03/07/2010
Soupe au lait
Un jour, il était une fois, dans un passé révolu, dans un royaume fort fort lointain, à la cantine du lycée, les grosses racailles du coin s’amusaient. Elles balançaient des épinards dans les cheveux de mes copines, qui restaient blasées sans rien faire. Je n'ai pourtant aucun courage, mais je déteste les injustices, qu'on s'en prenne aux "faibles" et je suis plutôt impulsive. Donc quand j’ai vu ça, ça m’a tellement énervée que j’ai hurlé sans réfléchir, en me levant en plein milieu du réfectoire :
« OH MAIS C’EST FINI LES Q.I D’HUITRES LA ?!!!!! »
Comme ils étaient vraiment très cons, ils ne comprenaient pas l’insulte :
« meuh… « cui » quoi ? Elle nous a traité d’huître ? C’est quoi, une insulte ? oh zy va toi, j’vais t’casser ta gueule pétasse !
- Ouais c’est ça ! J’y crois à mort ! »
Mes copines, raisonnables, essayaient de me faire taire pour ne pas envenimer les choses, mais les QI d’huîtres, les lâches, ont pris leur plateau et se sont enfuis.
Ha ha ! C’est moi, Papillote, tremblez devant moi !
Au fil de la journée, à force d’entendre à quel point ces types étaient dangereux, wonderwoman a perdu de sa superbe et s'est transformée en poltron woman. Je répétais à tous mes camarades qui me demandaient de raconter mon histoire et me quémandaient des autographes :
« Ils vont me chopper à la sortie ! J’ai fait une connerie ! J’aurais dû fermer ma grande gueule ! J’ai peur maintenant!»
Les lycéens, après avoir admiré mon courage, me regardaient dorénavant avec dédain.
Le soir, dans le bus, je suis restée ratatinée sur mon siège pour que les voyous ne me remarquent pas. Ils parlaient de toute autre chose : ils avaient complètement oublié notre accrochage et l’existence de Papillote wonderwoman.
Ma gloire n’aura vraiment duré qu’une heure. C’est déjà plus que le quart d’heure de Warhol, on va dire.
Et vous, avez-vous déjà osé vous opposer à plus fort que vous ?
Inutile de vous préciser que mon personnage préféré de Disney a toujours été Donald. Et vous, quel était votre personnage préféré ?
21:54 Publié dans Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : soupe au lait, disney, donald, comment se défendre | | Facebook
29/06/2010
Sex and the city avec Dorothy Parker
Vous croyiez que j’en avais fini avec Dorothy Parker ? Eh bien non : place à sa biographie. Le titre me titille tout de suite : l'extravagante Dorothy Parker. Je le juge un peu gnangnan. Ensuite, c’est le nom de l’auteur qui me turlupine : « madame de Saint » : il m’évoque l’aristocratie coincée, à l’opposé de la progressiste Dorothy Parker... enfin, il ne faut jamais se fier aux apparences...
Dès les premières pages, j’ai l’impression de tomber dans Sex and the city : une critique des gens chics et riches, des journalistes et écrivains célèbres, qui cache mal en fait l’admiration que l’auteur leur porte. Dorothy Parker évoluait dans le milieu mondain des années folles, elle côtoyait les auteurs les plus renommés (Fitzgerald, Hemingway). Elle décrivait dans ses nouvelles l’hypocrisie des amitiés de la haute société. On comprend dans ses écrits que Dorothy Parker méprisait sincèrement ce milieu bourgeois. Or, j’ai senti que sa biographe, elle, est fascinée par ce milieu.
C’est un peu comme Sex and the city. J’aimais bien la série car les scénaristes se moquaient des personnages. Petit à petit, l’ironie a disparu et ces femmes sont devenues des modèles. Bien sûr, officiellement, on rit toujours de leurs gaffes, mais on apprécie aussi leur liberté et leurs tenues excentriques. Pourtant j’ai souvent pensé qu’elles s’habillaient comme des clowns.
L’héroïne Carrie me semble pathétique, puisqu’elle dépense tout son salaire dans des chaussures hors de prix et souvent moches (par exemple celles avec des plumes roses, sur lesquelles Miranda perd les eaux. J'en ai déjà parlé, faut croire que je m'en remets pas). Elle ne peut plus acheter son appartement à cause de ses dépenses inconsidérées, elle est victime du monde superficiel de la mode. Elle en est fière au lieu de d’en désoler. Le pire, c’est que les héroïnes soit disant expertes en amour commettent toutes les erreurs possibles avec les hommes. Bref, ce ne sont vraiment pas des modèles à suivre.
C’est pareil pour les magazines féminins. J’ai appris que certaines journalistes si drôles, qui donnent des conseils pour draguer les mecs, sont en réalité impitoyables avec leur subalternes, sans humour, aigries car incapables de garder un homme. Le problème, c’est qu’elles donnent des conseils aux jeunes filles qui s’empressent de reproduire ces erreurs…
En faisant des recherches, j’ai lu que l’auteur de la biographie, Dominique de Saint Pern, est rédactrice en chef d’un magazine féminin… je saisis mieux sa description un peu admirative du monde superficiel des gens riches et dépensiers, des belles fringues, des célébrités …
En lisant cette biographie, on constate que, comme les héroïnes de Sex and the city, Dorothy Parker est une victime des hommes et de la mode. Elle choisit les types que je méprise le plus et que je repère à 20 000 km : les plus machos, les plus crâneurs, flambeurs, superficiels, instables et égoïstes, qui la laissent tomber comme une vieille chaussette (après l’avoir engrossée et contrainte à l’avortement, pour l’un d’eux). Pour ces losers, elle se ruine en vêtements de luxe, elle les défend même quand un de ses pauvres types la bat !
Bref, Dorothy Parker n’est pas montrée sous son meilleur jour. Je pensais que les filles décrites dans ses nouvelles étaient inspirées par les femmes de son entourage, pas par elle-même... Du coup je comprends mieux pourquoi Dorothy Parker se méprisait à ce point (elle a même tenté plusieurs fois de se suicider.)
Ajouté à cela, l’écrivain qui était célèbre pour ses bons mots et son redoutable sens de la répartie était aussi connue pour dire du mal de ses amis dès qu’ils avaient le dos tourné. Je n’aime pas vraiment cette mentalité et méchanceté gratuite…
Je finis par le pire de tout, l’inconcevable, l’incompréhensible, l’inacceptable, l’inexcusable, pire que l’hypocrisie, le goût du luxe, de l’argent et des pauvres mecs :
Dorothy Parker adorait les chiens et en possédait des dizaines ! Quelle horreur ! Des chiens ! Les écrivains préfèrent toujours les chats, qu’est ce que c’est que cette hérésie ?
Je plaisante (à moitié).
Sinon, rassurez-vous, Dorothy Parker reste toujours un formidable écrivain féministe. J’ai forcé sur le défaut que je lui ai trouvé, mais cette biographie de Dominique de Saint Pern est très agréable à lire, bien documentée, on ressent facilement la vie mouvementée de Dorothy Parker, même si je n’ai pas adhéré à tous les aspects de sa personnalité… bref, je pense que la plupart de mes lectrices l’apprécierait beaucoup.
Vous avez vu le film sex and city 2 ? il vaut le coup ou ce n'est qu'une longue pub pour des fringues et produits de marque ?
P.S : ce soir je vous conseille la soirée théma sur Arte : "je consomme, donc je suis"
18:55 Publié dans Je suis culturée, Si si, je suis une fille | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : sex and the city, cinéma, livre, littérature, dorothy parker | | Facebook
26/06/2010
Les voisins, mes futurs copains (suite)
Souvenez vous… l’appart d’à côté s’est libéré. J’ai tenté de faire fuir les voisins potentiels. Malgré tout, un jeune couple s’est installé, mais j’ai pensé qu’il devait être sympa, puisque possédant un paillasson représentant des chats. Je comptais entamer les relations de bons voisinages en parlant de paillasson, justement.
Vous pensiez que je plaisantais ? Eh bien non…
Tous les soirs en rentrant, je voyais leur paillasson et la question cruciale me taraudait : « Ont-ils un chat ou non ? » L’occasion d’y répondre est enfin arrivée.
C’était le 31 mai (oui, ça date, mais vous savez que je suis longue à la détente). Je rentrais du sport, j’étais crevée, j’avais dormi 2 heures la nuit précédente. J’étais pourtant guillerette, car j’avais survécu à une nuit atroce et surmonté la fatigue.
Bref, j’avais plein d’excuses pour ce qui va suivre…
Je rentre dans le hall d’immeuble. Je vois enfin la voisine. Je ne lui ai jamais parlé mais je l’ai aperçue de loin. En temps normal, je l’aurais juste salué, mais là, j’ose l’aborder :
« Ah bonjour ! Vous êtes la nouvelle voisine, non ?
La fille est interloquée puisqu’elle ne m’a jamais vu de sa vie : « euh… oui… »
Sentant qu’elle n’est pas disposée à parler, j’aurai dû fuir tant qu’il en était encore temps. Mais je déduis que c’est un peu con puisqu’elle va me suivre sur notre palier commun. Je reste donc pour lui tenir la porte. Sauf que, certainement décidée à me semer, la fille ouvre lentement sa boîte aux lettres et décortique son courrier. Un silence gêné s’installe. Elle, pensant sans doute « mais elle va pas se casser celle-là » et moi me sentant ridicule à faire bêtement le portier.
La fille passe enfin la porte, et je la suis dans l’escalier. Le silence est tellement long et pesant que j’ai l’impression de monter les 1665 marches de la tour Eiffel. (J’ai vérifié le nombre)
Arrivée devant son appart, la fille se tourne vers moi pour me dire au revoir. Elle ne sait pas que je suis sa voisine directe, et ne comprend donc pas pourquoi je m’arrête aussi. Je farfouille longuement dans mon sac pour prendre mes clés. Vu son air inquiet, la voisine semble croire que je cherche un flingue pour la braquer (au secours, une folle veut s’introduire chez moi !) Vous avez remarqué que, plus on est pressé ou stressé, plus les affaires ont tendance à se perdre au fond du sac ?
Je me décide à rompre ce silence ridicule. En général, quand je suis gênée, je m’enfonce encore plus en faisant de l’humour à deux francs ou en sortant des bulles.
Je trouve donc le moment fort opportun pour enfin aborder la question qui nous turlupine tous depuis deux mois :
Je montre le paillasson et demande : « vous avez un chat ?
La fille : - Hein ?
Moi : - euh… (petite voix de la gamine disant une connerie) Vous avez un chat ? Non parce que avec votre paillasson, je me disais…
La fille enlève ses écouteurs (je ne les avais pas remarqués) : - quoi ? Ah ! Si j’ai un chat ! Non, c’est trop petit ici.
Contente de trouver enfin un terrain d’entente, je pars pour une longue conversation :
Moi : - oui ! c’est quand même dommage…j’aimerais tellement avoir un chat…
Fille : - j’en avais un, mais je l’ai laissé chez ma mère
Moi : oh, c’est triste, le pauvre…
La voisine me regarde curieusement, de biais... Je ne fais pas attention et continue sur ma lancée :
« J’ai gardé un chat pendant 15 jours, et c’est vrai qu’au bout d’un moment il essayait de s’enfuir… sinon, il grimpait sur toutes les étagères, on peut dire que ça lui faisait le double de surface, hihi ! »
Je montre un meuble du doigt pour illustrer mes propos. (voir photo : un chat est caché dans cette image. Saurez-vous le retrouver ?)
La voisine me regarde toujours étrangement, l’air de ne pas comprendre. Elle n’a rien dû entendre puisqu’elle avait remis ses écouteurs.. elle les ôte encore, d’un air résigné mais poli,constatant que je suis décidée à lui tenir la jambe:
Moi : « c’était dur quand il a fallu rendre le chat… snif…on s’y attache vite ! »
La fille m’observe encore plus bizarrement, en reculant un peu, comme on regarde les fous ou les chiens dangereux (il faut soutenir leur regard sinon ils attaquent ! Puis on fuit lentement, à reculons, l’air de rien…)
Remarquant enfin que la voisine semble me trouver anormale, je suis gênée et termine la conversation abruptement :
« Euh… bon, ben voilà… bonsoir hein ! » et je referme la porte un peu vite peut-être…
Après cette première rencontre catastrophique, j’essaie de trouver des excuses :
« Non, mais quoi, c’est tout à fait normal de vouloir parler à ses voisins… C’est bien les Parisiens, ça, ils sont froids… je ne vois pas ce que j’ai fait de bizarre, parler de chats, ça rentrait naturellement dans la conversation… »
Tout en cogitant, je continue à renifler et essuyer les larmes qui coulent sur mon visage. Et là, ça fait tilt. Je me précipite vers le miroir.
J’ai la gueule d’une dépressive au bord du suicide : les yeux rouges et bouffis, de grosses larmes qui dégoulinent jusqu’au menton, le nez en patate et qui coule… J’y suis tellement habituée que je n’y fais plus attention : mon allergie au pollen. Je renifle, me mouche, sèche les pleurs sans m’en rendre compte.
Avec mon discours, la fille a dû croire que je chialais parce que je n’ai pas de chat.
Une heure après, on a sonné à la porte. Ca n’arrive jamais. (Je n’ai pas pu répondre, je dormais). Peut-être que c’était la voisine qui vérifiait si je n’avais pas ouvert le gaz pour faire sauter l’immeuble. Elle voulait peut-être me conseiller un bon psychiatre ou un antidépresseur.
La prochaine fois que je la croise, cette fois, je pars en courant pour me cacher.
Je crois que finalement, on ne sera pas copains avec les voisins.
Et vous, vos relations de voisinage ?
Vous avez trouvé Charlie le chat dans la photo ? (en plus, le chat porte réellement ce nom ! J'ai joué à "où est Charlie" pendant 15 jours quand je l'ai gardé)
17:10 Publié dans Les gentils animaux, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : chats, voisins, comment entretenir de bonnes relations de voisinage | | Facebook
23/06/2010
ciné mai : Freddy les griffes de la crazy night
Je préviens tout de suite Seb, qui a publié une critique du film Into the Wild dont je partage l’opinion et qui attendait avec impatience la mienne sur Freddy, que je n’ai pas trouvé grand-chose à tirer de ce film…
Freddy, les griffes de la nuit de Samuel Bayer
J’avais apprécié le premier film. Le prétexte des cauchemars (des adolescents se font tuer dans leurs rêves) permettait de créer un monde toujours changeant, onirique, redoutable (surtout quand on est insomniaque). Ici, rien de tout ça. Les rêves ne sont pas originaux, les possibilités scénaristiques ne sont pas exploitées. Parfois, comme dans tous les rêves, le héros passe d’un lieu à un autre sans logique, mais c’est mal filmé. Certains effets spéciaux sont grotesques (le corps de Freddy traversant le mur par exemple).
Le scénario est proche du néant puisqu’on devine tout depuis le début. Surtout, les personnages et acteurs sont nuls. Les mêmes ados superficiels que l’on voit dans toutes les séries Z américaines : la blondasse UVéisée tête à claques, qui heureusement meurt très vite, le mignon à dents blanches et mèche de cheveux gominée, clone du fade Zach Etron, euh, Efron. L’actrice principale, jolie brune qui garde en permanence la bouche ouverte en cul de poule, comme l’héroïne de Twilight. Comme cette dernière, elle a toujours l’air ébahi, on s’attend presque à voir la bave couler et on a envie de lui refermer sa gueule d’une claque dans le menton.
Le plus désolant, c’est quand même Freddy. Il ne fait absolument pas peur, il est tout petit, malingre, n’a aucun charisme, son visage brûlé provoque plus pitié que dégoût. Présenter Freddy comme un pauvre type n’est pas très efficace pour faire peur au spectateur. Bref, rien à sauver dans ce remake, je me suis ennuyée du début à la fin.
Crazy night de Shawn Lévy
Pour ne pas aller me coucher d’humeur maussade après un film pourri, j’ai enchaîné Freddy, qui se terminait à 22 heures, avec une comédie qui commençait au même moment. L’affiche promettait : « on n’a pas ri autant depuis Very bad trip ». Eh ben c’est de la publicité mensongère. La folle nuit d’un couple de quadragénaires poursuivie à tort par des gangsters ne restera pas dans les annales. Le film n’est pas aussi tordant et irrespectueux que Very bad trip, il ne s’adresse pas au même public (les 40-60 ans pour le premier, les 15-35 ans pour le second). Les gags sont inégaux et ne s’enchaînent pas vraiment, les situations sont parfois faciles… C’est gentillet, ça se laisse regarder, ça ne dure qu’1h20, c’est frais, mais c’est tout.
Pour info : la robe que l'actrice porte sur l'affiche ressemble, dans une couleur différente et avec un bandeau plus large, à la fameuse que j'avais choisi parmi les ridicules essais... vous vous souvenez...
Et vous, qu'avez vous vu comme films récemment ?
18:28 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : cinéma, crazy night, freddy | | Facebook