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1- La vie est un choix de Yves Boisset
2- Patrick Dewaere, une vie
de Christophe Carrière
3- Rita Hayworth
de Barbara Leaming
4- Hollywood Babylone
de Kenneth Anger
5- Jayne Mansfield 1967
de Simon Liberati

6- Life
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7- Cash
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8- Edvard Munch, les couleurs de la névrose
de Atle Naess

9- Une mort très douce
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10- Tête-à-tête, Beauvoir et Sartre
de Hazel Rowley,
11- Les mots
de Jean-Paul Sartre

12- Je suis vivant et vous êtes morts, Philip K. Dick
de Emmanuel Carrère
13- Limonov
de Emmanuel Carrère
14- Un roman russe
de Emmanuel Carrère

15- Un secret
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24- Marilyn, enquête sur un assassinat
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Travail, chômage :

25- Confessions d'une taupe à Pôle Emploi
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26- 183 jours dans la barbarie ordinaire
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28- Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés
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29- Bonjour paresse
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30- Libre seul et assoupi
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31- Absolument dé-bor-dée !
de Zoé Shepard
32- Les tribulations d'une caissière
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Education :

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34- L'avenir du drame de l’enfant doué
de Alice Miller
35 chemins de vie, sept histoires
de Alice Miller
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37- Le bébé
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51- Tu mourras moins bête : Quoi de neuf Dr Moustache ?
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56- On m’a demandé de vous virer
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07/11/2020

C'est la fête, encore

cest la fete saute.jpgTiens tout a changé ce matin
Je n'y comprends rien
C'est la fête, la fête

Relire le début ici et là.
Après 8 mois de pandémie et malgré sa progression, on s'y habitue et la banalise. Au premier confinement, la peur régnait, accentuée par les journaux télévisés qui chaque soir consacraient une "édition spéciale" sur le coronavirus et débutaient en donnant le nombre de décès du jour. Pour ce deuxième confinement, j'ai noté samedi dernier qu'au JT de france 2, le covid n'était abordé qu'à la 20ème minute et les statistiques brièvement, à la 25ème. On attendait la 2è vague comme prévu en novembre, qui était encore niée par certains récemment. Aujourd'hui on évoque déjà une 3è vague au printemps et d'autres qui se succèderont jusqu'en été ou la fin de l'année prochaine.
bring out your dead.jpegDepuis le temps qu'on en rêvait
Et qu'on en crevait
Elle est arrivée
C'est la fête, la fête

Depuis l'instauration du deuxième confinement, je remarque peu de changements. Toujours autant de monde dans ma rue, toujours autant de bruit, de voitures, de déplacements, et toujours pas de retour salutaire du chant des oiseaux. 
dernier train.jpgMerde que ma ville est belle
Sans ces putains de camions
Plus de gazoil mais du gazon
Jusque sur le goudron

Je vois des voisins discuter entre eux sans masque, ou posés au parc avec leurs enfants, comme si de rien était. Pire, cette nuit, j'ai même entendu des groupes de jeunes faire la fête dans des appartements, confirmé par cet article.
confinement,coronavirus,cinémaMerde que ma ville est belle
Avec ces gosses qui jouent
Qui rigolent et qui cassent tout
Qui n'ont plus peur du loup !

Au point que j'ai vérifié si je ne m'étais pas trompée dans la date du confinement. Je sors bien avec mon attestation, calculant le temps et quittant à regret mes petits canards du parc pour être rentrée chez moi dans les délais. Mais contrairement à ma mésaventure du premier confinement raconté ici, je n'ai croisé aucun policier pour me contrôler.
shaun confinement.jpgVenez danser dans la rue
Ce n'est plus défendu
C'est la fête, la fête
En vérité je vous le dis, c'est le paradis
C'est la fête, la fête

En revanche, j'ai remarqué immédiatement deux caractéristiques du premier confinement : ceux qui se ruent dans les supermarchés pour acheter du PQ, et le retour des corona joggeurs, ceux qui ne courent que pendant le confinement. Retour à l'anormal.
nuit des morts confi.jpgC'est comme un grand coup de soleil
Un vent de folie
Rien n'est plus pareil aujourd'hui
On a les yeux écarquillés sur la liberté
Et la liberté
C'est la fête, la fête.

 

13:22 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : confinement, coronavirus, cinéma | |  Facebook

05/11/2020

C'est la fête, suite

cest la fete pif gadget.jpgTiens tout a changé ce matin
Je n'y comprends rien
C'est la fête, la fête

Comme la plupart d'entre nous, j'ai attendu comme le messie la parole divine mercredi dernier : le discours de Macron, nous expliquant les nouvelles consignes.
C'est comme un grand coup de soleil, un vent de folie
Rien n'est plus pareil aujourd'hui

J'ai trouvé qu'il ne tentait pas de cacher la gravité de la situation, en employant des termes forts et alarmistes : "Bilan dramatique" "Pire que la première vague" "Pas assez de lits dans les hôpitaux, Tri entre les malades" "Si rien n'est fait, 400 000 morts dans quelques mois." "on va tous crever c'est horriiible branle-bas de combat sauve qui peut au secouuurs je déclare les Hunger games ouverts, puisse le sort vous être favorable."
Le monde mort et enterré a ressuscité
On peut plus respirer
C'est la fête, la fête

confinement,coronavirusLe président n'y allait pas avec des pincettes, même s'il tournait autour du pot : bien 10 minutes avant qu'il crache sa pastille pour nous dire à quelle sauce on allait être mangé. Vu sa longue introduction qui nous préparait au pire (attaque de zombies ? Pénurie de chocolat ?) je m'attendais à des mesures encore plus strictes que la première fois (un confinement de 2 mois direct, toute personne vue le nez dehors abattue au lance-rocket sans sommation...)
Macron emploie enfin le mot confinement, ce qu'il n'avait pas fait pour le premier (voilà, on ressortira en 2023...) Et puis là, il annonce enfin les mesures : on continue de sortir pour aller travailler ou étudier.

M'enfin ? Il explique que c'est pire qu'avant, mais il assouplit le confinement ? Il précise que les jeunes propagent le virus, mais il laisse les écoles ouvertes ? (où il est compliqué d'aérer en plein mois de novembre, de faire respecter les distances dans les salles de classe, le masque dans la cour, encore moins à la cantine). Il précise que "jamais" il ne sacrifiera la santé à l'économie, mais ils nous laissent partir travailler, prendre les transports en communs bondés pour se rendre dans des bureaux en open space et côtoyer les collègues à la machine à café ?
confinement,coronavirusEn quoi ce confinement change du couvre-feu à 21 heures ? (j'apprends aujourd'hui avec la polémique du couvre-feu rétabli, annoncé puis démenti, que le couvre-feu était en fait annulé par le confinement. Décidément, rien n'est clair).
Il instaure un confinement d'un mois minimum, mais vu que le premier plus strict devait durer 15 jours et qu'on est resté cloîtré 55, à ce rythme-là, on n'est pas sorti de l'auberge et on fête noël en juillet comme préconise sérieusement une scientifique.
C'est la fête, la fête

Je tente une supposition : comme la population commence à être lassée des mesures restrictives, le gouvernement n'a peut-être pas voulu être trop sévère au début, pour pouvoir dire dans 15 jours, quand il réévaluera la situation : "voilà, je vous avais prévenu qu'on courait à la catastrophe et qu'il fallait faire attention, mais la pandémie a encore empirée. Vous n'avez pas été sages ! maintenant on est obligé d'être plus sévère et de vous punir au coin !" Il nous fait porter le chapeau, le bonnet d'âne.
Pourtant, la population n'est pas la seule à blâmer. Les entreprises aussi, qui n'instaurent pas autant qu'elles pourraient le télétravail, pourtant vivement encouragé. Dans mon boulot, on est 2000 mais mes collègues continuent d'aller bosser et la cantine reste ouverte.
Le gouvernement est critiqué aussi, qui n'a pas donné de consignes claires ou a tardé à les instaurer (nous inciter à partir en vacances à la Toussaint, pour 15 jours plus tard nous interdire de sortir à plus d'un km parce que le virus s'est propagé dans toute la France. Ne pas savoir quels commerces laisser ouverts, puis ne pas s'accorder sur les produits jugés essentiels -maquillage je m'en fiche, tant que vous me laissez ma raclette et mon chocolat...)
confinement,coronavirusLe pain et le vin sont gratuits
Et les fleurs aussi
C'est la fête, la fête

Il est facile de critiquer, mais face à la nouveauté et à l'ampleur de l'épidémie, face aux avis contradictoires des "experts", il est difficile de prendre des décisions claires. Il faut maintenir l'éducation et l'économie, tout en étant confinés.
Ce flou nourrit la lassitude, la colère et la rébellion. Les consignes sont bien moins respectées. Partout autour de moi, j'entends la même réflexion : "j'ai porté mon masque, respecté les distances sociales, je suis peu sorti, mais je n'ai plus le droit d'aller voir mon copain / ma soeur/ mon chat ? Je dois juste faire "métro/boulot/dodo ? Si je veux éviter les transports bondés, je dois me taper une heure à pieds sous la pluie et le froid pour me rendre au travail ? Hors de question ! " 

Plus de bruit, plus de fumée
Puisqu'on va tous à pieds
C'est la fête, la fête

à suivre...

 

19:14 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : confinement, coronavirus | |  Facebook

16/05/2020

Les oiseaux, partie 6

oiseaux cage.jpgJe ne pensais pas qu'on allait permettre aux Franciliens de sortir, puisque les hôpitaux sont toujours saturés, mais visiblement, l'économie est plus importante que la santé. Les masques étaient inutiles quand on n'en avait pas, mais aujourd'hui qu'on en trouve vendus dix fois le prix normal, ils sont nécessaires. Dans d'autres pays, on vérifie les protections et on en fournit gratuitement si les gens n'en portent pas, mais chez nous, on verbalise. On peut prendre les transports en commun bondés pour aller travailler, mais on ne peut pas se promener dans les parcs désertés les jours de semaine.
L'étudiante en médecine qui avait fait une soirée le lendemain de l'annonce du confinement "une dernière pour la route ! ça va on va pas s'arrêter de vivre !" en refait déjà une. J'entends défiler dans le hall, sa musique pourrie et ses grosses pattes marteler le sol au-dessus de ma tête. Comme si elle sortait de deux mois de colle, comme si le confinement était une punition de sortie pour enfants turbulents, et pas une mesure de santé. Comme si déconfinement signifiait fin de l'épidémie. Dans le déni, elle brave la mort comme une ado qui teste ses limites, après avoir survécu à l'hôpital en contact avec les malades, elle doit penser qu'elle est désormais invincible. Si même le personnel soignant aux premières loges ne donne pas l'exemple, je comprends mieux pourquoi certains ne respectent pas les précautions...
 
michel blanc perruque.jpgAvant même le déconfinement, j'ai observé un net relâchement, avec autant de monde dans les rues qu'avant. Toujours sans masques : "on sort bientôt, c'est pas quelques jours qui vont changer les choses !" J'ai ainsi pu voir un homme assis sur un banc et une femme qui lui coupait les cheveux. Je ne sais pas ce qu'ils ont pu cocher sur leur attestation : "première nécessité, refaire ma teinture car tout le monde va se rendre compte que je suis un faux blond". 
A quoi ça va me servir d'aller me faire couper les tifs ?
Est-ce que ma vie sera mieux, une fois que j'aurai mon certif ?
 
Moi aussi j'ai fini par sortir de mon cachot plus souvent que ma sortie hebdomadaire, sans prendre non plus le risque de m'évader "quotidiennement dans la limite d'une heure autorisée" et bien sûr, en portant toujours 38 couches de protection sur le visage. La veille du déconfinement, j'ai même délaissé mon sempiternel tour de la cour de prison pour pousser plus loin, à la limite du km autorisé... jusqu'au parc.
 
Enfin, "le parc". Il reste fermé. Avant le confinement je faisais le tour du vaste domaine, aujourd'hui je fais la même chose, mais depuis l'extérieur, sur le trottoir étroit, trop proche des nombreux passants. Pour m'en éloigner le plus possible, je longe les murs du paradis. A travers les grilles, je regarde la jungle qui a poussé sans entretien et surtout, je vois les oiseaux. Bien plus nombreux que d'habitude, en pleine période d'envol des petits, ils se posent sur les bancs, sur les chemins habituellement occupés par les citadins. Les rôles semblent inversés, avec les animaux libérés allant à leur guise et moi accrochée aux grilles de ma cage, tendant le bras à travers les barreaux pour les prendre en photo : "laissez-moi venir avec vous !"
confinement,parisiensOuvrez, ouvrez la cage aux oiseaux
Regardez les s'envoler, c'est beau
les enfants si vous voyez
Des confinés prisonniers
Ouvrez-leur la porte vers la liberté
 
Et là, j'entends, au loin, au-delà du kilomètre autorisé, le piaillement caractéristique des bébés mésanges...
à suivre
 

15:20 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : confinement, parisiens | |  Facebook

11/05/2020

Ca puire !

visiteurs parfum.jpgAlors les déconfinés, ça bosse ? ça se contamine ?
Pas moi ! Non merci sans façon, après vous, je vous en prie. Je vous laisse faire les cobayes pour ce retour à l'anormal, vous me raconterez les nouvelles du front.
Ceux qui sont obligés de sortir travailler, je les plains. Mais les files d'attentes interminables devant Sephora comme on peut en voir depuis ce matin... Les pouffes vont se maquiller sous leur masque qui couvre le visage ? A un mètre de distance, personne ne verra leurs points noirs, et on n'a pas envie de choper la migraine en sentant leurs parfums polluer les environs. S'asperger de parfum pour se faire remarquer de loin, c'est comme un chien qui pisse dans tous les coins pour marquer son territoire. ("j'ai dépensé 120 balles dans ce remugle censé montrer ma personnalité, alors qu'il est le dernier relent à la mode et qu'on est des milliers à le porter.") 
 
A propos d'odeur nauséabonde, certains pensaient courir de joie dans la rue à minuit pour fêter le déconfinement, comme si à minuit pile, le virus disparaissait aussi d'un goût de baguette magique. Mais une exhalaison pestilentielle s'est répandue dans la région francilienne au même moment. Le parfum de ma collègue ? Après avoir réussi à envahir tout l'étage et les ascenseurs, elle a atteint tout Paris ? Ca sentait le soufre. Comme au travail avec la collègue harceleuse donc. Comme en enfer. Comme pour nous avertir : "si vous sortez, vous allez crever".
Après le covid, l'incendie à Tchernobyl, les incendies en Australie, l'invasion de criquets en Afrique, les pluies diluviennes de samedi puis dimanche le soufre et les entrailles de l'enfer qui se réveillent, Paco Rabanne et les mayas s'étaient juste trompés de date, l'apocalypse n'était pas pour 1999, ni 2012, mais 2020. Je lance donc ma propre secte : la secte des confinés tous seuls. Je prêcherai la bonne parole depuis mon ordi : rejoignez ma secte... en restant chez vous.
 
Officiellement pour l'odeur pestilentielle, pour ne pas alarmer la population, on évoque les égouts qui refoulent après les violents orages de samedi. Ce phénomène se produit fréquemment avec les canalisations du village reliés à la rivière dans le jardin familial, malgré nos plaintes à la mairie. Je peux donc dire que je connais bien l'odeur des égouts (avec la rivière, mais aussi les propos et le parfum de ma collègue), et ce n'est pas du tout celle que j'ai perçue hier. Le soufre, l'odeur d'oeufs pourris, non plus. Je l'ai senti dans les fumerolles en Islande, ou moins exotique, à la station madeleine à Paris, creusée à proximité d'une nappe phréatique riche en soufre. Ca sentait plutôt le brûlé toxique, comme un insecte grillé sur une lampe halogène. Le directeur de recherche au CNRS au labo de physique chimie de l’environnement estime que ce se serait plutôt : un rejet en douce, ponctuel, comme une centrale d’appoint ou un incinérateur qui se remet en marche et dont les panaches auraient été dispersés par le vent ». On fait cramer en douce tous les morts du covid non déclarés ?
 
confinement,covidJe ne pensais pas qu'on allait permettre aux Franciliens de sortir aujourd'hui, puisque les hôpitaux sont toujours saturés, mais visiblement, l'économie est plus importante que la santé. ça pue vraiment. Préparez vos surfs pour la deuxième vague.

18:36 Publié dans J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : confinement, covid | |  Facebook

02/05/2020

Les oiseaux, partie 4

oiseaux,confinement
Fly away through the midnight air
As we head across the sea
And at last we will be free
I'm a bluebird, I'm a bluebird
Les deux fenêtres du cabinet médical sont ouvertes pour la première fois. Peut-être pour aérer entre deux patients infectés, mais moi, je connais bien la vraie raison, bien plus importante, vitale : pour écouter les petits oiseaux !
Le docteur continue son discours désabusé : "Les gens n'en peuvent plus du confinement. C'est difficile pour eux de ne pas sortir voir leurs proches... Vous tenez le coup ?
- Je vois peu de personnes d'habitude, c'est surtout me promener dans la nature qui me man.. OH j'entends une mésange charbonnière aussi !!
L'étonnement se lit à nouveau sur le visage du médecin, mais compréhensif, il se met à mon niveau : - Oui on a de la chance avec cette cour intérieure, pas de bruit, les oiseaux sont tranquilles, on les entend bien...
- Han un troglodyte cette fois ! Mais c'est le paradis ici !"
Le docteur interrompt mon cours d'ornithologie : - Bon, vous étiez venue pour des piqûres et vaccins...
 
mesange-charbonniere-.jpgJe lui parle des oiseaux, ces êtres doux et divins, et il me répond piqûre infernale qui fait mal, qui est ce démon ?
- Nan mais je préfère écouter les oiseaux en fait
- Vous pourrez le faire pendant que je vous vaccine. Ca ne fait pas mal du tout, c'est très rapide, regardez :
En un éclair digne d'un magicien, il me pique le bras gauche et je confirme : - J'ai rien senti !
- Je vous l'avais dit ! Regardez les oiseaux par la fenêtre maintenant.
Je me tourne vers la vitre à gauche, et pendant ce temps, le docteur m'empale le bras droit en douce.
Moi, choquée : - MAIS !
Docteur, content comme un gosse qui a collé un poisson d'avril dans le dos de son voisin : - Hé hé ! Je vous ai eu !! 
- Mais il fait mal celui-là !
- Oui ! C'est pour ça que je vous ai dit de regarder les oiseaux !
- On les voit même pas en plus !!"
Bernée comme une gamine de 5 ans.
 
troglodyte mignon.jpgJe reprends une conversation d'adulte : - Je peux faire des effets secondaires ? Que je me dise pas que j'ai chopé le corona quoi...
- Bof, non c'est rien...
- Ah ?
- Bon c'est possible, surtout qu'on a fait plusieurs vaccins... Peut-être de la fatigue, des douleurs au bras, des boules au niveau des injections, de la fièvre...
 
3 fois rien quoi, juste une petite gangrène. Je sors du cabinet en faisant ma guerrière revenue du front : "les piqûres, je les fais toutes d'un coup, tournée générale, cocktail molotov, même pas mal."
4 heures après, je regarde la dernière saison du Bureau des légendes et tout d'un coup je passe d'une conversation dans les locaux de la DGSE à une scène dans le désert avec un nouveau personnage et un mort ressuscité. En fait je me suis endormie comme une grosse larve et j'ai loupé un épisode. Mes bras me font atrocement mal, et je vois que deux nouveaux biceps ont poussé. Soit je suis Hulk somnambule et j'ai fait 3000 pompes sans m'en rendre compte, soit, plus plausible, je fais une réaction aux vaccins comme Coluche en fait aux moustiques dans Banzaï. Pendant 3 jours, je comate dans mon lit en me réveillant en sursaut dès que mes bras touchent le matelas.
"ça ne fait pas mal" "c'est rien du tout" qu'il disait.
 
Le 3ème jour, ce n'est pas la douleur qui me réveille du coma, mais un bruit. L'éternelle guitare du voisin, la corde à sauter de la voisine ? Non. Un son très agréable. Le chant du merle. C'est sûr, il a quitté le médecin pour moi :"Une fan apprécie mon talent à sa juste valeur, je déménage pour suivre mon public éclairé." En 13 ans à Paris, je ne l'entendais qu'exceptionnellement. Depuis, il chante du matin au soir, sa voix puissante résonne et couvre celle du clodo aviné et des perceuses. Je ne l'ai pas encore vu, il est certainement perché sur le toit car les merles aiment se placer en hauteur pour dominer, comme les chats. Merlounet nous gueule à longueur de journée (je vous fais la traduction, je parle couramment le merle) : "restez chez vous, ne faites pas de bruit, écoutez-moi, c'est moi le roi !" et je bois ses paroles religieusement. Depuis le début du confinement je mettais des chants d'oiseaux sur youtube pour oublier Paris. Plus besoin, je laisse la fenêtre ouverte. Il fait 14 degrés et un vent à décorner les cocus, mais je préfère m'enrouler dans mon plaid et risquer la pneumonie pour entendre mon nouvel ami. 
 
Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise

14:57 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : oiseaux, confinement | |  Facebook

30/04/2020

Les oiseaux, partie 3

masque 100 briques.jpgAprès la pharmacie, je me rends chez le docteur. Sur le trottoir d'en face, j'aperçois une des médecins très sympa qui rigole en pause avec les secrétaires. Contente de la voir (je vous rappelle que je n'ai vu personne en 5 semaines, donc mon docteure devient ma meilleure pote) je m'arrête et lui fais coucou de loin. Les 3 interrompent leurs rires pour plisser des yeux et me regarder d'un air qui signifie "mais qui c'est celle-là? " M'enfin, comment peut-elle ne pas reconnaître, moi qui suis pourtant inoubliable ?
J'ai oublié que je portais 32 couches de protections sur le visage et un bandana noir qui me recouvre jusqu'aux yeux comme une braqueuse de banque.
 
A l'accueil, la secrétaire discute avec une autre médecin. Décidément, c'est vrai, les cabinets médicaux sont désertés par crainte de choper le covid, je n'avais encore jamais vu les soignants prendre le temps de faire des pauses. En me voyant, la secrétaire me fait le geste de reculer. Je suis dans le couloir, je ne suis même pas rentrée dans le bureau. Si je recule encore, je tombe dans le pot de fleurs contre le mur. Je suppose qu'elle me demande de m'éloigner car sa conversation est privée, secret médical des hémorroïdes de M. Truc. Mais non, l'assistante me tance "périmètre de sécurité !"
Et le médecin, qui reçoit tous les matins les patients atteints du coronavirus comme me l'a dit la secrétaire au téléphone ? Elle ne porte pourtant pas de masque? Elle se tient penchée sur la secrétaire pour regarder l'ordinateur, à 30 centimètres ? La docteure est certainement plus à risque que moi qui ne côtoie personne depuis plus d'un mois...
La secrétaire me crie (vu qu'elle me maintient dans le couloir) "allez vous lavez les mains !". Sir yes sir, je m'exécute (pan) puis je me remets dans l'allée, face à une porte ouverte sur la cour intérieure. Et là, j'entends le chant d'une sirène. Emerveillée, je ne réfléchis pas, je me précipite dehors pour voir d'où provient cette douce mélodie. Je vois alors un arbre et un parterre de fleurs. Un arbre, des fleurs, je ne savais plus ce que c'était ! Avec ma fenêtre qui donne sur le trottoir gris, l'immeuble gris et le clodo gris.
Depuis son bureau j'entends la secrétaire beugler : "MAIS VOUS ETES OU ? VENEZ !"
Je reviens à contre-coeur, un sourire béat (qu'elle ne voit pas sous le masque) et j'explique :
"Nan mais j'ai entendu un...
Cerbère m'interrompt  : - Vous venez pour quoi ? Vous avez rendez-vous ?
- Oui, pour des vaccins
Elle se radoucit : - Ah oui c'est vous."
 
Le cabinet ne fait plus que des téléconsultations l'après-midi, elle me prenait peut-être pour une pestiférée du covid qui débarque sans prévenir pour lui tousser dessus.
Elle poursuit : " Installez-vous dans la salle d'attente, rez-de-chaussée juste à côté."
Mais le chant de la sirène est trop fort et je retourne dans la cour, le nez levé au ciel pour voir où se tient cet être divin qui enchante mes oreilles.
Moins de 5 minutes plus tard, je vois passer à grands pas mon médecin dans le couloir. Il regarde de droite à gauche, les bras levés dans un geste d'impuissance, le regard ébahi qui signifie : "Mais ? Où elle est ?!" En général il est en retard et lorsqu'il ouvre sa porte, le prochain patient bondit de sa chaise comme devant le messie "enfin ! il est revenu! c'est à moi !! guéris-moi seigneur, laisse moi entrer en premier dans ton royaume !" Alors en constatant que les fidèles avaient déserté son temple et qu'il était obligé d'aller à leur rencontre, le prophète a dû en perdre son vidal.
 
Sans même lui dire bonjour, je lui désigne ma découverte, illuminée par la grâce  : 
"Vous avez un merle dans votre cour !!
Au lieu de sauter de joie comme je l'escomptais (un oiseau qui chante ! Je ne connaissais plus que le chant des voitures, des perceuses et du clodo aviné!), le docteur penche la tête, un voile attristé devant les yeux. Je devine un sourire chagriné sous son masque, car il répond d'un air las :
blackbird.jpg- Oui. C'est dur le confinement..."
Démasquée. malgré mes 43 couches sur le nez.
 
Blackbird singing in the dead of night
Take these broken wings and learn to fly
All your life
You were only waiting for this moment to arise
 
à suivre
 

16:54 Publié dans Con finement, J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (2) | |  Facebook

25/04/2020

Les oiseaux, partie 2

masque lapin.jpgRelire le début ici.
 
Réveille-toi !
Debout !
Tiens-toi droit !
On va leur montrer
Qu'on peut tout changer
 
Je sors donc de chez moi. Je me rends d'abord à la pharmacie chercher mes vaccins (pas contre le coronavirus malheureusement) Pour cela, je dois me faufiler entre les clients de la boucherie qui tiennent une file d'attente de 30 mètres pour aller bouffer du pangolin. Cette fois-ci, ils ont fait un effort : ils portent des masques, des vrais, ces précieux trésors introuvables. Mais ils les laissent autour du cou. Oui, ils les baissent pour pouvoir discuter entre eux...
Quant aux distances de sécurité, déjà, un mètre, je trouvais que c'était trop peu : lors de ma dernière sortie, le gamin qui m'a doublé en trottinette a échappé (jeté ?) son mouchoir, lequel avec le vent s'est immédiatement retrouvé 10 mètres plus loin. Alors avec les crachats de joggeurs, les gens qui toussent... La distance à maintenir à été remontée à 2 mètres minimum, et des médecins admettent que les postillons et éternuements peuvent se répandre à 5 mètres à la ronde.
 
J'ai bricolé un masque à ma façon. Certains prétendaient au début que c'était inutile, mais tous les hivers, je porte mon écharpe autour du nez dans le métro, et je suis rarement malade (enfin à part des maladies chroniques non contagieuses), pas même un rhume. J'ai donc imaginé une protection avec une superposition de filtre à café, de sopalin, de foulard puis de tour du cou. Au top de la mode pour la collection printemps-été 2020. 26 degrés, j'étouffe sous mes 4 couches de protection (et même 8 car les foulards sont pliés en deux). La prochaine fois, j'en rajoute une 9ème avec une serviette hygiénique. Je pars en mission commando suicide.
Il faudrait retrouver les oiseaux blessés
Ils sont bien quelque part, on peut les sauver
Vaut mieux tout recommencer, on peut pas se suicider
 
Parvenant tant bien que mal à me glisser entre deux pestiférés, je rentre dans la pharmacie. C'est la première fois en 5 semaines que je parle à quelqu'un de visu (si l'on excepte le simple "bonjour" avec les voisins devant les poubelles). Je suis si contente de tenir enfin une conversation (ah les médicaments, ma passion) que je me montre volubile. Sauf qu'avec mes 8 couches de protection sur la gueule, la pharmacienne ne comprend rien.
Moi : "fé  fou fé fan fi fote feu faq faufou fu cou
Pharmacienne : - Pardon?
 Plus fort : FE FOU FE FAN FI FOTE... 
La pharmacienne grimace et tend l'oreille. J'articule : - F'est fou ces gens qui fautent
Elle se rapproche encore. Rah et la distance de sécurité... Par réflexe d'agacement de ne pas me faire comprendre, j'écarte un peu ma super protection sans la baisser :
" C'est fou ces gens qui portent leurs masques autour du cou !"
- Oui ! C'est ce qu'on se dit tous ici en les voyant. C'est désolant. ça ne sert à rien... Puis en touchant leur protection, ils la contaminent."
 
Un ange passe. Me croyant jouer à 1,2,3 soleil, je m'immobilise comme lorsque le maître du jeu se retourne pour voir si on a bougé : car j'ai la main sur mon foulard. J'essaie de le redresser tant bien que mal car les 28 couches de protections se disloquent. Hum.
Respire! On va leur montrer
Respire! Qu'on peut tout changer
Respire ! Debout, souffle
Réveille-toi
 
Après la pharmacienne, je dois à présent affronter le médecin...
à suivre
 

17:22 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : confinement, coronavirus | |  Facebook

28/03/2020

J'ai testé pour vous : la méditation, fin

yes man gourou.jpgLa thérapeute nous demande ensuite de nous remémorer un souvenir désagréable, et là en revanche, j'en ai plusieurs qui me viennent immédiatement en tête. Mon cœur s'accélère et mes muscles se tendent en revivant les traumatismes, et l'hypnotiseuse nous invite à superposer l'image de joie et à prendre de grandes inspirations pour atténuer l'angoisse. L'effet fonctionne relativement bien.

Nous sentant aware, la méditante passe un cap et nous parle cette fois-ci de nos êtres et de notre âme qui ne font qu'un avec les autres et avec l'univers. L'image du gourou qui parle aux elfes me revient et je n'ai pas envie de partager mes cellules avec les autres, merci bien on n'a pas gardé les vaches ensemble. Mais pour rester dans l'ambiance ("votre âme flotte dans l'espace") je me souviens que lorsque j'étais petite et que ma mère me forçait à aller me coucher au milieu du film, tout en écoutant le reste du Bebel depuis ma chambre, je m'imaginais que mon lit était un vaisseau spatial qui naviguait comme celui d'Ulysse 31, à travers les cieux, l'espace et le temps, et que si mon pied débordait de la couverture, il allait geler dans le vide intersidéral. Mon copilote, mon chat-adoré-de-ma-photo-de-profil, me réchauffait heureusement les petons et assurait la stabilité du vaisseau en restant fidèle au poste : collé en boule contre mes pieds, inconscient du danger (et si on croisait une météorite ?)

L’hypnotiseuse finit son discours par un gong sur un bol tibétain, oui oui, le gros cliché, mais en entendant le son, je vois une lumière se propager sous mes yeux. Ça y est, je suis illuminée, au sens propre ! Toute pensée quitte mon esprit, moi dont le cerveau surchauffe en permanence. Une sensation étrange, mais agréable. Au cours de la méditation, je sentais aussi comme des picotements sur la tête. Lorsque la thérapeute nous demande le bilan de la séance, elle en conclut que je dois être très sensible et qu'il est rare d'arriver à un tel niveau dès la première fois (j'en fais depuis quotidiennement seule chez moi, mais l'effet "d'illumination" ne s'est pas reproduit.)

jeff airplane.jpgUne autre participante semble aussi réceptive. Pendant la méditation, l'hypnotiseuse nous a demandé de nous concentrer sur quelqu'un de la salle, et spontanément, j'ai pensé à cette fille, en sentant qu'elle avait mal au dos (déduction logique vu sa position assise par terre). En réalité, on s'est tous focalisé sur sa personne. Elle confirme son malaise : "parce qu'on décharge sur elle nos ondes négatives". Elle se met alors à pleurer et à discourir bizarrement pendant que sa copine l'enlace pour la consoler, dans un grand élan mélodramatique et impudique. Oh là là. Si j'ai bien compris cette fille prenait des cours auprès de la thérapeute pour en devenir une à son tour, mais je crois qu'elle ferait mieux de changer de voie et d'aller plutôt s'isoler en ermite dans une grotte. Imaginez son patient à la fin de la séance
"merci, je me sens apaisée "
Mais qui doit réconforter sa thérapeute : "- et moi je suis vidée à cause de vous ! bouhouhouh"

Je capte aussi les ambiances quand je rentre dans un lieu et je sens intuitivement les gens, même si je le refoule ("ok elle a plein de défauts mais j'exagère peut-être... Et 6 mois après : "ah non en fait") Lorsque j'arrive à la salle de pause et que je perçois l'atmosphère à couper au couteau créée par les mégères, ben je me casse. Je préfère m'isoler avant de leur jeter à la gueule mon thé brûlant.
Les autre femmes portent un bilan mitigé, elles n'ont pas réussi à se concentrer (à part sur les aboiements du chien). Au final, je reste la plus satisfaite. Je ne renouvelle néanmoins pas l'expérience en groupe, car je suppose que j'ai bénéficié de la "chance du débutant". Depuis, les tarifs ont baissé, et là je constate qu'ils sont même carrément au bon vouloir des participants, "don conscient", comme un humoriste débutant payé au chapeau.

Depuis, j'ai pris comme bonne résolution 2020 de méditer quotidiennement, et je n'ai failli que deux jours. J'écoute des thérapeutes sur le net, selon leur voix. Ainsi le doux timbre de Christophe André m'endort parfois, tandis qu'un autre qui possède un accent du sud très prononcé est moins efficace. J'ai l'impression qu'après un "vous vous sentez apaisé" il va enchaîner par "putaing tu vas me l'acheter mon poisson peuchère, tu me fends le cœur !" Un autre insiste trop pour qu'on s'abonne à sa page pour lui rapporter des sous et je déteste ce côté marchand de tapis qui force la main. Une femme prend un ton de maîtresse d'école sévère qui me stresse à l'idée d'être punie : "tu vas dormir oui ! Ou tu feras 100 lignes !"
Certains proposent un "scan" du corps, en se focalisant sur chaque partie : "pensez à votre pied droit. à votre cheville. à votre genou." Je trouve l'exercice rébarbatif, et surtout, je me rend compte que j'ai mal partout, c'est plutôt déprimant. Je me déconcentre alors et ma chansonnite revient : "j'ai la rate qui s'dilate, j'ai le foie qui est pas droit" "Mon âne, mon âne, a bien mal à la tête. Madame lui a fait faire, un bonnet pour sa tête. Un bonnet pour sa tête. Une paire de lunettes bleues. Et des souliers lilas la la, et des souliers lilas !"

Une prochaine fois, je vous raconterai ma séance dans un temple zen (j'avais envie d'assommer le moine avec sa cloche).

 

 

 

 

19:02 Publié dans J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : méditation, christophe andré | |  Facebook

25/03/2020

Parodie de journal, suite

big lebowski supermarché.jpgMarie Darrieussecq, auteure de Truismes, Le bébé, Être ici est une splendeur et Il faut beaucoup aimer les hommes, nous livre son journal de vacances dans une maison de campagne.
Lundi. Courte sieste au bout des 8 heures de route. Supermarché. J'appelle ma mère pour lui faire ses courses mais elle entend se débrouiller seule sur Internet.
Gants et masques. Les autres clients nous regardent avec stupeur. Mon mari est chercheur, son quotidien c'est l'invisible, les très petits corps, il y croit. Je me sens bien accompagnée. Mark Ruffalo dans Blindness, c'est lui. Un excellent film de pandémie, adapté d'un roman de Saramago. À quoi bon la science-fiction ? Eh bien, pour être prévenus.
Le discours de Macron refroidit mes ados, qui comprennent mieux notre départ.

Papillote, auteure de Truites, Le morveux, Être ici est un cauchemar et Il faut beaucoup aimer les chats, nous livre son journal de confinement dans un studio en ville.
Lundi. Courte nuit après 5 heures d'insomnie. J'appelle ma mère pour vérifier si elle n'est pas malade, vu que toute la famille autour d'elle l'était (en ne l'apprenant qu'après, puisque le gouvernement a décidé de ne pas généraliser les tests.) Elle me raconte qu'une association l'a contactée pour lui demander si elle avait besoin d'aide pour ses courses vu son âge. Elle a répondu que non, qu'elle se débrouillerait seule à pied (atteinte de cataracte, elle ne peut plus conduire). Je l'engueule. Quand j'étais ado, elle m'interdisait de sortir. Aujourd'hui, c'est l'inverse.
Supermarché. Sans gants ni masques, puisque pénurie, affichée devant les pharmacies. Une écri-vaine tape la discute au pauvre caissier, sans maintenir de distance de sécurité. Je la regarde avec stupeur. Mon mari c'est le meilleur, il sait tout sur tout, je crois en mon messie. Je me sens bien seule. L'homme invisible dans Hollow man, c'est lui. Un film de Verhoeven, vaguement inspiré de HG Wells. A quoi bon la science-fiction ? Eh bien, pour trouver une solution. Si on est invisible on pourra sortir sans attestation.
Le discours de Macron me consterne, il est peu compréhensible et contradictoire. 

Mardi. Internet résiste à ma mère. Je peine pour lui remplir clic par clic un panier récalcitrant, je reste en « queue-it », de nouveaux mots idiots apparaissent, le site patine mais j'y parviens. Un numéro local s'affiche soudain sur mon téléphone : c'est le gérant, il me dit ne pas pouvoir grouper ses équipes pour remplir les cartons. Douceur paradoxale de constater qu'il y a des humains derrière les robots. Ma mère réinvente l'e-commerce en appelant l'épicerie de son village. D'un bout à l'autre du salon froid (elle n'a plus beaucoup de bois), la gestuelle de nos corps, leur distance, est modifiée. 

Mardi. Internet résiste à ma mère. Elle n'a jamais touché un ordi de sa vie, ni un téléphone portable. Je n'ai jamais rien acheté sur internet non plus, je ne veux pas engraisser amazon, qui en plus oblige ses employés à travailler pendant la pandémie. Je suis consciente qu'il y a des humains derrière les robots. On s'en étonne aussi souvent dans mon boulot ("ah mais c'est vous qui le faites ?"). Ma mère et moi on emmerde le e-commerce, on rappelle l'association de livraison pour les vieux. D'un bout à l'autre du salon froid (elle n'a plus beaucoup de bois), la gestuelle de nos corps, leur distance, est modifiée. (phrase obscure : ça signifie qu'elle téléphone à sa mère en appel vidéo ? Croyez-vous vraiment que mémé puisse faire ça ?)

14 heures, grâce à leurs profs, mes deux grands, en lycées publics, sont penchés sur leurs exercices… Comment font les élèves qui n'ont pas d'ordinateur ?
J'appelle une amie enceinte, c'est le cauchemar, l'arrivée d'un bébé en pleine crise sanitaire… Elle va l'allaiter pour ne pas dépendre des stocks.
Un ami adepte des rencontres rapides se lamente, lui, que Grindr soit à l'arrêt.
Au CNC où je préside l'avance sur recettes, nouvelles catastrophiques de films dont le tournage implose en vol. Tous nos copains du spectacle vivant sont aux abois. Et mes librairies chéries… L'idée qu'Amazon puisse s'engraisser encore de la crise me débecte. Je relis Hervé Guibert.

14 heures, j'envoie des messages à des copines pour savoir si elles vont bien et proposer qu'on se téléphone, elles me répondent qu'elles n'ont pas le temps car elles doivent faire l'école à la maison. Elles se rendent compte combien il est difficile d'être prof.
Ma mère m'a appris lundi que ma meilleure amie d'enfance est enceinte. Mais quel cauchemar, l'arrivée d'un bébé.
Je n'ai pas d'amis inscrits sur les sites de rencontre, mais j'aimerais bien qu'on me raconte les rendez-vous foireux, car les articles "tinder surprise" sont réservés aux abonnés du journal. Quand j'ai emprunté le bouquin du même nom, j'ai découvert qu'il n'était pas un recueil de témoignages, mais un roman d'une bobo qui raconte des rendez-vous imaginaires dans les bars branchés de Paris : peu d'intérêt.
Depuis que le dernier journal où je bossais a fait faillite, je n'ai plus de copains dans le monde du cinéma. Et ma bibliothèque chérie... L'idée qu'Amazon puisse s'engraisser encore de la crise me débecte. Je relis Naomi Klein.

à suivre...

16:26 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : confinement, on va tous crever, je vais tuer mes voisins | |  Facebook

24/03/2020

Journal de confinement des gueux, suite

confinement, on va tous creverMarie Darrieussecq, auteure de Truismes, Le bébé, Être ici est une splendeur et Il faut beaucoup aimer les hommes, mais qui valide des titres aussi nazes, nous livre son journal de vacances dans une maison de campagne.
Dimanche. Nous quittons Paris en voiture à 23 heures. Mon mari télétravaillera, mes parents sont au Pays basque, j'ai là-bas ma maison d'enfance : nous désertons avant les annonces officielles.
Sur l'autoroute, premières tensions, nous avons oublié la clef de la maison. Tensions aussi quant au « choix » que nous avons fait de ma famille contre la sienne, mais il a deux sœurs et je suis seule avec trois séniors (mon père, ma mère, un grand-oncle).
Une petite voix dit, à l'arrière de la voiture : « J'ai oublié mon livre de maths. » Demi-tour, donc. Les affiches d'une expo sur l'Exode nous poursuivent…

confinement, on va tous creverPapillote, auteure de Truites, Le morveux, Être ici est un cauchemar et Il faut beaucoup aimer les chats, nous livre son journal de confinement dans un studio en ville.
Dimanche. Je regarde depuis ma fenêtre les gens remplir leurs voitures en rigolant, comme s'ils partaient en vacances : ils désertent avant les annonces officielles, pour transporter le virus chez leurs vieux parents en campagne et hériter plus vite.
Dans la rue, premières tensions, les gens s'agglutinent devant les commerces. Tensions aussi quant au "choix" que j'ai fait de me cloîtrer seule dans mon studio ou de squatter dans ma famille, mais ma mère est âgée et mes frères qui travaillent dans le service public à 600 km d'ici sont infectés (et mes belles soeurs, mes neveux).
Une petite voix me dit, dans ma tête  : "j'ai oublié d'écrire mon testament". Demi-tour, donc. Les images de films d'apocalypse me poursuivent...
à suivre...

17:29 Publié dans Con finement, J'ai bobo là, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : confinement, on va tous crever | |  Facebook

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