Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/07/2010

Les voisins ne sont plus mes copains

voisin_contre_voisin.jpgJe crois qu’on ne sera définitivement jamais copains avec les voisins.
Au cas où vous n’auriez pas remarqué, on est légèrement passé de 15 degrés à 35 en quelques jours. 
Je devrais fermer les fenêtres pour baisser la température, mais pour une fois qu’on voit le soleil, je ne le fais pas. Alors j’aère.
Je suis tranquillement vautrée sur le canapé en train de regarder Looking for Eric de Ken Loach sur Canal+ cinéma, quand je sens l’odeur insupportable et détestée. J’ai immédiatement mal à la tête, la gorge et les yeux qui piquent. La cigarette.

Un jour, après plusieurs soirées dans des bars très enfumés avec des amis tous fumeurs, qui me traitaient de chieuse car je ne pouvais plus respirer, j’ai dû aller chez le docteur qui ne voulait pas me croire :  « C’est impossible, vous avez la gorge dans un état… une vraie gorge de fumeuse. Faut absolument arrêter de fumer !
-    Mais je vous dis que je ne fume pas ! »

J’ai donc remis les pieds dans un bar quand l’interdiction de fumer est enfin passée. Je trouve dérisoires les campagnes anti tabac, alors qu’on ingurgite et respire toute la journée des produits toxiques présents dans notre environnement, mais autorisés (les pesticides dans l’eau et les fruits et légumes par exemple). Les fumeurs peuvent se bousiller la santé s’ils veulent, tant qu’ils ne me soufflent pas dans la gueule, je m’en tape. (Je précise tout de même que Jeanne Calment, morte à 120 ans, fumait)

Or, là (de Maupassant) l’odeur nauséabonde envahit mon appart. Je ne suis pas contente-contente. Je suppose que c’est un des petits jeunes fréquentant l’assoc d’à côté, qui braillent jour et nuit et foutent souvent le bordel.
Je tente de fermer brusquement la fenêtre, mais je suis tellement contrariée que je m’emmêle les pinceaux et n’y parvient pas. Dans de grands bruits de battants qui s’entrechoquent, je grogne toute seule :
« Raah !  Font chier avec leur fumée ! On peut pas aérer ! Je crève de chaud moi ! ».
Je me penche à la fenêtre pour sentir d’où provient l’odeur. Je continue à marmonner toute seule : « Qui sait qui m’emmerde avec sa  clope pourrie ? »
Personne en bas. Puis là, je tourne la tête. A 1 mètre de moi, à la fenêtre voisine, les deux voisins au paillasson de chat me dévisagent, très étonnés. Ce sont eux qui fument. Ils ont tout entendu.
Confuse d’avoir été surprise en flagrant délit de marmonnement, je recule d’un coup et ferme la fenêtre vivement.

Après notre première rencontre catastrophique, les voisins doivent définitivement me prendre pour une folle.
Si j’avais découvert autrement d’où provenait la fumée, j’aurai pu leur dire gentiment d’éviter de cloper à leur fenêtre. Car s’ils évitent ainsi d’empuantir leur appartement, ils embaument en revanche le mien dont la fenêtre est située à un mètre de la leur. Vu les conditions, je n’ai pas osé leur parler.
5 fois par jour en moyenne, je me relève pour refermer la fenêtre, et je crève de chaud.
Je crois que je vais investir dans un ventilateur.

Et vous, que faites vous pour lutter contre la chaleur ?
Fumez-vous et supportez vous l’odeur ?

Rendez-vous sur Hellocoton !

06/07/2010

Bilan ciné juin : l'élite de Brooklyn

élite brooklyn.jpg

Le film ressemble à Training Day du même réalisateur : des flics dans leur quotidien glauque, blasés par la violence et la misère, les trafics de drogue, de prostituées…
Comme Training Day, le film n'est pas mauvais, mais il lui manque quelque chose. Si on n’a pas l’habitude de voir ce genre, on l’estimera très bien. Sinon, on pense qu’on a déjà vu mieux, que L'élite n’apporte rien de plus. (Même problème pour American gangster de Ridley Scott).

Le film accumule les poncifs : un vieux flic à une semaine de la retraite (on a déjà vu ça… je sais pas, 200 fois?) Le policier, incarné par Richard Gere, est blasé et lâche. Il fait semblant de ne pas remarquer les  rixes dans la rue pour ne pas avoir à intervenir. Il est la risée de ses collègues. Bien entendu il est alcoolo, et on a le droit à la scène classique : le matin, le réveil sonne, le flic se lève de mauvaise grâce et son premier réflexe est de boire de l’alcool (vu dans environ 350 films). Il est chargé de former une jeune recrue naïve et pleine de bonne volonté, qui évidemment se fait descendre dès son premier jour de travail (vu dans 472 films). Il est solitaire et fréquente une pute, lui propose de partir avec elle, mais elle refuse (vu environ 220 fois). La scène de baise pour faire cool et provoc est particulièrement risible, vue aussi 17 865 fois.

Le film propose des portraits croisés, comme c’est la mode en ce moment. Inarritu qui est un spécialiste a commencé très fort avec Amours chiennes, puis 21 grammes,  mais décline au fil du temps : Babel est pas terrible et il paraît que le dernier est encore pire. Dans les films d’Inarritu, les personnages n’ont rien en commun mais se retrouvent liés au final. Dans L'élite de Brooklyn, au contraire, les héros ne se rencontrent jamais. Dommage.

Le deuxième personnage est encore un cliché : le flic sympa, beau gosse, courageux, mais qui a des problèmes d’argent (vu 12 879 fois). Il a une ribambelle de gosses, sa femme est encore enceinte mais très malade à cause de la moisissure sur les mursde la maison. Le flic doit donc trouver l’argent nécessaire à l’achat d’une nouvelle baraque, et pour ça cet homme intègre va voler de l’argent sale (vu 27 302 fois).

Le troisième larron est encore moins intéressant : un flic infiltré chez les dealers. Sa hiérarchie lui demande une toute dernière mission avant de pouvoir retrouver son identité et un boulot pépère (vu 45 000 fois). Il doit buter un bandit, or ce mec lui a sauvé la vie... Cruel dilemme... Sauf qu’on s’en tape complètement. Le flic infiltré qui devient pote avec les méchants : scénario déjà vu 33 215 fois, notamment dans Donnie Brasco, beaucoup plus efficace. Ici, on ne comprend pas la relation qui noue les deux personnages, car on les voit rarement ensemble. On ne ressent donc aucune empathie pour eux, ce qui faisait tout le sel du film de Mike Newell, avec Johnny Depp et son papounet de substitution Al Pacino.

Bref, pas un mauvais film, mais trop classique et balourd. A voir si on a pas vu les 784 129 films identiques auparavant.
OK, mes chiffres sont peut-être éventuellement un tantinet chouïa un peu exagérés…

A suivre : Dans ses yeux et L’agence tous risques

Et vous, qu’avez-vous vu comme film récemment ?

Rendez-vous sur Hellocoton !

03/07/2010

Soupe au lait

donald soupe au lait.jpgUn jour, il était une fois, dans un passé révolu, dans un royaume fort fort lointain, à la cantine du lycée, les grosses racailles du coin s’amusaient. Elles balançaient des épinards dans les cheveux de mes copines, qui restaient blasées sans rien faire. Je n'ai pourtant aucun courage, mais je déteste les injustices, qu'on s'en prenne aux "faibles" et je suis plutôt impulsive. Donc quand j’ai vu ça, ça m’a tellement énervée que j’ai hurlé sans réfléchir, en me levant en plein milieu du réfectoire :
« OH MAIS C’EST FINI LES Q.I D’HUITRES LA ?!!!!! »
Comme ils étaient vraiment très cons, ils ne comprenaient pas l’insulte :
« meuh… « cui » quoi ? Elle nous a traité d’huître ? C’est quoi, une insulte ? oh zy va toi, j’vais t’casser ta gueule pétasse !
- Ouais c’est ça ! J’y crois à mort ! »

Mes copines, raisonnables, essayaient de me faire taire pour ne pas envenimer les choses, mais  les QI d’huîtres, les lâches, ont pris leur plateau et se sont enfuis.
Ha ha ! C’est moi, Papillote, tremblez devant moi !

wonderwoman.jpg
Une heure après, l’histoire avait fait le tour du lycée. A mon grand étonnement tout le monde me parlait comme si j’étais wonderwoman :
Admirateur n°1 : « Dis donc, t’as osé ! Ils étaient 8 ! Tu sais qu’ils sont des vraies terreurs ces mecs ? Il paraît qu’ils ont fait ci et ça…»
Je ne me sentais plus pisser et je racontais avec forces détails mes exploits :
Moi : « Ouais… ils étaient au moins 28… 2m10 chacun… (Non, là j’exagère, je faisais ma modeste en fait)
Admirateur n°2 : « En plus ils prennent le même bus que toi le soir ! S’ils descendent au même arrêt, tu vas te retrouver seule avec eux, en pleine cambrousse ! T’as pas peur ? »

Au fil de la journée, à force d’entendre à quel point ces types étaient dangereux, wonderwoman a perdu de sa superbe et s'est transformée en poltron woman. Je répétais à tous mes camarades qui me demandaient de raconter mon histoire  et me quémandaient des autographes :
« Ils vont me chopper à la sortie ! J’ai fait une connerie ! J’aurais dû fermer ma grande gueule ! J’ai peur maintenant!»

Les lycéens, après avoir admiré mon courage, me regardaient dorénavant avec dédain.
Le soir, dans le bus, je suis restée ratatinée sur mon siège pour que les voyous ne me remarquent pas. Ils parlaient de toute autre chose : ils avaient complètement oublié notre accrochage et l’existence de Papillote wonderwoman.

donald-duck-soupe au lait.jpgMa gloire n’aura vraiment duré qu’une heure. C’est déjà plus que le quart d’heure de Warhol, on va dire.

Et vous, avez-vous déjà osé vous opposer à plus fort que vous ?

Inutile de vous préciser que mon personnage préféré de Disney a toujours été Donald. Et vous, quel était votre personnage préféré ?

Rendez-vous sur Hellocoton !

29/06/2010

Sex and the city avec Dorothy Parker

dorothy parker bio.gifVous croyiez que j’en avais fini avec Dorothy Parker ? Eh bien non : place à sa biographie. Le titre me titille tout de suite : l'extravagante Dorothy Parker. Je le juge un peu gnangnan. Ensuite, c’est le nom de l’auteur qui me turlupine : « madame de Saint » : il m’évoque l’aristocratie coincée, à l’opposé de la progressiste Dorothy Parker... enfin, il ne faut jamais se fier aux apparences...

Dès les premières pages, j’ai l’impression de tomber dans Sex and the city : une critique des gens chics et riches, des journalistes et écrivains célèbres, qui cache mal en fait l’admiration que l’auteur leur porte. Dorothy Parker évoluait dans le milieu mondain des années folles, elle côtoyait les auteurs les plus renommés (Fitzgerald, Hemingway). Elle décrivait dans ses nouvelles l’hypocrisie des amitiés de la haute société. On comprend dans ses écrits que Dorothy Parker méprisait sincèrement ce milieu bourgeois. Or, j’ai senti que sa biographe, elle, est fascinée par ce milieu.

sex and the city.jpgC’est un peu comme Sex and the city. J’aimais bien la série car les scénaristes se moquaient des personnages. Petit à petit, l’ironie a disparu et ces femmes sont devenues des modèles. Bien sûr, officiellement, on rit toujours de leurs gaffes, mais on apprécie aussi leur liberté et leurs tenues excentriques. Pourtant j’ai souvent pensé qu’elles s’habillaient comme des clowns.
L’héroïne Carrie me semble pathétique, puisqu’elle dépense tout son salaire dans des chaussures hors de prix et souvent moches (par exemple celles avec des plumes roses, sur lesquelles Miranda perd les eaux. J'en ai déjà parlé, faut croire que je m'en remets pas). Elle ne peut plus acheter son appartement à cause de ses dépenses inconsidérées, elle est victime du monde superficiel de la mode. Elle en est fière au lieu de d’en désoler. Le pire, c’est que les héroïnes soit disant expertes en amour commettent toutes les erreurs possibles avec les hommes. Bref, ce ne sont vraiment pas des modèles à suivre.

C’est pareil pour les magazines féminins. J’ai appris que certaines  journalistes si drôles, qui donnent des conseils pour draguer les mecs, sont en réalité impitoyables avec leur subalternes, sans humour, aigries car incapables de garder un homme. Le problème, c’est qu’elles donnent des conseils aux jeunes filles qui s’empressent de reproduire ces erreurs…
En faisant des recherches, j’ai lu que l’auteur de la biographie, Dominique de Saint Pern, est rédactrice en chef d’un magazine féminin… je saisis mieux sa description un peu admirative du monde superficiel des gens riches et dépensiers, des belles fringues, des célébrités …

En lisant cette biographie, on constate que, comme les héroïnes de Sex and the city, Dorothy Parker est une victime des hommes et de la mode. Elle choisit les types que je méprise le plus et que je repère à 20 000 km : les plus machos, les plus crâneurs, flambeurs, superficiels, instables et égoïstes, qui la laissent tomber comme une vieille chaussette (après l’avoir engrossée et contrainte à l’avortement, pour l’un d’eux). Pour ces losers, elle se ruine en vêtements de luxe, elle les défend même quand un de ses pauvres types la bat !

Bref, Dorothy Parker n’est pas montrée sous son meilleur jour. Je pensais que les filles décrites dans ses nouvelles étaient inspirées par les femmes de son entourage, pas par elle-même... Du coup je comprends mieux pourquoi Dorothy Parker se méprisait à ce point (elle a même tenté plusieurs fois de se suicider.)
Ajouté à cela, l’écrivain qui était célèbre pour ses bons mots et son redoutable sens de la répartie était aussi connue pour dire du mal de ses amis dès qu’ils avaient le dos tourné. Je n’aime pas vraiment cette mentalité et méchanceté gratuite…

Je finis par le pire de tout, l’inconcevable, l’incompréhensible, l’inacceptable, l’inexcusable, pire que l’hypocrisie, le goût du luxe, de l’argent et des pauvres mecs :
Dorothy Parker adorait les chiens et en possédait des dizaines ! Quelle horreur ! Des chiens ! Les écrivains préfèrent toujours les chats, qu’est ce que c’est que cette hérésie ?
Je plaisante (à moitié).

Sinon, rassurez-vous, Dorothy Parker reste toujours un formidable écrivain féministe. J’ai forcé sur le défaut que je lui ai trouvé, mais cette biographie de Dominique de Saint Pern est très agréable à lire, bien documentée, on ressent facilement la vie mouvementée de Dorothy Parker, même si je n’ai pas adhéré à tous les aspects de sa personnalité… bref, je pense que la plupart de mes lectrices l’apprécierait beaucoup.

Vous avez vu le film sex and city 2 ? il vaut le coup ou ce n'est qu'une longue pub pour des fringues et produits de marque ?

P.S : ce soir je vous conseille la soirée théma sur Arte : "je consomme, donc je suis"

Rendez-vous sur Hellocoton !