02/08/2020
Embauchez-moi, vous ne le regretterez pas : Lagaffe à la photocopieuse
Suite de mes exploits dans le monde merveilleux du travail.
J'ai exercé beaucoup d'emplois à titre énigmatique et fourre-tout, comme "chargée de mission".
Terme pompeux qui m'évoquais le prophète qui part prêcher la bonne parole, main sur le cœur, prêt à illuminer les foules, changer les mentalités, la face du monde... Mais qui consistait en réalité à... faire des photocopies. Or, les machines et mémé nulle en nouvelles technologies ne sont pas amies. Je vous rappelle que dès que je touche l'imprimante au boulot, elle tombe en panne, et qu'un témoin de l'incident m'a annoncé : "je suis magnétiseur. Vous avez un fluide qui perturbe les machines". Et pour couronner le tout, je suis daltonienne.
Coller Gastonne Lagaffe à la photocopieuse était donc un pari risqué. J'étais une vraie calamité. A imprimer à l'envers, sur une feuille rose quand on me demandait jaune, en 3 exemplaires quand on m'en demandait 2 et inversement. Je devais faire des tonnes de photocopies et à moi seule j'étais responsable de la déforestation de Fontainebleau. Pour m'y retrouver, J'étalais mes tas de papiers autour de la photocopieuse, donc dans le couloir, et les passants faisaient voler mes feuillets dans tous les sens.
Le bourrage papier était mon ennemi juré, je déboulonnais la machine en pestant, couverte d'encre, à plat ventre par terre : "mais il est où ce fichu tiroir A4?!"
Alors plutôt que de gaspiller honteusement des milliers de feuilles et d'arbres pour rien, j'ai proposé d'envoyer les formulaires par mail. (Version officielle : pour l'environnement. Version officieuse : je ne sais pas faire fonctionner une photocopieuse).
Puis j'ai découvert qu'au même étage se trouvait le responsable du magazine interne de l'entreprise. Comme j'avais bossé comme journaliste, j'ai proposé mes services. Bref, de simple boulot de photocopie, je me suis retrouvée relectrice, correctrice puis rédactrice. Le collègue était content, il pouvait glander pendant que je faisais son taf, et moi j'étais contente de faire un travail qui m'intéressait plus que celui pour lequel j'étais embauchée au départ, et pour lequel j'étais bien plus compétente.
Après je vous rassure, je reste une Gastonne : si j'ai la chance d'occuper un bureau privé avec accès à internet, je passe du temps à dormir surfer, mais pour les boulots en open space et sans ordi, je suis bien obligée de bosser, alors tant qu'à faire, autant faire un job qui m'intéresse. Pour ne pas devenir zinzin ou aigrie, j'ai besoin de faire un travail qui a du sens pour moi.
A suivre...
16:15 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : travail, gaston lagaffe, pole emploi | | Facebook
02/05/2015
Gaston Lagaffe a trouvé son job idéal
Vaille que vaille, le travail
Ne me fait pas très très envie non
Pour une grimace, j'ai perdu ma place
De cireur de patins à glace
Je cherche un job job job
Titre msn d’aujourd’hui : « royal baby, assistez en direct à l’accouchement »
Euh, comme le cours de bio en 3ème, où on voit tout au premier plan et où j’ai failli vomir mes pépitos à la récré ensuite ? Non merci sans façon.
Une du journal « le déclin de l’Ain » (j’ai changé le nom) titre principal en lettres capitales, placardé à la devanture de tous les kiosques à journaux : « Fait diver tragique » Les correcteurs sont visiblement partis en weekend pour la fête du non travail.
En parlant de non-travail, j’ai passé un concours pour être fonctionnaire, être titularisée après mon CDD actuel. Pour le plus bas grade et le plus petit échelon (ambition, j’écris ton nom). Oui, moi qui n’aime pas recevoir des ordres, ayant un problème avec la hiérarchie (souvenez-vous qu’un chef m’appelait « le trublion qui fait du mauvais esprit »-des blagues quoi-), moi qui déteste le travail en groupe, routinier, m’ennuie vite (je ne reste jamais plus d’un an au même poste), qui possède plutôt un esprit créatif et indépendant. Fonctionnaire, tout à fait moi. C’est ton destin ! Prends-toi z’en main.
Pourtant j’ai trouvé le boulot presque idéal pour Gaston Lagaffe : j’ai du temps pour glander. (Un boulot de fonctionnaire me direz-vous, mais vous savez qu’on a supprimé beaucoup de postes, et désormais les fonctionnaires travaillent vraiment ! Enfin certains). Quoique, aujourd’hui, en 6 heures de boulot, je n’ai eu le temps de lire que deux pages de Télérama, je n’ai même pas pu finir l’article sur James Ellroy. C’est un scandale, que fait la police.
Surtout, enfin, je ne travaille plus en open space m’a tuer. Personne pour m’épier, me critiquer.
Je peux parfois mettre de la musique sur mon ordi, pour le plus grand bonheur de mes collègues, qui apprécient mon goût pour la grande musique. Ce matin, Pierre Bachelet, dont je beuglais le refrain :
« Et moi je suis tombée en esclavage, de son sourire, de son visage, et je lui dis "emmène-moi" (au bout de la Terre)
Collègue : - Pour moi c’est sûr, elle est d’ailleurs ! Mais tu vas la fermer !!»
Le pauvre petit, depuis qu’il a osé critiquer mon hommage lors de la mort de Demis Roussos, par esprit de contradiction et provocation, je lui choisis chaque matin une nouvelle chanson ringarde rien que pour l’embêter : « il est l’or ! L’or de se réveiller ! Il est l’or de radio Nostalgie ! » Il m’adore. (Il en rigole hein ! Il attend sa musique et prépare sa réplique, je ne suis pas sadique !)
Dans ce nouveau boulot, autre énorme avantage, je ne reçois aucun ordre d’un chef, hautain et méprisant comme j’ai pu en avoir. Mon travail à faire s’affiche sur mon écran, et je n’ai aucun compte à rendre. Je n’ai toujours pas compris qui faisait quoi et qui était mon supérieur (c’est simple, puisque j’occupe le plus petit grade : quasiment tous les autres sont mes chefs).
Je n’ai aucune responsabilité, parce que les responsabilités, c’est pour les grands. La vie est déjà bien assez compliquée pour se stresser au travail. J’ai d'autres choses bien plus importantes à me préoccuper, mes amis, mes sorties, mes séries, mon blog… Je ne risque pas le burn-out. Quand un boulot me déplaît, en attendant la fin du CDD je ronge mon frein puis je chante « au revoir, au revoir président ! » « Libérée, délivrée, je ne reviendrai plus jamais ! » « I’m free, and I’m waiting for you to follow me ! » etc (je pourrais faire une compil’ : « les meilleures chansons contre le travail, par DJ Papillote »)
Bref, pour la première fois de ma vie, j’ai enfin envie de rester à un poste.
Je vous donne l’issue tout de suite avant de lire vos encouragements : je n’ai pas été retenue. Pire, Grognasse et Langue de pute, (il y en a toujours) dont on espérait tous se débarrasser, restent avec nous. Le seul qui a réussi, c’est le meilleur collègue du chat noir, celui des chansons. A qui je vais faire découvrir mon répertoire maintenant ?
Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas été sélectionnée. J’ai pourtant tellement l’esprit d’un fonctionnaire, j’ai pourtant cartonné à l’oral, j’ai répondu tout ce qu’il fallait, et mes collègues m’ont dit « merci, on a jamais autant ri lors de la présentation d’un parcours professionnel »…
Suite demain
Quiz On connaît la chanson, 5 musiques à retrouver dans le texte
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20/10/2014
L'humour, mon arme préférée
Je n'ai pas raconté mes incroyables aventures inexistantes depuis longtemps, surtout celles liées au travail. Forcément, j'étais au chômage. Il est possible que miss Gaston Lagaffe revienne bientôt vous narrer ses formidables histoires, car figurez-vous, j'ai retrouvé un emploi !
J'ai réussi à rester discrète quelques jours, puis ma nature a vite repris le dessus. Grâce à ma maladresse légendaire, quelqu'un s'est déjà fait voler ses affaires sous mon nez et j'ai déjà failli tuer un collègue. Les autres employés ont soudain appris mon existence, puisque depuis, des collègues jusqu'alors inconnus viennent me voir en me disant "C'est toi qui a failli tuer Truc ?" En attendant de trouver le temps de vous raconter cette incroyable aventure (je bosse maintenant !) voici un extrait de livre que je trouve pertinent :
"Toutes ces mésaventures firent que je m’enfermais de plus en plus dans ma chambre et que je me mis à écrire pour de bon. Attaqué par le réel sur tous les fronts, refoulé de toutes parts, me heurtant partout à mes limites, je pris l’habitude de me réfugier dans un monde imaginaire et à y vivre, à travers les personnages que j’inventais, une vie pleine de sens, de justice et de compassion.
Instinctivement, sans influence littéraire apparente, je découvris l’humour, cette façon habile et entièrement satisfaisante de désamorcer le réel au moment où il va vous tomber dessus. L’humour a été pour moi, tout le long du chemin, un fraternel compagnonnage; je lui dois mes seuls instants véritables de triomphe sur l’adversité. Personne n’est jamais parvenu à m’arracher cette arme, et je la retourne d’autant plus volontiers contre moi-même, qu’à travers le « je » et le « moi », c’est à notre condition profonde que j’en ai. L’humour est une déclaration de dignité, une affirmation de la supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive.
Certains de mes « amis », qui en sont totalement dépourvus, s’attristent à me voir, dans mes écrits, dans mes propos, tourner contre moi-même cette arme essentielle ; ils parlent, ces renseignés, de masochisme, de haine de soi-même, ou même, lorsque je mêle à ces jeux libérateurs ceux qui me sont proches, d’exhibitionnisme et de muflerie. Je les plains. La réalité est que « je » n’existe pas, que le « moi » n’est jamais visé, mais seulement franchi, lorsque je tourne contre lui mon arme préférée ; c’est à la situation humaine que je m’en prends, à travers toutes ses incarnations éphémères, c’est à une condition qui nous fut imposée de l’extérieur, à une loi qui nous fut dictée par des forces obscures comme une quelconque loi de Nuremberg.
Dans les rapports humains, ce malentendu fut pour moi une source constante de solitude, car, rien ne vous isole plus que de tendre la main fraternelle de l’humour à ceux qui, à cet égard, sont plus manchots que les pingouins. »
Romain Gary, La promesse de l’aube
Tout cela me rappelle quelqu'un...
P.S : La personne que j'ai soi-disant failli tuer manque cruellement d'humour. (Je ne comprends pas, j'ai trouvé ça très drôle moi...)
22:02 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : humour, travail, gaston lagaffe, littérature | | Facebook
16/10/2013
Turbo
Dans ce film d’animation, un escargot rêve de devenir champion de course automobile. Ses camarades se moquent de lui et l’incitent plutôt à rester dans le rang et faire comme eux : ramasser les tomates dans les jardins potagers. Un jour, le jeune héros intrépide se retrouve propulsé à l’intérieur d’un bolide, et possède ensuite ses formidables capacités de vitesse. Découvert par un jeune restaurateur fauché, aidé par ses amis commerçants, l’équipe part à la conquête des circuits pour affronter les plus grands… (voir bande annonce en lien)
Turbo est rythmé, drôle (la scène où le personnage découvre ses pouvoirs est hilarante), avec même une pointe d’humour noir que j’ai adoré : les escargots, blasés, font l’appel tous les matins pour compter les survivants, et à tout moment, un corbeau vient emporter l’un d’eux. Les escargots se voient comme au service de la collectivité et leur personne n’a pas d’importance.
Le film délivre le message classique des films d’animation, mais toujours aussi important pour les enfants : il faut croire en ses rêves, persévérer, ne pas avoir peur de prendre des risques et de s’opposer à sa famille pour se réaliser, être optimiste, volontaire et aider son prochain.
Comme souvent dans les dessins animés, le scénario est prévisible et la fin un peu longuette (je ne suis pas adepte des courses automobiles) mais le film n’est pas benêt : il invite les enfants à ne pas se fier aux apparences et à ne pas idolâtrer bêtement (le coureur automobile dont est fan le jeune escargot se révèle être un méchant personnage).
En résumé, un film qui enchantera vos enfants.
Quand j’étais petite, j’entraînais mes escargots à la course et au parcours du combattant. Je plaçais des pierres de plus en plus grandes qu’ils devaient gravir avant d’arriver au terminus et trophée : une feuille de salade. J’arrosais la piste pour leur montrer le chemin. Mes escargots, surtout le petit jaune Oscar, étaient très doués. Ils partaient exactement là où ils devaient aller (sauf le rose, je ne me rappelle plus de son nom, il n’est pas resté dans les annales de la course d’escargot, il partait toujours de traviole). Un jour, Oscar, Sébastien Loeb et Steve McQueen ont fait le remake de la grande évasion et se sont échappés de leur seau. Je les ai retrouvés quelques temps plus tard dans le gazon 30 mètres plus loin, parfaitement alignés !
07:00 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, turbo, films pour les enfants, comment faire des courses d'escargots, gaston lagaffe | | Facebook
17/03/2013
Comment j'ai assisté aux César ou Beaucoup de bruit pour rien
Je participe souvent aux jeux de Canal + pour les abonnés, qui permettent de voir des films ou séries en avant première. Je ne gagne jamais. Au bon vieux temps où Internet n’existait pas, mémé Papillote envoyait un pigeon voyageur son courrier postal et recevait à tous les coups un cadeau. J’ai encore le frisbee jaune vif avec le logo Canal +, la VHS des Guignols de l’info de noël 1991 et le super magazine à la couverture brillante sur les Ovnis par exemple. Collector.
Et là, des années après, la roue tourne enfin. Je suis présélectionnée, et pas pour n’importe quoi : assister à la cérémonie des César ! Ni une ni deux j’appelle la France entière pour l’informer de la bonne nouvelle : « je recevrai un coup de téléphone pour confirmer le 13 février, dans un mois. »
Un mois après, le téléphone sonne. Je ne réponds pas. Comme son nom l’indique, je ne porte pas mon portable (à cause des ondes). Je le laisse dans la cuisine à 10 mètres de moi et je n’entends pas la sonnerie.
1 heure après, rebelote.
1 heure plus tard, j’entends enfin. (Je viens grignoter du chocolat dans la cuisine). Appel masqué : « Rah, c’est encore Boubou télécom qui veut me vendre une connerie, scronch scronch, je réponds pas tiens, bien fait, z’ont qu’à poireauter, ‘toute façon je mange, scronch scronch. »
1 heure après, idem. « Ils exagèrent, d’habitude ils ne rappellent que le soir »
1 heure après, toujours pareil. « M’enfin, c’est fini oui ? Vous allez me laisser tranquille ! »
30 secondes après la fin de la sonnerie, mémé réagit enfin « Oh purée ! C’était sûrement Canal + ! Nan c’est pas possible j’ai pas pu louper ça ! »
Je suis restée collée aux mauvaises ondes de mon portable tout le restant de la journée.
Le téléphone n’a jamais resonné.
Quand jvous dis que mon frère me surnomme Gastonne, le terme est judicieux. Gastonne, ya le téléphone qui sonne, mais ya jamais personne, qui réponne. Nan mais allô quoi.
C’était une énième incroyable aventures inexistante de Papillote : « comment j’ai failli assister à la cérémonie des César ».
De toute façon, c’est chaque année pareil : des blagues vaseuses, des remerciements inintéressants, une cérémonie interminable. Heureusement Kevin Costner recevait son César d’honneur. Hé ! On ne le donne pas aux vieux d’habitude ? Kevinou tu ne vas pas clamser hein ? Il semblait très ému, touchant, toujours aussi craquant malgré ses 58 ans. Ce qui m’a donné envie de revoir Sens unique diffusé la semaine dernière sur Arte, surtout pour le regarder dans son bel uniforme blanc…
Ce soir sur Arte d’ailleurs, Beaucoup de bruit pour rien, joyeuse adaptation de Shakespeare par Kenneth Branagh, avec Emma Thompson, au temps où ils formaient un couple et où leur collaboration étaient fructueuse (l’excellent Peter’s friends, Dead Again, Henri V…) Jaoui et Bacri au moins, ils se sont séparés, mais continuent de faire des films ensemble…
Demain, autre film d’amour, mais cette fois-ci ni léger ni romantique: la passion qui torture deux ex amants se retrouvant dix ans après : le magnifique film de François Truffaut, La femme d’à côté, avec Fanny Ardant et Gérard Depardieu. En prime, le grand Georges Delerue signe la musique.
Jeudi sur Chéri 25, encore une histoire d’amour passion, La leçon de piano. Je l’ai découvert à 12 ans environ, mon oncle me l’avait montré en VHS, me mettant un casque sur les oreilles, pendant qu’il conversait à côté avec les grands. Le bedonnant et libidineux Harvey Keitel m’avait répugné en enlevant sa tunique pour essuyer le piano avec, et je me rappelle encore de la scène du doigt coupé… J’étais sans doute trop jeune et trop sensible.
Les histoires d’amour finissent mal, en général, avec Love and secrets programmé sur Canal+ ce mois-ci, très bon film malheureusement resté inédit en salles, avec la lumineuse Kirsten Dunst et Ryan Gosling ♥♥♥. Il s’inspire d’une histoire vraie : dans les années 70, une jolie étudiante fauchée épouse un grand héritier, mais le prince charmant se révèle schizophrène…
Même si on trouve le mot « heart » dans le titre et Sophie Marceau en belle convoitée, Braveheart est bien un film guerrier et sanglant, racontant la vie de William Wallace, héros de l’indépendance écossaise du 13è siècle. Les têtes tranchées, le sang qui gicle sur les batailles très réalistes m’avaient choquée en 1995, mais depuis, Mel Gibson nous a habitué à la violence. Dans La passion du Christ, on assiste à la torture et l’agonie de Jésus pendant deux heures, et dans Apocalypto, les guerriers Mayas s’entretuent et s’enlèvent pour faire des sacrifices humains (vous savez, arracher le cœur de la personne vivante et autres joyeusetés). Braveheart est diffusé lundi sur W9.
Tout autre genre, mais chef d’œuvre, Les innocents, au cinéma de minuit ce soir sur France 3, adaptation du Tour d’écrou de Henry James. L’atmosphère étrange, la beauté des images m’avait fascinée quand j’étais ado.
La prochaine fois, le retour de la rubrique nécrologique, avec plein de chanteurs morts qui m’ont permis de beugler leurs plus grands succès au bureau, à la grande joie de mes collègues grincheux. (vous percevez l’ironie).
22:04 Publié dans Je suis culturée, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : cinéma, télévision, césar 2013, ryan gosling, gaston lagaffe, travail, chansonnite | | Facebook
23/05/2012
La folie des glandeurs : le pont de l'ascension, suite
Mes collègues partis pour l'ascension, je me retrouve donc seule dans le bureau.
Tout l’après-midi, des personnes entrent à l’improviste, sans même frapper à la porte.
- Euh ?
- Je suis du bureau d’à côté, je viens prendre des agrafes, et le placard des fournitures est ici.
-Ah ? Euh… d’accord…
A ce propos, constatant ma grande consommation d’agrafes (on doit accrocher chaque dossier, et comme j’en traite trois fois plus que les autres employés…) à chaque fois que je me réapprovisionne, le chef me demande d’un air suspicieux : « Mais vous en faites quoi de toutes ces agrafes ?! » (Ben, je les mange !) (La contrebande d’agrafes doit être un marché juteux)
Une heure plus tard :
« Vous auriez des trombones ? »
Je songe à poster sur la porte : « chez Papillote, fournitures de bureau, ouvert de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi, entrée libre. »
20 minutes après, j’entends qu’on essaie d’ouvrir la porte du fond. Je travaille dans un grand open space muni de trois portes, et quand je suis partie manger, je les ai fermées à clé (des fois qu’on me vole des trombones). Je pense à en ouvrir qu’une seule au retour.
Je sors : - oui, vous voulez ?
Un homme me regarde d’un air agressif : Pourquoi cette porte est-elle fermée ?!!
Je lui explique : eh bien comme j’étais seule, j’en ai ouvert qu’une.
Il hausse le ton : « Ah oui ! Je vois bien que vous êtes seule ici !! Comment ça se fait ?!!! »
Il doit s’imaginer que je m’enferme pour pouvoir danser sur les tables et faire un feu de joie avec les dossiers.
A l’heure où je devrais partir, certainement pour vérifier si je n’ai pas profité de l’absence du chef pour quitter le travail plus tôt, un type rentre :
- Votre chef m’a appelé, assez paniqué.
-Ah ? (Qu’est ce qu’il se passe encore !)
- Il a oublié de vous rappeler une chose très importante, il m’a dit qu’il n’en avait pas « dormi de la nuit ».
-Oh ?!
-Oui, il faut absolument que vous pensiez à fermer la porte à clé avant de partir ce soir. »
C’est bête, moi qui avait préparé un bel écriteau : « Tout doit disparaître ! » « c’est ouvert, servez-vous, prenez les ordinateurs » « si vous pouviez également partir avec les dossiers à traiter, ce serait pas de refus »
Mon chef me prend vraiment pour une neuneu. Bon d’accord, j’ai oublié les clés la semaine dernière, mais c’était mon premier jour, je revenais de vacances, je n’avais pas la tête à ça, et d’habitude Prunelle est le dernier à quitter le bureau…
Ne pas en dormir de la nuit ! Il n’a vraiment que ça à penser. Ce travail est si passionnant.
La confiance règne. Sans doute parce que je me permets de plaisanter, que je suis la plus jeune, embauchée en intérim sans possibilité de CDI, le chef doit penser que je suis la moins sérieuse. Bien évidemment personne des bureaux alentour n’est venu vérifier si mes vieux collègues en CDI bossaient bien le matin, tandis qu’ils passaient leur temps à téléphoner, lire ou papoter à la machine à café…
Bientôt sur vos écrans, d’autres épisodes de la saga « La folie des glandeurs »!
Et vous, l’ambiance au bureau ?
22:26 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : travail, gaston lagaffe, big brother | | Facebook
21/05/2012
La folie des glandeurs : le pont de l'ascension
Vendredi matin, je débarque donc au boulot avec vingt bonnes minutes de retard, me corrigeant mentalement : « ranh, t’abuses quand même… »
Pourtant, un seul employé est présent. Il est en grande conversation téléphonique sur le fixe du bureau. Il calcule ses impôts avec sa femme. Et là, j’apprends qu’il gagne plus du double de mon salaire. Je l’ai déjà mauvaise en entendant la nouvelle, mais il m’achève une heure plus tard, quand il raccroche enfin. Il me voit travailler normalement et rigole avec dédain : « mais pourquoi tu te tracasses à bosser autant, toute façon t’as la même paie au final ? Nous on ne regarde que 25 dossiers dans la journée. »
Sa voisine, qui lit le journal gratuit, acquiesce. Je tombe des nues car je ne traite non pas 10 %, ou un quart, mais carrément TROIS FOIS PLUS de dossiers qu’eux. Je m’étrangle également en repensant à leurs propos lors des élections, vantant les mérites du « travailler plus pour gagner plus ». Comble de l’ironie, ils sont tous à temps partiel. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, sans regarder la poutre dans mon œil.
Mon collègue à ma droite n’est même pas là. Son ordinateur est éteint, mais ça, c’est habituel. Il l’allume en général quand il me voit arriver (sachant que, ne travaillant que 4 jours, il est censé bosser dès 7h30, soit une heure 30 avant moi) (le seul jour où je suis arrivée en avance, je l’ai surpris en plein sudoku) (je suppose qu’après ses 30 ans dans l’entreprise il doit maîtriser le niveau « expert »).
A 10h30, je le vois enfin débarquer comme une fleur, pour repartir une heure et demie plus tard avec les autres, puisqu’à part le chef et moi personne ne bosse à temps plein.
Je pensais avoir tout vu et entendu, mais le collègue qui a passé sa matinée au téléphone me sort le plus naturellement du monde, tout en mettant son manteau :
-Ah Papillote, tu pourras t’occuper des dossiers Trucs, j’ai pas eu le temps de le faire.
Au lieu de lui rétorquer : Si tu n’avais pas passé ton temps au téléphone aussi !!! Je pense à la place à cette nouvelle tâche :
- Mais qu’est que c’est ? On ne m’a jamais demandé de le faire, ni expliqué comment !
-C’est pas compliqué, il suffit juste de classer et répertorier tous les dossiers qu’on a fait et de noter tous leurs numéros.
Je le regarde avec de grands yeux ronds. Il doit penser que je suis trop bête pour comprendre ce qu’il dit, mais je suis en fait ébahie par son culot.
Il ose même dire, je vous assure que je le cite mot pour mot : - Parce qu’à la base c’est le boulot du chef, mais il veut pas le faire parce que c’est pas intéressant, alors il me le refile. Et si il voit que je l’ai pas fait quand il rentrera lundi, il va m’engueuler »
Je pense qu’est inscrit sur mon front, en lettres clignotantes : « pigeon, marchez-moi dessus je ne dirai rien »
Et effectivement je n’ai rien dit. J’ai juste marmonné « on verra si j’ai le temps, faut que j’y pense ». C’est idiot mais j’ai d’abord songé : « c’est la première fois en cinq mois de travail que ce collègue m’adresse la parole (à part les salutations d’usage) je ne vais pas rentrer en conflit avec, pour une fois qu’il se déride. »
Mais faut pas pousser, je n’ai pas fait son travail. Il se fera peut-être sermonner lundi, et m’en voudra de ne pas avoir fait son boulot. Un jour j’apprendrais à avoir de la répartie et à m’imposer d’entrée pour éviter ces désagréments. A la place, je rumine une réponse que je parviens enfin à sortir trois jours après, quand la bataille est finie. Je suppose que mes autres collègues qui passent leur journée à gueuler comme des poissonnières de Ménilmontant lui auraient hurlé immédiatement, comme je les ai déjà entendus faire : « qu’il pouvait aller se gratter et se foutre les dossiers où je pense. »
Mes collègues à temps partiels partis, je me retrouve donc seule dans le bureau, sans personne pour vérifier si je bosse ou pas. Eh bien figurez-vous, j’ai travaillé quand même. Pire, comme je n’avais pas fini le dossier en cours, je suis même partie avec 30 minutes de retard (celles que j’avais gagnées le matin) (mes collègues abandonnent leurs dossiers sur la table dès que 17 heures sonnent, comme si une alerte au bombardement les priait de courir dans l’abri le plus proche.)
Enfin, « seule au bureau, sans personne pour vérifier »… Ce n’est qu’une expression…
SUITE DEMAIN
Et vous, quelle est l'ambiance au bureau quand le chat n'est pas là?
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20/05/2012
Le retour de Gaston Lagaffe, suite
Je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin…
Après 15 jours de vacances, dès mon arrivée au bureau j’ai donc demandé si le lundi de Pentecôte était bien férié. Comme le chef, énervé par mes blagues, ne m’avait toujours pas payé de billet pour repartir et se débarrasser de moi, j’ai enfoncé le clou en demandant si on faisait le pont pour l’ascension. Réponse abrupte : « non !!! »
Pourtant, je surprends les appels téléphoniques de Prunelle (Personnellement je déteste qu’on entende mes conversations donc je ne téléphone pas en public, c’est pourquoi mon portable porte mal son nom.) J’entends des termes fort réjouissants comme « j’ai calculé l’itinéraire, il faut passer par Nantes » « Tu aurais un deuxième duvet ? « j’espère qu’il fera assez chaud pour dormir sous la tente »
Hé hé, le chef ferait-il le pont, lui ?
J’ai confirmation le soir même. Prunelle nous annonce solennellement : « Je ne suis pas là vendredi.
- OooOOOh ?! »
Mes yeux pétillent comme à la vue d’un gâteau au chocolat. Je tente de retenir un sourire béat, en vain (j’ai un visage très expressif, à la fac on me surnommait « la toon »). Je me tourne vers les autres employés, ils restent impassibles. Contrairement à moi, ils maîtrisent parfaitement l’art de l’hypocrisie, si essentiel et répandu dans le monde du travail. Comme me l’a dit ma seule collègue sympa et bosseuse, vache qui rit à toutes mes blagues : « Tu dis tout haut ce que tout le monde pense tout bas ici, en soulevant toutes les incohérences de ce boulot, et en plus en faisant de l’humour sarcastique ! »
Prunelle serre les dents face à mon air réjoui :
- Comme je sais que vous devez envoyer votre feuille de présence vendredi, vous n’avez qu’à la remplir en avance et je vous la valide, même si on est que mercredi. (Il marque un temps. On sent que ces derniers mots lui écorchent la langue) : Bon, je vous fais confiance…
« Je vous fais confiance. » OUAH AH AH. Je me vois déjà retarder la sonnerie du réveil d’une demi-heure.
Prunelle étant totalement dénué d’humour, et moi adorant mettre les pieds dans le plat, je ne peux m’empêcher de le torturer pendant qu’il signe ma feuille, approuvant mes heures de travail non encore effectuées :
-Faut pas que j’envoie tout de suite mes horaires à l’agence d’intérim alors !
Le cœur de Prunelle fait un bond : - Ah non surtout pas ! Vous attendez bien vendredi 17 heures comme d’habitude hein !!!
Pauvre Prunelle, il va nous faire une attaque. Avec Gaston, il mérite bien quelques jours de repos (il peut prendre aussi sa semaine, ça ne me dérange pas). Comme la plupart des gens premier degré et un peu limités (mon chef n’a pas inventé l’eau tiède), au lieu de comprendre qu’il ne saisit pas toutes les nuances de ma pensée si raffinée (ouah ah) Prunelle me prend sans cesse pour une demeurée. (Malheureusement je rencontre énormément de personnes de ce genre au travail). (je suis un génie incompris)
Bon, je donne l’image d’un Gaston Lagaffe avec mes blagues potaches sur la glandouille etc, mais en fait, je suis consciencieuse et scrupuleuse, et malgré moi je bosse toujours plus et plus vite que mes collègues. Je suis du genre à sortir le défaut cliché que l’on demande aux entretiens : « perfectionniste ». Mais ne le répétez pas, j’ai une réputation de Gaston à tenir. Quand mes collègues se rendent compte que je travaille plus qu’eux, ils me trouvent tout de suite moins sympathique. Ce qui est arrivé dernièrement quand j’ai été la seule intérimaire voyant mon CDD prolongé. Car oui, on peut faire des blagues et travailler en même temps (surtout quand le travail ne demande aucun effort intellectuel comme celui que je fais.)
Le vrai Gaston n’est pas celui qu’on pense, comme vous pourrez le lire demain…
Et vous, comment se passe la relation avec vos collègues et supérieurs au travail ?
18:53 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : travail, pont de l'ascension, gaston lagaffe | | Facebook
13/05/2012
Le retour de Gaston Lagaffe
Coucou ya quelqu’un ?
J’étais à la cambrousse dans mon trou perdu sans Internet. D’ailleurs je reviens ici et la connexion foire par intermittence, ou ne fonctionne pas des jours entiers. Sans doute parce que j’ai frit, j’ai rien compris.
Mon boulot pourri était enfin achevé (je faisais des petites croix sur le calendrier, comme un prisonnier sur les murs de sa geôle). Mes quatre collègues embauchés en même temps que moi se réjouissaient :
« J’ai JAMAIS fait un travail aussi nul et mal rémunéré !
- Oui mais c’est pas sûr que l’intérim nous trouve autre chose !
- Ca ne peut pas être pire ! On ne peut pas être moins payés ailleurs, vu qu’on est au smic, sans aucun avantage à côté, même pas d’indemnités repas… »
Pourtant, une semaine avant la fin de mon contrat, le DRH me dit :
« Comme on a encore du travail, on va garder une seule personne. On a sélectionné celle qui avait le plus fourni d’effort, et c’est vous. Vous êtes contente hein ?
Moi qui bosse le plus ? ! Mes collègues ne foutaient vraiment rien ! (Bientôt sur vos écrans : la saga « la folie des glandeurs », j’ai déjà écrit 5 chapitres).
J’ai envie de lui répondre: « Attendez, je téléphone à l’agence d’intérim girlpower pour savoir s’ils n’ont rien de mieux à me proposer », mais je n’ose pas.
- Bon le travail n’est pas terrible (c’est le chef lui-même qui le dit hein !) mais c’est toujours ça…
- Et ce serait pour combien de temps ?
- Pour deux mois, mais vous pouvez prendre une pause, le travail n’est pas urgent, je sais qu’il est difficile, faut souffler un peu... (Pourquoi tant de sympathie ? J’étais à deux doigts de lui demander des congés payés et de me payer le train. Il ne trouve personne d’autre à embaucher ou quoi ?)
-Je peux prendre combien de temps ?
-Autant que vous voulez ! Une semaine, 15 jours… Vous revenez quand ça vous chante ! »
En mai, fait ce qu’il te plaît. Je suis donc partie longtemps… Puis j’ai calculé que dans ma cambrousse, ma mère me nourrissait très bien et gratos (j’ai enfin pu remanger de la viande régulièrement) (et des gâteaux maison) (j’ai pris deux kilos) (un estomac sur pattes ne peut résister aux tiramisu, tarte au citron meringuée, brioche à la praline.) Je ne dépensais quasiment rien (pour vous dire, j’ai oublié le code de ma carte de retrait !)
Bien évidemment, il a plu tous les jours, mais je me suis obstinée à me balader quand même dans la cambrousse (« mais si regarde, un rayon de soleil ! ») Je finissais 500 mètres plus loin par m’abriter sous les cabanes pendant les averses de grêle (« nan mais ça va pas durer… »). Effectivement l’anticyclone est enfin arrivé, 15 jours après, deux heures avant mon départ, avec 30 degrés et grand ciel bleu.
J’ai décidé d’aller me promener, même si je risquais de rater mon train, le dernier de la journée (j’avais tellement hâte de retourner bosser le lendemain). Je n’étais pas la seule visiblement à vouloir profiter de la chaleur.
Après 10 mètres dans l’herbe haute, une couleuvre est sortie pour me siffler dessus. Je suis repartie en hurlant dans le sens inverse « haaaaa un serpeeeent !!!! » prête a courir jusqu'à mon train 15 km plus loin (idée pour vous remettre au sport : mettez un monstre derrière vous). Mais mon frère a rigolé : « c’est rien, il suffit de taper des pieds pour les faire fuir ! » Indiana Jones s’est taillé un chemin dans la jungle hostile à l’aide de son fouet bâton. Je n’ai pas voulu faire la chochotte et je l’ai suivi. On a encore croisé une couleuvre et j’ai entendu plusieurs fois des glissements derrière mes pieds. Brr.
J’ai pensé trouver refuge dans les bois, sans compter sur nos autres amis les tiques, qui se laissent tomber des branches pour s’accrocher au cou des passants, leur sucer le sang et éventuellement leur refiler la terrifiante maladie de Lyme.
Après avoir scruté et tapé le sol pendant deux kilomètres à l’aller, j’ai donc guetté le ciel, les bras repliés sur la tête pendant les deux kilomètres du retour. Pour faciliter la tâche, beaucoup de branches étaient arrachées et nous frôlaient les cheveux, à cause de la grande tempête que la région a subie (le vent a détaché la gouttière du toit et ma chambre est située juste en dessous. J’ai déménagé à deux heures du matin en réveillant toute la famille : « le ciel me tombe sur la tête ! »)
Hostile la nature. Enfin, je préfère toujours affronter les serpents et les tiques que la vie parisienne. Je n’avais même pas posé les pieds à Paris, que la voyageuse devant moi, s’apprêtant à passer la porte du train, me regarde d’un air méchant et me crie : « roh ça va hein !
-Meuh ?
-Oui ben vous voyez bien que je descends !
- M'enfin, je n’ai rien dit !
Elle s’énerve :-mais c’est pas possible ces gens, j’en ai marre !
Je jette un coup d’œil interrogateur pour voir si quelqu’un a compris la scène, mais les autres me répondent d’un regard blasé. Ils voient ça tous les jours. Un homme peste « bon on peut descendre ?! » et la femme se met à hurler de plus belle en gesticulant, bouchant la seule issue. Un type la pousse violemment et se faufile par la sortie, renversant les bagages de la femme, qui reste interdite. Les autres voyageurs le suivent. Comme je ne veux pas sortir lâchement, je relève brièvement une des valises de la femme, mais au lieu de me remercier elle m’arrache l'objet des mains. Elle a dû penser que j’allais le voler.
Le lendemain matin, je retrouve la joie du métro bondé aux heures de pointe, où chacun se rue sur les places libres comme si des billets de 200 euros étaient posés dessus. Une station avant mon arrêt, j’entends la voix automatique : « en raison d’un incident technique… » J’arrive donc avec 20 bonnes minutes de retard pour mon premier jour de boulot.
En poussant la porte de l’open space, les collègues me lancent :
-T’es enfin de retour, c’est pas trop tôt !
- Je vous ai manqué ? C’est vrai sans moi ya plus d’ambiance !
Le chef me lance un sale regard. Il n’apprécie pas vraiment mon humour ni mes chansons. (Ce qui fait que j’en rajoute toujours trois couches.)
- Tu nous as pas ramené le soleil !
- T’as apporté quelque chose à manger?
- Non pourquoi ?
- Ah ben sympa ! Moi j’étais en Bretagne la semaine dernière et j’ai ramené des galettes !
- Et moi j’ai aussi fait le pont et j’ai ramené du far breton !
- Je repars si vous voulez ! Pour ramener un saucisson de Lyon?
- c’est nul… »
Je m’installe devant mon écran. Quand j’écris mes deux mots de passe, l’ordinateur énonce un gros BIP de mécontentement.
Au bout du sixième bip, le chef soupire. Je peux lire très clairement ses pensées : « on a eu 15 jours de tranquillité, mais ça y est Gaston Lagaffe est revenu et me soule dès la première minute… »
Je tente un timide : -Euh… je crois que j’ai oublié mes codes d’accès…
Prunelle se lève comme s’il portait toute la misère du monde (il m’a déjà sur le dos) et s’approche de mon écran. Il a vite compris que j’étais une mémé face aux nouvelles technologies : le premier jour de boulot, je n’ai pas su allumer l’ordinateur. Je ne connaissais pas ces unités centrales qui se collent sous l’écran ! Mémé possède un ordi vieux de 8 ans qui fait le bruit d’une locomotive du Far west et met deux plombes à démarrer.
- Vous avez peut-être appuyé sur la touche des majuscules?
Très fière de ma gaffe : - Ah non non, j’ai tout simplement oublié mon mot de passe, hihi !
Quelle idée aussi de nous imposer des codes secrets impossibles à retenir, à base de suite de lettres et chiffres incompréhensibles comme XbKj-3_487gv.
-Vous ne l’avez pas noté sur le carnet qu’on vous a donné ?
-euh… je l’ai oublié aussi.. (bonjour ! je viens au boulot les mains dans les poches ! mais je n’ai pas oublié le plus important : mon casse-croûte.)
J’entends nettement Fantasio grincer des dents : -bon, je vais téléphoner à l’informaticien …
Comme d’habitude, toujours les pieds dans le plat, je fais de l’humour: - haha, je crois que j’ai encore besoin de vacances ! » (En fait je suis aussi rouge de honte et des gouttes perlent sur mon front)
Pendant la récupération du mot de passe, comme je n’ai rien d’autre à faire que d’attendre, j’ose poser la question qui me taraude :
-et sinon, rassurez-moi, ici, le lundi de Pentecôte est bien férié? »
J'imagine Prunelle grommeler "rogntjdjû". Un jour je le dériderai, si si.
Le soir, comme j’ai perdu une heure de travail entre le métro bloqué et le mot de passe d’ordinateur oublié, je dois logiquement bosser plus longtemps. Il ne reste plus que moi et le chef. Ce dernier met sa veste: « Vous fermerez la porte à clé quand vous partirez !
- Ah… c’est que… j’ai aussi oublié les clés du bureau… »
Je pense que le chef va m’offrir un billet pour Lyon sans le retour.
Et vous, vous avez fait le pont ? Bientôt les vacances ?
20:11 Publié dans Mémé et la technologie, Parfois, je travaille, Souvent, je suis en vacances | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : travail, gaston lagaffe | | Facebook
10/01/2012
Portrait chinois
Thé citron m’a taguée !
1. Si j'étais un personnage de dessin animé :
En BD, j’aurais dit Gaston Lagaffe (mon surnom est Gastonne). Je dis toujours M'enfin, j'ai deux mains gauches, je suis toujours dans la lune, je m'endors n'importe où, je suis l'amie des bêtes, etc. J’ai joué récemment avec des gosses au « je te mets un nom sur le front et tu dois deviner qui tu es ». Ils étaient très fiers de leur trouvaille : « c’est tout à fait toi ! » J’étais le capitaine Haddock. Certainement parce que je peste facilement (je m’étais déjà comparée à Donald).
2. Si j'étais un film :
Beaucoup trop difficile comme question, il y en a tellement. Coup de tête peut-être ? Je rêve de faire un jour comme l’anti-héros : réunir à un banquet solennel tous les gens qui l’ont emmerdé dans sa vie et leur dire : « Je lève mon verre à la plus formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée. Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entoure… et ya de quoi remplir une sacrée poubelle ! »
3. Si j'étais une époque :
Mémé radio Nostalgie fana de Beatles choisirait les années 60 bien sûr. J’aurais tenté de rencontrer McCartney quand il était encore le Beatle mignon (aaah, cette vidéo où il joue Hey Jude, les premières images en gros plan, qu'est ce qu'il est chou, hiii avec ses grands yeux verts innocents... non ?) Mon oncle est allé au premier concert des Beatles en France à l’Olympia en 1964. A cette époque j’aurais aussi sûrement trouvé du travail plus facilement dans la branche qui m’intéressait, au lieu d’obtenir de temps en temps des boulots merdiques.
4. Si j'étais un vêtement :
Mémé déteste le shopping. Le dernier vêtement acheté remonte à plus d’un an. Des chaussures, des années… Je dirai le maillot de corps blanc, sur lequel était inscrit mon nom avec une étiquette derrière le col (pour que l'habit ne se perde pas dans les voyages scolaires, parmi les pires souvenirs de ma vie).
Puis la présentatrice de Sam dynamite en portait souvent, alors je pouvais faire comme elle devant ma télé (et ma poignée de corde à sauter en guise de micro). Sam dynamite ! Qui s’en souvient ? Denver, le dernier dinosaure ! C’est mon ami et bien plus encore ! Bon, la fille n’a pas de tricot de corps blanc dans le générique, mais je vous assure qu’elle en mettait. J’en possède encore une douzaine, pratiques et chauds à mettre sous les pulls. (Mais mon nom n’est plus inscrit dessus quand même)
5. Si j'étais une chanson :
Sans trop réfléchir, je dirais I’m only sleeping, qui est pourtant une chanson de Lennon. Eh oui. (Macca n’a jamais été très doué pour les paroles mais plutôt pour les mélodies).
Keeping an eye on the world going by my window
Taking my time
Lying there and staring at the ceiling
Waiting for a sleepy feeling...
Please, don't spoil my day, I'm miles away
And after all, I'm only sleeping…
Sinon, peut-être Sous quelle étoile suis-je né de Michel Polnareff ? (D’autres chansons correspondent certainement mieux)
Sous quelle étoile suis-je né,
J’en suis encore à me le demander
Je chercherai, peut-être encore
Lorsque sonnera l’heure de ma mort
Ai-je choisi le bon sentier ?
J’en suis encore à me le demander
Je voudrais ne pas regretter
Lorsque sonnera l’heure de ma mort
Sur l’amour, sur l’amitié
Mon avis n’aura t’il pas changé ?
Seront-ils à mon chevet
Lorsque sonnera l’heure de ma mort
6. Si j'étais un moyen de transport :
Enfant j’étais fascinée par un dessin animé, diffusé peu de temps et dont je ne parviens pas à retrouver le nom. L’héroïne pouvait se rendre instantanément où elle voulait en criant « Télétransportation ! » Si quelqu’un se souvient de ce manga qu’il me fasse signe.
Sinon, comme Filou, je dirais le train, surtout le TGV. J’adore me poser pour lire, alors qu’en voiture le mal de tête survient en 1 km. Puis je suis écolo, je déteste les bagnoles, j’ai peur depuis l’enfance d’avoir un accident, surtout que des personnes sont mortes ainsi autour de moi (enfin, pas très proches non plus). Je refuse catégoriquement de passer mon permis. Puis comme chante Joe, à Paris en vélo, on dépasse les autos.
7. Si j'étais une émission télé :
Le Petit Journal de Papillote, euh, Yann Barthès ? J’ai déjà réussi à lui piquer son fauteuil, je lui prendrais bien sa place comme dirait Nagui. (Nan, Yannounet est irremplaçable, mais pour faire quelques sketches avec Eric et Quentin… je les trouve de plus en plus en dessous de la ceinture, je tenterai de relever le niveau.)
Suite demain
Et vous, qu'auriez-vous répondu ?
08:32 Publié dans Je suis culturée, Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : capitaine haddock, gaston lagaffe, musique, beatles, polnareff denver, dessins animés, cinéma français | | Facebook