05/09/2014
La planète des singes : l’affrontement
La planète des singes fait partie de mes films cultes, comme vous pouvez le voir dans la colonne de gauche. Je cite l’original de Schaffner de 1968, pas l’ignoble remake de Tim Burton (il est pourtant bon réalisateur, qu’est ce qui lui est arrivé ?)
J’ai apprécié le préquel de 2011, Les origines. On y apprend comment les singes sont devenus plus intelligents que les hommes : à notre époque, un scientifique (James Franco♥) cherche un remède à la maladie d’Alzheimer. Il le teste sur le chimpanzé César, qui développe de fortes capacités intellectuelles. A l’inverse, le traitement semble néfaste aux humains. A la fin du film, César s’enfuit avec des doses du vaccin, libère ses semblables, leur injecte le traitement, et part dans la forêt en sachant prononcer quelques mots. Puis on voit juste un type contaminé avoir des saignements de nez et prendre l’avion. On comprend qu’il va diffuser le virus à l’échelle mondiale.
Je pensais que le deuxième film allait reprendre l’histoire où elle s’était terminée, mais non. On se retrouve 10 ans plus tard, la quasi-totalité de l’humanité n’existe plus. On passe directement d’un mec qui saigne du nez à l’humanité exterminée !
Les villes sont détruites à cause d’une guerre (quelle guerre, pourquoi ?) Jamesounet Francounet n’est plus là, remplacé par un acteur falot, Jason Clarke. Les singes, avec toujours à leur tête César, vivent dans la forêt et savent parler et écrire. Des hommes doivent traverser leur territoire pour réparer un barrage électrique. César leur accorde son aide, tandis que son second, Koba, veut déclarer la guerre aux humains.
Donc pendant la moitié du film, le sujet est de savoir si les humains vont avoir le droit de pénétrer dans la forêt. Quel enjeu palpitant ! Puis le but est d’éviter la guerre, sauf que le titre, « l’affrontement » le révèle. On sait donc à l’avance tout ce qui va se passer. On devine même ce que vont dire les personnages, car ils ont la manie de parler très lentement, en mettant un espace entre chaque mot pour faire plus solennel : « Il faut (2 secondes d’attente) tuer (3 minutes) les (on va se chercher un café) hommes » - Non (endormissement) ils sont (ronflement) gentils »
Il y avait pourtant matière à faire un bon scénario. Surtout que la nouvelle politique des studios est d’exploiter toutes les idées jusqu'à la moëlle pour faire le plus de films possible. Alors pourquoi ne pas avoir fait ce deuxième opus sur la propagation du virus ? Sur la guerre entre les hommes ? Et pourquoi la guerre au fait, pourquoi les humains ne se sont-ils pas entraidés ? (« les gars, on va tous crever à cause du virus, j’ai une super idée, au lieu de conjuguer notre savoir pour trouver un vaccin, si on accélérait le mouvement en s'entre-tuant et en détruisant notre habitat ? ») J’ai peut-être loupé une explication, assoupie par l'ennui.
Au début j’ai sérieusement cru avoir raté un épisode : « c’est le troisième film en fait ? Il est où Jamesounet ? C’est qui ce con ? »
Alors, oui, c’est intéressant de voir comment une guerre se déclare : par peur et par ignorance. Mais pourquoi faire comme si la guerre était inéluctable, ce qui la justifie ? Tout le long du film, César et son pote humain se démènent et risquent leurs vies pour empêcher la guerre. Quand enfin, après avoir sué sang et eau, le mec parvient à sauver la peau de César, le seul qui peut ramener les singes à la raison, César répond, toujours calmement en mettant trois plombes pour sortir sa phrase « C’était sympa de ta part, mais c’est trop tard, les hommes vont quand même vouloir nous tuer, alors faut qu’on se batte » et il se casse tranquillement. Le brave gars qui a risqué sa vie pour le singe, encore tout transpirant, ne proteste pas « D’accord, salut, à la prochaine, on se fait une bouffe ! ah ben non puisqu’on va s’entretuer maintenant, dommage ! » ce revirement final me paraît ridicule.
Bref, j’ai été déçue par ce deuxième film. Il est quand même pas mal, les effets spéciaux sont époustouflants, le suspense pourtant éventé tient la route, mais j’en attendais tellement...
17:16 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
Les commentaires sont fermés.