06/02/2015
Tombe la neige et tombe Papillote
Mon frère me téléphone :
« Je t’appelle pour te dégoûter… »
C’est donc pour me parler d’un événement très important que je rate. Qu’y a-t-il de plus essentiel pour un estomac sur pattes que de manger ? Il téléphone pour la chandeleur, pour me narguer avec ses bruits de mastication « mmm, c’est bon… j’ai mis la crème de marrons maison sur les crêpes… »
Il m’a fait le même coup pour la galette des rois. M’en fous, je l’ai mangée moi aussi, même que j’ai eu la fève ! Enfin c’était pas compliqué, contrairement à mon frère qui était avec toute la famille, donc une dizaine de personnes, on était que deux. Mon amie qui sait que j’ai 10 ans d’âge mental m’a laissé la part avec la fève. (Je vous rappelle dans ce billet en lien qu’il m'est arrivé la même chose dans un ancien boulot). Je ne m’y attendais tellement pas que j’ai mordu dedans de tout mon cœur et j’ai failli me péter une dent sur la figurine « mon ami le boulanger ». J’ai porté fièrement ma couronne toute la journée.
Moi : « Ouais je sais… tu manges les crêpes… pff…
Frère : - Oh mais ya pas que ça, hihi, je te passe ta nièce :
Nièce : - Ya plein de neige dans le jardin ! Plus de 30 cm ! Et je ne peux pas aller à l’école car le car ne peut pas passer ! On a fait un igloo ! Et on a fait de la luge avec tonton ! C’est quand que tu viens en faire ? »
Tombe la neige, tu ne viendras pas ce soir …
La neige ! Mes meilleurs souvenirs d’enfance ! On se lève le matin, un silence inhabituel, une lumière particulière qui filtre entre les volets, et là on comprend : la neige est tombée ! On ouvre la fenêtre, on voit toute la campagne métamorphosée, magnifiée par le blanc immaculé, dans un silence de cathédrale… On s’habille en vitesse pour courir dans le jardin, se jeter dans la neige dans des postures saugrenues et y laisser l’empreinte des corps. On est euphoriques.
Seuls les chats n’apprécient pas. Ils posent délicatement une patte, se rendent compte qu’ils s’enfoncent, se secouent avec dégoût les coussinets et nous regardent avec dédain « Vous êtes tarés ! Ça mouille ce truc ! Je retourne près du poële moi ! »
On appelle toute la famille et tous les amis pour aller faire de la luge.
Mais attention, pas de la luge comme on peut en faire en station de ski : une pauvre piste toute droite d’à peine 20 mètres de long, monotone. Non, de la luge de warrior : dans des prés gigantesques qui couvrent toute une colline, avec pleins de tertres et de monticules. On construit une piste toute en virages et en bosses, pour faire des vols planés. On n’a pas de vraies luges, on glisse sur des sacs de terreaux, sur des pistes verglacées qui font des centaines de mètres. On ne descend pas sagement assis. Non, allongés à même le sol en avant, ou carrément les pieds devant… Des amis en gardent encore les cicatrices sur leurs visages : ils n’ont pas pu freiner et se sont pris les fils barbelés qui délimitaient le pré.
On forme un train : un adulte assis devant qui fait la locomotive, un gosse derrière qui s’accroche à lui, un grand, les autres petits, moi qui ferme la marche (doit-on me compter en adulte ou en enfant ?) On perd toujours des wagons en route et le train déraille souvent avant d’arriver en gare.
On rentre ensuite pour se réchauffer près du feu avec un bon chocolat chaud et des tartines de beurre. On est trempés, couverts de neige et de terre, le dos en vrac à cause des pierres sur la piste, avec des bleus, des cicatrices… Bref on se marre bien quoi.
5 ans que je n’ai pas pu faire de la luge, enfin du sac de terreau.
Au boulot, les titulaires partent tous en vacances au ski, et les derniers arrivés comme moi n’ont pas de jour de congé et bossent deux fois plus pour compenser les absences (je travaille tous les samedis). J’ai bien tenté un timide « il neige à Lyon… » mais ma chef m’a clairement fait comprendre que, comme j’avais déjà été la seule à obtenir mon 24 décembre, je pouvais me gratter pour avoir des vacances maintenant.
Et hier, incroyable, j’écrivais tranquillement devant l’ordinateur, à côté de la fenêtre… Et là, je la vois, la neige ! A Paris ! Enfin !
Je dois justement partir bosser. Je marche allègrement dans la rue, le nez en l’air, à regarder les flocons tomber… Je fredonne :
« Libérée, délivrée !
C’est décidé je m’en vais !
J’ai laissé mon enfance en été
Perdue dans l’hiver, le froid est pour moi
Le prix de la liberté ! »
Mais on n’est pas dans ma cambrousse. À Paris, la neige ne tient pas. Elle se transforme en gadoue glissante. Je me tords la cheville, comme environ quatre fois par jour. Je vous rappelle qu’on me surnomme Gaston et Pierre Richard : j’ai deux pieds gauches, et dès qu’il y a un obstacle, vlan je me le paie. Je rentre dans tous les meubles.
Sauf que cette fois, au lieu de me plier gentiment la cheville sur le côté et de remonter l’air de rien, je me retourne le pied dans tous les sens, je pars en avant, sur deux mètres, et j’atterris sur…
les poubelles.
Bien sûr, tout cela devant une école à l’heure de la sortie, donc devant tous les parents qui se précipitent sur la clocharde étalée sur les ordures : « vous allez bien ? »
Je m’esclaffe : « oui ça va ! »
Je reprends ma route, parce que c’est pas le tout, mais je vais encore être en retard au boulot moi (qui a inventé cette machine infernale qu’est la pointeuse ? Le boss sait quand je suis en retard maintenant !)
J’ai un peu mal à la cheville mais bon, je vais survivre, j’ai l’habitude.
Je boite un peu mais bon, on va pas chipoter.
Le soir je regarde les derniers épisodes de la saison 3 de Game of thrones (vous avez vu ce massacre ?! Puis Jon neige Snow qui abandonne sa copine en pleine bataille, alors qu’elle l’a défendu, qu’elle a trahi les siens pour lui ! Elle le retrouve, elle veut le tuer, et ce petit prétentieux « Je sais que tu ne vas pas le faire… » Il s’est pris deux flèches, bien fait pour sa gueule. « Tu m’aimes, je t’aime, mais je dois rejoindre ma famille, tu comprends… » Ben pourquoi il l’emmène pas avec lui ? C’était mon chouchou, mais alors là, plus du tout. En plus on m’a dit que toutes les filles aiment Jon Snow, et je ne suis pas toutes les filles moi, non mais. Fin de l’aparté et revenons à nos moutons)
Bref, j’étais captivée par Games of thrones, mais je pensais tout de même à ma cheville, qui me faisait mal simplement posée sur le lit. Pendant le générique, je la regarde: elle a doublé de volume. Je touche, je sens un truc qui fait « crac » sous mon doigt et je gémis de douleur…
Mais je vais faire comme d’habitude : rien. Voir si ça passe tout seul, et puis j’irai consulter quand je serai au seuil de la mort, et mon médecin me dira encore « mais pourquoi vous avez attendu ?!! »
En plus, je me suis blessée sur le chemin du boulot, c’est donc considéré comme un accident du travail. De quoi gagner des jours de congés (et aller faire de la luge ?!) Mais dois-je vraiment raconter la vérité à mon médecin et à mes collègues : « Je me suis vautrée sur les poubelles ? »
24/12/2013
Eternels 25 ans
Je recycle et commente un article du 24 décembre 2009, en observant le chemin parcouru (3 mètres à cloche pied)... :
Aujourd’hui, c’est mon anniversaire. J’ai 25 ans… depuis plusieurs années.
On m’a dit : « fais gaffe, hein, quand tu emploies le terme "vieux" ou "mémé" sur ton blog, c’est pas cool… »
Je vous rassure tout de suite, il ne faut pas se sentir visé. Un vieux ne désigne pas pour moi une personne de 80 ans. Non. Juste quelqu’un qui a six mois de plus que moi. Inversement, un « gamin » a 6 mois de moins. Ma définition de « vieux » ou de « jeune » change donc continuellement.
Observations 4 ans après : j'ai élargi mes critères : les "vieux" et les "gamins" ont désormais deux ans de différence avec moi.
Je me souviens très bien de la réflexion désespérée qui m’a traversé le jour de mes 17 ans : « ça y est, c’est la limite. Rimbaud disait : "on est pas sérieux quand on a 17 ans " L’année prochaine, c’est foutu, la majorité, le bac, le droit de vote, le permis… je suis censée être adulte. »
J’ai donc décidé entre autres de ne jamais passer le permis pour rester une gamine.
A 20 ans, même déprime : « ça y est, c’est la limite. J’entame une nouvelle décennie, c’est foutu. »
21 ans : « ça y est, c’est la limite. J’ai le droit de boire en Amérique. »
25 ans a été la limite absolue. J’ai arrêté de compter.
4 ans après : J'ai avancé ma limite à 27. A 27 ans, on pouvait encore finir ses études si on avait changé 36 fois d'orientation, on pouvait ne pas encore avoir trouvé de vrai boulot à cause de la crise, on pouvait encore être un jeune. 28, là, on était plus censé avoir un vrai travail à responsabilité, comme un grand. Certains même pensent à fonder une famille, acheter une maison... Je pensais avec horreur aux deux prochaines années... Puis j'ai accepté 28, 29... Mais le nombre horrible, non. Jamais. Et là, 4 ans après l'écriture de ce billet, j'ai passé la barre fatidique... Vous savez là, le truc au-dessus, la déce.. décennie... la tren, la trente... Non je ne peux pas prononcer ce mot affreux.
De toute façon, quand je donne mon vrai âge, personne ne me croit. Je suis conciliante, je ne vais pas les contredire. Au fil des années, je suis obligée de mentir pour ne pas passer pour une attardée. Je parviens même à me tromper moi-même. Je sais que j’ai plus, mais je n’arrive pas à imaginer au-delà de 26. 4 ans après, j'ai enfin accepté mes... 27 ans.
La semaine dernière, je vais chez le médecin (pour changer). Il me pose les questions habituelles pour remplir le dossier : « adresse, téléphone, âge… » Je réponds « 26 » comme d’habitude. A la fin de la consultation, le docteur me demande ma carte vitale et l’observe :
Docteur : « MAIS ! Vous n’avez pas 26 ans !
Moi (sincère) - Ah bon ? Ah oui, c’est vrai ! »
4 ans après, quand on me demande mon âge, je marque un temps d'arrêt car je suis obligée de... calculer. La dernière fois, à la mi-décembre, on m'a quand même donné "la vingtaine". Moi qui ai pourtant pris un gros coup de vieux, mais seuls ceux qui me connaissaient avant peuvent le voir et me le souligner si délicatement "Nan, mais tu pouvais pas non plus faire gamine toute ta vie... Puis c'est les soucis comme ci puis ce puis ça" etc. 20 années d'insomnies commencent à se voir. Et comme le dit Florence Foresti : "à 20 ans tu es fraîche comme la rosée du matin. A 35, tu es fraîche comme la bouteille de rosée de la veille".
Ce qui compte, ce n’est pas l’âge réel, mais l’âge mental. Et j’ai 10 ans, je sais que c’est pas vrai mais j’ai 10 ans, si tu me crois pas tartagueule à la récré.
On dit aussi qu’on a l’âge de ses artères. Dans ce cas je suis mal barrée, nourrie à la cuisine au beurre toute mon enfance, et vas-y que je te rajoute 3 louches de gras pour donner plus de goût. C’est peut-être pour ça aussi que j’ai toujours aimé les légumes : je ne mangeais pas des épinards avec un peu de crème fraîche, mais de la crème aux épinards…
J’ai trouvé la solution miracle pour ne pas vieillir (subitement le nombre de connexion au blog quadruple). Il ne faut pas travailler et ne pas avoir d’enfants. Pour le premier point, c’est râpé, ce qui explique mes 5 ans dans la gueule. Se lever tôt, dormir moins, ça creuse les traits et les cernes. (4 ans après : j'y remédie en restant au chômage). Le pire, ce sont les gosses. Avec mes neveux mon frère a vu ses premiers cheveux blancs. Avant d’être père il était obligé de sortir sa carte d’identité pour prouver son âge… Il fait toujours 5 ans de moins, mais il déprime toujours à son anniversaire.
Moi, je suis toujours contente de fêter le mien. Je ne vous empêche donc pas de m’offrir plein de cadeaux aujourd’hui, pour l’éternel retour de mes 25 ans.
27.
Pas plus.
07:39 Publié dans J'ai bobo là, Si si, je suis une fille | Lien permanent | Commentaires (7) | | Facebook
06/09/2013
Le Rock en saigne : le dernier métro pour une claustro
Mémé Papillote, qui était fière d’avoir eu la présence d’esprit d’échapper aux mouvements de foule à Rock en Seine, se retrouve donc très intelligemment à prendre le métro à la fin du dernier concert, comme… tout le monde, environ 30 000 personnes. Je suis contrainte de faire le mouton et de suivre le troupeau qui nous mène à l’abattoir : le métro…
Emportés par la foule, qui nous traîne, nous entraîne, nous éloigne l´un de l´autre, je perds mes parents-potes en route, ce qui était ma crainte de la journée. Je me retrouve seule avec une vague connaissance. Pour peaufiner le tout, une pluie battante s’abat sur nous. Mais la pluie au moins, c’est l’eau, l’air, la vie… car nous nous engageons dans le long tunnel du métro, sans savoir où il nous mène, croisant de temps en temps des regards atterrés rebroussant chemin : ce n’est pas bon signe. Où allons nous ? Quelle est notre destination finale ? On va tous mouriiiiiir !!!
Une dizaine de minutes plus loin, avançant de plus en plus péniblement, nous tournons enfin dans le couloir qui nous mène aux portes du paradis, le métro. Et nous restons bloqués à 3 mètres de la délivrance, car, de manière incroyable, les portiques sont…fermés. 4 mastodontes de la sécurité se tiennent derrière, seuls, peinards, et nous regardent, affluer de plus en plus, nous serrer de plus en plus, étouffer de plus en plus. Impossible de bouger. Impossible de faire demi-tour, nous sommes pris au piège. La RATP, partenaire officiel du festival, vous assure un confort maximal. J’aurais dû m’en souvenir pourtant : RATP signifie en fait « rentre avec tes pieds ».
Commençant à avoir du mal à respirer, je me rappelle à ce moment opportun que je suis en effet légèrement claustrophobe. Petit détail. Quand il se voit enfermé dans un espace clos, le cheval sauvage se rend soudain compte qu’il a envie de courir le monde après son destin.
Je crois que cette claustrophobie date de mes 8 ans. J’étais en classe de neige (l’un des pires souvenirs de ma vie, mais heureusement pas pour les mêmes raisons que le personnage d’Emmanuel Carrère –ou le film de Claude Miller-). J’avais atterri dans le dortoir des 3 pestes de la classe, mon alcoolique de prof (véridique, elle planquait sa bouteille sous son bureau et sentait l’alcool à plein nez) pensant sans doute qu’une élève sage comme moi allait tempérer les grandes gueules. Une nuit, j’ai entendu dans mon sommeil comateux des cris, puis senti un bras énergique me tirer du lit. Je n’ai même pas eu le temps de dire ouf. Percevant des petits rires sortant du dortoir, un surveillant était rentré en trombe, avait crié pour obtenir le silence, puis pris la première victime innocente lui tombant sous la main (moi). Il m’a entraîné dans une salle de bains, a fermé la porte en criant « ça t’apprendra, tu resteras ici ! ». Le temps m’a paru interminable, j’étais terrorisée, enfermée dans cette petite pièce, dans le noir complet.
Je me suis plaint à ma famille dans une lettre. Ma mère a téléphoné paniquée en demandant ce qui se passait, et bien évidemment est tombée sur le surveillant. Je me rappelle encore de son regard noir quand il m’a passé le combiné, en restant à côté de moi pour vérifier ce que je disais. Je n’ai pas osé réitérer mes propos devant l’oeil menaçant de mon bourreau, et les 10 derniers jours de la classe de neige ont été un long supplice. Je pense que ceci peut expliquer en partie ma peur des espaces clos, petits et obscurs, et ma difficulté à m’endormir sereinement… (Je crois que le pire dans cette histoire, c’est qu’à mon retour tant espéré, ma mère a oublié de venir me chercher à l’heure, et mon frère s’est foutu de ma gueule pendant des années en me récitant par cœur des passages de ma longue lettre mélodramatique (j’avais déjà le goût du drame et de l’écriture à l’époque).
Mais passons et revenons à nos moutons coincés dans le métro :
Les portiques ouvrent en fait toutes les dix minutes, seulement lorsqu’un métro arrive. Car évidemment, la RATP-partenaire-officiel-du-festival n’a pas jugé utile de multiplier les rames face à la significative augmentation de voyageurs.
Pour accentuer ce moment de bonheur et de convivialité, je me retrouve du côté gauche des portiques, c’est-à-dire ceux qui s’ouvrent… uniquement pour la sortie. Je suis donc bousculée et insultée copieusement par les quelques rares malheureux qui ont pensé que c’était une bonne idée de sortir à cet arrêt à l’heure du final de rock en Seine.
45 minutes de cauchemar plus tard, sans même toucher le sol, la foule me pousse en avant et je parviens à passer un portique. Toujours honnête, j’ai le réflexe de valider un ticket, avant que les gens derrière me hurlent d’avancer plus vite.
Je respire enfin, je suis passée en zone libre. Je me retourne, et mon accompagnatrice a disparu. Il est 1h40, je vais atteindre le métro, mais j’ai encore une correspondance, que je ne pourrai jamais obtenir. Je suis à plus d’une heure de chez moi, seule, sans argent, et mon portable n’a presque plus de batterie. Le parfait scénario de film d’horreur, qui se déroule très précisément dans ma tête grâce à mon imagination débordante. Et comme je suis aussi cinéphile, je me rappelle les scènes d'angoisse du film Creep... J’ai trouvé très malin de partir avec le strict minimum, craignant la promiscuité et les vols. Je n’ai pas pris mon portefeuille mais uniquement 25 euros en liquide, que je trouvais largement suffisants. C’était sans compter les prix exorbitants associés à un estomac sur pattes…
Je me remets à paniquer (ça faisait longtemps) seule du bon côté des portiques, tandis que le reste du troupeau bloqué derrière me regarde avec envie. 10 minutes plus tard, mon accompagnatrice me rejoint enfin, et me voyant désemparée, à l’immense bonté de m’héberger. Mémé ne s’endort qu’au premier chant du merle à 7h30, car elle ne retrouve pas ses petites habitudes, et surtout, des jeunes éméchés jouent au « uno » sur leur balcon jusqu’à 5h30, en hurlant dès que l’un d’eux pose une carte « +3 » ou « retour en arrière ».
A part cette fin apocalyptique, j’ai tout de même beaucoup apprécié l’ambiance du festival. Si j’y retourne, je prendrais le temps de faire tous les jeux et de regarder plusieurs concerts, et surtout, je rentrerai avant la fin du spectacle pour obtenir une place dans le métro…
18:47 Publié dans J'ai bobo là, On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : rock en seine, cinéma, le dernier métro, creep, la classe de neige | | Facebook
06/01/2012
Bref, je suis hypocondriaque : ce que révèle votre visage de votre santé
Bref, je suis hypocondriaque. Un article de msn s’intitule donc :
« Ce que révèle votre visage de votre santé ». « Ces petits désagréments que l'on considère souvent comme bénins peuvent parfois être révélateurs de troubles beaucoup plus graves...»
Exemple, j’ai les joues parfois gonflées, surtout comme ce noël, quand je séjourne chez ma mère qui me gave comme une oie à manger au réveillon. Quand elle invite ses copines, les mamies aiment bien me pincer les joues comme si j’avais trois ans en disant « oh les jolies fossettes ! Ta maman te nourrit bien ! » Je pensais que ma gueule de hamster découlait de mon estomac sur pattes, (je dresse un portrait flatteur) mais les docteurs m’ont expliqué que j’avais un problème de thyroïde et que « Tchernobyl m’était passé sur la tête » (maintenant que Fukushima l’a fait aussi…)
Vous avez les lèvres gercées ? Comme tout le monde en hiver pensez-vous. Eh bien non, vous faites de l’anémie. Mangez du foie de veau. Contrairement à 99% de la population, j’adore ce plat. Pourtant je n’en achète jamais à cause du prix élevé, alors j’attends de voir ma mère deux fois par an pour qu’elle m’en cuisine. (Elle vient de m’apprendre ces vacances, quand j’espérais ma traditionnelle tranche, que le boucher de la cambrousse n’en faisait plus car justement « plus personne n’achète de foie de veau ». Je suis en deuil.)
Vos gencives saignent parfois ? Ce n’est pas parce que vous avez dérapé en vous brossant les dents, ni parce que vous vous êtes planté une miette de pain (j’ai testé pour vous). Non, vous souffrez de parodontite, maladie des dents mal lavées, qui entraînera plus tard un risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Rien que ça.
Mon dentiste, que je vois une fois par an pour un simple contrôle, m'a conseillé d'utilise du fil dentaire en m’expliquant : « si vous en utilisez tous les jours, vous n’aurez plus besoin de venir me voir. » Résultat : Gastonne n'a pas su s'en servir, j'ai provoqué une gingivite qui a mis 1 an à guérir, après... une vingtaine de rendez-vous chez le dentiste.
Vous avez les yeux rouges et vous voyez parfois flou ? Il faut arrêter la drogue, Courez chez l’ophtalmo avant de devenir aveugle et risquer le glaucome.
Sinon, c’est tout simplement de la fatigue (m’endormir à 4h du matin ne m’aide pas) ou du surmenage (ne pas trouver de travail sans savoir ce que je vais faire le lendemain ne m’aide pas non plus.)
Vous avez les yeux gonflés ? Il faut arrêter de chougner devant E.T (même si c’est trop triste quand on croit qu’il meurt et quand il s’en va) (je pense que je n’ai spoilé personne en révélant l’histoire hein ?)
Si vous ne sortez pas vos mouchoirs devant les drames, vos yeux gonflés sont peut-être dus à un problème de reins, qui peut conduire à l'hypertension artérielle, l'anémie, la fragilité des os et des lésions nerveuses. » (Ils sont gais sur MSN). Comme quoi, l’expression « pleure, tu pisseras moins » est vraie.
« D'autres symptômes sont à surveiller tels que la fatigue, le manque d'appétit, l'insomnie, les crampes musculaires la nuit, les pieds et chevilles gonflés, la peau sèche et le besoin d'uriner plus souvent. » L'hypocondriaque imagine les cumuler presque tous, sauf un (l’estomac sur pattes vous laisse deviner lequel).
Vous avez le nez rouge comme moi ? Arrêtez de boire.
Je pensais que je le devais à un problème circulatoire. En hiver je ne sens plus mes pieds, mes mains et surtout mon nez : je comprends l’angoisse des enfants quand on leur fait croire qu’on leur vole leur tarin : j’ai l’impression qu’on a coupé le mien pour le remplacer par un glaçon, ce qui produit un tic très glamour : je touche sans arrêt mon nez pour le réchauffer, et au passage vérifier qu’il est toujours là (on ne sait jamais, comme dans la nouvelle de Gogol mon nez peut aller voir ailleurs si j’y suis…) Je voudrais bien comme Gaston Lagaffe un minuscule bonnet avec un pompon, mais je n’ai pas le nez assez gros ni rond.
Pour msn, le nez rouge peut être signe d’hypertension artérielle ou d'un « lupus érythémateux disséminé, maladie chronique inflammatoire où le système immunitaire attaque les substances, organes ou tissus normalement présents dans l'organisme. » Cette maladie vous défigure en donnant l’impression que vous avez porté un masque de fer qui vous a brûlé le visage, un masque de la mort rouge en forme de loup (d’où le nom lupus).
Le journaliste responsable de ce billet est peut-être parti en dépression. Je vais demander s’ils ont besoin de quelqu’un pour le remplacer.
Alors, vous filez à l’hôpital faire un check-up ? Vous êtes aussi hypocondriaque ?
07:00 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : bref, kyan khojandi, hypocondriaque | | Facebook