05/04/2010
On n'est jamais trop prudent
J’emploie très souvent l’expression « on est jamais trop prudent ». Elle excuse un peu mon anxiété qui me pousse à me méfier de tout. Choisir une mutuelle santé est une épreuve pour Miss Bobo-Là.
Je compare pendant des mois toutes les mutuelles et j’enquête auprès de mes proches et amis. Certains m’avouent ne pas avoir d’assurance, ils n’en voient pas l’utilité car ils sont rarement malades. Inimaginable pour moi …
Quand je fais enfin mon choix, (j’ai cherché loin : tout simplement la même mutuelle que ma mère) le rendez-vous est épique. Comme je suis très prudente, surtout quand il s’agit de mes sous et de ma santé, je pose environ 12000 questions et prends des notes. Je lis le moindre mot de mon épais contrat avant de le signer (ce qui me paraît normal, non ?) Bref, l’entretien dure une heure et je crois que la conseillère va me faire bouffer les papiers tellement je l’énerve.
En rentrant chez moi je téléphone à ma mère puis à mon frère pour leur relire des passages du contrat. Je suis persuadée qu’il y a anguille sous roche, que je n’aurai pas tous mes remboursements, que les réductions promises sur ma mutuelle et celle de ma mère (qui me parraine) ne seront pas effectuées. Je lui téléphone régulièrement :
« - Ils t’ont versé tes sous ? Non ? Moi non plus ! Ah, tu vois, c’est des roublards ! Ca ne va pas marcher ! Parce que la phrase du contrat n’est pas claire… ça peut-être compris dans deux sens… »
Non non, je ne suis pas parano, pourquoi ?
Finalement, on a nos déductions, j’ai tous mes remboursements, avec les décomptes qui expliquent tout.
Dix mois plus tard, je suis embauchée en CDD et l’entreprise m’impose une mutuelle de groupe. Je dois donc résilier ma mutuelle actuelle et arrêter de la payer. Bien entendu ma parano reprend : « je suis sûre qu’ils ne vont jamais me rembourser ! Je vais payer deux mutuelles! » Je fais une lettre que je photocopie pour garder une trace et je l’envoie en accusé de réception. Deux semaines plus tard, je reçois la réponse :
« Mademoiselle. Nous avons bien pris en compte votre demande de résiliation. Elle s’effectuera à partir du 1er novembre 2009. Toutefois nous constatons n’avoir reçu aucune cotisation pour la période de janvier à octobre. Nous vous demandons ainsi la somme de 12 milliards … »
Ah les salauds ! J’en étais sûre ! Ils me disent que je n’ai jamais payé ma mutuelle ! Ce sont eux les voleurs ! Je ne vais pas raquer deux fois ! Ce sont eux qui vont me le payer! »
Je ressors mon talon de chèque et mes relevés de compte comme preuves. Je vérifie des dizaines de fois… verdict :
Réponse demain


19:31 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : argent, maladie, hypocondrie, sicko, michael moore, comment choisir une bonne mutuelle | |
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29/03/2010
Papillote empoisonnée à la mort aux rats
En arrivant au travail, mes pieds heurtent une petite boîte, placée sous mon bureau. Je me penche et lis ces informations fort accueillantes : "ATTENTION SOURICIDE. Ne pas toucher ou déplacer. En cas d’urgence appeler le centre anti-poison"
Ça va, j’ai compris le message. On veut me tuer ! Avec de la mort-aux-rats, moi, un chat !! Un comble, une insulte !!!
Puis je ne veux pas que Mickey ou Jerry agonisent sur mes pieds ! (Quoique… ils m’ont toujours énervée. Je préfère Picsou et Tom le chat)
Après, les collègues vont encore me reprocher d’empuantir la salle avec mon poisson, alors que ce sera le cadavre putréfié de la souris qui schlinguera.
On a une super ambiance au bureau.
J’ai mis le superbe film La poison en photo, car l’horrible mégère qui donne son nom au titre ressemble à s’y méprendre à une nouvelle collègue. Dans le film de Guitry, la poison verse de la mort aux rats dans le verre de son mari Michel Simon…


08:00 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : travail, chats, cinéma, comment se débarasser des rats, comment se débarasser de ses collègues de bureau, la poison, michel simon, sacha guitry | |
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26/03/2010
Papillote finie
L’heure est grave.
Aujourd’hui, 11 heures, l’heure de la pause. Comme d’habitude mémé accomplit son rituel : je fouille dans ma poche pour sortir une papillote. Et là, rien. C’est impossible, elle est passée dans un trou, le chocolat adoré se balade dans la doublure… mais non.
Il faut me rendre à l’évidence. Voilà, c’est fini. (On a tant ressassé les mêmes théories…) J’ai mangé toutes mes papillotes. Le drame.
Loupy m’a demandé la définition. J’ai l’air fin, c’est quand même mon pseudo, j’en parle depuis un an et demi et n’ai donné aucune explication. Comme si tout le monde était originaire de mon patelin et connaissait…
J’explique donc. La papillote est une confiserie lyonnaise, inventée après la révolution française par l'employé de monsieur Papillot, un chocolatier. Selon la « légende », l’apprenti emballait en cachette des confiseries dans des mots doux, puis les offrait à sa bien aimée. Son employeur l’a surpris, l’a accusé de vol et l’a viré. Pourtant Papillot a commercialisé l’idée sous son nom… Bien lui en a pris : la papillote est devenue la confiserie de noël préférée des Lyonnais.
La papillote est donc un chocolat ou une pâte de fruit, emballée dans un joli papier, avec des blagues ou citations dedans, accompagné parfois d’un petit pétard. En période de noël, certains commerces comme les banques ou les restaurants en mettent à disposition sur les comptoirs pour les clients. Dans les maternelles, les enfants font des collages à base des jolis emballages de papillotes. Cette confiserie fait partie du quotidien.
Je suis montée sur Paris pour bosser dans un magazine. On recevait en été les nouveaux produits pour Noël. Bien entendu c’est moi l’estomac sur pattes qui testais ceux qui se mangent… Les crèmes de soins au caviar -ça existe !- et les parfums C*anel à 100 euros, je m’en tapais. Je préférais les yaourts à 2euros 50, au moins ils remplissaient mon frigo et mon estomac. (J’ai quand même reçu une quarantaine de produits de beauté de marques, et ceux que je n’ai pas donnés se périment dans mon placard…)
En plein mois d’août je me suis donc goinfrée de bûches, chocolats de noël et même de galette des rois. En réunion pour préparer le magazine de décembre, je me suis étonnée de ne pas recevoir de papillotes, car on peut difficilement concevoir noël sans ces chocolats, n'est-ce pas ? Le rédac chef et tous les autres journalistes m’ont regardé avec des yeux ronds : «C’est quoi ce truc ? »
J’ai pensé qu’ils étaient des Parisiens têtes de chiens branchouilles qui ne connaissent que le superflu et pas les choses essentielles de la vie : les papillotes.
Pourtant en novembre, quand traditionnellement j’ai voulu acheter mes papillotes, aucun supermarché parisien n’en distribuait. L’horreur. J’ai téléphoné à ma mère en catastrophe :
Moi (rigolant) « Tu sais pas ce qu’il m’arrive ?
Mère (affolée) - Non ? Quoi ? T’as eu un accident ? C’est grave ?!!?
Moi : Presque ! Je n’ai trouvé AUCUNE papillote dans cette ville de tarés ! Qu’est ce que je vais devenir ?»
J’ai fait les 800 kilomètres aller-retour pour chercher les papillotes (et accessoirement voir ma famille, mais les chocolats offrent quand même un meilleur argument.) Les années suivantes, j’ai prévu le coup à la Toussaint et ramener plein de paquets de papillotes de Lyon en prévision.
Cette année, j’ai réussi à faire tenir ma provision du 1er novembre au 26 mars. Plus que 7 mois à attendre pour renouveler mon stock.
Heureusement, pour les remplacer, j’ai maintenant les chocolats de Pâques.
C’est un peu dur de faire rentrer une cloche ou un lapin en chocolat dans ma poche, mais j’y arriverai. Il le faut bien.
Quizz on connaît la chanson : une référence s’est glissée dans le texte, saurez-vous la retrouver ? (Catherine, si tu es toujours là, je fais appel à tes lumières car personne n’a trouvé la chanson sur le pire souvenir de sport !)


20:05 Publié dans L'estomac sur pattes | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : chocolat, lyon capitale de la gastronomie, les meilleures papillotes en chocolat, origine de la papillote lyonnaise | |
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15/03/2010
Il est mort d'une petite fièvre
"Je meurs d'une petite fièvre
Avec un prénom sur mes lèvres
Et quelques souvenirs heureux
Quelque part au fond de mes yeux"
Jean Ferrat, 1975
Jean Ferrat est mort ! Les petits jeunes qui me lisent s’en tapent peut-être, mais mémé Papillote et ses goûts de vioque est toute chamboulée !
J’ai appris la nouvelle sur Face de bouc (mémé utilise tout de même les nouvelles technologies) en lisant le statut de Foodamour : « Jean Ferrat est mort et Michel Sardou est vivant. Et ça, c’est vraiment dégueulasse ». Malgré la tournure comique de la phrase, je n’ai pas réussi à rire car j’adore Michel Sardou, non je déconne car j’aime bien Jean Ferrat.
Je vous transcris la scène :
Moi : « oh non ! C’est pas vrai ! »
Amie : - Qu’est c’qui s’passe encore ?
Moi : - Jean Ferrat est mort !
Amie (rigolant) : - C’est qui ?
Moi : - Roooh ! Mais tu sais bien ! (Je chante en prenant une voix grave) « Pourtaaaaaaant… que la montagne est beeeeeeeeellllleuh… »
Amie (plaisantant) - Oh ben c’est pas trop une perte alors…
Moi (blessée) - Ah non hein! C’était mon copain Jean Ferrat !
Amie : - Ah ? Je ne savais pas du tout, tu ne m’en as jamais parlé…
Moi : - C’est un bout de mon enfance qui s’en vaaaaaaa !!!»
Du coup je vous explique aussi. Pour le tag des 7 secrets, j’ai eu du mal à me remémorer un bon souvenir d’enfance. Eh bien j’aurai pu citer Jean Ferrat.
C’était dans notre maison de campagne, encore moins équipée que l’appart en ville (on avait pas le téléphone par exemple). On écoutait souvent des vieux 33 tours sur notre bonne vieille chaîne hi-fi, qui a maintenant 28 ans et qui fonctionne encore (c’est pas comme tous les appareils actuels, de mon temps c’était fait pour durer, satané nouvelles technologies…oups mémé s’égare.)
J’étais jeune, car il me semble que j’écoutais Jean Ferrat entre deux chansons de Bob et Bobette (oui, les chansons pour enfants qui datent de 1929… quand je vous dis que je suis une mémé). Je savais déjà lire, car je lisais les paroles au dos du disque.
Bien entendu je ne comprenais pas les propos politiques, où qui faisaient référence à l’actualité (à l’époque d’édition du disque). Par exemple Un jeune sur les républicains indépendants de Valéry Giscard d’Estaing, en 1975 quand même…
Je me souviens très bien quand j’ai demandé à mon frère de m’expliquer les paroles du Bruit des bottes :
« C’est partout le bruit des bottes
C’est partout l’ordre en kaki
En Espagne on vous garrotte
On vous étripe au Chili »
L’explication de mon frère sur « garrotter » «étriper » et Pinochet m’a beaucoup marquée…
On ne possédait que deux albums, dont La femme est l’avenir de l’homme. J’adorais la chanson titre :
« Pour accoucher sans la souffrance
Pour le contrôle des naissances
Il a fallu des millénaires
Si nous sortons du Moyen-Âge
Vos siècles d’infinis servages
Pèsent encore lourd sur la Terre »
Berceuse pour un loupiot, Un singe, Le fantôme, me faisaient rire et je les prenais pour des chansons pour enfants, car Ferrat les chantait sur un ton marrant :
« Je fais des chatouilles
À ceux qui magouillent
Dans le sondage bidon
Je fais des gratouilles
À ceux qui glandouillent
Dans le débat-mironton
Je fous les chocottes
A ceux qui fayottent
Dans la désinformation… »
Parfois, des mots n’étaient pas de mon âge et mon frère ne voulait pas me les expliquer, je ne saisissais pas pourquoi à l’époque ! Je comprends maintenant en relisant les paroles… hum…
J’aimais bien Jean Ferrat, car avec sa voix grave et chaude et sa moustache rigolote, je trouvais qu’il avait une bonne bouille, un côté paternel rassurant. (Pas comme le « petit père des peuples », hein!)
J’ai arrêté d’écouter Jean Ferrat en grandissant, mais je gardais toujours ces bons souvenirs. Au moins, eux, resteront. Snif.
"Alors moi je ris doucement
Comme on rit aux enterrements
En me disant qu'au fond mourir
C'est ne plus s'arrêter de rire"
Et vous, vous aimiez Jean Ferrat ? Quelle chanson préférez vous ?


20:46 Publié dans La rubrique nécrologique, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : musique, jean ferrat est mort, discographie ferrat, chanson française | |
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