23/02/2011
Le palmarès des Gérard du cinéma 2011
Vendredi aura lieu la cérémonie des César, mais en attendant, on a pu observer une manifestation bien plus véridique et drôle : la célèbre parodie des Gérard du cinéma, avec le trophée "parpaing".
Les intitulés du palmarès étaient comme toujours à se tordre de rire (les gagnants sont notés en gras):
Gérard du film français sorti avec un titre en anglais parce qu'on sait jamais, sur un malentendu, on peut croire qu'il est américain :
- Sweet Valentine avec Vincent Elbaz
- Happy few avec Marina Foïs
- Blind test avec Manuel Blanc
- Kill me please avec Virginie Efira
- Enter the void avec Paz de la Huerta
Je ne peux pas donner mon avis, je ne les ai pas vus, je vais voir peu de films français en salles (j'attends la diffusion sur canal+). Les bandes annonces me suffisent : comme nos films sont en majorité mous du genou, les bandes annonces dévoilent tous les rebondissements…
Gérard du film que tu vas voir alors que ta meuf t'a largué... t'as perdu ton boulot... t'as appris que t'avais le cancer... mais bon, tu t'es dit : « La vie continue, je vais aller au ciné pour retrouver un peu de joie de vivre », et puis, t'arrives devant ton UGC, et là, au menu :
- Pieds nus sur les limaces avec Ludivine Sagnier
- Je voudrais aimer personne avec Sabrina Muller
- Une Nouvelle ère glaciaire avec Mélaine Lebreton
- L'Absence avec Liliane Rovère
- Kill me please avec Virginie Efira
Notons au passage que les titres des films français sont toujours aussi ridicules ou pompeux, après : Non ma fille tu n’iras pas danser, Parlez moi de la pluie, j’me sens pas belle, j’veux pas que tu t’en ailles…
Gérard de l'acteur qu'on croyait mort depuis 1985 et qui en fait, tourne encore:
- Claude Gensac, ex-femme de Louis de Funès, dans L'Immortel
- Venantino Venantini, ex-Tonton Flingueur, dans L'Immortel
- Henri Guybet, ex"Salomon est juif !" de Rabbi jacob, dans Protéger et Servir
- Mylène Demongeot, ex-Fantomas, dans Camping 2
- Bernard Ménez, ex-jolie poupée, dans Ensemble nous allons vivre une très très grande histoire d'amour
Et là j’apprends en effet que ni la « biche » de De Funès ni Venantino Venantini ne sont décédés ! Le lauréat Henri Guybet est l’un des seuls désignés à être présent et à accepter son trophée avec humour et modestie (« je suis ravi, je n’ai jamais été nominé ailleurs ! ») . La grande classe.
Gérard du réalisateur, quand tu vois ses films, ben t'as du mal à réaliser. Parce qu'en fait, lui aussi :
- Alexandre Arcady pour Comme les 5 doigts de la main
- Isabelle Mergault pour Donnant, donnant
- Gaspar Noé pour Enter the void
- Jean-Luc Godard pour Film Socialiste
- Christophe Honoré pour Homme au bain
La gagnante, Isabelle Mergault, ne possède selon ses propres dires pas de notion de cinéma et ne tient pas la caméra sur les tournages…
Gérard du film guimauve que tu te forces à aller voir uniquement pour emballer une meuf :
- L'Arnacoeur avec Romain Duris
- L'Amour c'est mieux à deux avec Clovis Cornillac
- Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d'amour avec Julien Doré
- Les petits mouchoirs avec Marion Cotillard
- La chance de ma vie avec François-Xavier Demaison
Pour une fois j’ai vu le vainqueur, L'arnacoeur, et en réfléchissant je me souviens que dans la salle de ciné les filles étaient beaucoup plus enthousiastes que les garçons …
Gérard du chanteur qui fait l'acteur, ou le contraire, en tout cas dans un cas comme dans l'autre, il le fait mal :
- Patrick Bruel dans Comme les 5 doigts de la main
- Benjamin Biolay dans La Meute
- Lio dans Un Poison violent
- Jacques Dutronc dans Joseph et la fille
- Philippe Katerine dans Je suis un no man's land
- Raphaël dans Ces Amours-là
Je vous ai dit que j’étais pas très loin de Patrick Bruel pendant le concert de McCartney à Bercy ? Il pensait peut-être que les femmes allaient hurler « Patriiiiick !! », mais nous on était là pour Maccaaaaa ! (mon frère était tout de même intéressé par la belle blonde qui accompagnait Bruel) Au concert j’ai vu aussi Voulzy, Durand, des joueurs de foot etc…
Gérard du petit couple qui se la joue Alain Delon et Romy Schneider dans Paris Match, mais qui fait plutôt penser à une pub de la Saint-Valentin pour des Mon Chéri :
- Vincent Cassel et Monica Bellucci
- Gilles Lellouche et Mélanie Doutey
- Marion Cotillard et Guillaume Canet
- Jean Dujardin et Alexandra Lamy
- Charlotte Gainsbourg et Yvan Attal
Mémé Papillote toujours en retard de trois guerres apprend ainsi les potins people.
Gérard du film où on t'explique que le racisme, c'est pas bien :
- L'Italien avec Kad Merad
- La Rafle avec Mélanie Laurent
- Hors la loi avec Jamel Debbouze
- Rien à déclarer avec Dany Boon
- Elle s'appelait Sarah avec Kristin Scott Thomas
Je compte voir La rafle qui est diffusé en ce moment sur canal. Vous aurez mon avis bientôt. En revanche, hors la loi, le gagnant ex-aequo, je ne vais pas me forcer .
Gérard de l'acteur qui avant nous faisait bien rire et qui maintenant nous fait bien chier :
- Gad Elmaleh dans La Rafle
- Benoit Poelvoorde dans Les Emotifs anonymes
- Bernard Campan dans No et moi
- Albert Dupontel dans Le Bruit des glaçons
- Edouard Baer dans Mon pote
Campan était si drôle quand il faisait partie des Inconnus… Pourquoi s’évertue t-il aujourd’hui à jouer dans des films déprimants (se souvenir des belles choses) ou mauvais (le café du pont )?
Gérard de l'actrice qui bénéficie le mieux des réseaux de son mari, ou plutôt de son futur ex-mari, enfin bon on sait plus trop où ils en sont, toujours est-il qu'elle continue à tourner :
- Arielle Dombasle dans Roses à crédit
Comme chaque année, elle a sa catégorie pour elle toute seule. Parce qu’elle le vaut bien.
Et maintenant, je ne donne plus que l'essentiel (est dans Lactel) :
Gérard du « On n'est jamais mieux servi que par soi-même » :
- La Fête des voisins de David Haddad, avec David Haddad
- Tournée de Mathieu Amalric, avec Mathieu Amalric
- La Comtesse de Julie Delpy, avec Julie Delpy
- Tout ce qui brille de Géraldine Nakache, avec Géraldine Nakache
- Toutes les filles pleurent de Judith Godrèche, avec Judith Godrèche
- No et moi de Zabou Breitman, avec Zabou Breitman
Et enfin les plus importants :
Gérard du désespoir féminin :
- Jane Birkin dans Thelma, Louise et Chantal
- Marion Cotillard dans Inception
- Isabelle Adjani dans Mammuth
- Carole Bouquet dans Libre Echange
- Mathilde Seigner dans Camping 2
- Audrey Tautou dans De vrais mensonges
Gérard du désespoir masculin :
- Jean Reno dans L'Immortel
- Daniel Auteuil dans Donnant, donnant
- Fabrice Eboué dans Fatal
- Franck Dubosc dans Camping 2
- Benoit Magimel dans L'Avocat
- Richard Berry dans L'Immortel
Gérard du plus mauvais film de l'année (et probablement de la décennie) :
- Camping 2 de Fabien Onteniente, avec Franck Dubosc
- La Rafle de Rose Bosch, avec Jean Reno
- Les Aventures d'Adèle Blanc-Sec de Luc Besson, avec Louise Bourgoin
- L'Immortel de Richard Berry, avec Jean Reno
- Imogène McCarthery de Alexandre Charlot et Franck Magnier, avec Catherine Frot
- Enter the Void de Gaspar Noé, avec Paz de la Huerta
- Krach de Fabrice Genestal, avec Gilles Lellouche
Je n’en ai vu aucun. j’ai du goût moi
Et vous, avez-vous vu ces films ? que pensez-vous du palmarès ?
si vous êtes sages, je vous donnerai le palmarès des gérard de la tv, il est encore plus drôle...
16:02 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : gérard du cinéma 2011, cinéma, cinéma français, palmarès des césar 2011 | | Facebook
20/02/2011
Les films de la semaine (Préparez vos mouchoirs, Match point, Les proies)
Beaucoup de films intéressants seront diffusés cette semaine !
Ce soir à 20h35 sur France 2, Match point de Woody Allen. Ce cinéaste me lasse parfois car il propose souvent des films similaires (même thématique, même milieu socio professionnel…) mais celui-ci est vraiment un bon cru. Et ♥Jonathan Rhys Meyers♥ il é trô ♥bôoo♥.
- A la même heure Spiderman 2 est diffusé sur TF1 (oui, pour une fois je conseille un film de cette chaîne). Dans ce blockbuster fantastique, j’apprécie surtout la partie « réaliste », le quotidien de Peter Parker, amoureux maladroit et employé timide. La trilogie est vraiment pleine d’humour. Sam Raimi est un super réalisateur (Un plan simple, Intuitions, Evil dead, Jusqu’en enfer qui est diffusé en ce moment sur canal+) Et James♥Franco♥ il é trô ♥bôoo♥.
Lundi sur Arte à 20h40, ne ratez pas Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier, avec mon acteur préféré, ♥Patrick♥Dewaere♥. Cette oeuvre française a reçu l’oscar du meilleur film étranger, fait suffisamment rare pour être souligné (et en 1979, la sélection était moins consensuelle que maintenant faut croire!) J’adore la scène où Dewaere montre sa collection de l'intégrale des livres de poche. On lui cite un numéro, il peut donner le titre. L'immense bibliothèque me faisait rêver quand j’étais ado.
Blier est mélomane, et le film évoque beaucoup Mozart. Dans la dernière scène, Carole Laure joue une magnifique mélodie au piano, Dewaere commente : « c’est pas du Mozart ça ». J’avais enregistré ce passage à la fin d’une cassette, que j’ai malencontreusement effacée plus tard. Je ne me souvenais plus du titre de la chanson, et je ne retrouvais pas le film en magasin. Quand j’ai eu Internet, c’est une des premières recherches que j’ai effectuée : retrouver cette musique. J’étais très émue en écoutant enfin la réponse : Mélodies hongroises D817 de Schubert. L’air me trotte dans la tête quasiment tous les jours.
- Si vous voulez oublier le temps morose, parallèlement France 4 diffuse la comédie délirante Crazy kung fu de Stephen Chow, déjà auteur de Shaolin soccer, dans le même style déjanté.
Jeudi France 3 diffuse à 23h Les proies de Don Siegel (L’inspecteur Harry). Pendant la guerre de Sécession, un soldat blessé est recueilli dans un pensionnat de jeunes filles. Contrairement à ce que le titre laisse penser, c’est plutôt le beau ♥Clint Eastwood♥, seul mâle perdu au milieu de jeunes filles en fleurs, qui devient une proie… un film troublant (♥Clintounet♥ était trô♥bô♥).
Vendredi, Canal + diffuse l’inévitable cérémonies des César. Comment, vous n’êtes toujours pas abonné ? Mais qu’attendez vous ? (Bon, cher directeur de canal, si tu me lis, je répète que je veux bien en échange de toute ma promo un boulot, ou alors au moins un abonnement gratuit quoi)
Cette semaine, j’espère que vous avez regardé l’indispensable documentaire Prêt à jeter sur la société de consommation. Il était édifiant.
J’ai regardé:
Au cinéma, j’ai accompagné la fille que je garde de temps en temps voir Gnoméo et Juliette. Pas besoin de critique, le titre suffit.
A la télé :
- Pour 100 briques t’as plus rien ! D’Edouard Molinaro (L'emmerdeur, La cage aux folles…). Je le connais par cœur. Quand j’étais ado, sûrement à cause de ce film, je faisais ce rêve récurrent : j’avais volé du fric ou fait une connerie, j’étais poursuivie par les flics mais je réussissais in extremis à sauter dans un avion pour m’enfuir sur une île paradisiaque où on ne me retrouvait jamais. Quelqu’un veut psychanalyser ce rêve ? Je vous rassure, je n’ai pas l’intention de braquer une banque (mais je ne vous promets rien pour la fuite sur une île de rêve…)
- Dirty dancing, j’ai voulu encore tester ce film pour voir si j’étais définitivement un homme. Bon, je me suis encore ennuyée devant les interminables scènes de danse, mais j’avoue que le film remporte des bons points : l’héroïne n’est pas une pauvre petite chose soumise, le thème délicat de l’avortement est abordé… et je comprends mieux pourquoi certaines répliques sont devenues cultes ("on ne laisse pas bébé dans un coin" et "courir après son destin comme un cheval sauvage", je sais pas ce que le dialoguiste a fumé pour les inventer!) Toutefois je n’arrive pas du tout à m’identifier aux personnages et à l’histoire.
- Le grand jour, un curieux film adapté d’une légende de l’ouest : un vieil ermite décide d’organiser son enterrement de son vivant pour savoir ce que les villageois pensent de lui …
- Sleepy hollow de Tim Burton, je ne l’avais pas revu depuis sa sortie en salles en 1999. J’avais retenu son atmosphère sombre et gothique, mais je ne me souvenais pas qu’il était aussi violent et gore. Plus de 10 ans après, je l’apprécie toujours autant. et ♥Johnny Depp♥ il é trô ♥bôoo♥
- Tokyo ! les sketches de Michel Gondry et Bong Joon Ho que je vous avais conseillés.
- Muriel, comédie culte. J’ai chanté Dancing queen trois jours de suite.
Et vous, qu’avez-vous vu cette semaine ? Que comptez-vous voir ?
16:41 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : cinéma, cinéma français, clint eastwood, molinaro, woody allen, 36ème cérémonie des césar | | Facebook
18/02/2011
J'ai plus les yeux en face des trous (ter)
Je dois maintenant apprendre à rééduquer ces petits rebelles d’yeux qui se font la malle.
L'orthoptiste approche son crayon de mon regard, je dois fixer la pointe et n’en voir qu’une seule. En général la mine se dédouble au bout de trois secondes puis la deuxième s’éloigne, s’éloigne… ce qui signifie qu’un œil se barre aussi. Là l’orthoptiste crie :
« Ramenez votre œil ! Ramenez votre œil ! Je le vois, il s’en va là !
- Je peux pas, il veut pas ! »
C’est surréaliste comme conversation, mais ceux qui ont fait de la rééducation comprendront.
Après, l’orthoptiste me fout sous le nez l’image d’un lion à côté d’une cage, et je dois faire rentrer l’animal dans son cachot. Je ne suis pas un dresseur moi, je ne maltraite pas les gentilles bêtes de la savane. Je ne parviens qu’à faire rentrer la tête de la pauvre bestiole. Pareil pour l’âne, je dois lui recoller sa queue (quelle idée de perdre sa queue aussi). Après je regarde une bouée qui doit se transformer en puits (en fixant le centre je dois voir un vide en profondeur), mais à la place j’observe une tour qui me fonce dessus (donc l’inverse de l’effet recherché)...
Rigolez hein, vous verrez quand vous serez vieux des yeux comme Mémé Papillote.
Les séances durent une vingtaine de minutes, deux fois par semaine, pendant deux ou trois mois. L’ophtalmo m’explique que ce travail est intense, donc après chaque séance j’aurai des migraines qui me forceront à me coucher. Ben non. J’ai pas dû assez travailler (c’est pour ça que le lion ne rentrait pas dans sa cage)
Au bout de trente séances, j’arrive à peu près à contrôler les mouvements de mes yeux. Je peux voir double ou net à la demande.
Un an plus tard, les migraines reviennent. Je retourne chez l’ophtalmo. Il m’avait annoncé que l’hypermétropie disparaîtrait sûrement dans l’année, et pourtant il me déclare maintenant que ma vue a empiré et qu’il triple ma correction. Je m’imagine déjà avec des lunettes à vie. Surtout qu’apparemment, les verres donnent l’impression que mes yeux sont plus gros, et mes yeux sont déjà grands. Pour m’énerver mon frère m’imite en écarquillant les yeux et en me donnant un nouveau surnom, la chouette (celui qui ose m’appeler comme ça sera banni de ce blog je vous préviens !)
Je dois revoir le médecin. Cette fois, un peu échaudée par la première un peu psychédélique, je vais voir une autre orthoptiste conseillée par mon ophtalmo.
Je lui précise que mes toutes nouvelles lunettes et corrections ne me permettent pas de voir net à plus de deux mètres, et de près, je vois très gros. Je mets essentiellement mes lunettes pour lire ou regarder l’ordi, mais c’est embêtant quand même (quand je me lève pour me réapprovisionner en chocolat, je n’ai pas le réflexe d’enlever mes lunettes et je me cogne aux meubles)
Au fil des séances, le problème ne s’améliore pas. L’orthoptiste est de plus en plus impatiente et m’engueule :
« Si vous ne voyez rien, c’est parce que vous regardez mal ! Vous ne faites pas d’efforts !
Moi : - Je vous assure, je vois flou de loin avec ces lunettes ! Ça ne me le faisait pas avant !
Orthoptiste :- Arrêtez d’accuser les lunettes! Le problème vient de vous !»
A la fin des 20 séances, j’ai réappris à contrôler mes yeux, mais je ne vois toujours pas net de loin. Alors je développe le syndrome Bernard Pivot, que j’ai gardé depuis : je regarde par-dessus mes lunettes. Les enfants que je garde se moquent de moi en disant que ça me donne l’air d’une vieille (je préfère dire d’une intello, non mais)
Un an plus tard, je prends le rendez-vous de contrôle chez l’ophtalmo. Il est absent et sa secrétaire me conseille un collègue.
Le nouvel ophtalmo observe mes verres :
« Mais qu’est ce que c’est que ça ! C’est un grossissement à 0,75 et vous n’avez besoin que de 0,25 ! Normal que vous ne voyez rien dans vos lunettes !! Et vous êtes restée un an comme ça ?!!
Moi : - Mais l’orthoptiste m’a dit que c’était de ma faute !
Ophtalmo : - Et quel est son nom ? Ça m’intéresse de le savoir ! »
Je lui donne. Il me révèle qu’elle est la femme de l’ancien ophtalmo… Pas étonnant qu’elle me dise que le problème venait de moi. Elle ne voulait pas avouer que son mari avait fait une erreur…
Je trouve ce médecin très compétent et je le revois chaque année pour mon suivi. Puis je déménage sur Paris. Je vais chez une nouvelle opthalmo. Elle est très sympa, on discute pendant une heure. Pourtant j’aurai préféré parler de mes yeux plutôt que du marché de l’emploi, de l’agriculture biologique et des … extraterrestres. Elle me note sur un bout de papier la fréquence radio d’un programme occulte diffusé à 3 heures du matin. Cette émission donne des révélations fracassantes sur les mystères qui nous entourent, mais qu’on nous cache.
Entre deux délires, l'orthoptiste me regarde vaguement les yeux, pour m’annoncer qu’elle ne peut pas diagnostiquer l’évolution de mon hypermétropie parce que j’ai une conjonctivite, ça fausse les résultats. Bon, tant mieux, je ne vais pas me retrouver avec une correction inappropriée pour une fois. Je reviendrai plus tard. Elle me prend 125 euros, car au lieu de me donner un collyre comme tous les autres, elle me fait un fond de l’œil pour une simple conjonctivite… elle m’affirme que je serai remboursée intégralement. J’ai reçu 44 euros de la sécu.
Bizarrement, je ne suis jamais retournée chez la fana d’extraterrestres.
Et vous, vous tombez aussi sur des médecins bizarres ou c'est moi qui les attire tous ?
16:54 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (16) | Tags : orthoptie, chouette, la hulotte, le journal le plus lu dans les terriers | | Facebook
17/02/2011
J'ai plus les yeux en face des trous (suite)
L’orthoptiste poursuit :
" Ca va pas, vous êtes crispée !
Oui ben tu m’étonnes ! Avec un discours pareil : il faut que je voie double ! Elle a fumé quoi celle-là ?
Orthoptiste : - Il faut apprendre à détendre vos yeux, à ciller plus souvent… Qu’est ce que vous avez, on dirait que je vous endors, vous clignez des yeux ?
Moi : - Ben non, je cille !
Orthoptiste : -Ouh là… ça va être dur…
Elle me met un crayon à 10 centimètres de distance.
Orthoptiste : - Regardez ce stylo. Vous allez en voir deux.
Et là les paroles de Jefferson Airplane me reviennent en mémoire: “And if you go chasing rabbits And you know you're going to fall..."
Orthoptiste : - Mais ne le fixez pas comme ça ! Ne vous concentrez pas, laissez vos pensées flotter…
"Tell 'em a hookah smoking caterpillar Has given you the call..."
Orthoptiste : - Lààààà… Détendez-vous… Vous allez voir un deuxième crayon se détacher, puis partir, partir…
"And you've just had some kind of mushroom And your mind is moving low…”
Orthoptiste : - Voilà ça y est, je le vois ! Votre œil part !!!!
Moi : - oh purée ! Je vois tout en double ! Mais qu’est ce qu’il se passe !
"When logic and proportion Have fallen sloppy dead…"
Orthoptiste : - Pendant quelques jours ça va vous faire bizarre. Vos yeux seront complètement relâchés, ils feront ce qu’ils veulent, verront des choses étranges… Ensuite quand vous maîtriserez parfaitement cette relaxation, je vous apprendrai à remuscler vos yeux. Mais d’abord, vous devez voir flou… »
"Remember what the dormouse said:"Feed your head. Feed your head. Feed your head"
Effectivement, les jours suivant, je découvre cette capacité à voir double, j’ai l’impression d’être dans une autre dimension. Je passe des heures à regarder autrement…
L’élément le plus étrange est celui-ci : je pose ma montre à l’envers sur mon livre ouvert. En laissant mes pensées vagabonder, je ne vois pas simplement double : le revers de ma montre, en inox, opaque, devient comme un miroir. Sur cette surface ronde vient se déplacer un mot du livre, placé sur les lignes supérieures, en diagonale.
Contrairement aux apparences, je vous jure que je n’ai pas fumé. (si quelqu’un a déjà ou veut essayer –le coup de la montre, pas la fumette hein- je veux bien connaître les résultats !)
Fascinée, je tente inlassablement l’expérience : si je pose ma montre ici, quel mot va s’afficher dedans ? Je parie que c’est « incertitude », placé sur la quatrième ligne au-dessus.. hihi ! non, c’est pas lui, mais « ressentiment » haha !
Ma voisine de classe me demande : « mais qu’est ce que tu fous, à fixer ton livre et à rigoler bêtement là ?
- ben tu ne vois pas un mot s’inscrire sur ma montre ? Et si je te regarde, tes yeux se dédoublent, et un troisième apparaît au dessus du nez ! Je t’assure t’es pas terrible comme ça ! »
Je me demande bien pourquoi ma camarade n’appréciait guère ma compagnie... Elle n’avait pas l’esprit ouvert quoi…
Mon frère qui est lui aussi daltonien, développe un strabisme quand il est fatigué, mais beaucoup plus prononcé. C’est très impressionnant. Quand il a le regard dans le vide, on voit son œil gauche qui bouge tout seul… chaque oeil est carrément indépendant, en ouvrant un livre, il peut voir en même temps la page de droite et lire celle de gauche !
Quand je retourne chez l’orthoptiste, je lui montre mes nouvelles capacités.
Orthoptiste : -Ah oui effectivement, je vois ça ! Mais vous en avez trop fait ! Maintenant il va falloir rééduquer votre œil, lui apprendre à regarder droit !
Fini de rire.
suite demain
19:22 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : orthoptie, loucher, jefferson airplane | | Facebook