23/01/2010
Paul McCartney enflamme Bercy
Enfin… un mois après, j’évoque le concert de McCartney !
Jeanne a parfaitement compris mon silence : un évènement tant attendu, ça se vit, ça ne se raconte pas.
Et puis j’ai mis du temps à m’en remettre.
Remettre émotionnellement ? Oui bien sûr. Mais aussi physiquement.
Et oui, on a failli mourir cramés. La preuve en image dans cet article. Il faut absolument que vous cliquiez sur le lien que je vais mettre, sinon vous ne pouvez pas comprendre ce que j’écris.
Je vous préviens, l’image est très mauvaise… C’est du live pris dans la foule. Le réalisateur était proche de moi dans la fosse. Il avait la maladie de Parkinson devait trembler d’émotion. On n’entend plus que des schri scri après 30 secondes de film. Forcément, la scène a explosé.
Parfaitement, explosé. La preuve en image, exactement 24 secondes après le début de la vidéo.
La chanson, c’est Live and Let die, écrite pour le film James Bond du même nom.
Vous connaissez sûrement ce tube… La musique commence très doucement, au piano… puis pour le refrain… BOUM. Explosion pour de vrai. Je vous préviens, c’est impressionnant, cachez les enfants. (baissez le volume aussi)
« When you were young
And you’re heart
Was a open book
You use to say live and let live (you know you did you know you did...)
But in this ever changing world
In which we live in
Makes you give in and cry… (tain tain tain… petite note de suspense)
Say
LIVE AND LET DIE !
BAOUM BAOUM (il faut cliquer sur le baoum rose)
Je rigolais pas hein ? Si c’est pas de l’explosion..."Ce soir il nous met, ce soir il nous met le feu"...
Je vous conseille d’arrêter la vidéo après la déflagration, car l’image devient trop mauvaise. Forcément, avec la bombe, les 300 morts dans la salle… la panique a empêché le réalisateur de cadrer.
En vrai, la foule a senti un énorme souffle chaud, l’impression d’avoir la gueule en feu... Je n’imagine même pas ceux du premier rang (morts carbonisés sans doute).
Moi j’ai pas senti grand-chose, j’étais la seule naine fille sur 12 mètres carrés, entourée bien entendu de géants de 2 mètres 10 minimum. Ils me cachaient un peu la scène. Au moins, ils m’ont permis de survivre.
Je remercie chaleureusement la personne qui a posté cette vidéo à peine 30 minutes après le concert. On l’a visionné en famille et on n’avait pas ri autant depuis très longtemps. (Vous me connaissez, je suis très sérieuse, je ne ris jamais) On en avait mal aux abdos en pleurant carrément de rire. Mon frère était tout rouge et prenait une voix suraiguë parfaitement ridicule …
Bref, je ne sais pas si vous allez vous tordre comme nous, c’est peut-être une private joke, il faut avoir vécu le concert pour la comprendre… A vous de me dire !
Au fait, la version officielle de l’attentat du feu d’artifice ici.
Bientôt la suite du concert !
PS : j’ai l’air de me moquer de la vidéo, mais sur le net on en trouve des bien pires et celle-ci est la seule révélant l'étendue du carnage ce qu’on a vécu !
16:01 Publié dans On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : musique, beatles, concert mccartney bercy, good evening new york city | | Facebook
18/01/2010
A 35 ans, si on en fait pas 45, on a raté sa vie
Pendant la pause, les collègues se réunissent autour de la machine à café. Je suis à côté en train de lire. Déjà à l’école je préférais lire pendant la récré…j’aime faire mon asociale. Pourtant j’écoute d’une oreille ce que mes confrères disent, malgré moi, car ils piaillent vraiment très fort. J’avoue que je tends aussi l’oreille quand ils chuchotent : ça signifie «révélation de potins » ou « médisance sur collègue».
Ils révèlent leur âge. Je me félicite de ne pas être installée avec eux pour ne pas avoir à mentir... J’entends la sous-chef dire qu’elle a 35 ans. Je souris et pouffe un peu à cette plaisanterie. Elle me voit et me demande :
« Pourquoi tu ris ? »
Je lève le nez de mon bouquin, très étonnée. Quoi, ce n’était pas une blague ? Elle a réellement 35 ans ? Heureusement j’ai la présence d’esprit de faire comme si j’étais profondément plongée dans ma lecture et extirpée de mes réflexions :
Moi : « hein, quoi ? C’est mon livre qui est drôle... » Je soulève brièvement la couverture pour prouver mes dires (heureusement que je lisais Les Marx Brothers plutôt que Jack l’éventreur)».
Satisfaite par ma réponse, la sous-chef se retourne vers ses subalternes, et je fais semblant de replonger dans mon livre. Car je suis sous le choc : j’étais persuadée qu’elle avait 10 ans de plus !
Autoritaire, sans humour, froide, charismatique, baraquée, voix grave, vêtements austères… emploi depuis l’âge de 20 ans, poste à responsabilité à 25, mariage, enfants et divorce à 30…
Le boss chauve et ridé que je croyais proche de la retraite serait-il aussi un fringant jeune homme ?
Ca confirme mes réflexions : à 25 ans passés, mieux vaut rien avoir fait de sa vie, être timide et sympa. Au moins on fait plus jeune.
En revanche, à 50 ans, si on n’a pas une Rolex, on a raté sa vie.
Je plaisante.
13:00 Publié dans Parfois, je travaille | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : travail, comment faire plus jeune que son âge, comment garder son mari, jacques séguéla | | Facebook
15/01/2010
Mes meilleurs livres de 2009
Pour continuer dans le marronnier, après celui de l’année dernière, voici mon best of des livres lus en 2009.
Après l’exceptionnel bon cru de 2008, cette année, sur les 48 lus, seuls 23 m’ont vraiment plu et une dizaine m’ont carrément saoulé. Je voulais acheter le dernier Ellroy car j’ai adoré Le Dalhia noir, mais j’ai peur de perdre encore 25 euros…
Même mes chouchous m’ont déçu. Bruits de l’asphalte de Philip K Dick est triste et banal, en évoquant le quotidien à la place de la science-fiction inventive habituelle. Le tome 3 des Nouvelles de Matheson est moins original que les deux précédents. Peut-être aussi que mon point de vue est altéré par mes conditions de lecture. J’ai lu les deux premiers tomes confortablement installée dans mon lit, alors que j’ai bouquiné le dernier dans le bruit et la foule du métro…
J’ai tout de même adoré certains livres cette année. Sur les 48 lus, mes préférés sont :
1er : Le matin des magiciens de Louis Pauwels et Jacques Bergier
Passionnant et fascinant. Un extrait résume le sujet :
« Une des grandes puissances du siècle est la certitude qu’ont les hommes civilisés de savoir tout de l’univers dans lequel ils vivent (…) La connaissance scientifique n’est pas objective. (…) On rejette quantité de faits parce qu’ils dérangeraient les raisonnements établis. Nous vivons sous un régime d’inquisition où l’arme la plus fréquemment employée contre la réalité non conforme est le mépris accompagné de rires. Qu’est-ce que la connaissance, dans de telles conditions ? »
Les auteurs citent une quantité d’exemples de faits non expliqués par la science, mais aussi d’inventions et découvertes qui existaient bien avant notre époque, contrairement à ce qu’on suppose (que plus on avance dans le temps, plus on est intelligent et sophistiqué). Je ne vous cite pas les nombreuses preuves pour vous inciter à lire cet essai !
2 ème : Les falsificateurs d’Antoine Bello
Encore un roman qui nous apprend des trucs. (Avant de me coucher, j’adore me remémorer ce que j’ai appris le jour même. J’ai l’impression d’être plus intelligente que le matin, mais le lendemain, je ne retiens jamais la leçon…)
Un jeune homme rentre dans le monde du travail et se rend compte que son entreprise n’est pas comme les autres. Son rôle est de réécrire l’histoire et l’actualité en créant des scénarii et des faux documents. Par exemple, Laïka, la première chienne lancée dans l’espace par les Russes, ne serait qu’une invention pour pousser les Américains à se lancer eux aussi dans la conquête spatiale…
Un roman foisonnant, ludique, inventif et drôle.
En revanche, je trouve que la suite Les éclaireurs est décevante : elle relate l’histoire archi connue du 11 septembre 2001, certains personnages et intrigues du premier tome sont laissés à l’abandon…
3 ème : Persépolis de Marjane Satrapi
J’avais déjà beaucoup aimé le film, et la B.D est encore plus détaillée. J’aime beaucoup les biographies, ces « leçons de vie ».
4ème : Nouvelles, tome 2, 1953-1959 de Richard Matheson
Cet écrivain scénariste a vraiment un don pour créer des histoires, mais j’ai déjà tout expliqué l’année dernière.
5ème : Many years from now, les beatles, les Sixties et moi de Paul McCartney et Barry Miles
Ben oui, Macca chéri… J’aime les biographies, alors celle de Macca… Elle est vraiment captivante et même exaltante. Pas niaise (« un pauvre garçon issu du monde ouvrier… » « Il rencontre Linda, l’amour de sa vie » etc…) mais centrée sur le monde artistique des sixties. Macca dans ses entretiens enjolive certainement, mais il donne le sentiment d’avoir tout vécu, que tout était possible à cette époque. La description du Swinging London est très enthousiasmante. Un livre qui met de bonne humeur, avec plein d’anecdotes croustillantes (Malgré son image de minet propret, c’est McCartney qui a appris à fumer le joint au « rebelle » Mick Jagger... Il lui a aussi composé ses premiers tubes.)
Je vous donne la liste des autres romans. Initialement j’avais noté une brève critique pour chaque bouquin, mais vous imaginez la longueur du texte…
Romans et contes
Vol au-dessus d’un nid de coucou de Ken Kesey
Dans un asile d’aliénés, un détenu se heurte à une infirmière sadique. Bien, mais misogyne : les seules femmes du roman sont soient castratrices (l’infirmière « aux gros nichons », sévère, donc « mal baisée ») soient des prostituées idiotes !
Chagrin d’école de Danniel Pennac
Le diable et marguerite de Mikhaïl Bolgakov
Le meurtre et autres nouvelles de John Steinbeck
Le silence de la mer de Vercors
Emma de Jane Austen
Persuasion de Jane Austen
Northanger Abbey de Jane Austen
Contes de l’Egypte ancienne de Viviane Koenig
Contes de Norvège de Johanne Margrethe Patrix
Nouvelles orientales de Marguerite Yourcenar
Le journal de mon père de Jîro Taniguchi
Thrillers et faits-divers
Au-delà du mal de Shane Stevens
Eloge de la pièce manquante d’Antoine Bello
Ce cher Dexter de Jeff Lindsay
L’évangile du bourreau de Arkadi et Gueorgui Vaïner
Est-ce ainsi que les femmes meurent ? de Didier Decoin
Un faits divers réel sordide : une femme assassinée devant son immeuble, sous les yeux d’une trentaine de voisins qui n’ont pas réagi : ils allaient chercher une chaise pour mieux admirer le spectacle ! Un sujet en or : l’auteur aurait pu exploiter les archives du procès, interroger des témoins, livrer une vraie réflexion sur la noirceur de l’âme humaine… Mais il n’en donne qu’une ébauche. Déception.
Science fiction et fantastique
Shining de Stephen King
Sauvagerie de J-G Ballard
Cauchemar à quatre dimensions de J-G Ballard
A l’ouest d’octobre de Ray Bradbury
Rashômon et autres contes de Ryûosuke Akutagawa
Sociologie, psychologie
Les nouvelles solitudes de Marie-France Hirigoyen
Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés de Marie Pezé
Le compte à rebours a-t-il commencé ? d’Albert Jacquard
L’ensorcellement du monde de Boris Cyrulnik
Autobiographie d’un épouvantail de Boris Cyrulnik
Un merveilleux malheur de Boris Cyrulnik
Secrets de famille et psychogénéalogie de Véronique Tison
Les monologues du vagin de Eve Ester
Où on va papa ? de Jean-Louis Fournier
Humour et Bandes dessinées
L’erreur est humaine de Woody Allen
Crises et grouchotements de Groucho Marx
Livre composé de plusieurs entretiens du comique. Lorsque Groucho raconte ses débuts périlleux, c’est excellent. Quand il est enfin célèbre et envoie des lettres aux journaux qui n’évoquent pas son spectacle par exemple, c’est beaucoup plus anecdotique. A force de lire tous les écrits de Marx dans ce recueil, sans tri, sans pertinence, je m’attendais à sa liste de courses…
Une vie de chat de Philippe Geluck
J’adore cet auteur. Je l’ai rencontré et il est vraiment sympathique, drôle et modeste.
Ubu roi d’Alfred Jarry
Les nuls, le livre
Les Bidochon, morceaux choisis
Joséphine de Pénélope Bagieu
Vie de merde
Quand on lit la sélection drastique des VDM aujourd’hui (j’en ai publié deux :100 000 personnes pensent que j'ai une vie de merde !), on a peine à croire que les auteurs aient pu sélectionner des anecdotes aussi insignifiantes pour certaines (« aujourd’hui, je me suis mis le doigt dans l’œil et j’ai bien mal »). Certaines aventures ne respectent même pas les « codes des VDM» : trop longues, plusieurs temps de conjugaison etc… décevant.
V pour Vendetta de Alan Moore David Lloyd
Et vous, qu’avez-vous lu cette année ?
Je vous incite grandement à me donner des exemples. Les romans conseillés sont souvent mes préférés (merci à Mathieu pour Le matin des magiciens et à Martin pour les falsficateurs)
13:00 Publié dans Je suis culturée, On connaît le livre | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : littérature, livres, le matin des magiciens, les falsificateurs, persépolis, marc lévy m'a tuer | | Facebook
13/01/2010
La reine des gamines
Ce week-end mes amis n'ont pas voulu manger une galette des rois avec moi: « roh, c’est bon, on s’en fout ».
Lundi au boulot, je racontais mon désespoir histoire.
Collègue : « Mais tu sais, il existe des parts de galette individuelle, tu pouvais t’en acheter!
Moi : - Oui mais y a pas la fève dedans ! Moi j'en mange pour jouer en groupe et être la reine ! La frangipane c’est pas bon… Qu’est ce que j’ai pu en avaler quand j’étais petite, sans JAMAIS avoir la fève ! »
A midi, une collègue a ramené une galette… J’étais toute contente (les autres filles pestaient qu’elles allaient encore grossir). Tout le monde s’est attablé pour partager le dessert, sauf moi car je suis partie me laver les mains (je le fais toujours avant de manger, je pensais que c’était une règle élémentaire mais j’ai constaté que peu de gens la suivait).
En revenant du lavabo, mes collègues m’ont tendu une part.
Moi : « Non, laissez c’est bon, je vais me servir… et puis la part est trop grosse, je vais être mala… Oh ! »
Je vois un énorme bout de fève qui dépasse du morceau.
Un peu comme s’ils s’étaient dit pendant mon absence : «on va laisser la fève à la petite, ça lui fera plaisir… »
Heureusement ils n’ont pas pris au premier degré ma blague : « on fait ça dans les règles ! Le plus jeune se cache sous la table et délivre les parts ! ». Ils m’auraient sans doute proposé de jouer ce rôle.
Parce qu’en fait, à part le chef, c’est moi la plus vieille.
Vous leur direz pas, hein, laissez-les croire que j’ai 5 ans.
Comme j’étais la reine, je devais désigner mon roi. On n'était que des filles, je ne me voyais quand même pas donner la couronne à mon patron adoré… Alors cette fois-ci j’ai pas ramené ma fraise.
La couronne argentée est restée seule, au fond de sa boîte en carton. La pauvre.
J’ai gardé mon auréole dorée toute la journée sur la tête bien sûr.
Je l’ai quand même ôtée dans le métro. Je ne suis pas folle non plus.
(avec la foule, j’aurai eu peur qu’elle tombe)