25/09/2009
Le voisin Jean
Cet été, je vous ai rapporté des paroles d’enfants sages (ou presque). Cet automne, voici les propos des vieux (en hiver, les ados).
Ma mère : « Qu’est ce qu’il est devenu, ton Jean ? »
Dans ma cambrousse on appelle les gens « le Robert », « le pépé », « la mère Michel »... Quand on est lié à la personne, on peut dire « ton Jules », mais en général le pronom possessif est plutôt péjoratif :
« Ce soir y a ton "faîtes entrer l’accusé" qui passe à la T.V ». Ce qui signifie : « moi, je n’aime pas cette émission, et toi si, alors c’est la tienne. Je marque notre opposition par le pronom ». On est compliqué dans mon patelin.
Dans cette conversation, je ne vois pas trop pourquoi ce serait « mon » Jean.
Moi : « Rien de spécial pourquoi ?
Mère : - Je trouve qu’il a pris un coup de vieux, faudrait faire quelque chose…
Moi : - Qu’est c’tu veux y faire ? On ne va pas lui acheter de la crème anti-rides !
Mère : - On peut l’arranger, ou en prendre un nouveau…
Moi : - Tu veux prendre un nouveau voisin ? !
Mère : - Je te dis d’acheter un nouveau Jean !
Moi : - ??????!!??!!???
Puis je comprends.
Moi : - Aaaaaaah ! Un nouveau jean ! Un nouveau djine ! Un pantalon !
Mère : - rooh..oui…un jine…(sans dire le d). Je sais pas comment vous prononcez, vous, les jeunes… »
Puisqu’on parle chiffons, la prochaine fois je vous parlerai du beau dos nu que ma mère a voulu acheter…
(Les blogs de fringues ont de l’affluence : je répète : sur un malentendu ça peut marcher !)
15:00 Publié dans Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : comment comprendre le patois des vieux, comment parler aux vieux, un jean à la mode pas cher | | Facebook
21/09/2009
Deuxième rendez-vous à l'ANPE
A l’occasion de mon deuxième rendez-vous à l’ANPE en juin, j’ai raconté mon premier entretien qui date d’octobre 2007. Cette fois, j’attends seulement trois mois pour raconter mes exploits. Je fais des progrès.
Ce deuxième entretien étant individuel, je suis moins stressée que le premier, collectif. (C’est-à-dire que je réussis à dormir au moins 4 heures la nuit précédente).
N’empêche, quand la conseillère de l’ANPE vient me chercher dans la salle d’attente, j’ai les mains moites. En me serrant la main, elle fait la grimace. Je la suis jusqu’à son bureau, et en chemin, je la surprends s’essuyer la paume sur sa cuisse… Du coup je suis encore plus mal à l’aise, donc encore plus transpirante…ça commence bien.
Assise à son bureau, je lui récite mon texte de présentation, bien potassé cette fois.
Elle me regarde avec des yeux ronds.
Conseillère : « Non mais là ça va pas aller, on ne s’occupe que de ceux qui ont minimum deux ans d’expérience dans le domaine.
Moi : - Ah…
Conseillère : - Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
Moi : - ben…. (Je pense : « c’est pas à vous de me le dire? »)
On se dévisage pendant de longues minutes dans un silence pesant.
Puis elle pianote sur son ordinateur, l’air découragé :
Conseillère : « Pfouhhh…qu’est ce qu’on peut trouver comme solution… »
Pendant ce temps je meuble la conversation en racontant mon expérience foisonnante dans le monde du travail. Elle ponctue mon récit par des « mmmhum… » très encourageants. Je lui parlerais des chevaliers de l’an mil au lac de Paladru, elle serait tout aussi attentive.
Puis je me tords le cou pour scruter son ordi.
Je lis : « salut F…ça va ? Faut que je te raconte un truc… »
La femme surprend mon regard et tourne son écran.
Elle fait quoi au juste ? Elle s’occupe de mon cas ou elle discute avec sa copine ?
Conseillère : « Voilà…c’est envoyé. Sinon, à part ça…qu’est ce que je pourrai vous proposer…pfouh…
Moi : - Je me disais que je pourrais faire une formation pour mieux connaître l’informatique...
Conseillère (comme libérée d’un poids) : - Ah oui ! Très bien ! Je vous donne la liste des ANPE. Faut toutes les appeler et leur demander laquelle fait votre formation. Comptez 4-6 mois d’attente au moins… »
Elle me sort une liste longue comme le bras. Ils ne pourraient pas noter directement les spécialités de chaque agence ?
Le téléphone sonne.
Conseillère : « Salut ça va ? …c’est pas vrai ? …ah ah ah ! »
Les minutes passent. Elle écoute son interlocuteur en riant.
A mon tour de la regarder avec des yeux ronds.
Elle le remarque et me lance cette phrase devenue culte :
« Ne vous inquiétez pas, c’est professionnel »
En effet, c’est évident.
Elle raccroche enfin.
Conseillère : « Bon…comme vous ne correspondez pas à notre agence, je vais vous envoyer ailleurs. Mais où ? »
Elle regarde ses papiers. Puis passe un autre coup de fil.
Conseillère : « Ouais salut M ! » Elle écoute encore son correspondant en rigolant, puis elle se souvient enfin que je prend racine sur ma chaise : « j’ai en fasse de moi une dame qui… tu penses que je dois faire ça ? …ok ….bye…»
Elle raccroche, écrit cinq minutes sur son ordinateur, puis brise le silence :
« Voilà, je vous inscris dans cette agence. Ils vous appelleront pour un nouvel entretien. »
L’air embarrassé, elle ajoute : « je pense que ça correspond peut-être un peu mieux à votre profil… »
Traduction : « Je ne sais pas quoi faire de vous, alors je vous refile à d’autres qui ne sauront pas mieux que moi, puisque vous ne correspondez à rien. S’ils ne vous oublient pas pendant deux ans comme moi, ils ne vous seront de toute façon toujours d’aucune utilité. »
La nouvelle ANPE ne m’a toujours pas contactée. Je croise les doigts pour qu’elle ne le fasse pas.
13:34 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : pôle emploi, comment bien préparer un entretien, comment trouver un bon travail, comment joindre le pôle emploi | | Facebook
18/09/2009
Les mots bleus de l'ANPE
Trêve de plaisanteries, les vacances sont finies (18 septembre, il était temps de s’en rendre compte). Deux ans dans le même boulot précaire, j’essaie de changer.
Une amie me fait des simulations pour mes entretiens :
Amie : « et s’il te demande "quelles sont vos qualités pour ce travail ", qu’est-ce que tu lui réponds ?
Moi : - Je lui dirai les mots bleus, les mots qu’on dit avec les yeux, parler me semble ridicule, je m’élance puis je recule…
Amie : - Rooh… et pour ton rendez-vous à l’ANPE, tu vas leur dire quoi ?
Moi : - toutes les excuses que l’on donne, sont comme les baisers que l’on vole, il reste une rancœur subtile, qui gâcherait l’instant fragile, de nos retrouvailles ! »
Vous en conviendrez, j’ai découvert le sens caché de la chanson. Les paroles n’évoquent pas une banale rencontre avec une femme, mais bien les rapports houleux avec le Pôle emploi, que j’ai déjà évoqués. C’est quand même plus original.
La prochaine fois, je vous raconterai enfin mon deuxième entretien à l’ANPE, promis depuis trois mois maintenant et réclamé à cor et à cri par (deux) 200 lecteurs.
Quizz on connaît la chanson : qui est l’auteur ? Facile…
15:34 Publié dans On connaît la chanson, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (5) | | Facebook
16/09/2009
Cartes postales
Madame Kévin m’a tagué sur les cartes postales. Le principe : montrer 3 ou 4 cartes qu’on a reçues et les commenter si l’on veut, puis taguer quelqu’un d’autre.
J’adore recevoir des cartes. Je les affiche pour montrer combien j’ai plein d’amis qui pensent à moi. Je n'ai donc pas besoin de téléphoner à « Pierre je ne vous jette pas la pierre » de S.O.S détresse amitié.
J’aime beaucoup cette carte postale. Elle provient de Cracovie en Pologne, la ville aux « mille églises ». C’est un vitrail qui représente Dieu. On dirait plutôt le roi Triton dans La petite sirène, mais bon…En France, je n’ai jamais vu ça !
Et on a reçu cette carte des îles Chausey :
Comme chaque année, mon frère nous a envoyé à peu près la même photo de la mer, avec un texte identique : « Il fait beau, la mer est bleue et à 27 °.» Seule la température change dans son texte…
Pour beaucoup, écrire une carte postale est une corvée ou un truc bateau. Moi j’essaie de les personnaliser. J’écris des tartines comme d’habitude, je raconte en détail mes incroyables aventures. Je fais même des dessins pour expliquer les situations. Cette année les enfants que je garde m’ont dit que mes chamois dessinés avec soin ressemblaient à des vaches. Ils ne comprennent rien à l’art, ces morveux.
Je mets toujours ma carte dans une enveloppe puisqu’il n’y a plus de place pour écrire l’adresse dessus. C’est aussi parce que je ne veux pas que le facteur me lise. Cet été je n’avais plus d’enveloppe pour ma carte de Normandie et son destinataire l’a reçu 10 jours plus tard. Je soupçonne le postier d’avoir bloqué ma carte parce que j’avais écrit : « il pleut tous les jours ». J’ai appris que des gens ont lancé une pétition pour que la météo arrête de faire croire qu’il ne fait pas beau dans leur bled !
Mes cartes arrivent malgré tout à destination, même si elles sont adressées aux animaux domestiques et non à leur propriétaire :
Dupont Papillote
4 rue des chats
007 bled paumé
A défaut d’animaux (des barbares n’en n’ont pas, c’est fou) je note des surnoms, comme « Durand Cri-cri d’amour ».
Maintenant que vous savez que j’adore recevoir des cartes postales, vous comprenez ce qu’il vous reste à faire. Je surveille ma boîte aux lettres.
(J’adore donner des ordres aux lecteurs, ça produit l’effet inverse)
Je tague Professeur Debbie.
(Quizz on connaît le film : de quel long-métrage populaire est extraite la citation de Pierre ?)
Je viens d'apprendre que Philip des 2 be 3 vient de crever à 35 ans ! Après Patrick Swaize, , les filles de mon âge doivent être dans tous leurs états. Heureusement pour moi, j'ai toujours eu des goûts de vieille et n'ai jamais aimé Dirty dancing et les boys band...
13:10 Publié dans Souvent, je suis en vacances | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : îles chausey, cavalaire, cracovie, jolies cartes postales | | Facebook