05/11/2010
Il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles
Souvenez-vous… j’essayais vainement de rentrer en contact avec mes nouveaux voisins, mais toutes les tentatives échouaient face à des quiproquos, à base de paillasson de chats et de fumée de cigarettes...
Mercredi soir, j’ai déployé un effort surhumain : j’ai descendu la poubelle.
Comme je suis déjà en pyjama (ou « encore », j’ai décidé de coller aux stéréotypes du chômeur qui se laisse aller), je me dis que ce n'est pas la peine de m’habiller pour si peu. J’enfile mon jogging de sport sous ma nuisette, ce qui donne un mélange détonnant : beau en haut, beauf en bas. Je pose un châle de grand-mère par-dessus pour cacher mes épaules, puis comme j’ai la flemme de mettre mes chaussures et de faire les lacets, j’enfile les grolles trois fois trop grandes de mon frère, ce qui me donne l’air d’un clown.
Comme dirait Thérèse :
« Et puis c'est une chose qui n'est pas commune et que vous ne verrez pas chez tout le monde.
- Mais j'espère bien Thérèse, J'espère bien. Ecoutez, si vous saviez comme ça tombe bien : je me disais encore hier soir qu'il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles. »
Mon frère me voit et m’interpelle :
-Tu vas quand même pas sortir comme ça ?
- Justement, je ne sors pas, je n’ai que trois pas à faire, j’en ai même pas pour 15 secondes. Ce serait quand même vraiment pas de bol de croiser quelqu’un pendant ce temps ! »
Je descends à toute allure les quelques marches, et arrivée en bas, si près du but, je suis stoppée net dans mon élan. Comme si je jouais à 1-2-3 soleil, je reste dans cette position, le sac poubelle levé bien haut. Bien entendu, devinez qui je rencontre …
La nouvelle voisine, toujours habillée à la dernière mode, me toise avec dédain, lentement, des pieds à la tête. J’ai l’air fin avec mon sourire idiot et crispé de l’enfant prise en faute (c’est pas moi ! j’ai rien fait !)
La voisine me dépasse en silence sans dire bonjour, me laissant toute penaude, mon sac poubelle à la main et ma dignité au fond des chaussettes rouges et jaunes à petits pois.
Après m’avoir pris pour une maniaco-dépressive qui pleure pour un rien (mon allergie au pollen), une hystérique qui crie toute seule (la fumée de cigarettes), elle me considère maintenant comme la dernière des ploucs.
Je prends soin de ma réputation.
Le lendemain se déroule la fête des voisins. Normalement, elle a lieu en été, mais le syndic de l’immeuble s’est dit « tiens ? Si on la faisait quand il fait 8 degrés et nuit à 18 heures, comme ça on aura bien froid dans la cour de l’immeuble et on sera obligés d’appuyer sur la minuterie toutes les deux minutes pour avoir de la lumière ? Quelle bonne idée ! »
Je tiens à préciser que j’étais bien habillée. avec une serpillière avec des trous pour passer les bras
Tout l’immeuble est présent. Il ne manque que les nouveaux voisins à l’appel.
On les voit rentrer. Un type déjà bourré les interpelle : « Hé ! Venez boire un coup ! On s’amuse bien ! » Je croise le regard de la voisine, mais, sans répondre, elle poursuit son chemin jusqu’à son appartement.
Mes nouveaux voisins sont restés toute la soirée chez eux, tandis que 3 mètres en dessous, les autres faisaient la fête. Ils ne voulaient peut-être pas se mêler aux gueux.
Décidément, on ne sera définitivement jamais copains avec les voisins.
Quiz "on connaît le film" ultra facile : de quel œuvre culte la citation est-elle extraite ? Question en plus : qui sont les deux acteurs ?
15:23 Publié dans Oh ? y a des gens autour !, Si si, je suis une fille | Lien permanent | Commentaires (31) | Tags : cinéma, voisins | | Facebook
31/10/2010
Des hommes et des dieux
Ce grand prix du jury Cannois reste en salles un mois après sa sortie, avec plus d’un million et demi d’entrées. C’est une bonne nouvelle : le succès est rare parmi les films français, surtout intello. Des hommes et des dieux montre les derniers instants de la communauté des moines de Tibhirine, en Algérie, avant leur assassinat en 1996. Les frères décident de rester pour aider les pauvres villageois, tout en sachant qu’ils vont certainement se faire massacrer.
A leur place je me serai barrée en courant, j’ai pas une vocation de martyre moi. J’ai donc déjà beaucoup de mal à comprendre les personnages. La majorité des critiques et du public a trouvé ce film poignant, un beau témoignage sur la fraternité et le courage.
Ok, c’est beau, quand ils sont attablés comme dans la Cène, qu’ils se regardent en écoutant le lac des cygnes. Mais qu’est ce que c’est long… 2h30 ! On ne peut pas dire que la vie des moines soit passionnante, entre les messes, les repas, les corvées ménage… Quand j’étais membre du jury d’un festival obscur, j’ai dû me taper Le grand silence, un documentaire de 2h45 sur la "vie " (j'appelle plutôt ça un enterrement) dans une abbaye : il ne se passait strictement rien, un cauchemar. Le président du jury, très intello, soutenait à fond ce film. On a débattus tous les deux pendant des heures parce que je ne voulais pas accorder le prix à ce truc chiantissime (les autres membres s’écrasaient). Pourtant, pendant le visionnage du film, le président s’est ENDORMI, il RONFLAIT. Je vous jure que c’est vrai.
Bref, tout ça pour dire que je n’ai pas spécialement aimé des Hommes et des dieux. J'étais persuadée que le réalisateur Xavier Beauvois était croyant, car sa mise en scène est bienveillante envers la religion. (Les scènes de prière et de chants, une ou deux auraient suffi). J’ai lu dans les journaux et on m’a raconté que des salles de ciné étaient bondées de catholiques, qui se rendaient au ciné comme à la messe. Beauvois manque donc de recul. Ce n'est pas pour rien que le film a reçu le "prix du jury oecuménique" (je savais même pas qu'un tel jury existait !)
Ce qui m’a surtout gonflé, c’est que le contexte historique n’est absolument pas expliqué. Quelqu’un qui ne connaît pas l’Histoire ou qui n’est pas catholique ne peut pas vraiment s’intéresser au film à mon sens. Des documentaires sur l’affaire montre qu’on estime plutôt que c’est l’armée qui a fait une bavure et assassiné les moines, or dans le film on ne parle que des terroristes. On ne sait même pas comment les hommes ont été tués, et beaucoup pensaient qu’ils avaient été égorgés et me contredisaient. J’ai bien vérifié : les moines ont bien été décapités, leur tête alignées le long d’une route et leurs corps n’ont jamais été retrouvés. Bien sûr je ne m’attendais pas à ce que le réalisateur nous montre les têtes tranchées, mais au moins qu’il nous explique ! Le film a également remporté le "prix de l'éducation nationale", mais les profs qui choisiront de l'étudier en classe auront un gros travail de recherche à faire en parallèle...
A part ça les acteurs jouent très bien, surtout Lonsdale. Certains ont trouvé que Lambert Wilson ne correspondait pas au rôle, avec son grand corps d’aristo raffiné. Pourtant, d’après des photos, il ressemble beaucoup au père Christian qu’il incarne. Les critiques avaient sans doute en tête la caricature des moines rougeauds et bedonnants imbibés de vin de messe : la scène culte de Garcia s'étouffant pour de vrai à l'eau de vie dans NPA !
Bref, un film à voir pour vous faire votre opinion, mais que je ne reverrai pas.
Et vous, quel film avez-vous vu dernièrement ?
14:21 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : cinéma français, cinéma, des hommes et des dieux | | Facebook
26/10/2010
Loto, à qui le tour ?
Envoyez-moi toutes vos bonnes ondes! Je viens enfin de trouver une offre d’emploi intéressante où on ne demande pas 10 ans d’expérience que je n’ai pas ! Elle correspond totalement à un emploi super que j’ai déjà fait, journaliste, pour lequel ma boss avait dit : « ton travail est excellent, inutile de repasser derrière toi et de faire des corrections, c’est rare, en plus tu es vraiment très rapide » ( si elle avait su… en fait je finissais souvent mon boulot de la journée vers 15-16 heures et je glandais sur Internet en attendant l’heure de partir) « Bon par contre on a pas de poste à pourvoir en ce moment, mais essaie dans quelques mois, on sait jamais » Ca fait trois ans que j’attends, « on ne sait jamais ».
Sinon, petite blague du jour :
Regardez ce que la CAF m’envoie :
« Après contact pris avec le pôle emploi, nous constatons une divergence avec la situation que vous nous avez déclarée. Nous avons modifié les informations vous concernant. Nous avons donc étudié vos droits. Ils changent à partir du 01/08/2010 (c’est marrant, j’ai reçu ce courrier le 22 octobre)
Il apparaît après calcul que pour l’allocation de logement sociale (ALS) vous avez reçu 2 centimes et demi
Alors que vous avez le droit à des clopinettes.
Vous nous devez 12 milliards.
Pour vous permettre de rembourser cette somme, nous la retiendrons sur vos allocations dès septembre 2010.
Votre caisse d’allocations familiales »
Notez qu’il n’y a pas de formules de politesse : « cordialement, crève la gueule ouverte, votre caisse d’allocations familiales »
Bon, j’ai un tantinet exagéré les chiffres, mais les allocs baissent de moitié.
J’aime beaucoup le « contact avec le pôle emploi ». C’est vrai que d’après ces derniers je n’ai pas le droit au chômage puisque j’ai « conservé une activité professionnelle qui me rapporte 745 euros par mois » alors que je ne travaille pas depuis mi-juillet et que je n’ai jamais gagné cette somme…
Demain, je m’attends à recevoir dans la boîte aux lettres une facture d’EDF m’expliquant que je leur dois 3 millions (en fait le voisin ce sera branché sur mon compteur) et une lettre d’Hadopi me coupant mon accès Internet parce que j’ai téléchargé tout Justin Bieber (encore un coup du voisin qui aura fait péter mon accès WIFI- je répète que les voisins ne sont pas mes copains)
C’est une sorte de loto à l’envers : « à qui le tour ? »
15:20 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : pôle emploi, chômage, travail, loto, caf | | Facebook
24/10/2010
Bilan ciné : crime d'amour et The town
Crime d’amour d'Alain Corneau se déroule dans le monde de l’entreprise, mon sujet de prédilection. Je ne pouvais que l’apprécier. Kristin Scott Thomas illustre bien les manipulations au travail : ("on est méga copines ! Je t’apprends plein de trucs! Bon maintenant tu vas trimer comme une malade, tu peux pas me refuser ça… quoi ? J’ai repris à mon nom le dossier que tu as effectué toute seule? c’est normal, je suis ta boss. Puis on travaille en équipe non ? puis on est amies hein, tu m’en veux pas ?")
J’ai savouré la vengeance de l’employée manipulée, Ludivine Sagnier, même si j’ai vite compris le dénouement. Il me semblait même tellement évident que j’ai chuchoté la prochaine scène dans l’oreille de mon frère, en pensant qu’il l’avait deviné aussi, ce qui n’était pas le cas… Hum, j’aurais mieux fait de me taire.. mais on a quand même beaucoup apprécié le film tous les deux.
J’ai retrouvé les thèmes développés dans les études comme Malaise au travail, le harcèlement moral de Marie France Hirigoyen , Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés de Marie Pezé ou bien encore L’open space m’a tuer.
The town de Ben Afleck
Décidément je pense que Ben Affleck est meilleur réalisateur qu’acteur. Ce n’est pas qu’il joue mal, mais je le trouve fade avec sa gueule trop parfaite et lisse. Dans ses films, il révèle plus son tempérament. Comme dans Gone baby gone, sa précédente réalisation, l’histoire se situe dans un quartier sordide de Boston. Des bandits attaquent une banque et l’un d’eux tombe amoureux de la directrice… Amour impossible, difficulté d’échapper à sa condition.. Le scénario est très classique, pourtant le film se suit sans déplaisir, ce qui prouve bien que Ben Affleck est un bon metteur en scène (la dernière attaque à main armée est saisissante). Je préfère tout de même son précédent film, plus noir, plus approfondi, mais il faut dire qu’il est inspiré d’un livre de Dennis Lehane, ça aide. (d’autres romans de cet auteur ont brillamment été adapté à l’écran : Shutter island par Scorsese et Mystic river par Clint Eastwood)
A suivre : Des hommes et des dieux, le bruit des glaçons, wall street, Kaboom, the social network etc...
Et vous, qu'avez-vous vu au cinéma ?
15:39 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : cinéma, the town, ben affleck, alain corneau | | Facebook