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14/06/2009

Gloups ! J'ai noyé le poisson...

Je fais du baby-sitting. Je ramène les gosses de l’école, j’ouvre la porte de leur appart. Beurk, une odeur nauséabonde s’en dégage. J’ouvre les fenêtres. L’odeur persiste. Elle est tellement forte qu’elle me donne la nausée. J’essaie d’en détecter la provenance. Je m’approche de la poubelle, du linge sale : non, pas ça. Ca y est, je trouve : l’aquarium ! La vase est tellement abondante qu’on ne voit même plus le pauvre poisson rouge.gloups.jpg..

A l’origine, il y en avait quatre et deux aquariums. La mère ne lavait jamais les bocaux. Je voyais les récipients verdir de jour en jour, jusqu’à la mort des pauvres bêtes.

Aujourd’hui, je décide de faire ma B.A. Je sauve Bubulle (je ne sais pas s’il a un nom, mais vous savez que j’aime bien baptiser les animaux). Sauf que je n’ai jamais lavé un aquarium. J’attrape Gloups le poisson avec l’épuisette, puis je balance l’eau dans l’évier. Tiens, Némo a pas l’air content. Ah oui, faudrait peut-être que je le mette dans l’eau en attendant.

Je prends le premier récipient qui me tombe sous la main. Une tasse : super, maintenant quand je vais boire mon café, j’aurai l’impression d’avaler un poisson. Je lave l’aquarium. Je ne sais pas comment faire : nettoyer à fond, garder quelques algues pour que le poisson se nourrisse ? A quelle température doit-être l’eau ? Comme ça pue vraiment, je récure au liquide vaisselle. Tant pis. Pour la température, on coupe la poire en deux : tiède.

Pauvre Globule. Je voulais le sauver mais je vais l’achever ! D’ailleurs, il bouge plus !  Je le touche : oh oh, l’eau est chaude…pourtant je suis pas daltonienne au point de confondre le rouge et le bleu du robinet (juste le bleu et le noir, le rouge et l’orange, l’orange et le… bon ok, je suis daltonienne).
Paniquée, ni vue ni connue, je remets vite Gudule dans son bocal. Il passe donc du chaud au froid. Il commence dangereusement à se rapprocher du fond, le ventre en l’air…Ca par contre, je sais bien ce que ça veut dire : il crève !

J’imagine les enfants hurler «  Ouin !!! Méchante !!!! T’as tué GLobule-Bidule-Gudule-Bubulle-Gloups-Némo !!! (Le poisson doit forcément porter un de ses noms-là)
Je me place devant le bocal pour le mettre hors de vue des gosses. Je leur parle sur un ton faussement enthousiaste « Oui ! 9x8 = 72 ! Très bien ! » Pendant ce temps, je tapote discrètement le bocal derrière mon dos pour raviver la bestiole : en aparté « Allez Gudule, allez ! »
Je continue mon théâtre pendant une heure. Sans bouger, je parle aux enfants l’air de rien pendant que je tripote Bubulle derrière mon dos : « Tu veux  de l’eau ? (Mais je peux pas bouger d’ici moi !) Tu es grande maintenant, tu peux te servir toute seule… »
Toute la soirée, je pousse Némo du doigt pour le réveiller, mais je fais plutôt tourner l’eau…Les enfants ne remarquent rien.

Puis vers 22 h, miracle : Bubulle s’est requinqué ! Juste avant que la mère rentre, je n’ai pas a avouer mon méfait !
La mère arrive, je lui signale toute fière que j’ai sauvé Némo, en omettant les petites mésaventures d’eau trop chaude.

Réponse, texto :
Mère, dépitée :« Ah..Mais je voulais qu’il meure en fait…Il sert à rien tout le monde s’en fiche »

Je vous laisse faire la conclusion.

21/01/2009

On connaît la chanson

cinéma français,alain resnais,jaoui,bacri,claude françois,beatles,monkeesEn 1997, j’étais au Pathé Bellecour pour voir je ne sais plus quel film. Passe la bande annonce de « On connaît la chanson », le film d'Alain Resnais avec Jaoui et Bacri. Tout le monde s’esclaffe. Moi je fulmine : « M’ont piqué mon idée ! »

Depuis longtemps, j’imagine un court métrage avec des dialogues tirés de chansons populaires. Normal, je chante tout le temps. Enfin, surtout dans ma tête. Sinon mes proches menacent de se petit-suissider.
Les mots de la vie quotidienne m’évoquent des paroles de chansons. Je me retiens, mais parfois, ça sort tout seul. Surtout quand il faut pas.
Par exemple, dans la longue file d’attente d’une administration, quand les gens commencent à s’énerver et que le fonctionnaire a envie de se tirer une balle :
Le fonctionnaire, d’une voix lasse : « Suivant…
Moi : - Au suivant ! Au suivant ! Moi j’aurais bien aimé un peu plus de tendresse, ou alors un sourire ou bien avoir le temps, mais au suivant, au suivant ! »

Dans la file d’attente du supermarché, quand un type n’a qu’un seul achat et moi quarante douze :
Le type : « - Vous permettez ?
Moi : - Vous permettez, monsieur, que j’emprunte votre fille ? Et bien qu’il me sourie, moi je sens qu’il se méfie ! »

J’aime bien aussi faire enrager mes proches. Exemple : on sort, je suis en retard comme d’habitude.sheila chanson.jpg
Frère, énervé : « Je t’attends, là !
Moi : - J’attendrai…Le jour et la nuit, j’attendrai…
Frère, bouillonnant : - Non mais tu sais à quel heure on a rendez-vous ?!!!
Moi : - On s’est donné rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure…
Frère, enragé : Cette fois j’en ai marre, j’y vais. Tu me suis ?
Moi : - Je te suivrai, où tu iras j’irai, fidèle comme une ombre, jusqu’à destination !!!
Frère, désespéré : Tu commences à me faire peur…
Moi : - Oui tu me fais peur, oui tu n’en finis pas, comme un voleur, il est parti sans moi !... »
Etc, etc... Forcément, c’est moins drôle quand on ne connaît pas la chanson française. 

Les prénoms me provoquent aussi ce syndrome de la chansonnite. Je me rappellerai toujours le moment d’extase quand une amie m'a donné son prénom : Lily. Pictures of Lily des Who est une de mes chansons préférées. Même si Lily m’a achevée quand, après écoute, elle a trouvé que c’était « une chanson de vieux comme les Beatles. »
monkees.jpgBizarrement, Lucie ne me fait pas chanter Lucy in the sky with Diamonds, mais « Lucie, oh Lucie, qu’est c’qui t’amènes, Lucie, qu’est c’qui te gêne ? » de Balavoine.
Marie m’évoque « Mary Mary, where you goin’ to ? “ des Monkees.
Sinon, je ne connais pas de « Elisa, Elisa saute moi au cou ».

Ma chansonnite est tellement aigue que, inversement, si je n’aime pas la chanson, je n’aime pas la personne.
J'ai un collègue, qui, faut le faire, s’appelle Francky. A chaque fois que je le vois, j’ai « Vas y, Francky c’est bon » dans la tête. Je détestais cette chanson quand j’étais petiote. Le clip où Francky Vincent se collait aux femmes me dégoûtait. Je trouvais le sourire du chanteur niais et vicelard. Exactement comme mon collègue…Je suis pourtant sûre que je l’apprécierai mieux s’il portait un autre prénom, comme par exemple John, Paul, George ou Ringo…

J’ai un autre collègue qui illustre une chanson. Comme tous les faibles, il se venge sur ceux qu'il estime plus vulnérables que lui, c’est à dire les femmes et les enfants. Il leur aboie dessus à longueur de journée. Il fait une chose qui m’est incompréhensible, moi qui n’ai jamais le temps de tout faire : il ne prend pas ces congés.

Collègue : « Tu comprends, je suis un homme d’action moi, sinon je tourne en rond chez moi
Moi : - Mais tu peux sortir, ou lire…
Collègue, péremptoire : - Je ne lis que des livres sur Napoléon. »napoléon.jpg
Comme il doit faire un mètre 10 les bras levés, je l’ai immédiatement surnommé en mon for intérieur « Naboléon.» Pour couronner le tout, il porte des chaussures de gangster noires et blanches, avec un bonnet multicolores à pompon, et il garde sur son jean ses pinces à vélo. Je vous jure que c’est vrai.
Forcément, quand je le vois je chante :
« Jsuis qu’un mec à frimes, bourré d’aspirines, and I just go with my pince à vélo, jsuis bidon »

Avec des collègues pareils, heureusement que je chante. Parfois, j’ai des airs qui me traînent dans la tête toute la journée, et ce n’est que des heures plus tard que je comprends pourquoi : « Ah ! Ce matin t’as dit que machine était blonde, alors ça m’a fait penser à « elle avait les cheveux blonds mon guide, Nathalie ! » Ca va chercher loin, c’est un peu tiré par les cheveux.

Sinon, les grands classiques, c’est « En rouge et noir, j’oublierai ma peur » dès qu’on cite une de ces couleurs, « le poinçonneur des lilas » ou Antisocial tu perds ton sang froid quand je suis dans le métro, ou « le lundi au soleil, c’est quelque chose qu’on n’aura jamais » les dimanches soirs avant d’aller bosser le lendemain.

J’arrête ici, sinon je vais encore écrire un scénario de film.
Petit quizz : Mais quels sont donc les chanteurs et les œuvres cités ?
Le gagnant m’entendra chanter tout mon répertoire.

 

28/11/2008

Un baby-sitting gore

Samedi soir, je bosse. Enfin, mon boulot consiste à jouer à « croque carottes » avec des gosses, je fais du baby-sitting. Éreintant.

La mère me dit : « Les enfants doivent être couchés à 21h30 au plus tard ». H-5, les petits refusent d’abandonner la partie de « stop ouistiti ». Je n’insiste pas trop : comme ça je m’occupe des gosses. Je ne suis pas payée juste pour lire pendant qu’ils dorment. Et puis c’est samedi. Et puis les parents ne le sauront pas…Je cogite : "21h30, ils devraient être couchés…"  Ils vont aux toilettes, se lavent les dents. Le fils se dirige vers son lit, la fille repose son tube de dentifrice… C’est bon, tout s’est bien passé. Il est 21h35. C’est pas pour cinq minutes… Allez vite, au dodo.

Et là, innocente, la petite me dit : « c’est quoi ça ? Sur le savon ? Du sang ? »
Je regarde brièvement, entraînant déjà la fillette vers sa chambre : « Je sais pas… Ca doit être du rouge à lèvres. » Tout en me disant qu’effectivement, ça ressemble à du sang, mais bon, on va pas chipoter, j’ai des enfants à coucher, et il est 21h36 ! »
Soudain, la petite hurle. « DU SANG ! DU SANG ! DU SANG PARTOUT ! »
En effet, j’en vois sur son pyjama, sur l’évier, par terre…
La gamine devient hystérique : « J’SUIS COUPEE ! J’SUIS COUPEE DU DOIGT! »
Et elle part en courant à travers la maison en semant du sang sur le sol.chucky.jpg
Zen comme d’habitude, j’imagine juste que son doigt pendouille et que son frère l’a découpé en scandant « redrum ! redrum ! ». Comme dans Shining.
Dans la réalité, la fille s’est simplement coupée avec... le bord du tube de dentifrice. Vous me direz, faut le faire. Moi, spécialiste des bobos partout, j’ai déjà réussi cet exploit.

Je cherche un désinfectant, des pansements…rien. Je pense : « C’est impossible ! Sa mère est  docteur ! Y en a forcément sous ton nez ! » La gamine hurle de plus belle, son frère est à deux doigts de faire une syncope. Dix minutes plus tard, je me résous à appeler la mère. Comme elle est au milieu d’une fête, elle n’entend pas son portable. Je m’efforce de laisser un message calme. Je force un peu la dose. Je chantonne d’une voix guillerette : « C’est juste pour savoir où sont les pansements, parce que la petite s’est un petit peu coupée » comme si je disais « C’est juste pour dire que c’est trop kikou lol avec les enfants ! Big bisous baveux ! Youpi ! »

Finalement je fais un bandage avec les moyens du bord. La petite se calme d’un coup. Elle enchaîne comme si rien ne s’était passé : « ze veux que tu me lises l’histoire avec la princesse ». Je m’exécute (pan !) tout en regardant discrètement la blessure. Oui, j’imagine encore que la coupure va se rouvrir et que la fillette va se vider de son sang dans la nuit…

Puis je remonte la piste de sang que la petite Poucette a laissée par terre. Je nettoie les gouttes sur le sol, l’évier, le mur. Comme une meurtrière qui fait disparaître la scène de crime. J’imagine les parents qui rentrent et qui voient le tableau : moi à quatre pattes par terre, en train de nettoyer le sang avec mon éponge, le t shirt taché de rouge, et je leur dis avec un grand sourire niais : « tout s’est bien passé ! Non, j’ai tué personne ! » (cliquez sur l'excellentissime pub "il ne faut pas se fier aux apparences")

Quand les parents rentrent pour de vrai, ils sont un peu inquiets : « ça a beaucoup saigné ? » . Pour ne pas les alarmer, je réponds  « non, pas du tout ». Il reste encore des preuves sur le tapis, j’avoue que « si, un peu ». Heureusement la mère est cool : « Le doigt ça saigne beaucoup… j’ai rien chez moi pour soigner...pour un docteur...les cordonniers sont les plus mal chaussés… »

Soulagée qu’elle le prenne si bien, prise dans mon élan d’honnêteté, je me lâche. Je laisse éclater au grand jour mes talents scénaristiques et mon goût pour les films d’horreur. En fait, pour minimiser l’incident, je raconte des détails avec l’humour et la légèreté qui me caractérisent (c’est ironique). La mère rigole, mais le père se sent mal : « Ah ! Non ! Raconte pas ! Je déteste le sang ! » Forcément, un parent ne ressent pas la situation de la même manière. Pour lui son enfant chérie avait échappé à la mort… Il n’aime pas le cinéma gore quoi.

Bref, pour une première garde dans cette famille que je ne connaissais pas, ça commence fort. Et bien sûr, les enfants qui devaient impérativement se coucher à 21h30, étaient au lit à 22 heures.

Voilà, c’était une de mes incroyables aventures inexistantes typiques : il ne s’est rien passé, mais j’ai réussi à imaginer le prochain scénario de saucisse, heu, saw 6. (Je sais, on l’a déjà faite celle là).

 

22/11/2008

Le métier de journaliste

Avant, quand on me demandait pourquoi je voulais faire journaliste, je répondais « parce que j’aime bien écrire ». Maintenant, après mes petites expériences dans le domaine, je réponds : « parce que j’aime bien être payée très cher pour interviewer des célébrités, recevoir des quantités inimaginables de cadeaux et manger du foie gras tous les jours. » Non, j’exagère. Parfois on n’a que des petits fours. On m’a même raconté pire (enfin, mieux), mais j’ose espérer que c’est pas partout pareil. Ca a l’air d’être une vie de rêve, mais moi ça m’a plutôt dégoûtée. Pas tous les avantages cités bien sûr. Plutôt ce qui en découle.

Et oui, si le journal reçoit des cadeaux, ceux qui les envoient ne le font pas par bonté d’âme. Ils espèrent que les journalistes vont parler de leurs produits et nous harcèlent pour qu’on le fasse. Or, ces produits financent la plupart des journaux. Donc on ne critique pas les annonceurs qui nous paient. Canal + a diffusé un reportage là-dessus dans l’excellente émission « Faites passer l’info ». Ca parlait des magazines féminins, qui sont si ma mémoire est exacte financés à 60 % par la pub de cosmétiques. Vous imaginez l’indépendance des journaux… Je peux confirmer par une de mes incroyables aventures inexistantes.

Par exemple, on est en hiver, il fait moins 15. Logique, on prépare le numéro de l’été. On reçoit d’ailleurs une bonne trentaine de crèmes solaires. Bon ben, on va s’en servir, on fait un sujet sur : « combattre les coups de soleil, les nouveaux produits ». Comme tous les autres journaux quoi. On doit sélectionner cinq crèmes. Sur les cinq, trois sont prises d’office, même si elles sont moins bien, moins innovantes et plus chères. Parce que les laboratoires qui les commercialisent paient pour être dans notre journal.

Je découvre une crème cool, d’un petit nom nouveau, indépendant, bio, sans conservateurs, bref, cool. Ben non, la rédac chef ne l’a retient pas, y a plus de place. Dans les magazines féminins, les dossiers font cinq pages dont deux de photos et de pub. Ca ne laisse pas beaucoup de choix pour l’écriture.

Après, on est censé tester les produits. Vous savez, les fameux « le + et le - », qui vous décident pour un produit ou l’autre (perso, ce qui me convainc, c’est le prix bas). On se partage les crèmes entre filles, puis après on donne notre avis :

Moi : « ben… c’est bien ?
L’experte :-oui, mais la crème est fluide, collante, onctueuse, elle pénètre bien, elle sent bon ?
Moi : Euh… ouais ?
L’experte : - oui quoi ?
Moi : Elle colle peut être, mais, euh, elle pénètre bien
L’experte : -Non c’est pas possible elle peut pas faire les deux !
Moi : Ah ! Ben t’as qu’à mettre qu’elle colle alors »

Ce magnifique test sera retranscrit au final dans le magazine par :
« Les + : une crème fraîche qui fait une peau de pêche» « le - : son odeur est un peu forte » Cherchez les 7 différences…

Une prochaine fois si vous êtes sages, je continuerai mon épopée dans le monde merveilleux du journalisme.