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09/10/2009

L'art de la manipulation, de mère en fille

dessin enfant.jpgAprès la mère, la fille.
Je vous ai raconté comment la mère des gosses m’a eu par la couillonnerie les sentiments pour que je m’épuise à garder ses enfants et me fasse virer de mon nouveau travail. Sa fille a pris le relais du chantage et de la manipulation.

Hier, elle s’est plantée devant moi et m’a demandé le plus sérieusement du monde :
« Tu préfères que je te fasse un dessin tous les jours, ou que je te dise que tu es la plus gentille et la plus belle ? »
Si c’est pas de la manipulation, ça.

Elle a paraît-il pleuré toutes les larmes de son corps en apprenant la nouvelle de mon départ. Je soupçonne sa mère d’exagérer. En revanche, la fillette m’a réellement reproché sur un ton très triste :
Fillette : « Je veux pas que tu partes !
Moi (touchée) : - Mais non ! Je ne pars pas ! Enfin, je ne serai pas là tous les soirs, mais…
Fillette : Si tu restes, je te ferai des dessins tous les jours !
Moi : - euh…c’est gentil mais…
Fillette : Je te dessinerai des chats et j’écrirai ton nom avec des cœurs ! »

Elle a tenu parole. A chaque fois que je la vois, elle me fait des dessins très appliqués.
« Regarde, je t’ai dessiné en princesse ! Tu as vu la jolie robe que je t’ai faite ? Elle est de ta couleur préférée ! (Je lui avais désignée une couleur au pif une semaine plus tôt et elle l’a mémorisé ! )
« Regarde comme elle est belle ma bague ! C’est ma préférée ! Si tu veux je te la prête ! » (Comme j’ai des mains d’enfant, sa bague me va parfaitement)

La fillette tente de me prouver que le baby-sitting, c’est cool et qu’il ne faut pas abandonner ce job :
« Tu as vu, j’ai été sage. Je n’ai pas crié. J’ai rangé mes jouets. J’ai mis mon assiette au lave-vaisselle. Hein que je suis gentille !» (Jamais auparavant elle n’avait rangé, et jamais je ne lui ai demandé de débarrasser la table !)

Elle accompagne ses dessins et efforts de remarques flatteuses :
« Papillote, c’est vraiment la plus gentille des nounous. »
« Comme ils sont doux tes cheveux ! »
« Oh, elles sont jolies tes chaussettes ! (pas celles avec des chatons, mais des chaussons kitsch tricotés par ma mère pour mes neveux et moi : quand on les porte, on dirait les Dalton)

Je me demande si c’est sa mère qui lui souffle son texte, et ce que ses frères vont me sortir eux aussi pour me manipuler. Ils m’auront un jour, ils m’auront.

NDLR : La fillette nous a dessiné elle et moi sur le dessin ! Hein que je suis belle avec mon gros cœur sur la tête et ma robe de princesse !

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07/10/2009

Le trublion

clown.jpgAu boulot, pendant que mon interlocuteur m’insulte gentiment au téléphone, j’éloigne le combiné de mon oreille et observe mes collègues. Je compte leur faire partager la joie de se faire gueuler dessus en mimant le fou furieux.
Oh mince, c’est vrai, on n’a pas le droit de rire ici…

A la pause, loin du chef, je me lance dans le récit de mes anecdotes inexistantes.
A la fin de mon numéro, on se rend compte qu’on a prolongé la récré de cinq minutes.
Moi : « Attendez, je rentre la première, comme ça je montrerai que je suis tellement zélée que je suis la première à reprendre le travail. En fait, non, si je passe devant, le chef va encore dire que je suis la meneuse. Je vais me mettre au milieu pour me fondre dans la masse. »

Les collègues me sortent alors une superbe flatterie. Je me sens tellement plus que je m’en vante sur ce blog :
« Vraiment, heureusement que tu es là. Maintenant, quand je déprimerai, je penserai à toi pour me remonter le moral !
« Ah oui, c’est sûr, au moins on ne s’embête pas tout le temps au boulot ! »
Très fière et flattée, je travaille ensuite avec plus d’entrain. Dans ma grande mégalomanie, j’ai l’impression que mes collègues sont ravivés eux aussi.

Alors, hein, chef, je rigole au travail, mais ça ne perturbe pas mes collègues. Je ne pense pas que je les influence comme vous le pensez, mais dans ce cas là cette influence est positive : ça les encourage à mieux bosser. Je devrai vraiment avoir une prime pour ça. 

C’était un communiqué du SCME, Syndicat des Chats au Mauvais Esprit.





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05/10/2009

Mauvais esprit

police-mai68.jpgVoici donc le chaleureux accueil que m’ont réservé les chefs ce matin.
Petit rappel : suite à un baby-sitting pour la manipulatrice, j''étais épuisée vendredi pour mon nouveau boulot. Ma responsable m’a fait une remarque et j’ai tordu la gueule.

Ce matin, je m’attends à un accueil froid de sa part.
C’est tout le contraire. Je demande un renseignement à sa collègue, et elle me propose « je peux te rendre service ? Tu veux savoir quoi ? OK pas de problème je me renseigne… »
Tout sucre tout miel. J’ai l’impression que je lui ai fait peur en osant la contester !
Je lui parle le plus poliment possible avec de grands « merci, c’est gentil » etc… Je suis bien contente de cet heureux dénouement.
Je déchante vite.

flower power.jpgLe chef des chefs vient me voir :
« Suivez-moi, j’ai à vous parler. »
Tous mes collègues se retournent vers moi, yeux exorbités.
En chemin vers le bureau du dirlo, je potasse mon argumentaire pour expliquer ma réaction de vendredi.

Mais le chef me reproche quelque chose de plus anodin à mon sens.
Chef : « Tout d’abord, votre travail est excellent. Vous êtes vraiment très efficace, très rapide. Là-dessus il n’y a aucun problème. En revanche, je trouve que vous faîtes du mauvais esprit. J’ai peur que vous influenciez les autres. Quand vous êtes venue demander pour…enfin… »

mai 68 pavé.jpgIl s’interrompt car il n’ose pas me révéler la vraie raison qui lui pose problème :
J’ai été la seule à oser demander pourquoi notre salaire était inférieur de 100 euros au chiffre annoncé.
Le chef ne peut pas me blâmer d’avoir demandé des explications légitimes. Alors il me reproche ce que j’estime être des détails :
Lors d’une réunion de bilan, une responsable nous a dit « vous avez fait le double de travail demandé ! C’est génial ! »
J'ai répliqué sur le ton de la plaisanterie : « On a le droit à une prime ? »
La femme a éclaté de rire en disant « Je voudrais bien mais ce n’est pas de mon ressort ! »

Sauf que le chef n’a pas trouvé ça drôle du tout. Il me le reproche donc aujourd’hui :
« JAMAIS vous n’aurez de primes, c’est bien clair ? »
Moi : Je le sais bien, c’était une plaisanterie…
Chef :- Ici, on ne plaisante pas. Votre humour est très malvenu.»

Il me regarde au fond des yeux, sans sourciller, pendant tout l’entretien. Il tente de déceler le trublion qui sommeille en moi.
Il s’attend peut-être à ce que je me lève et fasse le salut militaire: « Sir, yes sir ! »
Ou il pense que je vais chanter, la main sur le cœur : « C’est la lutte finale, groupons-nous et demain… »

manif.jpgMe reprocher d’influencer les autres par mon humour, au lieu de me faire peur, j’ai trouvé ça plutôt flatteur. Ca n’a pas non plus effrayé mes collègues, qui pour l’instant trouvaient le chef plutôt sympa, et qui dorénavant s’en méfient et sont démotivés pour le travail.
Je leur raconte l’anecdote en mimant la scène, et ils sont morts de rire :
"Ouais, demain t’amènes ta banderole !"
"C’est pour quelle heure la manif ? "

Vous savez que j’ai toujours des chansons qui me trottent dans la tête. Jusqu’alors, au travail, c'était plutôt « siffler en travaillant» qui me venait à l’esprit. Aujourd’hui, j’ai pensé toute la journée à « Born to be wild ». Si ça continue, cette chanson sera remplacée par :
« Sois feignant, sois feignant,
Tu vivras content,
Sois feignant, sois feignant,
Tu vivras longtemps ! »
Quizz on connaît la chanson : Qui en est l’interprète ?

C’était un communiqué du SCME, Syndicat des Chats au Mauvais Esprit.

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04/10/2009

L'art de la manipulation

adieu_reste.jpgComme j’ai trouvé un nouveau travail, j’ai annoncé à la mère des gosses que j’arrêtais le baby-sitting. J’avais prévenu depuis le début que je cherchais un « vrai » travail et que je risquais de partir d’un jour à l’autre. Au bout de deux ans, elle n’y croyait plus. (Moi non plus).Comme je m’en doutais, elle m’a fait une scène, avec les larmes aux yeux et tout le tra-la-la.

Mère : « Mais vous ne pouvez pas me faire ça ! Qu’est-ce que je vais devenir ? Que vont faire les enfants ? C’est horrible, c’est un cauchemar !
Moi : - Vous trouverez forcément une autre baby-sitter. Beaucoup d’étudiants font ce travail en dehors de leurs études par exemple.
Mère : - Oui, mais les jeunes ne sont pas sérieux ! Je ne veux pas que votre remplaçant me lâche sans prévenir et que mes enfants se retrouvent seuls sur le trottoir à la sortie de l’école, comme avec la première baby-sitter !
Moi : - C’était une exception, les gens préviennent, même la veille !
Mère : - Et puis c’est du boulot de garder autant d'enfants ! C’est compliqué ! Faut être organisé ! »
C’est sûr, elle ne retrouvera pas quelqu’un qui a bac +6 comme moi pour faire ce boulot…
Mère : « Les enfants vous adorent ! Ils vont être désespérés si vous partez ! Jamais je ne retrouverai quelqu’un d’aussi sérieux que vous ! »

adieu.jpgTraduction de «sérieux » : couillon.
Moi : « De toute façon je ne travaille que 4 jours par semaine. Je veux bien continuer à travailler le mercredi, et peut-être d’autres soirées en dépannage, mais certainement pas tous les soirs. »

Résultat : la mère n’a pas vraiment cherché de nouvelle baby-sitter, puisqu’elle pense que je suis toujours disponible. Elle a juste imploré ses amis de garder ses gosses de temps en temps car « elle est vraiment dans la panade, elle ne sait plus quoi faire, au secours aidez-moi. » Elle a tout à y gagner, puisqu’elle ne paie pas ses potes.

Elle m’a encore supplié de l’aider, et j’ai accepté de garder les enfants la soirée de jeudi dernier. J’ai pensé : « après tout, elle m’a dit d’en faire le minimum, de les laisser jouer seuls ou regarder un film. Les enfants vont se coucher tôt, j’en profiterai pour lire mon bouquin, chose que je n’ai plus le temps de faire avec mon nouveau travail. Ce sera tranquille. »
Sauf qu’au lieu de revenir à 22h30 comme prévu, la mère est arrivée à minuit 35. J’avais encore des trucs à faire chez moi, je me suis donc couchée très tard. Les étudiants qui habitent à côté ont encore chantés, bourrés, sous mes fenêtres à 3h30.
Je cumule des dizaines d’heures de sommeil en retard, car j’ai eu du mal à m’adapter à mes nouveaux horaires (je suis une lève tard couche tard). Surtout, mon nouveau boulot et mes trois entretiens en une semaine m’ont chamboulée : je ne savais pas ce que j’allais devenir le lendemain. Bref, j’étais sur les nerfs.
Le vendredi, j’étais donc crevée au boulot. Cinq minutes avant la libération du week-end, je me suis énervée contre ma responsable qui m’a fait une remarque condescendante et sarcastique sur ma soi-disant baisse de rendement et ma (réelle) fatigue.

Si ça continue comme ça, la mère des gosses aura ce qu’elle veut : je me ferai virer et je serai à nouveau entièrement disponible pour elle et ses enfants.
J’attends avec joie le chaleureux accueil que me feront mes chefs lundi.

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