08/01/2011
Et surtout, bonne santé (suite)
Suite du billet de mercredi (désolée mais j’avais une bonne excuse pour ne pas continuer plus tôt)
Le lendemain, enfin, une semaine plus tard, je vais chez mon médecin…
Je lui raconte en plaisantant les dires du docteur Knock.
Mon médecin traitant ne rigole pas du tout et me prescrit toute une batterie d’examens. Je fais des prises de sang et des échographies. Je porte des électrodes pendant 24 heures pour suivre les battements de mon cœur. Les gamins de l’école sont horrifiés de voir ces fils et ces ventouses qui dépassent de mon col : « ils sont plantés dans ton corps, comme les robots ? »
Résultat : mon cœur bat à 100/110 en moyenne (au lieu de 60/70), ce qui correspond au rythme cardiaque lors d’un effort physique modéré (c’est du sport de rester assise devant mon ordi ou la télé). Le cœur pointe de temps en temps à 140 sans raison (me lever pour ouvrir le frigo ou pour retrouver la télécommande qui a glissé sous le canapé représente un exploit intense). La cardiologue me donne un « test d’effort ». Je rigole : 10 minutes de vélo, c’est du gâteau, j’en fais plus d’une heure par semaine, je suis entraînée ! Sauf que, dixit une amie « j’ai l’air d’une parisienne sur son vélib », je vais à deux à l’heure, or la cardiologue augmente la vitesse à chaque minute.
Je vous lis le résultat : « test abandonné au bout de 8 minutes en raison de "fatigue du patient" », avec mon cœur qui tape à 207. La honte, je compte sur vous pour ne pas le répéter. J’essaie toujours de me faire passer pour une sportive, puisque je fais de l’exercice plusieurs heures par semaine, mais j’ai un niveau ridicule (j’étais avant-dernière à l’école, j’en ai parlé ici).
Le pire, c’est le jour où un vieil homme débarque dans la salle de sport, tout frêle et tout ridé.
J’ai peur qu’il fasse une crise cardiaque sur le vélo, et comme je suis la seule autre personne dans la salle (mes tentatives pour la vider ont bien fonctionné) je ne m’imagine pas du tout lui faire du bouche à bouche pour le ranimer.
Vieux : « Jeune fille, comment fonctionne cet appareil ?
Moi : - Alors, ici, c’est la vitesse, là, la puissance, et ici la durée (mais qui ne vend pas des macarons). Je vous conseille de commencer faiblement pour ne pas me clamser dans les bras, par exemple 10 minutes, vitesse 40, puissance 30.
Vieux : -Oui vous avez raison, c’est mon médecin qui m’a conseillé le vélo, c’est bon pour le cœur (j’ai une vision du vieux s’écroulant sur le guidon à côté de moi, les yeux révulsés et la langue pendante)
Vieux : Vous savez j’ai 75 ans (à la place du bouche à bouche, le massage cardiaque me semble amplement suffisant. Je vais sans doute lui péter deux-trois côtes mais…)
Vieux : - j’ai plus trop l’habitude de faire du vélo » (à moins que je parte en courant à l’accueil en criant « au secours ! Le vieux est par terre et tout bleu ! Appelez le SAMU ! »)
Le vieux commence son exercice, et je surveille du coin de l’œil sa vitesse et son rythme cardiaque qui s’affichent sur la machine.
Vieux : « oh ben, c’est facile après tout ! Comme on dit, le vélo, ça ne s’oublie pas ! »
Il roule à 70 à l’heure, à 60 de puissance, avec un rythme cardiaque à 153.
Je roule à 60, 50 de puissance, et mon cœur bat à 186.
Déjà, quand j’allais à la piscine, tout le monde me doublait, même les mamies ou les petits enfants. En randonnée l’année dernière, la famille a eu le temps de faire une sieste en m’attendant au bout du chemin (ils étaient tous en train de dormir paisiblement quand je suis arrivée une demi heure plus tard en suant sang et eau). Cette année, certains m’ont carrément mis 45 minutes d’avance dans les dents, pourtant j’avais abandonné l’idée de faire des photos de chaque brin d’herbe ou rocher, car mon formidable don artistique me retardait. (Las de marcher à l’allure d’un escargot, mon frère a fini par m’abandonner dans la bruyère, mais j’ai quand même retrouvé mon chemin - et sans semer de miettes de pain-).
Finalement, après 15 jours de test en tout genre, la cardiologue déclare que je n’ai pas de problèmes graves, mais il faut que je fasse des examens tous les 6 mois car mon rythme cardiaque bizarre est aussi lié à mon problème de thyroïde (ça me fait penser que les derniers 6 mois sont passés… depuis 9 mois). Elle me répète que le fait que mon cœur accélère subitement sans raison, sans que je m’en rende compte, est problématique si je suis en plein effort. Selon elle, si j’ai la condition physique d’une mamie impotente et unijambiste de 95 ans, c’est parce que je ne sais « absolument pas respirer normalement. »
Elle m’encourage tout de même à continuer le sport « à mon rythme » de mémé tétraplégique, puisque les machines indiquent les pulsations cardiaques. J’aime quand les sportifs se retournent vers moi quand l’elliptique émet un inquiétant « bip ! Bip ! bip ! » parce que j’ai dépassé les 200 de rythme cardiaque, ou lorsqu’on me demande, inquiet « ça va ? » quand je me mets par un réflexe idiot la main sur le cœur, quand il se serre subitement. Dans ces cas-là je deviens toute honteuse de me faire remarquer et espère que la prochaine fois il n’y aura personne dans la salle (ce qui est un peu con, parce que si un jour je m’écroule comme j’imaginais le vieux le faire, ce sera la femme de ménage qui me retrouvera trois heures après -tiens, j’ai des pensées joyeuses aujourd’hui-).
C’était un message de Jeannie Longo.
Et vous, vous essayer d’entretenir votre forme en faisant du sport ? Lequel ?
18:13 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : sport, gym-tonic, quel sport pratiquer quand on est nul | | Facebook
05/01/2011
Et surtout, bonne santé
C'est la nouvelle année, après les repas de fêtes, la buche, la galette... et l'indigestion.
Il était une fois, il y a deux ans, mon frère qui ne se sentait pas bien.
Il se moque toujours de mes bobos-là quotidiens, mais lui, quand il est malade une fois par an, c’est l’apocalypse. Ce jour-là, il a une banale gastro, mais il est convaincu d’avoir une méningite et me fait appeler S.O.S médecin…
Le docteur Knock arrive, se penche une demi seconde sur mon frère agonisant :
Frère : « c’est horrible, j’en peux plus…argh…
Docteur : -Oui, c’est une gastro quoi. Et vous mademoiselle, vous n’avez pas de symptômes ?
Moi : - Non, j’ai juste des petits pincements à l’estomac…
-Oui, la gastro aussi quoi. Je vais quand même vous prendre la tension, maintenant que je suis là.
Silence. Il regarde son appareil.
Docteur : - Vous êtes sûre que vous vous sentez bien là ?
Moi : - Ben oui pourquoi ?
- Vous n’êtes pas tendue, vous n’avez pas de difficulté à respirer, vous ne transpirez pas ?
- Mais euh… non… mais que...
- Parce que vous avez le cœur qui bat à 138 ! Normalement c’est 60-70 !
Le choc.
Docteur : -Ah, il bat à 142 maintenant !
Ben oui, forcément, tu m’apprends de ces trucs toi !
Docteur : - Ne me dîtes pas que vous ne sentez rien ! Vous ne l’entendez pas votre cœur, comme il bat vite ? Vous n’êtes pas stressée là ? Ah, il bat à 145 ! Faut vous calmez tout de suite ! C’est hyper dangereux là !! Respirez !!! CALMEZ-VOUS !!!!
Ce docteur Knock ne doit pas donner des cours de sophrologie ou de yoga, car ce sont ses propos qui me stressent alors que je me sentais sereine jusque-là.
Moi : - Mais je comprends pas, je me sens bien... Enfin maintenant que vous le dites j’entends mon cœur battre, mais ça arrive souvent… il se crispe même sans aucune raison… je croyais que c’était juste du stress…
Docteur : - Vous n’avez pas l’air de vous rendre compte de la gravité ! Normalement quand on fait de la tachycardie, on le sent ! Et alors on fait attention, on se repose ! Imaginez, vous qui ne remarquez rien, si vous faîtes un effort physique dans ces moments-là ! C’est grave ! Vous pouvez… Vous êtes jeune pour…
Il ne finit pas ses phrases mais je comprends bien que je peux compléter par « clamser, crever, agoniser dans d’atroces souffrances… »
Docteur : "Je fais une lettre pour votre médecin traitant. Vous y allez dès demain ! Vous entendez ?"
Comme je ne réagis pas vraiment depuis le début de la conversation, il a l’air de croire que je m’en fous, mais en fait je suis tétanisée. Intérieurement, je fonds et j’entends bien cette fois les BOUM BOUM BOUM rapides de mon cœur.
J’essaie de penser à autre chose :
Moi : « Et sinon, pour mon frère ?
Docteur : - Ah oui ! C’est vrai qu’à la base je viens pour ça ! Je ne suis pas venu pour rien finalement ! (mon frère qui agonise apprécie) Il prend simplement du Smect*, et vous aussi.
Moi : - mais je suis pas malade moi ! J’ai juste des petits pincements à l’estomac, c’est rien !
Docteur - Ah sisi, c’est un début de gastro, vous en prenez aussi de ce plâtre au goût dégueulasse
- mais ça m’arrive tout le temps et je prends rien d'habitude !
- Qu’entendez-vous par « tout le temps » ? Combien de fois par mois vous me diriez ?
-Ben…euh… c'est-à-dire… plutôt... 3 ou 4 fois par semaine ?
-HEIN ? Mais depuis combien de temps ??!!
- Ben euh… je sais pas, des années, depuis toujours…
- Mais ça va pas du tout ça ! Faut vous soigner ! C’est pas normal ! Allez, je refais une lettre à votre médecin ! Ah là là mais c’est pas possible ça ! Et vous y allez dès demain !!!
Le lendemain, enfin, une semaine plus tard, je vais chez mon médecin…
Suite demain
Et vous, comment se sont passées les fêtes ? Pas d'indigestion ? Des bonnes résolutions pour la rentrée ?
17:02 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : knock, cinéma français, j'ai mal partout, comment soigner un rhume par les méthodes de grand-mère | | Facebook
07/04/2010
On n'est jamais trop prudent (suite)
Enfin, le verdict : je n’ai jamais payé ma mutuelle.
Catastrophée, comme d’habitude j’appelle ma mère à la rescousse :
Moi : « Je ne comprends pas… pourtant je me souviens avoir sorti mon chéquier le jour du contrat !
Ma mère : -M’enfin! C’est pourtant une grosse somme ! Tu ne t’es pas inquiétée de ne pas voir ton compte débité ? Tu ne fais vraiment pas attention !
Puis elle ajoute : - mais… c’est bizarre... Je ne fais pas un chèque à l’année, mais on me prélève chaque mois…c’est pour la mutuelle étudiante qu’on paie d’un coup, tu confonds ! »
J’ai encore un doute, mais je dois me rendre à l’évidence. La mutuelle ne m’a pas arnaquée, c’est moi. Elle m’a remboursé pendant des mois alors que je n’ai jamais cotisé! Si je n’avais pas résilié, elle n’aurait rien remarqué et j’aurai continué à ne pas payer (et ça fait beaucoup de rimes en "é")
Je relis la lettre « vous avez huit jours pour rembourser »
Je n’ai reçu l’avis que 15 jours après ! J’imagine déjà les huissiers débarquant chez moi, le procès m’accusant de fraude, les longues années de prison…
J’appelle aussitôt la mutuelle. Je tombe sur le « 0800 » la plateforme téléphonique où des employés mal payés répondent à la chaîne à des clients souvent mécontents :
« Que faire ? »
La femme de la centrale téléphonique me répond le plus tranquillement du monde :
« Ben… honnêtement… comme vous n’avez pas payé, le seul truc que l’on peut vous faire, c’est de résilier votre mutuelle. Or, vous venez de le faire vous-même. Alors, franchement… »
Je marque un blanc. Vous comprenez comme moi ? C’est bien l’employée de la mutuelle qui me dit que ce n’est pas la peine de rembourser son entreprise? Dans ce genre de plateforme téléphonique, les communications sont parfois écoutées par les supérieurs… j’espère pour elle que ce n’était pas le cas, sinon c’est le licenciement ! À moins que la pauvre femme n’attende que ça…
J’insiste pour payer le plus vite possible : je préfère donner le chèque en main propre plutôt que l’envoyer, pour avoir une preuve !
L’employée : - Ne vous inquiétez pas… c’est comme vous voulez, mais franchement… »
J’ai l’impression d’être un tantinet con de vouloir être honnête et payer mon dû.
Cette semaine, mon CDD s’est terminé. Je suis retournée à cette mutuelle pour me réinscrire. Plus d’un an après, la conseillère me dit : «oui, je me souviens bien de vous…»
Quand je lui raconte cette histoire, elle est très gênée. J’ai quand même dû payer dix mois d'un coup, en période de Noël en plus, l’époque où je débourse le plus.
Vous savez ce que la conseillère m’offre en guise de compensation pour « le désagrément occasionné ? »
Un mug ébréché au nom de la mutuelle.
Ca valait le coup.
A l’instant même, je reviens de la pharmacie. Mon adhésion n’est toujours pas prise en compte sur ma carte vitale. La pharmacienne me tend mes médicaments et me dit au revoir, et je réponds : « ben, je ne vous dois rien ?
- Ah si ! J’avais oublié ! J’ai fait une erreur, j’ai passé le produit en « remboursé » alors qu’il ne l’est pas ! »
Des fois, je me demande vraiment si l’honnêteté paie.
Une prochaine fois, je vous raconterai une autre preuve d’honnêteté, ou de connerie selon certains…
20:10 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : argent, comment choisir une bonne mutuelle, sicko, michael moore | | Facebook
05/04/2010
On n'est jamais trop prudent
J’emploie très souvent l’expression « on est jamais trop prudent ». Elle excuse un peu mon anxiété qui me pousse à me méfier de tout. Choisir une mutuelle santé est une épreuve pour Miss Bobo-Là.
Je compare pendant des mois toutes les mutuelles et j’enquête auprès de mes proches et amis. Certains m’avouent ne pas avoir d’assurance, ils n’en voient pas l’utilité car ils sont rarement malades. Inimaginable pour moi …
Quand je fais enfin mon choix, (j’ai cherché loin : tout simplement la même mutuelle que ma mère) le rendez-vous est épique. Comme je suis très prudente, surtout quand il s’agit de mes sous et de ma santé, je pose environ 12000 questions et prends des notes. Je lis le moindre mot de mon épais contrat avant de le signer (ce qui me paraît normal, non ?) Bref, l’entretien dure une heure et je crois que la conseillère va me faire bouffer les papiers tellement je l’énerve.
En rentrant chez moi je téléphone à ma mère puis à mon frère pour leur relire des passages du contrat. Je suis persuadée qu’il y a anguille sous roche, que je n’aurai pas tous mes remboursements, que les réductions promises sur ma mutuelle et celle de ma mère (qui me parraine) ne seront pas effectuées. Je lui téléphone régulièrement :
« - Ils t’ont versé tes sous ? Non ? Moi non plus ! Ah, tu vois, c’est des roublards ! Ca ne va pas marcher ! Parce que la phrase du contrat n’est pas claire… ça peut-être compris dans deux sens… »
Non non, je ne suis pas parano, pourquoi ?
Finalement, on a nos déductions, j’ai tous mes remboursements, avec les décomptes qui expliquent tout.
Dix mois plus tard, je suis embauchée en CDD et l’entreprise m’impose une mutuelle de groupe. Je dois donc résilier ma mutuelle actuelle et arrêter de la payer. Bien entendu ma parano reprend : « je suis sûre qu’ils ne vont jamais me rembourser ! Je vais payer deux mutuelles! » Je fais une lettre que je photocopie pour garder une trace et je l’envoie en accusé de réception. Deux semaines plus tard, je reçois la réponse :
« Mademoiselle. Nous avons bien pris en compte votre demande de résiliation. Elle s’effectuera à partir du 1er novembre 2009. Toutefois nous constatons n’avoir reçu aucune cotisation pour la période de janvier à octobre. Nous vous demandons ainsi la somme de 12 milliards … »
Ah les salauds ! J’en étais sûre ! Ils me disent que je n’ai jamais payé ma mutuelle ! Ce sont eux les voleurs ! Je ne vais pas raquer deux fois ! Ce sont eux qui vont me le payer! »
Je ressors mon talon de chèque et mes relevés de compte comme preuves. Je vérifie des dizaines de fois… verdict :
Réponse demain
19:31 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : argent, maladie, hypocondrie, sicko, michael moore, comment choisir une bonne mutuelle | | Facebook