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25/01/2021

Bacri et Jaoui, on connaît la chanson

bacri jaoui.jpgRelire le début ici.
Depuis la disparition de Bacri, nombreux ont été les hommages, de ceux qui l'ont connu ou non. Pourtant une réaction manque : l'une des plus importantes, celle d'Agnès Jaoui.
Cette dernière a partagé la vie de l'acteur pendant 25 ans. Comme pour beaucoup, pour moi ils formaient le couple idéal, complices, se comprenant parfaitement. C'était un plaisir de les voir en interview, se couvrant de regards affectueux, terminant les phrases de l'autre, riant à ses blagues.

L'annonce de leur séparation m'avait déprimée, comme si je subissais moi-même une rupture : "Si même eux se séparent, pas d'espoir, je n'y crois plus !" Comme pour le décès de Bacri, j'ai traversé les phases du deuil :
Le déni : "Non, c'est impossible ! On a vu souvent rejaillir le feu de l'ancien volcan qu'on croyait trop vieux" "Est-ce qu’on peut ravoir à l’eau de javel des sentiments, la blancheur qu’on croyait éternelle avant ? "
La colère : "Fallait pas commencer, m'attirer me toucher, fallait pas tant donner, moi je sais pas jouer."
La peur : "Moi qui sais pas bien faire le thé, qu'est-ce que je vais faire ? C'est un détail, mais je veux pas que tu t'en ailles."
La tristesse : "Eh Manu rentre chez toi, y a des larmes plein ta bière, le bistrot va fermer, puis tu gonfles la taulière, je croyais qu'un mec en cuir ça pouvait pas chialer, je pensais même que souffrir ça pouvait pas t'arriver."
L'acceptation : "Voilà c'est fini, on a tant ressassé les mêmes théories." "Si c'est fichu entre nous, la vie continue malgré tout."

bacri jaoui 2.jpg Le couple était resté très proche : "On s'aime toujours, mais autrement" "Agnès, c’est la grande histoire de ma vie et je pense que c’est réciproque. On s’aime. C’est mon âme sœur. Nous ne sommes plus ensemble, enfin, nous n'habitons plus ensemble depuis très longtemps, mais nous sommes inséparables (...) ce qui nous lie n'a jamais faibli."

Agnès Jaoui confirme : "Il reste quelqu’un d’essentiel à ma vie. En Italien on dit "ti voglio bene" (je te veux du bien) pour dire "je t’aime". On l’oublie parfois, car vivre à deux au quotidien, c’est compliqué. Mais on devrait vouloir du bien à la personne qu’on aime, comme ses copines, au lieu d’être possessif et jaloux. Ce qui est beau dans l’amour, c’est l’amitié. Évidemment une séparation c’est extrêmement douloureux. C’est la fin de quelques chose, mais pas nécessairement de tout. Et certainement pas de l’amour."

La veille du décès de Bacri, Jaoui a accordé une interview au Monde, où elle parle de l'acteur au passé, comme si elle pressentait sa mort imminente et devançait l'hommage avant qu'on ne la sollicite dans ce moment trop éprouvant : "Je ne serais pas arrivée là, bien sûr, si je n'avais pas rencontré Jean-Pierre Bacri. Voilà quelqu'un qui exprimait ce que je ressentais sans même me l'être formulé ; qui avait des réflexions qui me percutaient, me soulageaient, témoignaient de valeurs communes, d'un rapport au bien et au mal que je partageais, avec une conviction qui m'émerveillait car elle était si singulière !"

Jaoui et Bacri, c'est un beau roman, c'est une belle histoire. Leur complicité leur a permis d'écrire 9 films ensemble, les meilleurs de Bacri, et d'obtenir successivement 4 césar du meilleur scénario :
- Smoking / No Smoking, d'Alain Resnais, 1993
- Un air de famille de Cédric Klapisch, 1996
- On connaît la chanson d'Alain Resnais, 1997
- Le Goût des autres d'Agnès Jaoui, 2000

Les Jacri ont aussi écrits :
- Cuisine et Dépendances de Philippe Muyl, 1993
- Comme une image, d'Agnès Jaoui 2004
- Parlez-moi de la pluie, d'Agnès Jaoui 2008
- Au bout du conte, d'Agnès Jaoui 2013
- Place publique, d'Agnès Jaoui  2018

Atteinte de chansonnite aiguë, mon préféré reste On connait la chanson (voir la géniale bande-annonce en lien), dont j'ai repris le titre pour en faire une rubrique. Vous pouvez retrouver un hommage en chanson dans le deuxième paragraphe.
A suivre...

 

21/01/2009

On connaît la chanson

cinéma français,alain resnais,jaoui,bacri,claude françois,beatles,monkeesEn 1997, j’étais au Pathé Bellecour pour voir je ne sais plus quel film. Passe la bande annonce de « On connaît la chanson », le film d'Alain Resnais avec Jaoui et Bacri. Tout le monde s’esclaffe. Moi je fulmine : « M’ont piqué mon idée ! »

Depuis longtemps, j’imagine un court métrage avec des dialogues tirés de chansons populaires. Normal, je chante tout le temps. Enfin, surtout dans ma tête. Sinon mes proches menacent de se petit-suissider.
Les mots de la vie quotidienne m’évoquent des paroles de chansons. Je me retiens, mais parfois, ça sort tout seul. Surtout quand il faut pas.
Par exemple, dans la longue file d’attente d’une administration, quand les gens commencent à s’énerver et que le fonctionnaire a envie de se tirer une balle :
Le fonctionnaire, d’une voix lasse : « Suivant…
Moi : - Au suivant ! Au suivant ! Moi j’aurais bien aimé un peu plus de tendresse, ou alors un sourire ou bien avoir le temps, mais au suivant, au suivant ! »

Dans la file d’attente du supermarché, quand un type n’a qu’un seul achat et moi quarante douze :
Le type : « - Vous permettez ?
Moi : - Vous permettez, monsieur, que j’emprunte votre fille ? Et bien qu’il me sourie, moi je sens qu’il se méfie ! »

J’aime bien aussi faire enrager mes proches. Exemple : on sort, je suis en retard comme d’habitude.sheila chanson.jpg
Frère, énervé : « Je t’attends, là !
Moi : - J’attendrai…Le jour et la nuit, j’attendrai…
Frère, bouillonnant : - Non mais tu sais à quel heure on a rendez-vous ?!!!
Moi : - On s’est donné rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure…
Frère, enragé : Cette fois j’en ai marre, j’y vais. Tu me suis ?
Moi : - Je te suivrai, où tu iras j’irai, fidèle comme une ombre, jusqu’à destination !!!
Frère, désespéré : Tu commences à me faire peur…
Moi : - Oui tu me fais peur, oui tu n’en finis pas, comme un voleur, il est parti sans moi !... »
Etc, etc... Forcément, c’est moins drôle quand on ne connaît pas la chanson française. 

Les prénoms me provoquent aussi ce syndrome de la chansonnite. Je me rappellerai toujours le moment d’extase quand une amie m'a donné son prénom : Lily. Pictures of Lily des Who est une de mes chansons préférées. Même si Lily m’a achevée quand, après écoute, elle a trouvé que c’était « une chanson de vieux comme les Beatles. »
monkees.jpgBizarrement, Lucie ne me fait pas chanter Lucy in the sky with Diamonds, mais « Lucie, oh Lucie, qu’est c’qui t’amènes, Lucie, qu’est c’qui te gêne ? » de Balavoine.
Marie m’évoque « Mary Mary, where you goin’ to ? “ des Monkees.
Sinon, je ne connais pas de « Elisa, Elisa saute moi au cou ».

Ma chansonnite est tellement aigue que, inversement, si je n’aime pas la chanson, je n’aime pas la personne.
J'ai un collègue, qui, faut le faire, s’appelle Francky. A chaque fois que je le vois, j’ai « Vas y, Francky c’est bon » dans la tête. Je détestais cette chanson quand j’étais petiote. Le clip où Francky Vincent se collait aux femmes me dégoûtait. Je trouvais le sourire du chanteur niais et vicelard. Exactement comme mon collègue…Je suis pourtant sûre que je l’apprécierai mieux s’il portait un autre prénom, comme par exemple John, Paul, George ou Ringo…

J’ai un autre collègue qui illustre une chanson. Comme tous les faibles, il se venge sur ceux qu'il estime plus vulnérables que lui, c’est à dire les femmes et les enfants. Il leur aboie dessus à longueur de journée. Il fait une chose qui m’est incompréhensible, moi qui n’ai jamais le temps de tout faire : il ne prend pas ces congés.

Collègue : « Tu comprends, je suis un homme d’action moi, sinon je tourne en rond chez moi
Moi : - Mais tu peux sortir, ou lire…
Collègue, péremptoire : - Je ne lis que des livres sur Napoléon. »napoléon.jpg
Comme il doit faire un mètre 10 les bras levés, je l’ai immédiatement surnommé en mon for intérieur « Naboléon.» Pour couronner le tout, il porte des chaussures de gangster noires et blanches, avec un bonnet multicolores à pompon, et il garde sur son jean ses pinces à vélo. Je vous jure que c’est vrai.
Forcément, quand je le vois je chante :
« Jsuis qu’un mec à frimes, bourré d’aspirines, and I just go with my pince à vélo, jsuis bidon »

Avec des collègues pareils, heureusement que je chante. Parfois, j’ai des airs qui me traînent dans la tête toute la journée, et ce n’est que des heures plus tard que je comprends pourquoi : « Ah ! Ce matin t’as dit que machine était blonde, alors ça m’a fait penser à « elle avait les cheveux blonds mon guide, Nathalie ! » Ca va chercher loin, c’est un peu tiré par les cheveux.

Sinon, les grands classiques, c’est « En rouge et noir, j’oublierai ma peur » dès qu’on cite une de ces couleurs, « le poinçonneur des lilas » ou Antisocial tu perds ton sang froid quand je suis dans le métro, ou « le lundi au soleil, c’est quelque chose qu’on n’aura jamais » les dimanches soirs avant d’aller bosser le lendemain.

J’arrête ici, sinon je vais encore écrire un scénario de film.
Petit quizz : Mais quels sont donc les chanteurs et les œuvres cités ?
Le gagnant m’entendra chanter tout mon répertoire.