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29/01/2022

Les rêves brisés de l'entre-deux guerres, suite

reves brises.jpgRelire le début ici.
Dans ces nouveaux épisodes, on suit les mêmes protagonistes, de 1918 à 1939. Certains s'engagent pour Hitler ou Mussolini, d'autres contre Staline ou Franco.
En Russie, un jeune homme est contraint d'espionner les habitants de son logement collectif, pour montrer qu'il est un bon communiste et pour que sa mère ne soit pas déportée. Comme il n'a aucun méfait à reporter, il demande qu'on sauve au moins sa mère. Il apprend alors que celle-ci faisait comme lui : dénoncer les autres pour sauver son fils, et comme elle n'avait rien à reprocher à ses voisins, on l'a fait "disparaître"...
A cette époque stalinienne paranoïaque, chacun espionne et dénonce les autres pour des faits imaginaires, pour sauver sa peau. Chacun veut paraître plus patriotique que l'autre, au point d'en arriver à des extrémités qui seraient comiques si elle n'étaient pas véridiques : par exemple, le premier soldat qui s'arrête de crier en boucle "hourra !" à la moindre  évocation du nom de Staline, est soupçonné d'être anticommuniste : "aujourd'hui, notre cher camarade Staline a dit que
- HOURRA HOURRA HOURRA HOURRA !!
Ce récit m'a fait penser à la comédie anglaise La mort de Staline, j'en ai parlé en lien. Lorsque le dictateur a fait une attaque, il a mariné dans une flaque d’urine pendant des heures, car ses propres gardiens étaient trop terrifiés pour entrer dans la pièce. Ensuite, ses camarades ont hésité une journée avant d'appeler un médecin, car le despote craignait qu’on l’empoisonne.

reves.jpgLes protagonistes de la série subissent les restrictions de l'après-guerre et la crise de 1929, mais les femmes encore plus que les hommes. la journaliste Elise Ottesen témoigne des épouses qui ne parviennent plus à nourrir leurs enfants et s'entassent à 6 dans une pièce insalubre. Pourtant, leurs maris leur imposent "le devoir conjugal", refusent d'utiliser des préservatifs et les femmes affamées de 40 kg tout mouillé finissent par mourir en couche… Les épouses gèrent les membres du foyer et les finances, se privent pour leurs enfants, tandis que leurs maris ne pensent qu'à leur propre confort. 
Même le courageux Hans Beimler (relire le premier épisode) préfère sa cause politique à sa famille. Absent, volage, il laisse sa conjointe s'occuper seule et sans ressources du foyer. Elle se suicide, et il confie ses enfants plutôt que de s'en occuper enfin. Ainsi, après avoir perdu leur mère, les gosses perdent aussi leur père, c'est malin.

Autre destin marquant, celui d'Edith Wellspacher, jeune Autrichienne orpheline qui étudie la médecine. Seule femme dans sa discipline, elle est dénigrée par ses professeurs qui considèrent qu'une femme n'est pas assez intelligente pour être docteure. Trop pauvre, elle a le choix entre souffrir de froid ou de faim, et ne mange pas des jours entiers pour pouvoir se chauffer. Un  jeune interne juif lui propose alors de l'accompagner au hammam. Elle s'éprend de lui, mais la mère de celui-ci s'oppose au mariage avec une chrétienne en cette période sombre... Plus tard, lorsque ses collègues prêtent allégeance à Hitler pour conserver leur poste, seule Edith refusera de le faire.

Une série documentaire intéressante, mais je déplore que certaines personnalités des premiers épisodes ne soient plus évoquées ensuite : Marina Yurlova, l'enfant soldat du tsar ? Marie-Jeanne Picqueray, l'anarchiste ? J'ai dû vérifier sur internet ce qu'elles étaient devenues. Mais peut-être qu'on le saura dans une suite du documentaire, 1939-45 !

1918-1939, les rêves brisés de l'entre-deux guerres sur Arte.tv jusqu'au 10/02

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