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16/07/2010

Mémoires d'une jeune fille rangée

memoires_d_une_jeune_fille_rangee.jpgAprès Madame Kévin qui m’a conseillé de lire Dorothy Parker, c’est la truculente Simone de Bougeoir qui m’a inspirée…
J’avais envie de lire depuis longtemps la féministe, auteur du réputé Le deuxième sexe, mais la longueur de cet essai me rebutait. Alors j’ai décidé de commencer par l’autobiographie, car, outre les nouvelles, j’apprécie aussi beaucoup ce genre. Par exemple j’ai adoré l’autobiographie de Jim Thompson, Vaurien, ou celle de Chaplin. Par contre j’ai trouvé répétitive et peu intéressante celle de Bukowski, Souvenirs d’un pas grand-chose. Je trouve fascinant de lire le résumé de toute une vie,  de choix de carrière.

J’ai commencé par le premier tome, sur les 4 : Mémoires d’une jeune fille rangée. J’étais un peu effrayée par la longueur : 500 pages, sans chapitres, sans saut de lignes, rien que pour le premier volet. Au contraire, j’ai eu peur de finir le livre trop vite et je suis soulagée de savoir qu’il existe une suite. J’ai adoré. Deux livres appréciés en peu de temps (après celui de Dorothy Parker) c’est suffisamment rare pour être souligné.

Ce premier tome relate l’enfance de Beauvoir, jusqu’à sa vingtième année et sa rencontre avec Sartre. La biographie commence par un classique : « je suis née à quatre heures du matin, le 9 janvier 1908… » L’écrivain détaille son arbre généalogique, la personnalité, la carrière des membres de sa famille, de ses amis. Elle ne nous épargne pas les détails les moins glorieux ou les plus privés : quand elle se demande comment on fait les enfants par exemple. Et pourtant c’est passionnant.
Elle parvient à transformer des évènements anodins ou privés en éléments universels dans lesquels on peut s’identifier. Bien qu’elle soit issue d’un milieu bourgeois et très catholique, j’ai quand même réussi à comprendre ses états d’âme. Je partage son goût du savoir, de la culture, de la lecture, son besoin d’apprendre auprès de personnalités plus cultivées que la sienne (elle se décrit volontiers comme une simple enfant studieuse, alors que ses amis sont des génies précurseurs selon elle). Son écriture est précise, sans fioritures, elle analyse finement chaque élément, elle se décrit avec modestie et sincérité.

On suit le parcours de Simone de Beauvoir, son enfance dans un milieu fermé et hautain, sa révolte adolescente contre les préjugés de sa classe sociale, sa libération en fréquentant ses camarades rebelles de l’agrégation. Elle explique les transformations de la société française (la première guerre mondiale, puis la désillusion etc).
Deux semaines après la lecture, je ne suis toujours pas remise de la fin de ce premier tome. (Attention, spoiler si vous voulez entreprendre la longue lecture de l’autobiographie sans en connaître les détails)

Car il se termine par les destins tragiques des deux héros d’enfance de Simone, son premier amour et sa meilleure amie. Le premier était un homme qu’elle jugeait encore plus cultivé, intelligent, novateur, charismatique qu’elle. Pourtant il était foncièrement pessimiste sur la nature humaine. Il a cédé aux pressions familiales, s’est marié, à renoncé à l’écriture et a fini sa vie prématurément, alcoolique, ruiné, abandonné de tous et semi clochard. La description âpre de ce destin funeste est terrifiante à lire. Le pire, c’est encore la fin atroce de Zaza, sa meilleure amie, qu’elle admirait tant et qu’elle jugeait bien supérieure à elle.
Zaza était issue d’une famille catholique et bourgeoise ultra conservatrice. Sa famille estimait qu’une femme doit rester au foyer et que les mariages d’amour étaient dérisoires. La sœur de Zaza a accepté d’épouser un homme riche et puissant qu’elle n’appréciait pas, mais Zaza a refusé de céder. Elle voulait devenir écrivain et était folle amoureuse d’un homme, pourtant issu de « bonne famille » lui aussi et catholique comme elle. Zaza était tiraillée entre le respect envers ses parents et sa soif de liberté. Voici comment le premier tome se termine :

« Zaza avait 40 de fièvre et délirait.
Pendant quatre jours, dans la clinique de St-Cloud, elle réclama « mon violon, Pradelle (son amoureux) Simone et du champagne ». La fièvre ne tomba pas. Sa mère eut le droit de passer la dernière nuit près d’elle. Zaza la reconnut et sut qu’elle mourait. « N’ayez pas de chagrin, maman chérie, dit-elle. Dans toutes les familles il y a du déchet : c’est moi le déchet. »
(..) « Nous n’avons été que les instruments entre les mains de Dieu » dit M.Mabille. (son père)
(..) Souvent la nuit elle m’est apparue, et elle me regardait avec reproche. Ensemble nous avions lutté contre le destin fangeux qui nous guettait et j’ai pensé longtemps que j’avais payé ma liberté de sa mort. »

Point final. Zaza a tellement souffert des rigueurs de sa famille qu’elle en est morte.
Je pense que la dernière phrase du livre s’explique ainsi : les parents de Simone de Beauvoir ont dû craindre que leur fille connaisse le même destin que son amie s’ils s’opposaient à ses ambitions. Du coup ils ont dû laisser Simone relativement libre par la suite.

J’attends avec impatience de lire le deuxième tome (cette fois, j’essaierai de ne pas vous révéler la fin, mais il fallait que je partage ce traumatisme !)

Et vous, qu'avez vous lu récemment ?






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11/07/2010

Le grand quiz on connaît la chanson

on connait chanson.jpgVoici enfin le fameux quiz qui vous permettra de recevoir des cartes postales signées de ma célèbre main.
Quels sont les interprètes et les titres de ces chansons qui me font penser aux vacances ? Interdiction de tricher ! Pas obligé de connaître toutes les réponses pour participer...

Chanson n°1 : « Voilà l’été j’aperçois le soleil, les nuages filent et le ciel s’éclaircit, et dans ma tête qui bourdonnent ? Les abeilles ! J’entends rugir… les plaisirs de la vie… »
Chanson n°2 : « Donne moi ta main, et prends la mienne, la cloche a sonné, ça signifie, la rue est à nous, que la joie vienne, mais oui mais oui, l’école est finie ! »
Chanson n°3 : « Allongés sur la plage, les cheveux dans les yeux, et le nez dans le sable, on est bien tous les deux ! »
Chanson n°4 : « C'est un endroit, qui ressemble à la Louisiane, à l’Italie, il y a du linge suspendu à la terrasse, et c’est joli ! »
Chanson n°5 : « Est ce que tu viens pour les vacances ? Moi je n’ai pas changé d’adresse, je serai je pense, un peu en avance, au rendez-vous de nos promesses ! » Je préfère bien sûr la parodie de cette chanson ringarde :
Chanson n°6 : « Qu’est ce que tu vends pour les vacances ? Des caleçons et des maillots de bain ! Je serai je pense, un peu en avance, à l’ouverture du magasin ! »
Chanson n°7 : « Vive les vacances, vive l'insouciance,  les jours d'affluence sur les routes de France, les embouteillages de péage en péage, une panne d'allumage,  arrêt au garage »
Chanson n°8 : « Les jolies colonies de vacances, merci maman merci papa, tous les jours, je voudrais que ça recommence, youkaïdi, aïdi, aïda ! »
Chanson n°9 « L’été s’ra chaud, l’été s’ra chaud ! Dans les T-shirts dans les maillots ! »
Chanson n°10 : « Vamos a la playa oh oh oho »

Je ne sais pas pourquoi les vacances me font penser à la mer, alors que j’ai déjà confessé que je préfère de très loin la montagne, car pourtant, "que la montagne est belle". Elle « est tellement jolie, quand on grandit auprès d’elle, Heidi en a fait son amie, mais loin d’elle, elle s’ennuie » (ça fait 2 chansons en bonus tracks)

Voilà, j’attends vos réponses. Au travail maintenant. Pour moi c’est les vacances, je pars mardi et j’enverrai les cartes à mon retour lundi prochain aux gagnants. Je donnerai les réponses en chanson la semaine prochaine.

Si vous êtes sages, vous aurez peut-être une session de rattrapage, un autre quiz dans 15 jours, car je repars encore en vacances…
Et encore en août…
Vous êtes gâtés, hein.

A vous de jouer !

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08/07/2010

Les voisins ne sont plus mes copains

voisin_contre_voisin.jpgJe crois qu’on ne sera définitivement jamais copains avec les voisins.
Au cas où vous n’auriez pas remarqué, on est légèrement passé de 15 degrés à 35 en quelques jours. 
Je devrais fermer les fenêtres pour baisser la température, mais pour une fois qu’on voit le soleil, je ne le fais pas. Alors j’aère.
Je suis tranquillement vautrée sur le canapé en train de regarder Looking for Eric de Ken Loach sur Canal+ cinéma, quand je sens l’odeur insupportable et détestée. J’ai immédiatement mal à la tête, la gorge et les yeux qui piquent. La cigarette.

Un jour, après plusieurs soirées dans des bars très enfumés avec des amis tous fumeurs, qui me traitaient de chieuse car je ne pouvais plus respirer, j’ai dû aller chez le docteur qui ne voulait pas me croire :  « C’est impossible, vous avez la gorge dans un état… une vraie gorge de fumeuse. Faut absolument arrêter de fumer !
-    Mais je vous dis que je ne fume pas ! »

J’ai donc remis les pieds dans un bar quand l’interdiction de fumer est enfin passée. Je trouve dérisoires les campagnes anti tabac, alors qu’on ingurgite et respire toute la journée des produits toxiques présents dans notre environnement, mais autorisés (les pesticides dans l’eau et les fruits et légumes par exemple). Les fumeurs peuvent se bousiller la santé s’ils veulent, tant qu’ils ne me soufflent pas dans la gueule, je m’en tape. (Je précise tout de même que Jeanne Calment, morte à 120 ans, fumait)

Or, là (de Maupassant) l’odeur nauséabonde envahit mon appart. Je ne suis pas contente-contente. Je suppose que c’est un des petits jeunes fréquentant l’assoc d’à côté, qui braillent jour et nuit et foutent souvent le bordel.
Je tente de fermer brusquement la fenêtre, mais je suis tellement contrariée que je m’emmêle les pinceaux et n’y parvient pas. Dans de grands bruits de battants qui s’entrechoquent, je grogne toute seule :
« Raah !  Font chier avec leur fumée ! On peut pas aérer ! Je crève de chaud moi ! ».
Je me penche à la fenêtre pour sentir d’où provient l’odeur. Je continue à marmonner toute seule : « Qui sait qui m’emmerde avec sa  clope pourrie ? »
Personne en bas. Puis là, je tourne la tête. A 1 mètre de moi, à la fenêtre voisine, les deux voisins au paillasson de chat me dévisagent, très étonnés. Ce sont eux qui fument. Ils ont tout entendu.
Confuse d’avoir été surprise en flagrant délit de marmonnement, je recule d’un coup et ferme la fenêtre vivement.

Après notre première rencontre catastrophique, les voisins doivent définitivement me prendre pour une folle.
Si j’avais découvert autrement d’où provenait la fumée, j’aurai pu leur dire gentiment d’éviter de cloper à leur fenêtre. Car s’ils évitent ainsi d’empuantir leur appartement, ils embaument en revanche le mien dont la fenêtre est située à un mètre de la leur. Vu les conditions, je n’ai pas osé leur parler.
5 fois par jour en moyenne, je me relève pour refermer la fenêtre, et je crève de chaud.
Je crois que je vais investir dans un ventilateur.

Et vous, que faites vous pour lutter contre la chaleur ?
Fumez-vous et supportez vous l’odeur ?

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06/07/2010

Bilan ciné juin : l'élite de Brooklyn

élite brooklyn.jpg

Le film ressemble à Training Day du même réalisateur : des flics dans leur quotidien glauque, blasés par la violence et la misère, les trafics de drogue, de prostituées…
Comme Training Day, le film n'est pas mauvais, mais il lui manque quelque chose. Si on n’a pas l’habitude de voir ce genre, on l’estimera très bien. Sinon, on pense qu’on a déjà vu mieux, que L'élite n’apporte rien de plus. (Même problème pour American gangster de Ridley Scott).

Le film accumule les poncifs : un vieux flic à une semaine de la retraite (on a déjà vu ça… je sais pas, 200 fois?) Le policier, incarné par Richard Gere, est blasé et lâche. Il fait semblant de ne pas remarquer les  rixes dans la rue pour ne pas avoir à intervenir. Il est la risée de ses collègues. Bien entendu il est alcoolo, et on a le droit à la scène classique : le matin, le réveil sonne, le flic se lève de mauvaise grâce et son premier réflexe est de boire de l’alcool (vu dans environ 350 films). Il est chargé de former une jeune recrue naïve et pleine de bonne volonté, qui évidemment se fait descendre dès son premier jour de travail (vu dans 472 films). Il est solitaire et fréquente une pute, lui propose de partir avec elle, mais elle refuse (vu environ 220 fois). La scène de baise pour faire cool et provoc est particulièrement risible, vue aussi 17 865 fois.

Le film propose des portraits croisés, comme c’est la mode en ce moment. Inarritu qui est un spécialiste a commencé très fort avec Amours chiennes, puis 21 grammes,  mais décline au fil du temps : Babel est pas terrible et il paraît que le dernier est encore pire. Dans les films d’Inarritu, les personnages n’ont rien en commun mais se retrouvent liés au final. Dans L'élite de Brooklyn, au contraire, les héros ne se rencontrent jamais. Dommage.

Le deuxième personnage est encore un cliché : le flic sympa, beau gosse, courageux, mais qui a des problèmes d’argent (vu 12 879 fois). Il a une ribambelle de gosses, sa femme est encore enceinte mais très malade à cause de la moisissure sur les mursde la maison. Le flic doit donc trouver l’argent nécessaire à l’achat d’une nouvelle baraque, et pour ça cet homme intègre va voler de l’argent sale (vu 27 302 fois).

Le troisième larron est encore moins intéressant : un flic infiltré chez les dealers. Sa hiérarchie lui demande une toute dernière mission avant de pouvoir retrouver son identité et un boulot pépère (vu 45 000 fois). Il doit buter un bandit, or ce mec lui a sauvé la vie... Cruel dilemme... Sauf qu’on s’en tape complètement. Le flic infiltré qui devient pote avec les méchants : scénario déjà vu 33 215 fois, notamment dans Donnie Brasco, beaucoup plus efficace. Ici, on ne comprend pas la relation qui noue les deux personnages, car on les voit rarement ensemble. On ne ressent donc aucune empathie pour eux, ce qui faisait tout le sel du film de Mike Newell, avec Johnny Depp et son papounet de substitution Al Pacino.

Bref, pas un mauvais film, mais trop classique et balourd. A voir si on a pas vu les 784 129 films identiques auparavant.
OK, mes chiffres sont peut-être éventuellement un tantinet chouïa un peu exagérés…

A suivre : Dans ses yeux et L’agence tous risques

Et vous, qu’avez-vous vu comme film récemment ?

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