29/01/2022
Les rêves brisés de l'entre-deux guerres, suite
Relire le début ici.
Dans ces nouveaux épisodes, on suit les mêmes protagonistes, de 1918 à 1939. Certains s'engagent pour Hitler ou Mussolini, d'autres contre Staline ou Franco.
En Russie, un jeune homme est contraint d'espionner les habitants de son logement collectif, pour montrer qu'il est un bon communiste et pour que sa mère ne soit pas déportée. Comme il n'a aucun méfait à reporter, il demande qu'on sauve au moins sa mère. Il apprend alors que celle-ci faisait comme lui : dénoncer les autres pour sauver son fils, et comme elle n'avait rien à reprocher à ses voisins, on l'a fait "disparaître"...
A cette époque stalinienne paranoïaque, chacun espionne et dénonce les autres pour des faits imaginaires, pour sauver sa peau. Chacun veut paraître plus patriotique que l'autre, au point d'en arriver à des extrémités qui seraient comiques si elle n'étaient pas véridiques : par exemple, le premier soldat qui s'arrête de crier en boucle "hourra !" à la moindre évocation du nom de Staline, est soupçonné d'être anticommuniste : "aujourd'hui, notre cher camarade Staline a dit que
- HOURRA HOURRA HOURRA HOURRA !!
Ce récit m'a fait penser à la comédie anglaise La mort de Staline, j'en ai parlé en lien. Lorsque le dictateur a fait une attaque, il a mariné dans une flaque d’urine pendant des heures, car ses propres gardiens étaient trop terrifiés pour entrer dans la pièce. Ensuite, ses camarades ont hésité une journée avant d'appeler un médecin, car le despote craignait qu’on l’empoisonne.
Les protagonistes de la série subissent les restrictions de l'après-guerre et la crise de 1929, mais les femmes encore plus que les hommes. la journaliste Elise Ottesen témoigne des épouses qui ne parviennent plus à nourrir leurs enfants et s'entassent à 6 dans une pièce insalubre. Pourtant, leurs maris leur imposent "le devoir conjugal", refusent d'utiliser des préservatifs et les femmes affamées de 40 kg tout mouillé finissent par mourir en couche… Les épouses gèrent les membres du foyer et les finances, se privent pour leurs enfants, tandis que leurs maris ne pensent qu'à leur propre confort.
Même le courageux Hans Beimler (relire le premier épisode) préfère sa cause politique à sa famille. Absent, volage, il laisse sa conjointe s'occuper seule et sans ressources du foyer. Elle se suicide, et il confie ses enfants plutôt que de s'en occuper enfin. Ainsi, après avoir perdu leur mère, les gosses perdent aussi leur père, c'est malin.
Autre destin marquant, celui d'Edith Wellspacher, jeune Autrichienne orpheline qui étudie la médecine. Seule femme dans sa discipline, elle est dénigrée par ses professeurs qui considèrent qu'une femme n'est pas assez intelligente pour être docteure. Trop pauvre, elle a le choix entre souffrir de froid ou de faim, et ne mange pas des jours entiers pour pouvoir se chauffer. Un jeune interne juif lui propose alors de l'accompagner au hammam. Elle s'éprend de lui, mais la mère de celui-ci s'oppose au mariage avec une chrétienne en cette période sombre... Plus tard, lorsque ses collègues prêtent allégeance à Hitler pour conserver leur poste, seule Edith refusera de le faire.
Une série documentaire intéressante, mais je déplore que certaines personnalités des premiers épisodes ne soient plus évoquées ensuite : Marina Yurlova, l'enfant soldat du tsar ? Marie-Jeanne Picqueray, l'anarchiste ? J'ai dû vérifier sur internet ce qu'elles étaient devenues. Mais peut-être qu'on le saura dans une suite du documentaire, 1939-45 !
1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux guerres sur Arte.tv jusqu'au 10/02
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27/01/2022
Don't look up, déni cosmique
Deux astronomes (Léo di Caprio et Jennifer Lawrence) découvrent qu'une comète va s'écraser sur Terre dans 6 mois. La nouvelle alarmante est occultée ou tournée en ridicule par les journaux, car le divertissement et les articles people sont plus rentables.
Le film évoque le traitement de la question climatique dans les médias. Par exemple, le dernier rapport du GIEC, révélant la catastrophe écologique imminente si aucun changement n'est fait, a été éclipsé par l'annonce de l'arrivée de Messi au PSG, annoncée le même jour. Lorsque Salomé Saqué parle du réchauffement climatique sur le plateau tv de 28 minutes, les autres intervenants minimisent, blaguent ou l'interrompent, la tournent en ridicule, comme Cate Blanchett face à Jennifer Lawrence. De même sur cette vidéo qui fait le parallèle entre le film et des journalistes dénigrant des scientifiques.
Pour savoir comment traiter un sujet, les médias regardent les réactions de la population sur les réseaux sociaux puis s'adaptent aux prétendues attentes du public. On ne s'attache plus au fond mais à la forme. On n'écoute pas le discours du scientifique, on regarde son look. Ce n'est pas le discours du scientifique Léo di caprio qui est commenté sur twitter, mais sa beauté : les médias le relookeront pour qu'il attire plus de likes. Ce n'est pas le discours pourtant juste de Jennifer qui interpelle, mais sa manière trop passionnée de le dire : elle est qualifiée de folle et hystérique.
La destruction de la comète sauverait la terre, mais elle est composée de minerais précieux valant des milliards, utiles pour la fabrication des téléphones portables. Un riche entrepreneur convainc la présidente d'exploiter cette nouvelle ressource, maintenant que celles de la terre se tarissent. Le parallèle avec les multi milliardaires Steve Jobs, Jeff Bezos, Elon Musk est évident : ils ont largement participé à la pollution (relire ici l'article sur le docu amazon) mais plutôt qu'investir pour préserver l'environnement de la terre, ils préfèrent construire des fusées pour un jour conquérir de nouveaux mondes, comme s'ils admettaient que notre planète est déjà foutue.
Ces milliardaires sont soutenus par le gouvernement américain, avec dans le film une Meryl Streep histrionique à sa tête, sorte de Sarah Palin ou Trump au féminin. La catastrophe est imminente, irréfutable, il suffit de regarder le ciel, mais la présidente la nie encore, en exhortant ses foules à ne pas lever le nez pour la voir (don't look up) comme Trump qui nie le réchauffement climatique.
Satire des médias, du monde politique, de la cupidité des multinationales qui détruisent l'environnement pour s'enrichir... Un film très drôle, le meilleur du réalisateur selon moi. Ce dernier dénonçait déjà les problèmes de la société à travers The big short sur la crise des subprimes, puis Vice, portrait de Dick Cheney, vice-président de Bush. Même à travers une parodie hilarante des films d'action comme Very bad cops pointe une dénonciation de la corruption.
Je suis persuadée que le registre de l'humour est plus efficace pour passer un message qu'un discours sérieux et alarmiste. Les documentaires sur le réchauffement climatique ne sont vus que par les gens déjà intéressés par le sujet et ne prêchent que les convaincus. Cette comédie netflix grand public, avec plein de stars, a plus touché la population que le dernier rapport du GIEC. Malheureusement j'ai déjà lu des critiques comme "c'est un bon film, mais je l'aurais oublié dans un mois". Comme ceux qui se désolent en voyant les catastrophes au journal télévisé, puis passent vite à autre chose, sans réagir...
Un bémol cependant : on ne voit dans le film que la réaction des Américains ! Eux seuls construisent les fusées permettant la sauvegarde de la planète, mais ne devrait-elle pas être coordonnée mondialement ? Dans l'excellent Mars attacks par ex, le président incarné par Jack Nicholson, se concerte avec ses homologues allemand ou Français (on voit la Tour Eiffel à l'arrière-plan, forcément).
16:56 Publié dans On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cinéma, netflix, écologie | | Facebook
24/01/2022
Chaplin
- Chaplin, le génie de la liberté sur France.tv jusqu'au 13/02
Pour vous signifier l'intérêt que je porte à cet artiste, un poster du Kid trônait dans ma chambre d'ado, et le tout premier livre que j'ai acheté avec mes premiers sous, à 16 ans, est l'autobiographie de Chaplin. Je l'ai prêté à quelqu'un qui s'en est inspiré pour un court métrage, il ne me l'a jamais rendu.
Je pensais tout connaître de Chaplin, et la durée de ce film (2h30 !) me rebutait. Mais ce documentaire est une vraie pépite, car il est constitué d'images d'archives rares. Aucune longueur ressentie tant la vie de l'artiste est passionnante. C'est Mathieu Amalric (je n'aime pas sa voix mais je suis vite passée outre) qui narre l'ascension de l'auteur. Il rappelle que l'histoire bouleversante du kid est en réalité celle de Chaplin. Charlie a reconstitué pour le film dans les moindres détails la chambre misérable qu'il habitait enfant avec sa mère. Comme le kid, il s'est ensuite retrouvé seul, à la rue, et c'est le théâtre qui l'a sauvé, jusqu'à devenir le cinéaste le plus célèbre et le plus riche de son époque. Il résultera de ses débuts dans la misère une volonté de faire rire de ses déboires pour les surmonter, et une tendresse pour les pauvres et délaissés. Charlot, le clochard rigolo, c'est lui, Charlie.
- Sydney, l'autre Chaplin sur Mycanal, Ciné classic
Frère aîné de Charlie, comédien réputé et doué, c'est lui qui a lancé la carrière de son cadet, pour au final se retrouver distancé et oublié.
Pourtant pas de jalousie ni de rivalité entre les deux frères. Ils s'aident et travaillent ensemble, et Charlie n'aurait sans doute pas atteint de tels sommets sans Sydney à ses côtés.
Grâce à de nombreuses images d'archives, pour la plupart inédites (le making of du dictateur, filmé en couleur par Sydney) on peut comparer le style des deux frères.
Sydney réalise un film, sans succès. Des années plus tard, Charlie en reprendra le scénario et des scènes quasiment identiques dans le dictateur. Ainsi, le barbier qui rase son client en écoutant la danse hongroise numéro 5 de Brahms : les gestes ne suivaient pas le rythme de la musique dans le film de Sydney, donc le gag tombait à plat, tandis que dans le film de Charlie, la parfaite coordination des mouvements du barbier avec la mélodie, tel un chef d'orchestre, en fait une scène d'anthologie (voir en lien).
Sydney est un excellent comédien, mais Charlie, lui, est un artiste. Charlie peaufine ses œuvres, s'attache à la qualité, tandis que Sydney privilégie l'aspect rentable. Ses films ne remportant pas le succès escompté, Sydney se lance dans d'autres affaires. C'est lui par exemple qui a instauré la première ligne de transport aérien.
S'il n'est pas resté à la postérité, sa vie rocambolesque n'avait rien à envier à celle de Charlie en matière d'aventures, de succès et de scandales retentissants.
17:51 Publié dans On connaît le documentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, documentaire | | Facebook
21/01/2022
Mimi Marchand, l'influente de la République
Issue d'un milieu populaire, fille d'une coiffeuse, à 74 ans elle côtoie désormais les plus hautes sphères de l'état. Propriétaire d'un garage, puis d'une discothèque, journaliste people pour Voici, indic pour la police, elle a eu mille vies. Elle est l'amie des stars et des politiques, comme le couple Macron ou Sarkozy.
Grâce à son carnet d'adresses, elle connaît tout sur tout le monde. Elle se fait payer pour soit révéler, soit empêcher les scoops d'être publiés. Elle a été mariée à un braqueur, puis à un policier. Elle a fait de la prison a plusieurs reprises, pour trafics de drogues, escroquerie, extorsion, et aujourd'hui, elle est mêlée à l'affaire Ziad Takieddine. Celui-ci révélait que Nicolas Sarkozy avait touché de l’argent libyen pour financer sa campagne de 2007, et elle l'aurait payé pour qu'il retire ses accusations.
Un portrait au vitriol qui est presque comique, tant sa gouaille et le contexte des barbouzes rappellent Audiard. Malheureusement on n'est pas dans un film, et ces histoires sont réelles. La France n'est qu'au 23e rang au classement contre la corruption. On s'étonne moins que beaucoup de citoyens se lassent de la politique et refusent de voter en proclamant des "tous pourris"...
A voir en replay ici : Mimi Marchand, l'influente de la République, Complément d'enquête, sur France.tv
16:44 Publié dans On connaît le documentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : documentaire, francetv | | Facebook
20/01/2022
Bilan culture semaine 2 : 14 documentaires
A voir absolument :
- De Voici à l'Elysée, Mimi Marchand, l'influente de la République, Complément d'enquête, sur France.tv
PORTRAITS CINEMA :
Bien :
- Bacri, comme un air de famille sur France.tv jusqu'au 13/03
Relire mon hommage ici.
- Sydney, l'autre Chaplin sur Mycanal, Ciné classic
Frère aîné de Charlie, comédien réputé et doué, c'est lui qui a lancé la carrière de son cadet, pour au final se retrouver distancé et oublié.
HISTOIRE :
- 1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux guerres sur Arte.tv jusqu'au 10/02 épisode 3 à 7
Relire le début ici
- Far West, l'histoire oubliée, La case du siècle, sur France.tv jusqu'au 10/03
On a tendance à l'oublier, mais, à l'heure où un mur s'élève pour isoler les Etats-Unis du Mexique, avant l'annexion américaine de 1848, le Texas, la Californie et le Nouveau-Mexique étaient des territoires mexicains. Indiens, noirs, hispaniques, métisses : ils n'ont jamais traversé de frontière, mais, comme ils disent, "la frontière les a traversés et les a rendus à jamais étrangers."
- Juger Pétain sur France.tv jusqu'au 23/01
Grâce au journal officiel du procès et à un procédé permettant la reconstitution des voix originales, les images muettes filmées lors des audiences ont pu être sonorisées. On suit ainsi les débats qui ont tenu la France de l'après-guerre en haleine. Un bon exercice de style.
- Points de repères, l'événement qui fait basculer l'Histoire : sur Arte.tv
J'adore le principe. À partir de la même question :"Et si cet événement n’avait pas eu lieu ?", cette série revisite l'histoire sous un angle original et ludique. Elle démontre comment les plus grands bouleversements ont souvent été provoqués par des décisions insignifiantes. Comment un battement d'ailes de papillons peut provoquer une tornade à l'autre bout du monde...
. Un bus pour Martin Luther King
. Chute de Québec, la France perd l'Amérique sur Arte.tv jusqu'au 31/01
ANIMAUX :
- La planète des oiseaux, Disney
Le chat a encore plus apprécié que moi. Collée à l'écran, elle n'en n'a pas loupé une miette, et les volatiles se sont pris des coups de pattes.
FAITS-DIVERS :
- Faites entrer l'accusé, un couple presque parfait
"Ils ont l'air si amoureux", "un couple sans histoires"... Et pourtant, l'épouse est retrouvée morte. Amant et maîtresse cachés dans les placards... Tout est dans le presque !
17:35 Publié dans On connaît le documentaire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : documentaire | | Facebook
19/01/2022
Bilan culture semaine 2
3 FILMS :
A voir absolument :
- Don't look up, déni cosmique d'Adam McKay sur Netflix
Deux astronomes (Léo di Caprio et Jennifer Lawrence) découvrent qu'une comète va s'écraser sur Terre dans 6 mois. La nouvelle alarmante est occultée ou tournée en ridicule par les médias et le monde politique.
Une satire du traitement du réchauffement climatique. Je me réjouis du succès de ce film, une comédie Netflix avec des stars sensibilise un plus large public aux préoccupations environnementales que le dernier rapport du GIEC. Celui-ci est sorti le même jour que l'arrivée de Messi au PSG, et les médias ont préféré faire leur une sur le footballeur.... à lire, cet article en lien.
Pas mal :
- La vie extraordinaire de Louis Wain de Will Sharpe, sur Mycanal
L'histoire vraie d'un artiste dont vous connaissez probablement les dessins, repris mondialement : des chats immortalisés dans des postures humaines comiques. J'avoue que j'ai toujours trouvé ses chats plus dérangeants et bizarres que drôles, ils me faisaient peur quand j'étais petite. Je comprends mieux pourquoi : Louis Wain était probablement psychotique et a fini sa vie dans un asile, dans la misère. Eh oui, il avait oublié de déposer les droits sur ses dessins, qui ne lui rapportaient donc rien...
Un film parfois longuet et à la mise en scène un peu plate, mais avec plein de chats, ce qui excuse tout ! Il m'a appris que c'est grâce à Louis Wain, vers 1900, que les chats sont devenus des animaux de compagnie ! Avant, ils n'étaient au mieux que des chasseurs de souris dormant dehors.
Un autre détail qui m'a fait sourire : contre l'avis de tous, Louis Wain se marie avec une femme d'un rang inférieur, et plus âgée, "dans un état gériatrique". Après vérification, elle avait 10 ans de +, mais elle est jouée à l'écran par Claire Foy (la reine dans The crown) qui a 8 ans de moins que Benedict Cumberbatch...
Bof :
- Le dernier voyage de Romain Quirot, sur Mycanal
Un film de SF apocalyptique français qui rappelle un peu trop Mad Max et Le dernier combat de Luc Besson (lui aussi avec Jean Reno). Je n'ai pas accroché.
2 SERIES :
Bien :
- Succession saison 1 sur Mycanal
Une famille se déchire pour prendre la tête d'un conglomérat. Coups tordus, bassesses, égoïsme et manque d'empathie chez les ultra riches, pour qui l'argent prime sur tout le reste. Ils ne font pas rêver.
- Dexter new Blood sur Mycanal
10 ans après, le retour du serial killer "gentil qui tue les méchants !" Jubilatoire.
3 LIVRES :
Très bien :
Au printemps des monstres de Philippe Jaenada
Enquête minutieuse de 4 ans sur une probable erreur judiciaire. Toujours aussi passionnant.
Pas mal :
- Astérix et le griffon
Je retiens surtout les clins d'oeil à l'actualité et les noms rigolos, comme le légionnaire Fakenius ou Klorokine qui aide le druide Panoramix à fabriquer la potion magique...
Bof :
Game of crowns, winter is cold
Une parodie de Game of thrones. Quelques gags marrants, mais dans l'ensemble, anecdotiques, voire beaufs. Je n'apprécie pas trop le style des dessins non plus.
14 DOCUMENTAIRES :
A voir absolument :
- De Voici à l'Elysée, Mimi Marchand, l'influente de la République, Complément d'enquête, sur France.tv
20:08 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (0) | | Facebook
15/01/2022
Les documentaires de la semaine
- Une insurrection américaine Arte.tv jusqu'au 02/02
Une enquête glaçante sur la menace que représentent les groupes violents d'extrême droite aux États-Unis.
Des heurts de Charlottesville en 2017, où un suprémaciste blanc fonça avec sa voiture sur une foule de manifestants antiracistes, jusqu’à l’assaut sur le Capitole du 6 janvier 2021, les quatre années de la présidence de Trump furent marquées par la violence de ses partisans fanatisés.
Le documentaire met en lumière les liens entre milices et forces armées américaines, ainsi que la responsabilité de Trump. Celui-ci, en refusant de condamner immédiatement les actes perpétrés et en exprimant sa sympathie à l’égard des militants d’extrême droite, offrit un blanc-seing au déchaînement de la violence. Un tiers des partisans républicains, échaudés par une élection qu'ils considèrent comme "volée", pensent désormais que la violence "peut être nécessaire pour restaurer la démocratie".
Un documentaire minutieux et effrayant, d'autant plus que des groupes similaires éclosent également en France...
- La fabrique du mensonge saison 3 : Trump, le pirate de la démocratie
"L'élection volée" et l'assaut du capitole qui en découla sont développés dans ce nouvel épisode, qui dresse également le portrait d'une militante anti IVG Américaine propageant des fake news alarmantes pour défendre sa cause, n'hésitant pas à appeler aux violences contre les travailleurs du planning familial.
- La diplomatie du vaccin de Gilles Cayatte, sur Arte.tv jusqu'au 26/01
Avec la pandémie de Covid-19, les laboratoires pharmaceutiques se sont lancés dans une "course au vaccin". Mais tandis que la crise appelait la coopération internationale, l’égoïsme vaccinal s’est implacablement imposé. L’Europe a exporté des millions de doses vers des pays privilégiés (Japon, Royaume-Uni, Canada...), laissant les nations les plus fragiles entre les mains de Covax, l’outil de distribution qu’elle a contribué à créer et qui peine à faire ses preuves.
De leur côté, la Russie et la Chine, dans une logique de "soft power", ont profité du manque de générosité de l’UE sur le continent européen pour y avancer leurs pions en distribuant leurs propres vaccins (à la petite république italienne de Saint-Marin ou à la Serbie). Ce documentaire révèle ainsi les nouveaux rapports de force engendrés par la lutte planétaire contre le covid et comment la crise sanitaire a rebattu les cartes de la géopolitique mondiale.
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14/01/2022
Les documentaires animaliers
- Jours polaires en Scandinavie, sur Arte.tv jusqu'au 28/01
Chaque soir, pour supporter l'actualité oppressante et l'isolement dû au covid, je m'échappe en regardant des documentaires animaliers se déroulant dans des paysages sublimes.
Grâce à celui-ci, j'ai pu reconnaître la végétation de l'Islande. Je m'étais promenée dans "la plus grande forêt du pays". Pourtant aucun arbre visible, et on me l'avait notifié sur mes photos d'arbustes sur instagram "une forêt ? les arbres sont nains ou quoi ?" Eh bien oui justement ! A cause du froid, les frênes et les bouleaux n'atteignent que 20 cm de haut et rampent au sol plutôt que de se hisser vers le ciel.
Une forêt parfaite pour les elfes qui peuplent le pays donc ! En effet plus de la moitié des Islandais croient aux elfes, comme me l'expliquait un guide local (ils pensent aussi que les rochers sont des trolls rigidifiés). Ils vont jusqu'à détourner des autoroutes qui perturberaient l'habitat des petits êtres magiques.
Dans ce documentaire, j'ai aussi découvert que les rennes traversent par centaines l'eau gelée pour mettre bas sur un îlot inaccessible aux prédateurs : difficile mais efficace ! Un documentaire qui remplit son rôle : dépaysant.
- La médecine face aux superpouvoirs des animaux. Sur arte.tv jusqu'au 10/03
Les venins des serpents sont mortels, pourtant ils permettent aussi de soigner cancers et hypertension. Le cerf renouvelle ses bois toute sa vie, et cette capacité pourrait nous aider à combattre l'ostéoporose. L'axolotl peut faire repousser ses membres arrachés grâce à une enzyme, qui stimulée également chez l'homme, pourraient lui permettre de cicatriser des blessures graves. Les scientifiques étudient également l'hibernation des ours pour un jour envoyer les astronautes vers Mars...
Ce documentaire positif fourmille de bestioles aux propriétés étonnantes qui donnent de nouveaux espoirs contre les maladies.
- L'ours en moi Sur Arte.tv jusqu'au 17/03
Encore + que les ours, ce sont les paysages absolument sublimes de l'Alaska qui m'ont stupéfiée. Chaque année pendant les 3 mois d'été, un biologiste campe au milieu des plantigrades. Il les reconnaît (je ne vois pas comment il fait, pour moi ils se ressemblent tous !) et visiblement les ours aussi, puisqu'ils se couchent à côté de lui comme des gros chiens auprès de leur humain !
Après leur 6 mois d'hibernation (comme moi, je sortirai de ma tanière lors du retour des beaux jours ou la fin du covid en 2068) en attendant l'arrivée des saumons, les ours se nourrissent de joncs, et paissent les uns à côté des autres, comme des vaches ! Ces braves nounours ne le sont qu'en apparence : le scientifique protège sa tente d'une clôture électrifiée, car l'ours peut atteindre 700 kilos et peut attaquer mortellement, comme a succombé le naturaliste Timothy Treadwell, dont Werner Herzog a dressé le portrait dans Grizzly man.
Un documentaire surprenant, revivifiant et plutôt drôle.
17:46 Publié dans Les gentils animaux, On connaît le documentaire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : animaux, documentaire, arte | | Facebook
13/01/2022
1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux guerres
De l’armistice de 1918 à la déclaration de guerre du 3 septembre 1939, une plongée magistrale dans une époque qui ambitionnait d’accoucher d’un nouveau monde, mais engendra une nouvelle tragédie. Une série documentaire en 8 épisodes, basée sur des témoignages réels (lettres, journaux intimes) de célébrités et d'anonymes de cette période.
Le premier épisode s'ouvre sur le récit poignant de Hans Beimler, engagé dans la marine allemande, 23 ans :
"Cette guerre n'en finit pas. 4 ans déjà. Je ne veux pas crever misérablement comme des millions d'autres. Je n'ai jamais vu de palmiers, jamais escaladé de montagne. Je n'ai jamais dansé toute une nuit. Jamais mangé un morceau de gâteau. Je n'ai jamais fait l'amour. Je veux vivre."
Pendant une permission, il se rend dans un salon de thé avec sa fiancée pour enfin goûter le premier gâteau de sa vie (à 23 ans ! j'écris en ce moment d'une seule main car la 2e tient une part de galette des rois). Le serveur lui répond que plus rien n'est disponible à cause des pénuries, mais le jeune homme le voit ensuite porter un plateau dans une pièce fermée. Il s'y rend, découvre des officiers se baffrant. Il leur prend la part de tarte qu'il avait commandée, la ramène à sa fiancée. Son supérieur vient lui réclamer, mais tous les pauvres hères affamés de la salle prennent la défense du jeune homme, qui se voit néanmoins rétrogradé en simple marin. Plus tard, juste avant l'armistice, l'officier ordonne une dernière bataille kamikaze perdue d'avance, "pour l'honneur". Le jeune homme organise une mutinerie...
Autre témoignage, celui de Marina Yurlova, enfant soldat pour le tsar depuis ses 14 ans. Un ami la demande en mariage, mais elle estime devoir reprendre le combat contre les bolchéviques. Le prétendant lui donne alors une lettre à fournir à un officier pour qu'elle puisse rejoindre le front. En réalité, sans qu'elle le sache, le courrier suppliait l'officier de l'envoyer en zone libre. La jeune fille se retrouve sauvée malgré elle, à côté d'anciennes princesses déchues, qui pour acheter leur billet de train pour la liberté, ont dû céder leur corps...
On suit également le destin d'une Française, Marie-Jeanne Picqueray. Après avoir survécu à la grippe espagnole, elle monte à Paris pour fuir son mari violent. Elle devient indépendante et milite auprès du mouvement anarchiste.
Le deuxième volet de la série s'attache à montrer le partage du monde après la victoire : les meilleurs parts de gâteaux pour les pays riches, les miettes voire rien pour les colons qui ont combattu, et la ruine pour les vaincus, qui doivent payer une énorme dette. Cela provoque l'envie de revanche et la haine de certains Allemands, comme le jeune Rudolf Hess (futur commandant d'Auschwitz) qui veut relancer la guerre... A voir en lien :
1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux guerres sur Arte.tv jusqu'au 10/02
16:54 Publié dans On connaît le documentaire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : documentaire | | Facebook
12/01/2022
Emily in Paris saison 2
Une série girly moquée pour ses clichés sur les Parisiens. En bonne franchouillarde, je suis curieuse de savoir ce que les étrangers, et surtout les Américains centres du monde, pensent de mon pays. J'ai donc regardé cette série avec grand intérêt, et je ne l'ai pas trouvé si cliché que ça : à relire ici et là.
En revanche, ce qui est irréaliste, c'est qu'autant de Français soient bilingues, et surtout, qu'ils parlent anglais entre eux, même quand Emily n'est pas intégrée à la conversation ! On est pourtant connus pour être nuls en langues et considérer que les étrangers n'ont qu'à parler français comme tout le monde.
Dans cette nouvelle saison, l'Américaine fait enfin l'effort d'apprendre notre langue, ce qui donne les passages les plus savoureux pour moi. Par contre elle n'a toujours pas pris modèle sur l'élégance à la française, faite de classe et de sobriété. Elle mélange encore les couleurs criardes, rose vif et vert flashy comme si ses robes étaient peintes au Stabilo, des motifs qui jurent entre eux -carreaux, rayures, petits pois- porte un nœud papillon géant à son anniversaire ou une collerette que ne renieraient pas un clown.
J'ai trouvé la saison 2 moins réussie, surtout l'histoire d'amour. Je comprends mieux pourquoi les Américains nous trouvent romantiques, car l'héroïne cède au pragmatisme plutôt qu'à la passion : "je suis folle de toi mais je ne veux pas me lancer dans une relation, car je repars dans un an à Chicago pour obtenir une promotion." M'enfin ?!
Le premier épisode commençait mal : Emily va à Saint-Tropez faire la fête dans les soirées branchées, avec champagne qui coule à flots, pseudo-célébrités, yachts et gadgets derniers cris (le saxo qui vole sur un drone ou je ne sais quoi). Cette avalanche de bling-bling est censée faire rêver, mais je la trouve ridicule et affreusement kitsch.
Bien plus que les relations surfaites entre les personnages (aucun ne m'est vraiment sympathique) j'ai nettement préféré les épisodes montrant les différences de culture, surtout quand les Français remettent à leur place les Américains qui veulent leur apprendre leur métier et à le rentabiliser sans prendre en compte le facteur humain et notre savoir-faire. Chauvin un jour, chauvin toujours !
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