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16/11/2010

Loto, à qui le tour ? (Hassan Céhef, c'est possible)

pole emploi réponses.jpgPour mon chômage toujours pas versé depuis 4 mois maintenant, je vais à la mairie voir si le médiateur ne peut pas m’aider.
Le type de l’accueil me dit que le médiateur n’intervient qu’en dernier, si tous les autres recours n’ont pas fonctionné.
Je pense donc sérieusement à aller m’enchaîner au guichet de mon agence pôle emploi. Je tenterais bien une grève de la faim, mais vous savez que ça m’est IMPOSSIBLE (d’ailleurs je n’écris que d’une main car j’ai un bout de pain dans l’autre en ce moment.)

Je demande ensuite si je peux bénéficier d’une aide financière provisoire (ma mère a dû me faire un chèque puisé sur un récent héritage pour que je ne me retrouve pas à découvert, c’est un peu la honte à mon âge).
Bien entendu, j’ai le droit à la phrase classique des administrations :
-Alors c’est pas ici, faut aller rue Machin…

Je vais rue Machin :
- Vous êtes célibataire ? Alors, c’est pas ici, faut aller bureau trucmuche
Au bureau Trucmuche :
- Vous n’avez pas d’enfants ? Alors, c’est pas ici, faut aller bureau bidule

hassan-cehef-cest-possible.jpg2 km de couloirs et 1 heure d’attente aux guichets plus tard :
Guichetier : -Oui bien sûr, c’est possible. (c’est Hassan Céhef, comme dirait les Nuls)
Moi, très étonnée : - Oh ?
Guichetier : -Oui, pas de problème, j’enregistre votre demande. C’est très rapide, ça passe en commission et vous recevez la réponse dans la semaine. Remplissez ce papier.
Il me tend une feuille avec mes coordonnées à fournir. Je complète les infos et lui rend le dossier.
Moi : - bon ben merci, super !
Guichetier : - Donnez-moi juste votre carte d’identité, vos bulletins de salaire des douze derniers mois et une quittance de loyer.

Un ange passe. Je le dévisage, éberluée, il me regarde tout à fait serein, comme si c’était normal.
Moi : - Mais vous croyez que je me balade avec tous ces papiers sur moi en permanence ?
Il est très étonné. Il ne comprend pas.
Moi : - Faut que je retourne chez moi, je n’ai pas les documents sur moi !
Guichetier, toujours apathique : -Ah bon.
Moi : Il me faut au moins une heure, vous serez encore ouvert à 17 heures ?
Guichetier : - non, faut revenir demain.
Moi un tantinet agacée : - Ok… Et sinon, comment vous faites, vous vous mettez en contact avec le pôle emploi pour qu’il vous rembourse ?
Guichetier : - Pas du tout, on est un organisme indépendant d’aide sociale.

Je suis confuse, car j’ai un peu l’impression de voler l’argent des plus nécessiteux. Je ne demande pas la charité, je veux juste mon chômage auquel j’ai droit, j’ai cotisé pour !
Je lui explique ça, mais peine perdue, il me regarde toujours d’un air inexpressif.
Moi : - Ce que je veux, c’est toucher mon chômage, vous ne connaîtriez pas quelqu’un qui pourrait m’aider ?
Il garde le même air absent.
Moi : - Je sais pas moi, une assistante sociale peut-être ?
Guichetier : - ah, si. »
Il me sort un papier, tiré d’une énorme liasse d’au moins 100 exemplaires…
Un seul numéro de téléphone pour tout l’arrondissement. Elle doit faire des heures sup l’assistante.
(photo : Robert Tripoux)
robert tripoux.jpgJe rentre chez moi et je lui téléphone.
Assistante sociale : « Alors pour l’aide, laissez tomber, on ne la donne qu’aux moins de 25 ans, ou aux femmes célibataires avec enfants. Il ne vous l’a pas dit le guichetier ? »
Je me retiens de lui dire qu’il avait l’air un peu con comme une valise sans poignée comme dirait ma mère.
Moi : «  Et pour mon chômage ?
Assistante sociale : - Ah ben je peux rien faire.
Moi  - Mais on m’a dit qu’une assistante sociale pourrait m’aider !
Assistante sociale : - Non, je peux rien faire, je ne suis pas en contact avec le pôle emploi.
Moi  - J’essaie de les contacter mais je n’arrive pas à avoir de rendez-vous! Vous pourriez peut-être au moins leur téléphonez pour m’appuyer ?
Assistante sociale : - Non non, désolée, je peux rien faire. (c’est Robert Tripoux, l’inverse d’Hassan Céhef)

Regardez le JT ces jours-ci, vous me verrez peut-être :
« En direct de Paris : une jeune chômeuse désespérée est actuellement enchaînée au guichet de son agence pôle emploi, un énorme panier de victuailles à ses pieds… »

De toute façon, j'ai trouvé un job : Mimilady m'a désignée chef de cabinet du ministère du travail...