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28/02/2012

A la télé ce soir : OSS 117, Rio ne répond plus (et mon collègue non plus)

oss_rio.jpgJe n’ai toujours pas déchiffré mes notes prises en regardant le tapis rouge des Oscar (à 3 heures du matin, mes idées et mon écriture ne semblaient pas très claires). Didier Allouch et Laurent Weil m’ont bien fait rire comme d’habitude, j’essaie de vous raconter ça ce week-end (quand l’actualité sera bien périmée).
En attendant, ce soir, pour ceux qui ne sont pas lassés de voir Jean Dujardin en boucle à la télé, M6 rediffuse le deuxième OSS, Rio ne répond plus de Michel Hazanavicius, suivi d’un documentaire sur le parcours de l’acteur.

La semaine dernière je me suis encore fait avoir « non, tu ne vas pas le regarder, tu le connais par cœur… » mais les dialogues hilarants qui fusent en permanence m’ont une nouvelle fois scotchée à mon écran devant OSS117, le Caire nid d’espions. Mon neveu connaît toutes les répliques par cœur et les sort à tout bout de champ.
Parfois moi aussi, mais comme je ne suis pas entourée de jeunes de 20 ans comme lui mais de vieux croûtons au boulot, je fais chaque fois un flop. Par exemple pas plus tard qu’hier matin en arrivant au bureau, mon collègue m’a demandé « Ca va ? » et je lui ai répondu en singeant les mimiques de Dujardin : « Ma foi, comme un lundi ! ».
Il m’a regardé avec son regard vide et inexpressif habituel qui signifie « j’ai pas compris ». J’ai tenté comme chaque matin d’entamer un dialogue impossible, enthousiaste : « t’as vu, The artist a raflé 5 oscar !
-Di quoi ? !
avec une petite voix : - Mais tu sais le film français qui concourait aux oscar, le film muet avec Dujardin…
-Ah oui je vois ce que tu veux dire… je savais pas je regarde pas les journaux »
J’essaie vainement de trouver des points communs avec mon collègue depuis plus d’un mois. Peine perdue.

J’ai aussi fait un flop à la salle de pause, où je tentais vainement de réchauffer mon plat au micro ondes pendant qu’une autre employée s’impatientait derrière moi. Pour la dérider j’ai parodié : « mais pourquoi ça cuit pas ? » mais elle n’a pas compris la référence. (rassurez-vous je ne tentais pas comme Dujardin de faire rôtir à la broche un crocodile)

Ce soir, Hazanavicius (ou plutôt Hazavanicius comme disait Julie Depardieu en lui remettant le césar du meilleur réalisateur) va encore plus loin dans l’humour parodique et irrévérencieux. On sent qu’il était l’un des auteurs des Nuls, et bien sûr le réalisateur de l’un des films les plus cultes pour les cinéphiles,  La classe américaine.

Quelques citations :

Dolores : Ils font ça en signe de protestation. Ils veulent changer le monde.
Hubert : Changer le monde ! Quelle drôle d'idée ! Il est très bien comme ça, le monde, pourquoi le changer.
Dolorès  : En gros, pour faire simple, ils veulent faire l'amour, pas la guerre.
Hubert : Oh, mais l'un n'empêche pas l'autre. J'ai toujours fait les deux et jusqu'à présent, je n'ai jamais reçu aucune plainte !


Hubert [à un groupe de hippies] : Changer le monde, changer le monde, vous êtes bien sympathiques mais faudrait déjà vous lever le matin. Parce que je ne sais pas si vous êtes au courant, mais le monde, il ne vous attend pas, le monde. Il bouge et il bouge vite. Vous n’allez pas tarder à rester sur le carreau, j'vous le dis, hein. Parce que là vous êtes en vacances, très bien. Mais à la rentrée...
Un hippie : On n'est pas en vacances.
Hubert : OK, admettons. Vous avez pris une année sabbatique, très bien. Mais l'année prochaine, vous y avez pensé à ça, l'année prochaine ? C'est pas le monde qui va se plier à vos désirs, les enfants. C'est pas 68 année de la jeunesse. C'est pas comme ça que ça se passe. C'est le vrai monde dehors. Et le vrai monde, il va chez le coiffeur, déjà. Alors gna gna gna la guitare, les troubadours, tout ça c'est fini. (Un hippie lui tend un joint) Non merci j'ai les miennes. (l sort son paquet de cigarettes)


-Finalement, cette bande de hippies est plutôt sympathique, une fois passée la barrière de l'hygiène s'entend. Enfin, que voulez-vous, c'est la jeunesse. Tôt ou tard, la vie se chargera de leur couper les cheveux.

Carlotta (réveillant volontairement Hubert avec de l'eau au bord de la piscine) : Oh pardon, je suis affreusement maladroite. Apparemment je vous ai éclaboussé.
Hubert : Mais je vous en prie. D'ailleurs ne dit-on pas qu'une femme qui éclabousse un homme, c'est un peu comme la rosée d'une matinée de printemps ? C'est la promesse d'une belle journée et la perspective d'une soirée enflammée.
Carlotta : Quel réveil !
Hubert : Ah, je n'y suis pour rien. C'est l'inexpugnable arrogance de votre beauté qui m'asperge.

Si vous voulez en découvrir plus, regardez le film ce soir…

04/11/2011

De l'importance de la lecture : "si tu as de bonnes notes à l'école, tu auras un bon métier plus tard" ?

jaime lire.gifLa réponse est non.

« Le jeudi, c’est citation » chez Chiffonnette, alors voici une pensée tirée du livre de Corinne Maier, No kid. J’avais déjà grandement apprécié son réjouissant essai, ou plutôt témoignage, Bonjour paresse, où elle décrit son emploi absurde (elle s’est fait virer suite au scandale provoqué). Je me reconnais encore dans ce nouvel extrait, sur l’importance de la lecture et le lien avec le travail :

« (…) Cette phrase qui nous a été tant rabâchée, et qui n’est plus vraie dans un monde où un plombier gagne davantage qu’un médecin généraliste moyen ou qu’un avocat : « Si tu as de bonnes notes à l’école, tu auras un bon métier plus tard ».
En fait, la lecture est la meilleure ennemie de la réussite. Le malentendu est total : les enfants qui aiment vraiment lire deviennent des barjots, j’en suis la parfaite illustration. Quand j’étais enfant, rien d’autre ne m’intéressait, ni l’école, ni la musique, ni les promenades, ni les vacances. Résultat : je suis asociale et incapable de « travailler en équipe ».

La vraie passion pour la lecture rend-elle inapte au service des biens ?  Allez, j’exagère un peu, souvent les enfants qui aiment vraiment lire deviennent juste des supplétifs de l’intelligence, des intermittents de la culture, des grouillots d’édition, des bibliothécaires ou des pigistes mal payés et mal considérés.

De toute manière, ce sont des gens surinstruits par rapport à tous les boulots disponibles sur le marché. Pour ces éternels aigris, toute réunion d’entreprise est une torture, « boucler un projet » une corvée assommante, un entretien d’évaluation avec un manager le choc des deux mondes.
Ces déclassés sont nombreux, mais voués à l’extinction, car les jeunes lisent de moins en moins, surtout ceux issus de formations « prestigieuses », grandes écoles ou autres. Allons, l’élite de la nation n’a que faire des livres et de la culture, vade, retro, satana. »

Corinne Maier, No kid, p.130-131, ed. Michalon, 2007.

Je ne me reconnais pas totalement non plus dans cette description. Enfant, je lisais partout et tout le temps, même à table, et je passais les récrés au CDI. Pourtant j’adorais la musique (Maccaaaaa ! J-27 avant le concert) les vacances (mais je lisais au bord de la mer) et aujourd’hui j’adore me promener. Je ne suis pas encore complètement barjot.
C’est pas tout à fait moi quoi…

Et vous, vous reconnaissez-vous dans cette description ? Pour vous, la lecture est-elle importante ? Vous sentez-vous adapté et épanoui au travail ? (Catherine, tu es hors-jeu car tu exerces le métier des rêves d’enfant).

20/01/2011

Le fast food, l'empire du mal

super-size-me.jpgLa première fois que j’ai mis les pieds dans un fast food, c’était à 10 ans, lors d’un voyage scolaire au château de Versailles. Ma famille a ri Potter jaune: mes profs critiquaient souvent cette nourriture, qui fait grossir les gamins et les « pervertit avec une culture de masse », mais ça ne les a pas empêché d’y emmener leurs élèves…

Le fast food reste un mauvais souvenir. Comme toujours dans ces endroits, il y avait un monde fou, il fallait prendre sa commande très rapidement. Or je n’avais jamais mangé de hamburger et ne connaissait pas le principe des menus (frites ou pas ? quelles tailles ? quelle sauce ? quelle boisson ?) J’étais complètement larguée, la serveuse s’impatientait, mes camarades, tous habitués des lieux, se moquaient de moi, j’avais l’impression d’être une extra-terrestre. J’ai finalement pris le même menu qu’une copine.
Comme je n’étais pas habituée à manger des oignons crus (horreur absolue pour l’haleine), du ketchup (abomination culinaire) et des trucs lourds et gras, j’ai été malade toute la nuit…

Presque 20 ans après, mémé Papillote n’a toujours pas évolué.
Avec le gosse que je garde, on arrive dans le restau. Il est bondé, occupé principalement par des enfants et leurs parents (on est mercredi)
Je n’ai même pas le temps de regarder les différents menus qu’une serveuse me saute dessus, directement dans la file :
Serveuse : -Qu’est ce que vous voulez ?
Moi : - Euh… (m’adressant au gamin) : tu veux quoi ?
Gamin : -Des nuggets
Moi : - Hein ? Des neuguettes ? Qu’est ce que c’est que ce truc ?
La serveuse soupire.
Moi : - Bon, alors mettez moi des neuguettes et puis euh… et là, comme depuis 20 ans, je choisis au hasard le premier menu.
 Serveuse : -Maxi ?
Moi : - Hein ?
Serveuse : - Menu maxi ?
Tu te crois dans Super size me ? Tu veux me faire prendre 12 kilos et du cholestérol comme le réalisateur qui a bouffé du macdo pendant un mois ?
Moi : -Non non… normal, ça suffira. »

On se fait servir, puis on cherche une table. Elles sont toutes prises, on doit attendre qu’un groupe d’ados en libère une, en laissant de grosses traces de ketchup.
Moi : - Bah… c’est sale… On a même pas de serviettes pour essuyer en plus !
Gamin : - Non, fallait se servir à l’étage
Je regarde nos voisins de table, qui ont tous pris des tonnes de serviettes, l’équivalent d’un paquet de 40 au moins. Vive l’écologie.
Je vais demander une serviette aux voisins.
J’essaie de boire, je me rends compte qu’il n’y a pas de paille non plus (et là, je ne vais pas utiliser celle du voisin quand même)

Je veux me laver les mains avant de manger. Les toilettes sont fermées, il faut un code pour pouvoir y entrer !
Non seulement c’est dégueulasse de manger sans se laver les mains au préalable, mais en plus le principe du fast food, c’est qu’on mange avec les doigts ! On s’en met de partout, dès qu’on mord dans le hamburger, la sauce dégouline, les minuscules bouts de salade se font la malle (et je ne veux pas louper le peu de légumes qui se trouve dans ces sandwiches !)

Objectivement, le hamburger est plutôt bon. C’est mou, c’est rond, il paraît qu’il est réconfortant parce qu’il rappelle le sein de la mère (moi je m’en fous, j’ai été nourri au biberon)
Le problème, c’est que le hamburger est excessivement gras et lourd à digérer (500 calories en moyenne, l’équivalent d’un repas). Si l’on prend le menu complet avec un dessert, on dépasse les valeurs énergétiques recommandées pour la journée (1800 calories).
Surtout, paradoxalement, cette nourriture grasse ne nourrit pas. Deux heures après, j’ai systématiquement faim. De plus, j’essaie en grignotant du chocolat de couvrir l’odeur ignoble et persistante de l’oignon et de la sauce ciboulette, qui fait mourir d’asphyxie toutes les personnes croisées pendant les six heures suivantes.

Il règne un brouhaha phénoménal dans le restau bondé, les gens mangent vite, s’agitent, l’ambiance est vraiment stressante.
L’angoisse monte d’un cran quand le gosse observe le gamin voisin :
Gosse : - Pourquoi j’ai pas la boule avec le bonhomme dedans ?
Moi : - Qu’est ce que tu me chantes ?
Je me tourne vers les tables voisines, et je vois tous les gamins jouer avec des boules en plastoc. J’avais oublié, ils ont le droit à un menu spécial avec un jouet dedans !
Pendant que le morveux chouine (Ouin ! Pourquoi j’ai pas la boule avec le bonhomme dedans !!), j’essaie de faire diversion :
Moi : - Ah mais regarde, on a des étiquettes pour le monopoly ! Tu peux gagner des jeux bien mieux que ta boule de plastoc avec ton bonhomme dedans !
Ma technique marche à merveille (sont trop faciles à manipuler ces gosses) et le gamin arrête de couiner. Le silence ne dure que quelques secondes.
Gamin : - Je veux les étiquettes de monopoly ! j’en veux plein !!!! Je veux gagner la console trucmuche !!!!
Au même moment, les voisins partent en laissant leur plateau sur place.
Moi : - Tiens! Ils ont laissé leur gobelet avec les étiquettes dessus ! Ça t’en fais plein, t’es content ?
Gamin : - Je veux toutes les étiquettes ! Je veux que tu les récupères toutes !
Moi : - Ca va pas non ! Je vais pas faire les poubelles non plus ! »

Voilà comment votre serviteur s’est retrouvé à manipuler les clients du restau pour récupérer les étiquettes, comme dans la pub qui passait à la télé.
En même temps, les ados attardés et solitaires sont très faciles à convaincre. Je devais être la première fille à leur parler depuis des lustres, et en me donnant leurs étiquettes, ils ont dû espérer avoir un ticket to ride avec moi. Avouer à l’un d’eux que malgré les apparences j’avais dix ans de plus que lui et faire croire que le gosse était le mien a calmé ses ardeurs. Puis j’avais l’excuse du « je peux pas, j’ai piscine », puisque je devais emmener le gosse à son cours de natation. (J’ai failli m’endormir dans le bus, mais le gamin survolté me secouait à tous les arrêts pour me crier dans les oreilles : « On est arrivé ? C’est là ? !)

Je vous dis, le babysitting, c’est plus fait pour les mémés comme moi. Vivement la retraite (faudrait déjà travailler avant d’être à la retraite)

Et vous, que pensez-vous du fast food ?

18/01/2011

Il a le droit, il a bien travaillé

jeux vidéo.jpgJe fais de temps en temps du babysitting.
J’ai plus vraiment l’habitude de me lever dès potron-minet (j’adore cette expression).

J’espère pouvoir somnoler sur le canapé en attendant que le gosse se lève. Manque de pot il est déjà debout, avant 7 heures du mat', et me met d’entrée de jeu la manette de la console dans les mains. Je jette un regard à la mère, espérant qu’elle me sortira un discours souvent entendu : « ah non, pas de jeux vidéos !
Mais elle me répond : -oui, il a le droit, il a bien travaillé ».

gta vice-city.jpgCa me rappelle le fameux jour, quand je bossais dans une école, où un gosse m’a décrit son jeu favori, avec sa petite voix aigue et innocente :
Gosse : « Et après, j’ai volé une voiture, puis j’ai écrasé quelqu’un, puis les policiers sont arrivés, alors je suis sorti avec ma batte de base-ball, et ensuite j’ai tapé le policier…
Moi : - Mais… tu me décris GTA vice city là ?!
Gosse : - Ben oui… (Le gosse parlait sur le ton que ma nièce de 5 ans aurait employé : « et après, j’ai peigné mon petit poney, puis j’ai joué à la maîtresse, puis ma môman m’a appelé pour le goûter, alors j’ai dit à mes poupées que c’était la récré, et ensuite j’ai mangé un gros gâteau… »)
Moi : - C’est un jeu interdit au moins de 18 ans ! Tes parents te laissent jouer à ton âge ? c’est hyper violent !
Gosse : - Je sais, j’ai 8 ans, mais mes parents me l’ont acheté quand même parce que j’ai bien travaillé »

Heureusement le gamin que je garde maintenant ne joue pas à GTA mais à la wii, ce jeu où l’on doit mimer des mouvements de sport devant un écran.
Je ne jouais pas aux jeux vidéos quand j’étais petite, et là j’ai encore plus l’impression d’être une mémé hors du coup. Le gosse me lamine au base ball (je n’arrive même pas à taper dans la balle, enfin, virtuellement). L’appart est au rez-de-chaussée, n’a pas de rideau et donne sur la rue : tous les clients qui attendent au distributeur d’à côté nous regardent gesticuler bêtement…
Mine de rien, on a beau faire le guignol devant un écran, la wii sport porte bien son nom. A force de boxer, même dans le vide, mémé Papillote a aujourd’hui des courbatures entre les omoplates… (Je n’imagine même pas mon état si j’avais dû taper dans un vrai punching ball. A part ça, si si, je vous assure, je fais 3 heures de sport par semaine. A mon rythme quoi. C'est-à-dire qu’il me faut 30 minutes pour faire 100 abdos quand il suffit de 4 fois moins de temps pour un individu normalement constitué).

 Vers midi, voyant qu’aucune indication n’a été laissée par la mère pour le repas (ce moment sacré !) je lui téléphone :
-    Je cuisine un truc en particulier ou pas ?
-Non pas la peine, j’ai laissé de l’argent pour aller au fast food.

Le fast food, l’empire du mal.

Suite demain

Et vous, que pensez-vous des jeux vidéos ?