29/07/2010
L'aventure, c'est l'aventure
A l’heure où vous me lisez, mémé Papillote est perdue en terre inconnue. La jungle à des milliers de kilomètres d’ici, dans cette contrée exotique qu’est l’Angleterre.
Je n’ai toujours pas préparé ma valise ni mon séjour (j’écris ce billet à la suite du précédent, c’est-à-dire dimanche 25). Je ne connais strictement rien de Londres ni de ses habitants. Je sens que je vais avoir des surprises, et je déteste ça (sauf les cadeaux). J’adore tout organiser et là rien ne l’est.
Je n’ai jamais quitté la France. Sauf quand mon frère habitait à côté de la frontière, on allait en Suisse dans leur hypermarché pour acheter des tablettes de chocolats (mon frangin en a acheté 38 d’un coup et la caissière a demandé s’il était pâtissier). J’ai aussi participé à un voyage de fin d’année au lycée, aux Baléares. Pendant ce séjour, comme je ne parle pas un mot de langues étrangères (je précise que j’étais pourtant en classe « L » c'est-à-dire « langues ») je me suis bornée à employer le français. La seule fois où j’ai essayé de m’exprimer en espagnol, je suis rentrée dans un magasin en saluant les nombreux clients d’un « hasta luego » (au revoir) et je suis partie en bredouillant : « ben, merci, au revoir… euh…ola » (bonjour).
Pour un premier séjour à l’étranger, j’ai choisi l’Angleterre. J’ai pensé : « C’est pas loin, on n’est pas obligé de prendre l’avion (j’en ai une trouille bleue). C’est à deux heures d’ici, ce ne sera pas cher ». Londres est en fait une des villes les plus onéreuses du monde. On a surfé SEPT heures sur le net pour finalement trouver, désespérés, un hôtel à 95 euros la nuit avec les douches et chiottes sur le palier. Moi qui ai toujours extrêmement peur qu’on me refile des maladies par manque d’hygiène, je pense que la pluie londonienne suffira à me laver et que je risque une occlusion intestinale…
Quant à l’Eurostar, malgré les 1h30 de trajet, on le paie quand même 100 euros. Tiens, on met 3h30 au retour… comment ça se fait ? Aaah, mais c’est vrai, les Anglais ne sont pas à la même heure que nous !
J’ai aussi appris la veille qu’ils n’utilisaient pas la même norme électrique. On est parti en catastrophe acheter un adaptateur (pour apprendre une heure plus tard que notre voisine en possédait déjà six et qu’elle nous en aurait prêté un). Je ne pense pas téléphoner sauf aux urgences quand je ferai mon occlusion mais j’ai besoin de recharger les piles de l’appareil photo. Il me faut des preuves de ce que j’ai subi souvenirs de mon séjour.
J’ai changé de l’argent en demandant « des lires pour aller en Angleterre ». Heureusement que j’ai précisé le pays car je me serai retrouvée avec de la monnaie italienne. Je n’ai pas non plus compris quand la voisine a parlé de pound et j’ai demandé « combien ça faisait de lires, euh, de livres ». Elle m’a regardé bizarrement, puis j'ai appris que pound signifiait livres en anglais.
Vous avez donc saisi que je ne parle pas un mot de cette langue. Je compte sur mon amie pour s’exprimer à notre place, car elle utilise parfois l’anglais dans son travail et a remporté « la meilleure note de sa fac au TOEIC ». Pourtant en entendant son dialogue d’une minute au téléphone pour réserver l’hôtel, je sens que ce n’est pas gagné. Elle prend un accent très drôle : on a l’impression qu’elle parle la bouche pleine de pudding, expire des « h » à tous les mots. Elle a répété deux fois « shorrhyy, hhhhi dhon’t hhundhhersthhhand ». Je me moque, mais elle au moins fait des efforts. Je me ridiculise déjà assez en parlant français, je n’essaie même pas en anglais !
Vous savez qu’une de mes préoccupations favorites est de manger. Tout le monde m’a prévenu que ce n’était pas un mythe, la bouffe anglaise est dégueulasse. Mon frère m’a parlé comme un vétéran qui a fait le Viet Nam : « vous accompagner en Angleterre ? ça va pas non ! J’y suis allé ya 20 ans… ah… La bouffe… la gelée… le sucré-salé… les chips à toutes les sauces…. Noon ! Plus jamais ça !»
Une copine a séjourné une année en Angleterre et est revenue avec 10 kilos de plus et la gueule pleine de boutons « à force de manger du gras ». Une autre en est ressortie dégoûtée pour plusieurs années du pain de mie, que les Anglais utilisent pour leurs sandwiches (au lieu d’utiliser la baguette comme tout le monde, enfin, comme tout bon Français quoi). Je vous dirai ce que je pense de l’agneau à la menthe, de la tourte à la purée et du fish and chips. Sans oublier le petit déjeuner qu’on va avaler tous les matins à l’hôtel, les saucisses et les flageolets à 8 heures du matin…
Vous l’aurez compris, mémé Papillote n’est pas une aventurière. Je suis habituée à mon train-train quotidien, réglé comme du papier à musique. Je suis donc un peu effrayée, là. Priez pour moi.
08:00 Publié dans Souvent, je suis en vacances | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : l'aventure c'est l'aventure, film français, angleterre | | Facebook