07/12/2010
Attila-Cantona, là où il passe, les billets ne repoussent pas
Maman bobo m’a demandé de lui pondre un texte à partir du mot pelouse. Regardez le résultat ici ! J’ai intitulé le billet : « Attila, là où il passe, l’herbe ne repousse pas »
Mais qui est donc cet Attila ? Vous le saurez en cliquant sur le lien…
En parlant d’un autre Attila : « Eric Cantona, là où il passe, les billets ne repoussent pas ».
Le footballeur-acteur encourage aujourd’hui les Français à « faire la révolution par les banques ». Il nous incite à retirer tout notre argent au distributeur pour faire s’écrouler le système banquier. 40 000 personnes ont signé le "pacte", mais combien vont-ils le suivre ?
Ce n’est pas avec moi que le système va s’effondrer, vu qu’il ne me reste que 50 euros sur mon compte courant… Je n’ai toujours pas de nouvelles de mes indemnités chômage, ce serait trop beau.
Aujourd’hui est aussi par extension la journée des voleurs à la tire. Ils n’ont plus qu’à se poster aux abords des guichets et à attendre que les gens retirent leurs économies.
Tout cela me fait fredonner :
"Au premier temps de la vache,
Toute seule dans son pré, elle est là,
Au premier temps de la vache,
Y a l'éleveur, y a la bête et y a moi,
Et ma faim qui bat la mesure,
La mesure de mon estomac,
Et ma faim qui bat la mesure,
Mesure aussi mes fins de mois.
Une vache à mille francs,
Comme ce serait charmant,
Comme ce serait charmant
Et beaucoup plus tentant
Qu'un' vache à deux mille francs,
Une vache à mille francs.
Une vache à mille francs.
Une vache à mille francs,
F'rait l'filet à cent francs,
L'rumsteck à soixante francs,
Le gîte à quarante francs,
L'aloyau à trente francs,
La culotte à vingt francs…"
Tiens, ça me donne l’idée de vous faire un petit quiz On connaît la chanson d’argent… Je vous prépare ça, vous êtes tentés ? (faut aussi que je publie mon quiz On connaît le film qui attend bien sagement !)
Quiz on connaît la chanson : qui est l’auteur de cette parodie, et quelle chanson parodie t-il ?
Suivez-vous les revendications d’Eric Cantona aujourd’hui ?
15:45 Publié dans Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (20) | Tags : eric cantona banques, chômage, pôle emploi | | Facebook
08/11/2010
Le courrier du coeur (pôle emploi, mon chéri)
"C’est le courrier du cœur, le courrier du bonheur
Joie sans pareille pour le facteur "
Vous savez d’où proviennent les courriers que Hotmail me classe en « indésirables »?
- D’Alphonse, dont de méchants messieurs veulent piquer l’héritage (une mine de diamants) et qui me propose de transférer son fric (14 millions) sur mon compte, parce que je suis une personne de confiance, par contre « merci de joindre vos coordonnées bancaires pour la transaction » ?
- D’une loterie qui me signale « bravo ! Vous êtes l’heureux gagnant », mais pour empocher le gros lot faut d’abord que je verse « des frais de dossier de 700 euros »?
Non non, rien de tout ça. Ce que Hotmail considère comme du « courrier indésirable », ce sont uniquement, je vous le donne en mille :
Les messages du pôle Emploi.
C’est un signe.
Bien sûr, ne rêvez pas, par message du pôle emploi je n’entends pas enfin une réponse : « quoi ? On ne vous a toujours pas versé votre chômage depuis juillet, votre dossier n’est toujours pas régularisé ? On ne répond pas à vos appels répétés ? C’est bon on règle le problème sur le champ ! (et pour nous excuser de la gêne occasionnée on vous verse même un mois de chômage en plus, allez pourquoi pas, les employés ont bien parfois un 13ème mois ou des primes, hop, c’est bientôt noël, on vit à Disneyland, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil etc…)
Si, le pôle emploi a bien fini par me répondre, exactement 35 minutes avant le délai (par mail, ils ont « obligation de répondre à une réclamation sous 7 jours ») : « nous vous confirmons que votre dossier est bloqué suite à une anomalie informatique. Nous venons de faire la deuxième relance à notre service chargé de régler ces problèmes. » Ah ? Deuxième relance seulement? Heureusement que j’ai téléphoné neuf fois, que je me suis déplacée trois, et qu’à chaque fois on m’a dit « vous inquiétez pas, j’ai bien pris en note, je refais une réclamation ». Pour moi, 9+3=12 et pas 2, mais je ne dois pas bien savoir compter.
Sinon, le courrier indésirable du pôle emploi, ce sont ses offres pour un CDD de 3 heures par jour, au smic, dans un trou perdu au fond du 78. Ben oui, quand on coche « département Paris », on se retrouve à 2 heures de train, c’est normal.
Je mets trois heures pour pondre une lettre de motivation. D’habitude, je saute l’insupportable paragraphe lèche bottes dont j’ai déjà parlé : «Cafetière magazine est un journal que j’admire pour ses enquêtes chocs et ses révélations ». J’évoque essentiellement mes compétences et mon parcours. Son entreprise, le patron la connaît déjà : "ah bon, on est leaders sur le marché de la cafetière? je savais pas !"
S’il était honnête, le candidat devrait écrire : « je suis super motivée par votre annonce, parce que là j’ai plus une thune et qu’il faut donc que je bosse pour payer mon loyer, mais sinon, ça a l’air sympa, hein, Cafetière magazine. On doit souvent faire des pauses café avec les collègues, et moi les pauses, j’adore ça. Puis si on mange des biscuits ou du chocolat avec le café, je suis partante. Perso je préfère le thé, mais un petit kawa de temps en temps… »
Non, décidément, mieux vaut sauter le paragraphe « motivations ». Pourtant, le pôle emploi nous oblige à répondre selon des critères précis. Les descriptions du parcours professionnel et de nos compétences ne sont pas exigées. En plus on peut uniquement cocher deux langues vivantes, je me demande pourquoi j’ai fait 4 ans d’italien en 3ème langue, tout le monde s’en fout. Seul le paragraphe des motivations est obligatoire.
Or, quand les ¾ des annonces ne précisent pas pour qui on postule, c’est hyper facile d’expliquer ce qui nous motive (d’où les trois heures de réflexion) : « je suis super motivée pour travailler avec vous. Bon, je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais pas exactement ce que je dois faire parce que votre annonce tient en deux lignes, mais je suis super motivée ».
Le courrier qui m’invitait au forum « Paris pour l’emploi » était aussi classé en indésirable. J’aime bien le nom « Paris pour l’emploi », car l’essentiel des postes se trouve en banlieue lointaine ou craignos (on m’a téléphoné pour donner des cours de soutien à « des jeunes en difficulté dans une banlieue difficile » 1 heure tous les soirs, à 1heure de chez moi.)
Un monde fou afflue vers ces forums.
Quand je veux donner mon CV, on me sort « ah mais non, vous correspondez pas, vous êtes trop qualifiée. On s’adresse aux bac +2, graaaaand maximum ! »
Quand je donne mon CV dans la branche qui m’intéresse et dans laquelle j’ai fait mes études « ah mais non, ça n’ira pas, vous n’avez pas assez d’expérience ».
Quand je veux simplement m’inscrire pour une boîte d’intérim : « ah mais non, là il y a trop de monde, faudra revenir dans notre agence un autre jour ».
Dans mon courrier indésirable, j’ai également trouvé cette "aide" du Pôle emploi : « nos quartiers ont du talent » qui s’adresse aux jeunes « issus des quartiers populaires ».
Ah, ben j’habite en plein Paris moi. Je suis pas sûre que de faire croire sur mes candidatures que j’habite dans le 9-3 va m’aider…
Mais continue comme ça, cher Pôle emploi, un jour tu finiras bien par m’envoyer un courrier sympa qu’Hotmail ne classera pas en "indésirable"
« et c’est ainsi que finit
la chanson folle du facteur qui s’envole »
Quizz on connaît la chanson un peu difficile aujourd’hui… (c’était trop simple la dernière fois !)
15:36 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : pôle emploi, chômage, travail, jean yanne, tout le monde il est beau, chanson française | | Facebook
26/10/2010
Loto, à qui le tour ?
Envoyez-moi toutes vos bonnes ondes! Je viens enfin de trouver une offre d’emploi intéressante où on ne demande pas 10 ans d’expérience que je n’ai pas ! Elle correspond totalement à un emploi super que j’ai déjà fait, journaliste, pour lequel ma boss avait dit : « ton travail est excellent, inutile de repasser derrière toi et de faire des corrections, c’est rare, en plus tu es vraiment très rapide » ( si elle avait su… en fait je finissais souvent mon boulot de la journée vers 15-16 heures et je glandais sur Internet en attendant l’heure de partir) « Bon par contre on a pas de poste à pourvoir en ce moment, mais essaie dans quelques mois, on sait jamais » Ca fait trois ans que j’attends, « on ne sait jamais ».
Sinon, petite blague du jour :
Regardez ce que la CAF m’envoie :
« Après contact pris avec le pôle emploi, nous constatons une divergence avec la situation que vous nous avez déclarée. Nous avons modifié les informations vous concernant. Nous avons donc étudié vos droits. Ils changent à partir du 01/08/2010 (c’est marrant, j’ai reçu ce courrier le 22 octobre)
Il apparaît après calcul que pour l’allocation de logement sociale (ALS) vous avez reçu 2 centimes et demi
Alors que vous avez le droit à des clopinettes.
Vous nous devez 12 milliards.
Pour vous permettre de rembourser cette somme, nous la retiendrons sur vos allocations dès septembre 2010.
Votre caisse d’allocations familiales »
Notez qu’il n’y a pas de formules de politesse : « cordialement, crève la gueule ouverte, votre caisse d’allocations familiales »
Bon, j’ai un tantinet exagéré les chiffres, mais les allocs baissent de moitié.
J’aime beaucoup le « contact avec le pôle emploi ». C’est vrai que d’après ces derniers je n’ai pas le droit au chômage puisque j’ai « conservé une activité professionnelle qui me rapporte 745 euros par mois » alors que je ne travaille pas depuis mi-juillet et que je n’ai jamais gagné cette somme…
Demain, je m’attends à recevoir dans la boîte aux lettres une facture d’EDF m’expliquant que je leur dois 3 millions (en fait le voisin ce sera branché sur mon compteur) et une lettre d’Hadopi me coupant mon accès Internet parce que j’ai téléchargé tout Justin Bieber (encore un coup du voisin qui aura fait péter mon accès WIFI- je répète que les voisins ne sont pas mes copains)
C’est une sorte de loto à l’envers : « à qui le tour ? »
15:20 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (32) | Tags : pôle emploi, chômage, travail, loto, caf | | Facebook
18/10/2010
Hervé Vilard et Terminator sont au pôle emploi
Terminator est donc retourné au pôle emploi pour mettre un terme à ces problèmes.
Plutôt que de me chanter la musique guerrière du film pour me donner de l’entrain, à cause de ma dernière note, j’ai dans la tête "nous, c’est une illusion qui meurt". Au lieu du mode Terminator, je suis donc en mode Hervé Vilard. Ce qui n’aide pas à combattre l’ennemi.
Pour une fois, je ne tombe ni sur un poltron incompétent ni sur un pitbull acariâtre, mais un mec gentil, ouvert, plein d’empathie.
Quand je dis : « mon dossier est bloqué à cause d’un bug informatique », il fait une grimace et répond simplement : «aïe ».
Je fais mine de ne pas m’attarder sur cette réponse qui n’augure rien de bon (non non, le type n’est pas du tout en train de sous entendre que t’es dans la panade complète, tout va bien) pourtant quand je finis mon exposé, il conclut par la phrase fatidique :
« Je veux pas dire que vous avez la poisse, mais… en fait c’est un problème qui arrive assez rarement, mais quand ça arrive, c’est la misère. C’est au service informatique de régler l’histoire. Le problème c’est qu’il ne BOUGE PAS.
-Ben faudrait peut-être qu’il s’active un peu ! ça fait trois mois là !
-Attendez je vais me renseigner »
Comme le timoré de la dernière fois, il part vers un conseiller. C’est-à-dire les types planqués derrière leurs bureaux que je n’ai encore jamais eu le loisir de voir. Sur neuf appels et trois déplacements au pôle emploi, je n’ai pu parler qu’au personnel de l’accueil.
Le type revient en soupirant. Il s’adosse sur son pupitre, ferme les yeux et prend sa tête dans ses mains. J’ai l’impression qu’il porte toute la misère du monde sur ses épaules. Ou bien qu’il va m’annoncer que j’ai une maladie incurable. Je suis donc très rassurée.
Type : " Pfouh… c’est ce que je pensais… On a bien signalé le problème, on a bien noté que vous avez téléphoné plein de fois, on a bien transmis les réclamations... mais voilà, les informaticiens n’ont toujours pas bougé…pfouh … il secoue la tête : « des trucs pareils, c’est désespérant… » Puis il se redresse: Qu’est ce que vous voulez que je vous dise : « ils se touchent ! » il y a pas d’autres mots ! Ils se touchent ! Ils s’en foutent complètement !
Je suis étonnée car je n’ai pas l’habitude d’employer cette expression, ni de voir un type du pôle emploi aussi remonté que moi.
Moi : - Mais… ça va se régler quand alors ?
Type : - Impossible de vous dire. Ca peut être dans la journée comme dans…deux ans.
Je le regarde avec des yeux ronds : « HEIN ? » allez, c’était marrant, sors ta caméra cachée maintenant.
Il garde toujours avec son air désespéré : - Non non, je vous assure, je rigole pas, j’ai déjà vu ça. Deux ans d’attente.» Il reprend sa tête dans ses mains et soupire.
Je suis estomaquée, je me liquéfie sur place. Deux ans ?! Dans mes pires cauchemars je pensais à trois mois, on y est déjà. Après j’ai tenté vainement d’imaginer un mois de plus sans ressources, mais au-delà, six mois, un an, DEUX ANS, c’est inconcevable.
Je sens des regards sur moi et je me retourne. Tous les chômeurs qui attendent leur tour (en fait, essentiellement des femmes, les plus touchées par le chômage) me regardent avec le même air: la tête penchée sur le côté, les grands yeux tristes et les sourcils relevés, la moue signifiant : « ma pauvre… » Une femme qui a l’âge d’être ma mère s'avance même vers moi et soulève sa main, comme si elle allait prendre dans ses bras son enfant qui a un gros chagrin.
L’attitude désespérée des chômeurs me contamine, m’enlève toute ma gniaque et me décourage. Moi qui m’attendais à faire face au méchant pitbull ou au débile incompétent, de voir le type du pôle emploi si compatissant, je n’ai plus du tout envie de sortir le bazooka. Voilà, j’en étais sûre, je disais que j’allais me la jouer Terminator, que de la gueule, je me dégonfle.
Moi : - Mais… mais.. il y a pas moyen d’avoir leur numéro direct, leur mail, leur adresse ? Si je leur téléphone tous les jours, si je les harcèle, ils vont bien finir pas se bouger !
Type : - JAMAIS on ne donne de numéro interne au service… je le connais même pas, et mon chef n’acceptera JAMAIS de vous le donner. Vous imaginez, s’il donne un numéro interne alors qu’il n’a pas le droit, ça va lui retomber dessus…
-Ok mais en attendant, moi je ne le vois jamais le responsable… je voudrais lui parler !
Je m’imagine avec la gueule du client mécontent de l’émission palace, ou pour faire plus actuel, sa parodie dans la pub pour les assurances: « Appelez-moi le directeur ! » «je l’aurai un jour, je l’aurai ! »
Et là je pense à un détail. J’étais toute fière de mon calcul : venir pendant midi car il y a moins d’attente, les chômeurs déjeunent à cette heure-là. Mais les conseillers de pôle emploi aussi…
Forcément le type confirme mes doutes : le responsable est parti manger…
Moi : - Je veux voir un conseiller alors ! Je n’en ai jamais vu un seul, je ne sais même pas s’ils transmettent le message, j’aimerais bien en voir un téléphoner aux informaticiens devant moi ! Et j’aimerais bien aussi avoir un papier officiel confirmant cette situation !
Le type repart voir le conseiller invisible planqué derrière son bureau. Il revient deux minutes plus tard :
- Alors voilà, j’ai le papier. Bon, pour voir le conseiller, il part manger lui aussi. Mais il a noté votre numéro et il promet de téléphoner aux informaticiens cet après-midi et de vous appeler ensuite. Il m’a assuré qu’il vous passera un coup de fil cet après midi.»
Et là, j’ai fait une grosse connerie, je m’en veux. Je n’ai pas insisté.
Bien entendu le conseiller ne m’a jamais téléphoné, ma situation n’est toujours pas débloquée et sur le papier officiel, il n’y a pas écrit :
« Depuis le 15 juillet 2010 Papillote a le droit aux assedics et la somme de tant devrait lui être versée, mais elle ne l’est pas car nous sommes totalement incompétents. »
Non, le conseiller a coché des cases types : « votre demande d’allocation est actuellement à l’étude dans nos services » (ce qui ne prouve même pas que j’ai le droit au chômage) et il a rajouté à la main « anomalie informatique en cours de résolution ». (alors que le dossier est au point mort).
Je me suis bien fait avoir.
En sortant, j’avais dans la tête la chanson d’Abba : SOS.
Je me demande bien pourquoi…
"So when you're near me, darling can't you hear me
S. O. S ?
The love you gave me, nothing else can save me
S. O. S !
When you're gone
How can I even try to go on?
When you're gone
Though I try how can I carry on?"
Photo du site "jolie carte" et dessin de Faujour
15:25 Publié dans Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (30) | Tags : pôle emploi, chômage, travail, palace | | Facebook