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07/10/2009

Le trublion

clown.jpgAu boulot, pendant que mon interlocuteur m’insulte gentiment au téléphone, j’éloigne le combiné de mon oreille et observe mes collègues. Je compte leur faire partager la joie de se faire gueuler dessus en mimant le fou furieux.
Oh mince, c’est vrai, on n’a pas le droit de rire ici…

A la pause, loin du chef, je me lance dans le récit de mes anecdotes inexistantes.
A la fin de mon numéro, on se rend compte qu’on a prolongé la récré de cinq minutes.
Moi : « Attendez, je rentre la première, comme ça je montrerai que je suis tellement zélée que je suis la première à reprendre le travail. En fait, non, si je passe devant, le chef va encore dire que je suis la meneuse. Je vais me mettre au milieu pour me fondre dans la masse. »

Les collègues me sortent alors une superbe flatterie. Je me sens tellement plus que je m’en vante sur ce blog :
« Vraiment, heureusement que tu es là. Maintenant, quand je déprimerai, je penserai à toi pour me remonter le moral !
« Ah oui, c’est sûr, au moins on ne s’embête pas tout le temps au boulot ! »
Très fière et flattée, je travaille ensuite avec plus d’entrain. Dans ma grande mégalomanie, j’ai l’impression que mes collègues sont ravivés eux aussi.

Alors, hein, chef, je rigole au travail, mais ça ne perturbe pas mes collègues. Je ne pense pas que je les influence comme vous le pensez, mais dans ce cas là cette influence est positive : ça les encourage à mieux bosser. Je devrai vraiment avoir une prime pour ça. 

C’était un communiqué du SCME, Syndicat des Chats au Mauvais Esprit.





04/10/2009

L'art de la manipulation

adieu_reste.jpgComme j’ai trouvé un nouveau travail, j’ai annoncé à la mère des gosses que j’arrêtais le baby-sitting. J’avais prévenu depuis le début que je cherchais un « vrai » travail et que je risquais de partir d’un jour à l’autre. Au bout de deux ans, elle n’y croyait plus. (Moi non plus).Comme je m’en doutais, elle m’a fait une scène, avec les larmes aux yeux et tout le tra-la-la.

Mère : « Mais vous ne pouvez pas me faire ça ! Qu’est-ce que je vais devenir ? Que vont faire les enfants ? C’est horrible, c’est un cauchemar !
Moi : - Vous trouverez forcément une autre baby-sitter. Beaucoup d’étudiants font ce travail en dehors de leurs études par exemple.
Mère : - Oui, mais les jeunes ne sont pas sérieux ! Je ne veux pas que votre remplaçant me lâche sans prévenir et que mes enfants se retrouvent seuls sur le trottoir à la sortie de l’école, comme avec la première baby-sitter !
Moi : - C’était une exception, les gens préviennent, même la veille !
Mère : - Et puis c’est du boulot de garder autant d'enfants ! C’est compliqué ! Faut être organisé ! »
C’est sûr, elle ne retrouvera pas quelqu’un qui a bac +6 comme moi pour faire ce boulot…
Mère : « Les enfants vous adorent ! Ils vont être désespérés si vous partez ! Jamais je ne retrouverai quelqu’un d’aussi sérieux que vous ! »

adieu.jpgTraduction de «sérieux » : couillon.
Moi : « De toute façon je ne travaille que 4 jours par semaine. Je veux bien continuer à travailler le mercredi, et peut-être d’autres soirées en dépannage, mais certainement pas tous les soirs. »

Résultat : la mère n’a pas vraiment cherché de nouvelle baby-sitter, puisqu’elle pense que je suis toujours disponible. Elle a juste imploré ses amis de garder ses gosses de temps en temps car « elle est vraiment dans la panade, elle ne sait plus quoi faire, au secours aidez-moi. » Elle a tout à y gagner, puisqu’elle ne paie pas ses potes.

Elle m’a encore supplié de l’aider, et j’ai accepté de garder les enfants la soirée de jeudi dernier. J’ai pensé : « après tout, elle m’a dit d’en faire le minimum, de les laisser jouer seuls ou regarder un film. Les enfants vont se coucher tôt, j’en profiterai pour lire mon bouquin, chose que je n’ai plus le temps de faire avec mon nouveau travail. Ce sera tranquille. »
Sauf qu’au lieu de revenir à 22h30 comme prévu, la mère est arrivée à minuit 35. J’avais encore des trucs à faire chez moi, je me suis donc couchée très tard. Les étudiants qui habitent à côté ont encore chantés, bourrés, sous mes fenêtres à 3h30.
Je cumule des dizaines d’heures de sommeil en retard, car j’ai eu du mal à m’adapter à mes nouveaux horaires (je suis une lève tard couche tard). Surtout, mon nouveau boulot et mes trois entretiens en une semaine m’ont chamboulée : je ne savais pas ce que j’allais devenir le lendemain. Bref, j’étais sur les nerfs.
Le vendredi, j’étais donc crevée au boulot. Cinq minutes avant la libération du week-end, je me suis énervée contre ma responsable qui m’a fait une remarque condescendante et sarcastique sur ma soi-disant baisse de rendement et ma (réelle) fatigue.

Si ça continue comme ça, la mère des gosses aura ce qu’elle veut : je me ferai virer et je serai à nouveau entièrement disponible pour elle et ses enfants.
J’attends avec joie le chaleureux accueil que me feront mes chefs lundi.