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06/04/2020

Est-ce que tu viens pour les vacances ?

fugitifs famille.jpg"Est-ce que tu viens pour les vacances ?
Moi je n'ai pas changé d'adresse
je serai je pense
toujours en confinement".

Vu que les gens ne peuvent pas s'empêcher de sortir dès qu'il fait beau temps.
En lien, Les fugitifs, les Parisiens en exode qui doivent inventer un motif de départ aux contrôles de police.
Il paraît que les vacances scolaires ont débuté (je ne sais même plus quel jour on est, comment pourrais-je connaître ce genre de détails ?) Je l'ai surtout compris en observant depuis ma fenêtre les familles remplir leurs voitures de valises et de PQ, ce nouveau trésor. Exactement comme au début du confinement donc, alors qu'ensuite on a blâmé le million (oui million !) de Franciliens ayant fui Paris pour aller contaminer des régions indemnes et déserts médicaux (ma mère qui a 80 balais habite à 40 km du premier hôpital). 

Pensant "recadrer" les récalcitrants, le gouvernement a annoncé que les sorties étaient limitées à "1 km autour du domicile, une heure par jour, pour un jogging par exemple". Ce qui a provoqué l'effet inverse : comme beaucoup j'étais persuadée qu'on avait le droit de s'évader que deux fois par semaine, 20/30 minutes maximum, à 500 mètres de chez soi. Les gens incapables de s'autolimiter se sont donc cru autorisés à sortir encore plus qu'avant, et obligés de se mettre à la course. J'ai donc vu un couple de vieux de 70 ans bien tassés qui tenaient à peine debout sur leurs frêles jambes, en train de courir. C'est malin, comme ça en plus de choper le covid, ils vont faire une crise cardiaque, le combo gagnant. Pourquoi Edouard Philippe n'a-t'il pas suivi mon idée judicieuse de "danse des canards qui secouent le bas des reins ?" c'est une activité physique moins périlleuse, plus originale et plus drôle !
 
serpillière 2.jpgMoi aussi, ce beau temps m'a inspiré une sortie. Oui, moi aussi, je suis une rebelle. Je brave l'interdit, l'autorité. Fuck les autres, fuck le danger, j'ai peur de rien. Oui je suis sortie. J'ai ouvert ma porte, descendu 10 marches d'escalier et j'ai sorti ma poubelle. 48 pas en tout. Après cette marche commando, j'ai mangé du chocolat pour me remettre et reprendre des forces.
Pendant cette randonnée d'environ 1 minute 20, j'ai réussi à croiser deux voisins, vu qu'ils sortent tous dès le moindre rayon de soleil. Evidemment je n'avais pas prévu le coup et je portais un haut de pyjama avec un nounours qui demande "confiture ou lait ?" -les magnifiques cadeaux de ma mère qui croit que j'ai toujours 4 ans-. Pourtant la même mésaventure m'était déjà arrivée il y a dix ans, ça ne m'a pas servi de leçon, relire ici : "il me manquait quelque chose pour descendre les poubelles" (billet qui avait remporté un franc succès, je ne suis donc pas la seule fashion victim). Eh bien figurez-vous que de simplement dire "bonjour!" à des gens, j'ai réalisé que c'était la première fois en 3 semaines qu'on me regardait ! Le vendeur de la supérette en bas de chez moi où je vais renouveler tous les 10 jours mon stock "d'achats de première nécessité" (chocolat, fromage, choux de bruxelles) reste le nez sur sa caisse, insensible au charme pourtant irrésistible de mes trois foulards pliés comme je peux sur le visage, vu qu'on habite un pays du tiers monde incapable de produire des masques. 

Here's_Johnny.jpgSi je ne vois pas les voisins, je les entends. Avec le confinement, certains ont développé des tocs : ils passent l'aspirateur trois fois par jour, ou vérifient compulsivement tous les soirs si leur porte d'entrée est bien fermée à clé alors qu'ils ne sont pas sortis depuis 3 semaines. Pour leur donner une bonne raison de flipper, on pourra faire un petit remake de "Here's Johnny !" Jack Nicholson qui défonce la porte à coups de hache. Malheureusement si tous les Parisiens sont de sortie aujourd'hui ou fuient Paris, mes voisins ont décidé de rester.

28/03/2020

J'ai testé pour vous : la méditation, fin

yes man gourou.jpgLa thérapeute nous demande ensuite de nous remémorer un souvenir désagréable, et là en revanche, j'en ai plusieurs qui me viennent immédiatement en tête. Mon cœur s'accélère et mes muscles se tendent en revivant les traumatismes, et l'hypnotiseuse nous invite à superposer l'image de joie et à prendre de grandes inspirations pour atténuer l'angoisse. L'effet fonctionne relativement bien.

Nous sentant aware, la méditante passe un cap et nous parle cette fois-ci de nos êtres et de notre âme qui ne font qu'un avec les autres et avec l'univers. L'image du gourou qui parle aux elfes me revient et je n'ai pas envie de partager mes cellules avec les autres, merci bien on n'a pas gardé les vaches ensemble. Mais pour rester dans l'ambiance ("votre âme flotte dans l'espace") je me souviens que lorsque j'étais petite et que ma mère me forçait à aller me coucher au milieu du film, tout en écoutant le reste du Bebel depuis ma chambre, je m'imaginais que mon lit était un vaisseau spatial qui naviguait comme celui d'Ulysse 31, à travers les cieux, l'espace et le temps, et que si mon pied débordait de la couverture, il allait geler dans le vide intersidéral. Mon copilote, mon chat-adoré-de-ma-photo-de-profil, me réchauffait heureusement les petons et assurait la stabilité du vaisseau en restant fidèle au poste : collé en boule contre mes pieds, inconscient du danger (et si on croisait une météorite ?)

L’hypnotiseuse finit son discours par un gong sur un bol tibétain, oui oui, le gros cliché, mais en entendant le son, je vois une lumière se propager sous mes yeux. Ça y est, je suis illuminée, au sens propre ! Toute pensée quitte mon esprit, moi dont le cerveau surchauffe en permanence. Une sensation étrange, mais agréable. Au cours de la méditation, je sentais aussi comme des picotements sur la tête. Lorsque la thérapeute nous demande le bilan de la séance, elle en conclut que je dois être très sensible et qu'il est rare d'arriver à un tel niveau dès la première fois (j'en fais depuis quotidiennement seule chez moi, mais l'effet "d'illumination" ne s'est pas reproduit.)

jeff airplane.jpgUne autre participante semble aussi réceptive. Pendant la méditation, l'hypnotiseuse nous a demandé de nous concentrer sur quelqu'un de la salle, et spontanément, j'ai pensé à cette fille, en sentant qu'elle avait mal au dos (déduction logique vu sa position assise par terre). En réalité, on s'est tous focalisé sur sa personne. Elle confirme son malaise : "parce qu'on décharge sur elle nos ondes négatives". Elle se met alors à pleurer et à discourir bizarrement pendant que sa copine l'enlace pour la consoler, dans un grand élan mélodramatique et impudique. Oh là là. Si j'ai bien compris cette fille prenait des cours auprès de la thérapeute pour en devenir une à son tour, mais je crois qu'elle ferait mieux de changer de voie et d'aller plutôt s'isoler en ermite dans une grotte. Imaginez son patient à la fin de la séance
"merci, je me sens apaisée "
Mais qui doit réconforter sa thérapeute : "- et moi je suis vidée à cause de vous ! bouhouhouh"

Je capte aussi les ambiances quand je rentre dans un lieu et je sens intuitivement les gens, même si je le refoule ("ok elle a plein de défauts mais j'exagère peut-être... Et 6 mois après : "ah non en fait") Lorsque j'arrive à la salle de pause et que je perçois l'atmosphère à couper au couteau créée par les mégères, ben je me casse. Je préfère m'isoler avant de leur jeter à la gueule mon thé brûlant.
Les autre femmes portent un bilan mitigé, elles n'ont pas réussi à se concentrer (à part sur les aboiements du chien). Au final, je reste la plus satisfaite. Je ne renouvelle néanmoins pas l'expérience en groupe, car je suppose que j'ai bénéficié de la "chance du débutant". Depuis, les tarifs ont baissé, et là je constate qu'ils sont même carrément au bon vouloir des participants, "don conscient", comme un humoriste débutant payé au chapeau.

Depuis, j'ai pris comme bonne résolution 2020 de méditer quotidiennement, et je n'ai failli que deux jours. J'écoute des thérapeutes sur le net, selon leur voix. Ainsi le doux timbre de Christophe André m'endort parfois, tandis qu'un autre qui possède un accent du sud très prononcé est moins efficace. J'ai l'impression qu'après un "vous vous sentez apaisé" il va enchaîner par "putaing tu vas me l'acheter mon poisson peuchère, tu me fends le cœur !" Un autre insiste trop pour qu'on s'abonne à sa page pour lui rapporter des sous et je déteste ce côté marchand de tapis qui force la main. Une femme prend un ton de maîtresse d'école sévère qui me stresse à l'idée d'être punie : "tu vas dormir oui ! Ou tu feras 100 lignes !"
Certains proposent un "scan" du corps, en se focalisant sur chaque partie : "pensez à votre pied droit. à votre cheville. à votre genou." Je trouve l'exercice rébarbatif, et surtout, je me rend compte que j'ai mal partout, c'est plutôt déprimant. Je me déconcentre alors et ma chansonnite revient : "j'ai la rate qui s'dilate, j'ai le foie qui est pas droit" "Mon âne, mon âne, a bien mal à la tête. Madame lui a fait faire, un bonnet pour sa tête. Un bonnet pour sa tête. Une paire de lunettes bleues. Et des souliers lilas la la, et des souliers lilas !"

Une prochaine fois, je vous raconterai ma séance dans un temple zen (j'avais envie d'assommer le moine avec sa cloche).

 

 

 

 

26/03/2020

Parodie de journal des gueux, suite

tous les matins du monde musique.jpgMarie Darrieussecq, auteure de Truismes, Le bébé, Être ici est une splendeur et Il faut beaucoup aimer les hommes, nous livre son journal de vacances dans une maison de campagne.
Mercredi. Conseil de famille. Nos ados acceptent de se lever au plus tard à dix heures. Dans cette maison normalement de vacances, la consigne s'avère rude. Mais chacun retrouve du temps. Plus de trajets à l'école, d'accompagnement au sport, etc. J'aimerais qu'ils goûtent ce qui m'occupait tant, ici, enfant : l'ennui. Donc la rêverie. Empêchée par les écrans, dont la compagnie est pourtant si précieuse.
Dans l'immédiat, la petite joue de la guitare au sous-sol. J'ai un contrat avec elle : elle fera ce qu'elle voudra, mais lira trente pages par jour.
Deux biches broutent dans notre jardin en friche. Dans le ciel sans avion un milan fait des cercles… Les animaux sauvages profitent de l'absence des hommes.

mes chers voisins.jpgPapillote, auteure de Truites, Le morveux, Être ici est un cauchemar et Il faut beaucoup aimer les chats, nous livre son journal de confinement dans un studio en ville.
Mercredi.
Conseil à moi-même. J'accepte de me lever au plus tard à midi. Dans ce studio pourri, la consigne s'avère rude. Mais je retrouve du temps. Plus de travail, de promenade au parc, etc. Je goûte ce qui m'occupait tant, enfant : l'ennui. Donc la rêverie. Empêchée par les écrans qui relatent en boucle les mêmes infos sur l'épidémie, mais dont la compagnie est pourtant si précieuse.
Dans l'immédiat, le voisin joue de la guitare au-dessus. La voisine fait de la corde à sauter à faire trembler les murs, l'autre met son cours de yoga à fond. Je mets un contrat sur leur tête. Ils font ce qu'ils veulent, mais en silence.
Deux clodos se battent sur le trottoir dégueulasse. Je ne vois pas le ciel car j'habite le premier étage d'une rue étroite. J'aimerais bien que les animaux sauvages profitent de la quasi absence des hommes pour bouffer ceux qui restent encore à faire du jogging dans la rue.

Midi. Mon mari passe son temps en e-réunion. Je me demande si les femmes, comme toujours dans les crises, ne vont pas faire tourner l'essentiel, la maison, la vie…
Midi mon mari ce héros le plus beau n'existe toujours pas. Je me demande si les femmes, comme toujours dans les crises, ne vont pas en pâtir, les infirmières, les caissières en premières lignes, et ne vont pas faire tourner l'essentiel, la maison, la vie, l'hopital, le supermarché…

vie long fleuve tranquille le quesnoy.jpg14 heures. Nous planquons au garage notre voiture immatriculée à Paris et prenons la vieille que nous gardons ici. Je sens qu'il n'est pas bon de rouler avec un 75 aux fesses…
Nous partons voir la mer. Elle bat, lourde, forte, indifférente. La plage est déserte. J'ai une vision de planète sans humains. L'hypothèse Gaia, un rééquilibrage de la planète par elle-même, la Terre comme entité globale qui compense l'action des humains (leurs antibiotiques aux poulets, leur surchauffe polluante, leur déforestation, leurs étals d'animaux morts…) par une sorte de surpuissance donnée à l'infiniment petit, le virus qui nous supprimerait, enfin je romance déjà, mon mari (ou des chercheurs comme Bruno Latour) vous l'expliquerait de façon plus carrée.
Quatre flics masqués contemplent les vagues avec mélancolie. Nous avons coché la case « déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l'activité physique individuelle des personnes ».

vie long fleuve trabquille groseille.jpg14 heures. Je me planque derrière la fenêtre comme une vieille qui espionne les voisins. Je sens qu'il n'est pas bon de sortir avec tous ces prétendus joggeurs qui pullulent et postillonnent.
Alors pour m'aérer, je descends ma poubelle. Elle pue, lourde, fortement, indifférente. La minuscule cour intérieure goudronnée est déserte. J'ai une vision face au mur et au grillage qui le surplombe, d'être dans une cour de prison. Mais même un prisonnier a le droit de marcher dans un endroit plus grand et a plus de contacts humains, même si c'est avec des gardiens. Enfin, je romance déjà, mon mari (le plus fort qui sait tout qui n'existe pas) me raisonnerait.
Aucun flic pour empêcher les joggeurs, les cyclistes, les innombrables personnes dans ma rue. Je respecte les consignes et je ne sors pas de chez moi.

25/03/2020

Parodie de journal, suite

big lebowski supermarché.jpgMarie Darrieussecq, auteure de Truismes, Le bébé, Être ici est une splendeur et Il faut beaucoup aimer les hommes, nous livre son journal de vacances dans une maison de campagne.
Lundi. Courte sieste au bout des 8 heures de route. Supermarché. J'appelle ma mère pour lui faire ses courses mais elle entend se débrouiller seule sur Internet.
Gants et masques. Les autres clients nous regardent avec stupeur. Mon mari est chercheur, son quotidien c'est l'invisible, les très petits corps, il y croit. Je me sens bien accompagnée. Mark Ruffalo dans Blindness, c'est lui. Un excellent film de pandémie, adapté d'un roman de Saramago. À quoi bon la science-fiction ? Eh bien, pour être prévenus.
Le discours de Macron refroidit mes ados, qui comprennent mieux notre départ.

Papillote, auteure de Truites, Le morveux, Être ici est un cauchemar et Il faut beaucoup aimer les chats, nous livre son journal de confinement dans un studio en ville.
Lundi. Courte nuit après 5 heures d'insomnie. J'appelle ma mère pour vérifier si elle n'est pas malade, vu que toute la famille autour d'elle l'était (en ne l'apprenant qu'après, puisque le gouvernement a décidé de ne pas généraliser les tests.) Elle me raconte qu'une association l'a contactée pour lui demander si elle avait besoin d'aide pour ses courses vu son âge. Elle a répondu que non, qu'elle se débrouillerait seule à pied (atteinte de cataracte, elle ne peut plus conduire). Je l'engueule. Quand j'étais ado, elle m'interdisait de sortir. Aujourd'hui, c'est l'inverse.
Supermarché. Sans gants ni masques, puisque pénurie, affichée devant les pharmacies. Une écri-vaine tape la discute au pauvre caissier, sans maintenir de distance de sécurité. Je la regarde avec stupeur. Mon mari c'est le meilleur, il sait tout sur tout, je crois en mon messie. Je me sens bien seule. L'homme invisible dans Hollow man, c'est lui. Un film de Verhoeven, vaguement inspiré de HG Wells. A quoi bon la science-fiction ? Eh bien, pour trouver une solution. Si on est invisible on pourra sortir sans attestation.
Le discours de Macron me consterne, il est peu compréhensible et contradictoire. 

Mardi. Internet résiste à ma mère. Je peine pour lui remplir clic par clic un panier récalcitrant, je reste en « queue-it », de nouveaux mots idiots apparaissent, le site patine mais j'y parviens. Un numéro local s'affiche soudain sur mon téléphone : c'est le gérant, il me dit ne pas pouvoir grouper ses équipes pour remplir les cartons. Douceur paradoxale de constater qu'il y a des humains derrière les robots. Ma mère réinvente l'e-commerce en appelant l'épicerie de son village. D'un bout à l'autre du salon froid (elle n'a plus beaucoup de bois), la gestuelle de nos corps, leur distance, est modifiée. 

Mardi. Internet résiste à ma mère. Elle n'a jamais touché un ordi de sa vie, ni un téléphone portable. Je n'ai jamais rien acheté sur internet non plus, je ne veux pas engraisser amazon, qui en plus oblige ses employés à travailler pendant la pandémie. Je suis consciente qu'il y a des humains derrière les robots. On s'en étonne aussi souvent dans mon boulot ("ah mais c'est vous qui le faites ?"). Ma mère et moi on emmerde le e-commerce, on rappelle l'association de livraison pour les vieux. D'un bout à l'autre du salon froid (elle n'a plus beaucoup de bois), la gestuelle de nos corps, leur distance, est modifiée. (phrase obscure : ça signifie qu'elle téléphone à sa mère en appel vidéo ? Croyez-vous vraiment que mémé puisse faire ça ?)

14 heures, grâce à leurs profs, mes deux grands, en lycées publics, sont penchés sur leurs exercices… Comment font les élèves qui n'ont pas d'ordinateur ?
J'appelle une amie enceinte, c'est le cauchemar, l'arrivée d'un bébé en pleine crise sanitaire… Elle va l'allaiter pour ne pas dépendre des stocks.
Un ami adepte des rencontres rapides se lamente, lui, que Grindr soit à l'arrêt.
Au CNC où je préside l'avance sur recettes, nouvelles catastrophiques de films dont le tournage implose en vol. Tous nos copains du spectacle vivant sont aux abois. Et mes librairies chéries… L'idée qu'Amazon puisse s'engraisser encore de la crise me débecte. Je relis Hervé Guibert.

14 heures, j'envoie des messages à des copines pour savoir si elles vont bien et proposer qu'on se téléphone, elles me répondent qu'elles n'ont pas le temps car elles doivent faire l'école à la maison. Elles se rendent compte combien il est difficile d'être prof.
Ma mère m'a appris lundi que ma meilleure amie d'enfance est enceinte. Mais quel cauchemar, l'arrivée d'un bébé.
Je n'ai pas d'amis inscrits sur les sites de rencontre, mais j'aimerais bien qu'on me raconte les rendez-vous foireux, car les articles "tinder surprise" sont réservés aux abonnés du journal. Quand j'ai emprunté le bouquin du même nom, j'ai découvert qu'il n'était pas un recueil de témoignages, mais un roman d'une bobo qui raconte des rendez-vous imaginaires dans les bars branchés de Paris : peu d'intérêt.
Depuis que le dernier journal où je bossais a fait faillite, je n'ai plus de copains dans le monde du cinéma. Et ma bibliothèque chérie... L'idée qu'Amazon puisse s'engraisser encore de la crise me débecte. Je relis Naomi Klein.

à suivre...