28/09/2014
A la télé ce soir : Total Recall, American Beauty, Match Point...
Sur NRJ12, Total recall de Paul Verhoeven, un de mes cinéastes préférés. Oui, Schwarzy est dedans, mais le film ne propose pas que de l’action bodybuildée. Comme toujours chez le réalisateur, les scènes de poursuites se doublent d’une critique de la société américaine (Robocop, Starship Troopers…) De plus, le film est adapté de Philip K. Dick, un de mes auteurs de science-fiction favoris. En 2084, un homme à la vie ordinaire rêve souvent de Mars, exploitée pour un minerai précieux. Une société permet d’implanter de faux souvenirs de vacances idéales. Pour égayer sa vie, le héros se laisse tenter… mais rien ne se passe comme prévu. On retrouve les thèmes chers à K Dick, où rêve et réalité, futur et présent se confondent. Un cauchemar vertigineux plein de rebondissements, dans un univers et des décors foisonnants. Un excellent film.
Sur Numéro 23, American Beauty de Sam Mendès (Les noces rebelles). On observe avec amusement Kevin Spacey retrouver un regain de jeunesse, en pleine crise de la quarantaine. Il tombe amoureux d’une lolita, plaque son boulot de cadre pour travailler avec des étudiants dans un fast food, fume des joints avec le jeune voisin, se remet au sport… Une satire désopilante du modèle américain et des faux-semblants. A noter que le scénario est d’Alan Ball, l’auteur de la géniale série Six feet under.
Sur D8, tout autre genre, Deux hommes dans la ville. Un drame de José Giovanni dont Rachid Bouchareb s’est inspiré pour son dernier film, La voie de l’ennemi. Alain Delon incarne un ancien bandit qui tente de se réinsérer, avec l’aide de son éducateur, Jean Gabin. Mais le flic Michel Bouquet le traque en attendant qu’il replonge dans ses vieux démons… Un film qui m’a beaucoup marqué quand j’étais petite, car ma mère s’en allait systématiquement avant la fin en disant « c’est trop triste ». J’ai toujours du mal depuis avec le pourtant excellent Michel Bouquet, que j’imagine toujours aussi teigneux que ce rôle.
En deuxième partie de soirée à 23 heures, HD1 propose l’un des meilleurs films de Woody Allen, Match Point. Jonathan Rhys Meyers interprète un jeune homme d’origine modeste, qui rêve d’ascension sociale sans trop en faire. Avec sa belle gueule et son humour flatteur, il parvient à s’immiscer dans une famille huppée de Londres. Alors qu’il doit épouser la fille, il tombe sous le charme d’une femme pauvre aux mêmes ambitions que lui (Scarlett Johansson). Un petit bijou de thriller et d’humour noir.
Demain, suite des films de la semaine


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26/09/2014
Les vacances du petit Nicolas
Mémé-toujours-un-train-de-retard se rend compte qu’elle a oublié de publier plusieurs billets, dont celui-ci ! Mais contrairement à Albert à l’ouest, le film est encore diffusé !
Je n’ai pas vu le premier Petit Nicolas, pour moi l’adaptation des livres de mon enfance déflore l’idée que je me faisais des personnages. Surtout quand le père est joué par l’insupportable et omniprésent Kad Merad. Ce chauve lippu est le seul comédien français existant ou quoi ! J’ai du mal aussi avec la gueule et surtout la voix horripilante de Valérie Lemercier (je l’imagine toujours dire comme dans la pub « c’est moi qui l’ai fait ! »
Je n’aurais pas eu l’idée de voir le film si je n’étais pas payée pour le faire en accompagnant des gamines ravies, dans une salle remplie de gones braillards. Dure épreuve pour mémé qui supporte mal le bruit et l’agitation. En tout cas eux, ils ont « a-do-ré » le film qui « est trop bien »
J’aurais sans doute aimé autant que les gamins si mémé avait toujours leur âge. La comédie n’est pas mauvaise, mais avec ses farces potaches, est surtout destinée aux enfants. Les gags sont parfois de mauvais goût et à la limite de la cruauté et de la méchanceté (échanger le tuyau de la douche avec celui des égouts, mettre un serpent dans le lit des parents, voler un portefeuille, mentir : c’est du joli, bel exemple) Les gamins en groupe sont souvent bêtes et méchants… J’ai surtout apprécié la reconstitution minutieuse, acidulée et carte postale de la France des années 60. Un film à voir quand on a 10 ans. Mais j'ai plus 10 ans, si tu me crois pas, t'ar ta gueule à la récré.


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22/09/2014
Near Death Experience : une expérience (ciné !) à tenter
« Obsolète. J’ai 56 ans et je suis obsolète.
56 ans. L’âge de mon grand-père quand j’avais 7 ans. Avant on était un vieux, un pépé. On attendait tranquillement la retraite. On ne vous demandait pas d’atteindre des objectifs. De les dépasser. On ne vous demandait pas d’être toujours séduisant. D’être habillé en jeune. D’être un homme viril, de baiser encore. De faire du sport. De manger équilibré. D’aimer sa femme comme au premier jour, d’être le meilleur copain de ses enfants… On ne vous demandait pas d’être créatifs. D’avoir de l’humour. Et des passions !
T’as eu de la chance pépé. T’as eu le droit de n’être qu’un pépé. Moi, tu vois, en étant comme t’étais, je suis devenu un pauvre gars. Obsolète. » (voir bande annonce en lien)
Near Death Experience annonce sa radicalité et son originalité dès le générique : pas de musique, sur fond d’orage, les noms du casting entier apparaissent. Puis il s’ouvre sur un long plan, mal cadré, image sale, comme une caméra cachée. On voit un homme accoudé à un comptoir, en train de boire avec d’autres types. On n’aperçoit que le buste de ces derniers, car eux se tiennent droit. Le premier essaie de capter leur attention, en leur offrant un verre, mais le contact n’a pas vraiment lieu.
Rentré chez lui, l’homme reprend à boire, se pose devant le journal télé, qui traite des superstitions qui ont lieu en ce vendredi 13. Sa femme et ses enfants rentrent des courses, les jeunes se chamaillent, la mère les recadre, le banal quotidien. L’homme ne participe pas à la conversation, concentré sur le J.T : le vendredi 13, c’est un signe. Il annonce qu’il va faire un tour en vélo et qu’il revient dans une heure. Arrivé à mi- montagne, il abandonne son VTT, erre dans la nature dans l’idée de passer enfin à l’acte : mettre fin à une vie qu’il juge dénuée de sens. Mais plusieurs personnages et événements l’empêchent de concrétiser son geste…
Near death experience. Ne vous attendez donc pas à une adaptation du troublant livre de témoignages de Raymond Moody, La vie après la vie. N’espérez pas un film hollywoodien paranormal, plein d’action et d’effets spéciaux, sur des corps flottants en l’air, qui passent un tunnel de lumière puis reviennent réintégrer leur enveloppe terrestre. Pas de Au-delà comme Clint Eastwood, pas de Prophétie des ombres, pas d’effondrement d’un pont et la mort de centaines de personnes évitée, mais un homme le plus souvent seul qui marche dans la montagne en soliloquant. Pas de séduisant Richard Gere, mais un Michel Houellebecq qui paraît 20 ans de plus, frêle, sans dents (!) qui ressemble à s’y méprendre à Louis Ferdinand Céline !
Le tableau ne paraît peut-être pas attrayant, et pourtant, ça fonctionne ! N.D.E est tellement inclassable et original qu’il exerce une sorte de fascination. Il fallait oser faire un film sur un sujet pareil, avec aussi peu de personnages et d’action (il ne dure qu’1h30,heureusement !) Pour cela, il fallait bien les deux compères Benoît Delépine, ancien auteur des Guignols, et Gustave Kervern (qu’on a vu récemment dans le très bon Dans la cour-voir ma critique- où il incarne aussi un dépressif). J’ai vu tous les films de ces auteurs rebelles et provocateurs. J’ai beaucoup aimé Le grand soir (voir mon billet en lien) et j’ai un grand faible pour Louise Michel (où des ouvrières engagent un tueur à gages bidon pour tuer leur patron qui délocalise leur usine !)
Dans NDE, les réflexions de Michel Houellebecq peuvent résonner en nous, comme l’extrait cité en ouverture. Pourquoi veut-il mettre fin à ces jours, alors qu’il a une femme, des enfants, un travail ? Sans doute parce qu’il s’ennuie dans cette vie tranquille : « quand je me suis marié avec toi, j’étais fier. Je ne te l’ai jamais vraiment dit mais les femmes que j’ai connues se comptaient sur les doigts d’une moufle (…) Avec toi je savais que la vie serait douce. Je ne t’ai jamais trompé. J’ai perdu ma liberté mais j’ai gagné la paix. »
Il manque de réel contact humain. Le personnage exerce un métier stressant sur une une plate-forme téléphonique : il communique avec les gens sans les voir, et ceux-ci sont souvent agressifs, il a obligation de rentabilité...
L’écrivain apporte son humour plein d’autodérision, qu’on a pu voir récemment sur Arte dans L’enlèvement de Michel Houellebecq. J’ai lu également tous les livres de l’auteur, mais je garde ma préférence pour son premier, Extension du domaine de la lutte, car je l’ai lu à l’époque de sa sortie, où je l’ai trouvé très novateur.
Tentez vous aussi cette expérience hors du commun : non n’essayez pas de vous suicider, allez simplement voir ce film qui mérite le coup d’œil ! Pour le plaisir de voir Michel Houellebecq danser sur du Black Sabbath... et que la montagne est belle, comment peut-on s'imaginer en voyant Houellebecq se suicider un vol d'hirondelles que l'automne vient d'arriver ?


21:18 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma français | |
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10/09/2014
Bilan "je suis culturée" du mois d'août
7 Films au cinéma :
Coup de cœur :
- Les combattants de Thomas Cailley
- Le rôle de ma vie de Zach Braff
- La planète des singes : l’affrontement de Matt Reeves
- Near Death Experience de Benoît Delepine et Gustave Kervern, sortie le 10 septembre
- Mademoiselle Julie de Liv Ullmann, sortie le 10 septembre
- Les vacances du petit Nicolas de Laurent Tirard
- Hercule de Brett Ratner, sortie le 27 août
Prochain film prévu : Gemma Bovery, sortie le 10 septembre
30 Films à la télé :
Coup de cœur Canal + :
- The East de Zal Batmanglij
Coup de cœur Arte :
- La guerre de l’ombre de Kari Skogland
Prochain film prévu : Blue Jasmine de Woody Allen
8 Documentaires :
Coup de cœur :
- Le monde selon H&M de Marie Maurice
- Les animaux pensent-ils ?
- Une vie de manchot de John Downer
- 112 mariages de Doug Block
- Les animaux médecins de Jacques Mitsch
- Trop jeune pour mourir : River Phoenix
- Secrets d’histoire : Mme de Maintenon
- Le supervolcan de Toba
Prochain documentaire prévu : Dans l’antichambre des Beatles
2 Séries :
- Ripper Street
- Dernier week-end
Prochaine série prévue : The Newsroom
3 Livres :
3 Coups de cœur :
- Philomena de Martin Sixsmith
- La malédiction d’Edgar de Marc Dugain
- Le grand n’importe quoi de Jean-Pierre Marielle
Prochain livre prévu : La promesse de l’aube de Romain Gary
1 expo (et coup de cœur) :
- Palais de la miniature et des décors de cinéma
Prochaine expo prévue : Impression, soleil levant, Musée Marmottan
1 spectacle :
- Isabelle Georges, Chante
Prochain spectacle prévu : le magicien Alain Choquette
Et vous, qu'avez-vous vu cet été ?


18:42 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (6) | |
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