relève pour refermer la fenêtre, et je crève de chaud.
Je crois que je vais investir dans un ventilateur.

Et vous, que faites vous pour lutter contre la chaleur ?
Fumez-vous et supportez vous l’odeur ?

03/07/2010

Soupe au lait

donald soupe au lait.jpgUn jour, il était une fois, dans un passé révolu, dans un royaume fort fort lointain, à la cantine du lycée, les grosses racailles du coin s’amusaient. Elles balançaient des épinards dans les cheveux de mes copines, qui restaient blasées sans rien faire. Je n'ai pourtant aucun courage, mais je déteste les injustices, qu'on s'en prenne aux "faibles" et je suis plutôt impulsive. Donc quand j’ai vu ça, ça m’a tellement énervée que j’ai hurlé sans réfléchir, en me levant en plein milieu du réfectoire :
« OH MAIS C’EST FINI LES Q.I D’HUITRES LA ?!!!!! »
Comme ils étaient vraiment très cons, ils ne comprenaient pas l’insulte :
« meuh… « cui » quoi ? Elle nous a traité d’huître ? C’est quoi, une insulte ? oh zy va toi, j’vais t’casser ta gueule pétasse !
- Ouais c’est ça ! J’y crois à mort ! »

Mes copines, raisonnables, essayaient de me faire taire pour ne pas envenimer les choses, mais  les QI d’huîtres, les lâches, ont pris leur plateau et se sont enfuis.
Ha ha ! C’est moi, Papillote, tremblez devant moi !

wonderwoman.jpg
Une heure après, l’histoire avait fait le tour du lycée. A mon grand étonnement tout le monde me parlait comme si j’étais wonderwoman :
Admirateur n°1 : « Dis donc, t’as osé ! Ils étaient 8 ! Tu sais qu’ils sont des vraies terreurs ces mecs ? Il paraît qu’ils ont fait ci et ça…»
Je ne me sentais plus pisser et je racontais avec forces détails mes exploits :
Moi : « Ouais… ils étaient au moins 28… 2m10 chacun… (Non, là j’exagère, je faisais ma modeste en fait)
Admirateur n°2 : « En plus ils prennent le même bus que toi le soir ! S’ils descendent au même arrêt, tu vas te retrouver seule avec eux, en pleine cambrousse ! T’as pas peur ? »

Au fil de la journée, à force d’entendre à quel point ces types étaient dangereux, wonderwoman a perdu de sa superbe et s'est transformée en poltron woman. Je répétais à tous mes camarades qui me demandaient de raconter mon histoire  et me quémandaient des autographes :
« Ils vont me chopper à la sortie ! J’ai fait une connerie ! J’aurais dû fermer ma grande gueule ! J’ai peur maintenant!»

Les lycéens, après avoir admiré mon courage, me regardaient dorénavant avec dédain.
Le soir, dans le bus, je suis restée ratatinée sur mon siège pour que les voyous ne me remarquent pas. Ils parlaient de toute autre chose : ils avaient complètement oublié notre accrochage et l’existence de Papillote wonderwoman.

donald-duck-soupe au lait.jpgMa gloire n’aura vraiment duré qu’une heure. C’est déjà plus que le quart d’heure de Warhol, on va dire.

Et vous, avez-vous déjà osé vous opposer à plus fort que vous ?

Inutile de vous préciser que mon personnage préféré de Disney a toujours été Donald. Et vous, quel était votre personnage préféré ?

26/06/2010

Les voisins, mes futurs copains (suite)

chat appart.jpgSouvenez vous… l’appart d’à côté s’est libéré. J’ai tenté de faire fuir les voisins potentiels. Malgré tout, un jeune couple s’est installé, mais j’ai pensé qu’il devait être sympa, puisque possédant un paillasson représentant des chats. Je comptais entamer les relations de bons voisinages en parlant de paillasson, justement.
Vous pensiez que je plaisantais ? Eh bien non…

Tous les soirs en rentrant, je voyais leur paillasson et la question cruciale me taraudait : « Ont-ils un chat ou non ? » L’occasion d’y répondre est enfin arrivée.
C’était le 31 mai (oui, ça date, mais vous savez que je suis longue à la détente). Je rentrais du sport, j’étais crevée, j’avais dormi 2 heures la nuit précédente. J’étais pourtant guillerette, car j’avais survécu à une nuit atroce et surmonté la fatigue.
Bref, j’avais plein d’excuses pour ce qui va suivre…

Je rentre dans le hall d’immeuble. Je vois enfin la voisine. Je ne lui ai jamais parlé mais je l’ai aperçue de loin. En temps normal, je l’aurais juste salué, mais là, j’ose l’aborder :
« Ah bonjour ! Vous êtes la nouvelle voisine, non ?
La fille est interloquée puisqu’elle ne m’a jamais vu de sa vie : « euh… oui… »

Sentant qu’elle n’est pas disposée à parler, j’aurai dû fuir tant qu’il en était encore temps.  Mais je déduis que c’est un peu con puisqu’elle va me suivre sur notre palier commun. Je reste donc pour lui tenir la porte. Sauf que, certainement décidée à me semer, la fille ouvre lentement sa boîte aux lettres et décortique son courrier. Un silence gêné s’installe. Elle, pensant sans doute « mais elle va pas se casser celle-là » et moi me sentant ridicule à faire bêtement le portier.
La fille passe enfin la porte, et je la suis dans l’escalier. Le silence est tellement long et pesant que j’ai l’impression de monter les 1665 marches de la tour Eiffel. (J’ai vérifié le nombre)

Arrivée devant son appart, la fille se tourne vers moi pour me dire au revoir. Elle ne sait pas que je suis sa voisine directe, et ne comprend donc pas pourquoi je m’arrête aussi. Je farfouille longuement dans mon sac pour prendre mes clés. Vu son air inquiet, la voisine semble croire que je cherche un flingue pour la braquer (au secours, une folle veut s’introduire chez moi !) Vous avez remarqué que, plus on est pressé ou stressé, plus les affaires ont tendance à se perdre au fond du sac ?

Je me décide à rompre ce silence ridicule. En général, quand je suis gênée, je m’enfonce encore plus en faisant de l’humour à deux francs ou en sortant des bulles.
Je trouve donc le moment fort opportun pour enfin aborder la question qui nous turlupine tous depuis deux mois :
Je montre le paillasson et demande : « vous avez un chat ?
La fille : - Hein ?
Moi : - euh… (petite voix de la gamine disant une connerie) Vous avez un chat ? Non parce que avec votre paillasson, je me disais…
La fille enlève ses écouteurs (je ne les avais pas remarqués) : - quoi ? Ah ! Si j’ai un chat ! Non, c’est trop petit ici.

Contente de trouver enfin un terrain d’entente, je pars pour une longue conversation :
Moi : - oui ! c’est quand même dommage…j’aimerais tellement avoir un  chat…
Fille : - j’en avais un, mais je l’ai laissé chez ma mère
Moi : oh, c’est triste, le pauvre…

chat où est charlie.jpgLa voisine me regarde curieusement, de biais... Je ne fais pas attention et continue sur ma lancée :
« J’ai gardé un chat pendant 15 jours, et c’est vrai qu’au bout d’un moment il essayait de s’enfuir… sinon, il grimpait sur toutes les étagères, on peut dire que ça lui faisait le double de surface, hihi ! »
Je montre un meuble du doigt pour illustrer mes propos.  (voir photo : un chat est caché dans cette image. Saurez-vous le retrouver ?)

La voisine me regarde toujours étrangement, l’air de ne pas comprendre. Elle n’a rien dû entendre puisqu’elle avait remis ses écouteurs.. elle les ôte encore, d’un air résigné mais poli,constatant que je suis décidée à lui tenir la jambe:
Moi : « c’était dur quand il a fallu rendre le chat… snif…on s’y attache vite ! »

La fille m’observe encore plus bizarrement, en reculant un peu, comme on regarde les fous ou les chiens dangereux (il faut soutenir leur regard sinon ils attaquent ! Puis on fuit lentement, à reculons, l’air de rien…)
Remarquant enfin que la voisine semble me trouver anormale, je suis gênée et termine la conversation abruptement :
« Euh… bon, ben voilà… bonsoir hein ! » et je referme la porte un peu vite peut-être…

Après cette première rencontre catastrophique, j’essaie de trouver des excuses :
« Non, mais quoi, c’est tout à fait normal de vouloir parler à ses voisins… C’est bien les Parisiens, ça, ils sont froids… je ne vois pas ce que j’ai fait de bizarre, parler de chats, ça rentrait naturellement dans la conversation… »
Tout en cogitant, je continue à renifler et essuyer les larmes qui coulent sur mon visage. Et là, ça fait tilt. Je me précipite vers le miroir.

J’ai la gueule d’une dépressive au bord du suicide : les yeux rouges et bouffis, de grosses larmes qui dégoulinent jusqu’au menton, le nez en patate et qui coule… J’y suis tellement habituée que je n’y fais plus attention : mon allergie au pollen. Je renifle, me mouche, sèche les pleurs sans m’en rendre compte.
Avec mon discours, la fille a dû croire que je chialais parce que je n’ai pas de chat.
Une heure après, on a sonné à la porte. Ca n’arrive jamais. (Je n’ai pas pu répondre, je dormais). Peut-être que c’était la voisine qui vérifiait si je n’avais pas ouvert le gaz pour faire sauter l’immeuble. Elle voulait peut-être me conseiller un bon psychiatre ou un antidépresseur.

La prochaine fois que je la croise, cette fois, je pars en courant pour me cacher.
Je crois que finalement, on ne sera pas copains avec les voisins.
Et vous, vos relations de voisinage ?
Vous avez trouvé Charlie le chat dans la photo ?
(en plus, le chat porte réellement ce nom ! J'ai joué à "où est Charlie" pendant 15 jours quand je l'ai gardé)