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28/11/2008

Un baby-sitting gore

Samedi soir, je bosse. Enfin, mon boulot consiste à jouer à « croque carottes » avec des gosses, je fais du baby-sitting. Éreintant.

La mère me dit : « Les enfants doivent être couchés à 21h30 au plus tard ». H-5, les petits refusent d’abandonner la partie de « stop ouistiti ». Je n’insiste pas trop : comme ça je m’occupe des gosses. Je ne suis pas payée juste pour lire pendant qu’ils dorment. Et puis c’est samedi. Et puis les parents ne le sauront pas…Je cogite : "21h30, ils devraient être couchés…"  Ils vont aux toilettes, se lavent les dents. Le fils se dirige vers son lit, la fille repose son tube de dentifrice… C’est bon, tout s’est bien passé. Il est 21h35. C’est pas pour cinq minutes… Allez vite, au dodo.

Et là, innocente, la petite me dit : « c’est quoi ça ? Sur le savon ? Du sang ? »
Je regarde brièvement, entraînant déjà la fillette vers sa chambre : « Je sais pas… Ca doit être du rouge à lèvres. » Tout en me disant qu’effectivement, ça ressemble à du sang, mais bon, on va pas chipoter, j’ai des enfants à coucher, et il est 21h36 ! »
Soudain, la petite hurle. « DU SANG ! DU SANG ! DU SANG PARTOUT ! »
En effet, j’en vois sur son pyjama, sur l’évier, par terre…
La gamine devient hystérique : « J’SUIS COUPEE ! J’SUIS COUPEE DU DOIGT! »
Et elle part en courant à travers la maison en semant du sang sur le sol.chucky.jpg
Zen comme d’habitude, j’imagine juste que son doigt pendouille et que son frère l’a découpé en scandant « redrum ! redrum ! ». Comme dans Shining.
Dans la réalité, la fille s’est simplement coupée avec... le bord du tube de dentifrice. Vous me direz, faut le faire. Moi, spécialiste des bobos partout, j’ai déjà réussi cet exploit.

Je cherche un désinfectant, des pansements…rien. Je pense : « C’est impossible ! Sa mère est  docteur ! Y en a forcément sous ton nez ! » La gamine hurle de plus belle, son frère est à deux doigts de faire une syncope. Dix minutes plus tard, je me résous à appeler la mère. Comme elle est au milieu d’une fête, elle n’entend pas son portable. Je m’efforce de laisser un message calme. Je force un peu la dose. Je chantonne d’une voix guillerette : « C’est juste pour savoir où sont les pansements, parce que la petite s’est un petit peu coupée » comme si je disais « C’est juste pour dire que c’est trop kikou lol avec les enfants ! Big bisous baveux ! Youpi ! »

Finalement je fais un bandage avec les moyens du bord. La petite se calme d’un coup. Elle enchaîne comme si rien ne s’était passé : « ze veux que tu me lises l’histoire avec la princesse ». Je m’exécute (pan !) tout en regardant discrètement la blessure. Oui, j’imagine encore que la coupure va se rouvrir et que la fillette va se vider de son sang dans la nuit…

Puis je remonte la piste de sang que la petite Poucette a laissée par terre. Je nettoie les gouttes sur le sol, l’évier, le mur. Comme une meurtrière qui fait disparaître la scène de crime. J’imagine les parents qui rentrent et qui voient le tableau : moi à quatre pattes par terre, en train de nettoyer le sang avec mon éponge, le t shirt taché de rouge, et je leur dis avec un grand sourire niais : « tout s’est bien passé ! Non, j’ai tué personne ! » (cliquez sur l'excellentissime pub "il ne faut pas se fier aux apparences")

Quand les parents rentrent pour de vrai, ils sont un peu inquiets : « ça a beaucoup saigné ? » . Pour ne pas les alarmer, je réponds  « non, pas du tout ». Il reste encore des preuves sur le tapis, j’avoue que « si, un peu ». Heureusement la mère est cool : « Le doigt ça saigne beaucoup… j’ai rien chez moi pour soigner...pour un docteur...les cordonniers sont les plus mal chaussés… »

Soulagée qu’elle le prenne si bien, prise dans mon élan d’honnêteté, je me lâche. Je laisse éclater au grand jour mes talents scénaristiques et mon goût pour les films d’horreur. En fait, pour minimiser l’incident, je raconte des détails avec l’humour et la légèreté qui me caractérisent (c’est ironique). La mère rigole, mais le père se sent mal : « Ah ! Non ! Raconte pas ! Je déteste le sang ! » Forcément, un parent ne ressent pas la situation de la même manière. Pour lui son enfant chérie avait échappé à la mort… Il n’aime pas le cinéma gore quoi.

Bref, pour une première garde dans cette famille que je ne connaissais pas, ça commence fort. Et bien sûr, les enfants qui devaient impérativement se coucher à 21h30, étaient au lit à 22 heures.

Voilà, c’était une de mes incroyables aventures inexistantes typiques : il ne s’est rien passé, mais j’ai réussi à imaginer le prochain scénario de saucisse, heu, saw 6. (Je sais, on l’a déjà faite celle là).

 

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Commentaires

ptdr sacré soirée de baby sitting loool, par contre évite donc les films Saws (aprés le 2 c'est que de la merde, et j'ai vu que le 3, tellement déçu que ca soit de la surenchére du gore je n'ai pas vu le 4 et je ne regarderais pas les autres)

Écrit par : Tinkerbelle | 28/11/2008

D'accord avec toi pour les "Saw". J'ai trouvé le premier très bien, le deuxième nettement moins, le 3 j'ai décroché. Alors j'irai pas voir le 5 qui sort en ce moment, ni saucisse ni chaussette !

Écrit par : Papillote | 28/11/2008

Les commentaires sont fermés.