17/11/2019
Dark, un Stranger things pour intellos
Dans une petite ville où tout le monde se connaît, un enfant disparaît dans des circonstances étranges. La question n'est pas de savoir où il est, mais quand : il a voyagé dans le temps.
J'avais trouvé la série trop longue à démarrer. Et que je te fais des ralentis sous la pluie, des survols de la forêt... C'est beau mais c'est longuet. Car on devine vite qu'on est dans un Retour vers le futur version drame. J'avais abandonné après trois épisodes, mais une amie m'avait convaincue de poursuivre. Bien m'en a pris. La série est fascinante par sa complexité, les mystères et questions philosophiques qu'elle soulève (peut-on changer le cours des choses, du temps, les gens ?)
Un an plus tard, je retrouve la saison 2, et fatalement, mémé Alzheimer avait oublié les personnages. Les deux premiers épisodes, J'ai dû mettre pause à chaque apparition pour vérifier sur internet les arbres généalogiques et qui était qui. Difficile de suivre : plusieurs familles, des grands-parents aux petits-enfants, voyagent dans le temps, et l'on suit les mêmes personnages jeunes dans le passé, vieux dans le futur, à 5 époques différentes !
Dark fait penser à un Stranger things pour intellos car la narration est bien plus complexe (pour les premiers épisodes, j'avais fait un schéma et noter mes théories). Pour ces multiples mystères, Dark rappelle Lost. Pour ne rien gâcher, Goodbye, La musique du générique à écouter en lien, est à l'image de la série : belle et mélancolique.
Hold down your lies, Lay down next to me
Don't listen when I scream
Bury your doubts and fall asleep
For Neither ever, nor never
Goodbye
18:52 Publié dans On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : years and years, black mirror, dark, série sf, science fiction, séries | | Facebook
14/10/2018
A la télé ce soir : Les fils de l'homme, The handmaid's tale, Le sens de la fête...
Le grand retour de cette rubrique après... 4 années d'absence. Pourquoi tant ? Car à cette époque, j'ai découvert « canal à la demande ». La révolution. (Si Canal + veut m'offrir mon abonnement après 20 ans de bons et loyaux services et de pubs gratuites face à mes 12 millions de lecteurs...)
Cette fonction à la demande n'impose plus de programmes télé, de se presser pour être devant le poste à 20h50 afin de ne pas rater le début du film (« Arrête-moi si tu peux commence dans 20 minutes et je suis bloquée dans le métro, quelle infâme ironie ! ») Avant Canal à la demande, impossible de se lever pendant le film, de peur de rater un moment crucial (« l'estomac sur pattes va chercher son 8ème dessert, et ça y est Léo est marié et avocat ! Il était pas médecin célibataire ya deux minutes ? »)
Avant, obligation de faire des calculs digne d'un astro physicien : « ce soir Canal+ family diffuse Le sens de la fête mais en même temps il y a Toute première fois sur W9... Alors quand le film avec Bacri repasse-t-il ? Dans 3 jours, mais ce soir-là Van Gogh sur Arte m'intéresse et c'est son unique diffusion. Il faut donc que je fasse un tableau excel des films à voir en priorités selon des critères spécifiques et une dissertation en trois parties : « Le succès d'un film doit-il imposer sa vision même si le sujet nous déplaît ? » « Succès critique et public vont-ils de pair ? » « Doit-on privilégier l'apprentissage culturel ou le divertissement ? »
Grâce à Canal à la demande, les films sont disponibles quand on veut, on peut mettre pause à tout moment, et le programme télé devient inutile. J'ai donc résilié mon abonnement à la bible, Télérama, qui de toute façon me spoilait la fin des films, donc que je ne lisais plus. Lorsque ma télé a implosé au milieu de la nuit (souvenez-vous, j'en ai parlé ici) je ne l'ai pas remplacée : je peux voir Canal + sur mon ordi. Puis on m'a offert un abonnement Netflix. Mais parfois, je regarde encore des programmes en direct, notamment sur Arte, comme ce formidable documentaire sur Alice Cooper, monstrueusement rock vendredi soir, et celui-ci hier hyperconnectés, le cerveau en surcharge.
A la télé ce soir, Sur ocs city, Les fils de l'homme d'Alfonso Cuarón. Un film d'anticipation que j'avais adoré à sa sortie en 2006, passé inaperçu et qui commence enfin à être reconnu à sa juste valeur, puisqu'il est plausible : dans le futur, plus aucune naissance n'est survenue depuis des années, la population en perpétuelle guerre se divise entre pauvreté extrême, migrants parqués, et riches isolés. Jusqu'au jour où « le miracle » arrive... Quand on voit l'actualité et qu'on sait que les hommes ont perdu 50 % de leur fertilité en 30 ans à cause des produits chimiques et des pesticides, ce film pose une question intéressante...
La même réflexion est lancée avec l'excellente série à ne pas rater, The handmaid's tale sur TF1 séries. Le nouveau pouvoir en place trouve un moyen radical de relancer la population : les rares femmes fertiles sont engrossées de force par la caste des dirigeants. Une dystopie éprouvante, car à l'aide de flash-back sur le présent, elle montre qu'il serait possible d'en arriver à de telles extrémités, à force de ne pas vouloir voir les problèmes, les intolérances et les disparités qui se creusent (montée des extrémismes religieux, régression des droits sociaux et des femmes...) La meilleure série du moment avec Black mirror, j'en ai longuement parlé ici ou là.
Encore un régime totalitaire mais cette fois-ci comique et irréaliste, avec The dictator (voir mon article en lien) sur Plug RTL (je découvre des chaînes en écrivant ce billet...)
Ambiance aussi légère sur W9, avec Toute première fois sur W9, j'en ai parlé ici.
Autre comédie réjouissante, Sur canal + family, Le très drôle Le sens de la fête, par les réalisateurs de Intouchables, Nos jours heureux et Tellement proches. Le film narre l'organisation d'un mariage qui tourne à la catastrophe, avec une galeries de personnages bien croqués : le marié hautain et insupportable, le serveur dépressif et romantique (Vincent Macaigne) et le retour de la mère bourgeoise coincée de La vie est un long fleuve tranquille, Hélène Vincent. Sans compter les inénarrables Bacri♥, toujours irascible, et Jean Paul Rouve♥, toujours à l'ouest.
Demain, suite des films à voir cette semaine
20:45 Publié dans A la télé cette semaine | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : télé, les fils de l'homme, science fiction, cinéma, the handmaid's tale, black mirror, séries | | Facebook
29/05/2018
Black mirror, le classement des meilleurs épisodes
Je finis (enfin !) ma série d'articles sur la meilleure série du moment en tentant un classement des épisodes (cliquez sur les liens roses pour voir mes billets) :
A voir absolument :
- Blanc comme neige (saison 2, épisode 4)
- Retour sur image (saison 1, épisode 3)
- Bientôt de retour (saison 2 épisode 1)
- San Junipero (saison 4, épisode 4)
- Tais-toi et danse (saison 3 épisode 3)
- Playtest (saison 3 épisode 2)
- Black museum (saison 4, épisode 6)
- Hang the D.J (saison 4, épisode 4)
- Chute libre (saison 3, épisode 1)
- USS Callister (saison 4, épisode 1)
Pourquoi pas :
- 15 millions de mérites (saison 1, épisode 2)
- L'hymne national (saison 1, épisode 1)
- Archange (saison 4, épisode 2)
- Le show de Waldo (saison 2, épisode 3)
- Tuer sans état d'âme (saison 3, épisode 5)
- La chasse (saison 2, épisode 2)
Dispensable :
- Crocodile (saison 4, épisode 3)
- Haine virtuelle (saison 3, épisode 6)
- Tête de métal (saison 4, épisode 5)
Aperçu des épisodes non encore chroniqués :
Le Show de Waldo
Un comédien prête sa voix à un ours en peluche qu'il a crée, Waldo. Il anime une émission de télé en se moquant des invités, avec des blagues plus ou moins subtiles. Lorsque Waldo ridiculise un homme politique, l'ours devient si populaire que les responsables du média décide de le présenter aux élections. Forcément médiatisé et jeté en pâture aux journalistes, le comédien ne peut plus rester derrière l'anonymat de son personnage, et accepte difficilement la tournure politique que prend Waldo.
Un bouffon populaire est-il légitime, peut-il être élu, en disant tout haut ce que le peuple pense tout bas ? On pense en positif à Coluche, et en négatif, à l'élection de Donald Trump… Un épisode intéressant malgré une conclusion poussive.
Haine virtuelle
Sur les réseaux sociaux, la haine se propage vite. Un musicien s'est moqué d'un jeune fan peu talentueux ? Une femme se permet une blague d'un goût douteux ? Ces personnes sont immédiatement décriées sur le net, puis ces victimes de bad buzz meurent dans d'atroces souffrances.
Derrière un ordinateur, anonymes, les gens peuvent plus facilement déverser leur haine. Un sujet très actuel et réaliste, car chaque jour voit passer une nouvelle tête de Turc. Toutefois le scénario se traîne tellement en longueur, l'histoire tournée sous forme de polar scandinave est si classique, que je me suis ennuyée.
Crocodile
Une enquêtrice pour les assurances peut se connecter à la mémoire des témoins d'un accident, afin de reconstituer les circonstances du drame, définir qui est responsable et si l'assurance doit payer. La femme a donc le pouvoir de regarder les souvenirs plus ou moins honteux des personnes qu'elle interroge, mais doit le passer sous silence, comme le ferait un confesseur. Sauf si la personne interrogée à commis quelque chose de répréhensible, comme celle que l'enquêtrice découvre…
Cet épisode glacial ne fonctionne pas. La violence y est gratuite, le propos sur les nouvelles technologies peu renouvelé. Si l'épisode avait été tourné à la Fargo, une succession tragi-comique de décisions ridicules prises par un personnage pathétique mais attachant, au moins on aurait ri. Mais là l'héroïne est aussi froide que le décor, qui reste le seul point à retenir de cet épisode : les magnifiques paysages islandais.
Tête de Métal
Le scénario me paraît ultra mince : une femme est poursuivie par un robot chien. C'est tout. Et pourquoi ce noir et blanc ? Pour faire plus artistique, plus beau ? Il dessert totalement le propos selon moi. La force de la série, c'est sa comparaison avec l'actualité, son réalisme. Le noir et blanc crée dès la première image une distance : on se croit dans un film des années 30. Un épisode dispensable. Regardez plutôt les premiers parmi la liste ci-dessus.
17:45 Publié dans Je suis culturée, Mémé et la technologie, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, black mirror | | Facebook
22/05/2018
Black mirror : Tuer sans état d’âme
Des militaires protègent la population des « cafards », humains transformés en zombies. Ils sont persuadés des bienfaits de leur mission, humaniste pour eux. Un jeune soldat est attaqué par un ennemi, et depuis sa vision se trouve modifiée et il met en doute la réalité qu’on lui propose.
Comment on persuade quelqu’un de tuer son prochain : un épisode d'actualité en ces temps de propagande guerrière. Il m'évoque également le génocide des Tutsis, rebaptisés eux aussi "cafards" par leurs adversaires. Les Hutus subissaient une telle propagande à travers les médias, comme la radio 1000 collines, qu’ils ont trouvé normal de prendre une machette et de découper leurs voisins qu’ils saluaient chaque jour auparavant : "Chers auditeurs, bonjour. Soyez enragés". "C'est à nous de nous débarrasser de cette sale race." "Réjouissons-nous, les cafards sont exterminés. » Voici la conclusion d'un participant au massacre : "je n'ai pas eu le temps de penser à désobéir".
J’ai interviewée une survivante quand je travaillais pour un journal, c’était glaçant (triple combo gagnant : violée, tombe enceinte et chope le sida). Vous pouvez voir ici un article sur le sujet.
Malgré son propos fort, cet épisode de Black mirror peine à convaincre, car le sujet est mal traité. On le regarde justement sans état d’âme, en s’ennuyant un peu. Dommage.
16:40 Publié dans Je suis culturée, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, black mirror | | Facebook
16/05/2018
Black mirror : archange, les parents surprotecteurs
Dans cet épisode réalisé par Jodie Foster, une petite fille échappe à la vigilance de sa mère dans un jardin d'enfants. Si on la retrouve quelques instants plus tard, la mère traumatisée décide de lui implanter une puce permettant de la localiser à tout moment. La femme accepte également un nouveau prototype plus élaboré, permettant de voir en temps réel à travers les yeux de la fillette, de contrôler sa santé et son niveau de stress, et de filtrer les images et propos violents qui pourraient heurter sa fille : ainsi, le chien qui l'effraie en aboyant sur le chemin de l'école, puis les images violentes ou pornographiques que l'on peut trouver sur le net.
Mais en grandissant, l'enfant se retrouve isolée de ses camarades, puisqu'elle ne peut connaître ni comprendre les jeux violents auxquels ils font référence. Elle rencontre de certaines lacunes émotionnelles, n'ayant jamais été confronté à une émotion perturbante, l'application les bloquant instantanément. Un pédopsychiatre conseille donc d'enlever les filtres, mais la puce reste toujours implantée dans le cerveau de la jeune fille. Elle découvre alors d'un seul coup la violence du monde qui l'entoure, avec un camarade qui se fait un malin plaisir de lui montrer les pires vidéos d'internet, mais elle découvre aussi une autre émotion : les élans amoureux.
Inquiète de voir son adolescente s'éloigner d'elle et ne pas rentrer d'un rendez-vous avec une amie, la mère cède et se connecte à nouveau au logiciel pour savoir où est sa fille et ce qu'elle fait...
L'enfer est pavé de bonnes intentions. Un épisode qui parlera à tous les parents, et particulièrement aux parents surprotecteurs et aux mères célibataires de plus en plus nombreuses, et qui investissent trop la relation avec leur enfant au détriment d'autres rapports. Les parents anxieux souhaitent éloigner leur enfant du dur monde de brutes qui l'entoure, veulent le meilleur et le plus confortable pour lui. Mais de ce fait, ils lui empêchent de découvrir la réalité du quotidien, d'y faire face, de prendre des décisions par lui-même, de devenir mature et responsable.
Actuellement, les parents peuvent déjà géolocaliser leur enfant grâce à des traceurs GPS ou tout simplement leur téléphone portable. Tous les parents s'inquiètent de ce que peuvent voir leur enfant sur internet et essaient de le protéger en activant « un code parental » mais arriverons-nous un jour à une telle extrémité montrée dans cet épisode ? Archange soulève une réflexion pertinente.
L'épisode est néanmoins assez prévisible. Avec la quatrième saison de Black mirror, on est tellement habitués à l'excellence et à l'originalité, qu'on chipote dès qu'un propos paraît redondant.
17:06 Publié dans Je suis culturée, Mémé et la technologie, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, black mirror | | Facebook
12/05/2018
Tais-toi et danse : le piratage informatique
Un adolescent se tripatouille devant un film porno. Mais la caméra de son ordinateur est piratée, et de mystérieux trolls pratiquent un chantage par sms : si il n’obtempère pas, tous ses proches recevront sa vidéo peu glorieuse. Les maîtres chanteurs lui demandent de se rendre à un lieu précis en un temps record, sans dire pourquoi. Le jeune y rencontre un homme victime de chantage lui aussi : il a trompé sa femme, et si elle l’apprend, elle demandera certainement le divorce et la garde des enfants. Les deux compagnons d'infortune se retrouvent dans une course contre la montre haletante.
Cet épisode de Black mirror qui suit directement le précédent Play test est aussi fertile en rebondissements. Son réalisme le rend d’autant plus effrayant : ça peut et c’est déjà arrivé.
Par exemple, avec le chantage à la webcam. Un pauvre hère qui s'est inscrit sur un site de rencontres est enfin contacté par une femme, il n'en peut plus de sa chance, enfin quelqu'un qui lui répond, enfin l'amour, enfin quelqu'un qui le comprend ! Après des jours de correspondance et de suspense follement romantique, les échanges deviennent plus intimes et la femme envoie une photo, puis une vidéo. Elle est sublime ! Elle a osé se dévoiler, à lui de le faire aussi ! Allez mon gars, prouve que t'as des couilles, en les montrant ! Et vlan, arrêt net des échanges. Voilà, il savait bien qu'il était trop moche pour plaire à une aussi belle femme. La réalité est pire, à la place de Tabatha 25 ans, c'est en fait Raoul, 48, qui réclame une rançon, sinon il diffusera la vidéo.
Les pirates informatiques se contentent la plupart du temps d’envoyer des mails remplis de fautes d’orthographe, pour faire croire par exemple qu’un collègue a perdu sa carte bleue lors de son voyage de plaisance en Afghanistan : « peu tu manvoié de larjan pour me dépané, 8000 euro devraient suffire, via le lien totalement sûr et sécurisé que je te mets dans le mail, vas-y clique dessus en toute confiance »
Mon boss m’envoie un courrier pareil, je pense : « Super ! Surtout prend ton temps pour revenir ! Débrouille-toi, reviens à pied, on n’est pas pressé de te revoir ! » Un de mes collègues trop candide s’est fait avoir et a cru aider son prochain. A la place, il a infesté tout le réseau informatique de l’entreprise, bloquant internet et les logiciels de travail. Branle-bas de combat et panique à tous les étages : "horreur ! Qu'allons nous devenir ?" Alors que Gastonne pensait plutôt : « ah flûte, je ne peux plus ouvrir ma messagerie et lire les comptes rendus de réunion dont je me contrefous et où je ne mets jamais les pieds ? Je ne peux plus utiliser le logiciel pour travailler ? Quel dommage ».
Les malfaiteurs agissent en général par mail, comme les fausses factures de Free contenant un lien qui infecte ensuite l'ordinateur, avec une rançon ensuite demandée pour débloquer l'appareil. Les messages malveillants sont adressés non seulement aux particuliers mais aussi aux services publics, comme des hôpitaux ou des écoles.
Conclusion : internet, c'est le mal, mieux vaut rester mémé nulle en nouvelles technologies, communiquer à l'oral, papier, ou pigeon voyageur.
19:10 Publié dans Je suis culturée, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : black mirror | | Facebook
06/05/2018
Black mirror et les jeux vidéo
USS Callister
Un créateur de jeu vidéo, malgré son talent, n'est pas respecté dans son travail. Son associé s'est emparé des rênes de l'entreprise et lui donne des ordres, les employés ne le prennent que pour un subalterne, les femmes se moquent de lui ou le fuient. L'homme se réfugie le soir dans ses rêves : il a développé son propre jeu vidéo individuel. Il y met en scène ses collègues qui l'ont repoussé la journée : son associé l’idolâtre et obéit à tous ses désirs, la standardiste se pâme devant lui…
L'épisode est fort réjouissant car il évolue dans un univers pop kitsch, joyeuse parodie de Star trek. Les dures relations dans le monde du travail forment aussi l'un de mes sujets de prédilection. L'homme timide et rêveur, qui n'est pas reconnu à sa juste valeur et se venge en créant un monde imaginaire, ne pouvait que me plaire, à l'instar de François Merlin / Bob Saint Clar /Belmondo dans ma comédie adorée Le magnifique. A voir.
Playtest
Après le décès de son père, un jeune Américain se lance dans un tour du monde. Pour financer son voyage, il accepte un court travail qui semble alléchant : tester un tout nouveau jeu vidéo révolutionnaire, qui s’appuie sur la réalité augmentée : un casque connecté directement à son cerveau lui donne l’illusion que ce qu’il vit est réel. Plus besoin de manettes, de jeu à thèmes : le programme trouve les pires peurs du jeune homme et les projette devant lui. Quel danger devra-t-il affronter ?
Le pitch peut sembler classique, en rappelant des dizaines de films d’horreur : un homme loin de chez lui isolé dans un manoir… Mais l’histoire fonctionne du feu de Dieu. Assurée par le réalisateur de 10 cloverfield lane, Playtest est tout aussi efficace que le film, en jouant sur la tension extrême et l’appréhension du danger.
Comme je suis une spécialiste pour imaginer les pires scénarios catastrophes et me faire peur toute seule, il n’était pas difficile de me faire adhérer au concept : « Fais gaffe ! Là derrière la porte, il va y avoir Gontran b de la 5ème6 qui t'avais piqué ton pain au chocolat, puis après tu verras cette garce de Cindy et … »
J’ai marché à fond, un grand moment de flip.
15:01 Publié dans Je suis culturée, Mémé et la technologie, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, black mirror | | Facebook
01/05/2018
Black mirror et les histoires d'amour
San Junipero
Il forme un épisode à part dans la série, car il est le seul à montrer les nouvelles technologies sous une forme positive, et à traiter d'une belle histoire d'amour. Deux jeunes femmes se rencontrent et s'aiment lors d'une soirée 80, mais doivent se séparer soudainement à minuit. La réservée Yorkie (très belle Mackenzie Davis, Blade runner 2049) trouve enfin la révélation du grand amour et cherche désespérément sa compagne dans les prochaines soirées à thème, 1960, 2000… Mais que sont ces fêtes en réalité ?
Un Cendrillon revisité très émouvant, avec deux actrices complémentaires, l'une explosive, l'autre timide. Les passages délicieusement rétro nous font replonger dans les styles vestimentaires et musicaux des époques passées. Pour une fois avec Black mirror, on pense « ah si ce futur pouvait se réaliser... » A voir.
Pendez le DJ
Ce titre fait référence à la chanson des Smiths, Panic. Un animateur radio a annoncé la catastrophe de Tchernobyl qui venait de se produire, et comme si ce n'était rien, a continué son programme musical. Choqués par cette attitude, le groupe a composé cette chanson.
C'est bien le manque de sensibilité que déplore cet épisode de Black mirror. Enchaîner les relations sur les sites de rencontre, comme à la foire au bétail. Les célibataires testent une application très élaborée et garantie « fiable à 99 % de trouver l'âme sœur au final ». Mais le site décide à leur place : qui ils rencontrent, et combien de temps exactement ils doivent passer ensemble, que ça leur plaise ou non. Un couple se plaît, mais trop timide, manquant de temps, ne se dévoile pas assez. Chacun enchaîne ensuite les relations imposées « pour leur bien » afin de mieux connaître leurs envies, contradictions, limites. L'homme se retrouve avec une harpie pendant 9 mois, pendant que la femme enchaîne les relations sans lendemain et décevantes.
Les personnages sont satisfaits d'être ainsi manipulés :
"Avant les gens étaient obligés de faire tout le boulot eux-mêmes. Ils devaient chercher avec qui ils voulaient être.
- C’est la paralysie du choix. Quand on a tellement d’options possibles qu’on ne sait pas laquelle choisir.
- Exact. Et le jour où ça ne collait plus entre les deux, ils devaient se débrouiller tout seuls pour rompre l’un avec l’autre.
- Un vrai cauchemar !
- C’est mieux quand tout est planifié."
Could life ever be sane again ?
Honey Pie, you're not safe here !
Retour sur image
Ici, chacun possède une puce implantée dans le cerveau qui permet de stocker tous les souvenirs, et d'y revenir quand on veut. Lors d'une soirée entre amis, les convives se rappellent les bons moments des précédents rendez-vous. Mais tout le monde ne garde pas les mêmes impressions... Un avocat à la recherche d'un emploi peut revoir l'entretien d'embauche qu'il vient de passer, le montrer aux invités. Ces gens peuvent voir les fautes qu'il a commises. Le personnage principal trouve que sa femme est un peu trop proche d'un autre homme de leur entourage. Grâce, ou plutôt à cause de son implant, il peut fouiller dans ses souvenirs pour les réinterpréter et vérifier ses soupçons…
L'implant peut sembler positif (il doit être bien pratique pour passer des examens). Mais avec cet outil, plus le droit à l'erreur, plus le droit à l'oubli, à l'imagination, plus de vie privée. Cet épisode est l'un des meilleurs car il demeure réaliste. Avec les nouvelles technologies (mettre une puce dans le portable de son conjoint pour voir ses échanges et sa localisation GPS) et les gens racontant leur vie sur les réseaux sociaux, il est possible d'espionner sa compagne. Retour sur image dénonce de façon implacable le venin du manque de confiance et de la jalousie qui trop souvent pollue les relations de couple.
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23/04/2018
L'épisode le plus émouvant de Black mirror : Bientôt de retour
Martha perd brutalement son mari dans un accident de voiture. Ne pouvant accepter une disparition si soudaine, elle loue les services d'une nouvelle société pour l'aider à franchir le cap en douceur. A partir des messages et des « like » que la personne décédée laissait sur facebook et autres réseaux, l'entreprise cerne sa personnalité. Elle envoie ensuite des sms à Martha, censés provenir de son mari et reprenant ses expressions usuelles. Devenant accro et ne pouvant s'en contenter, Martha accepte ensuite que la société crée un robot à l'image de son conjoint. Mais un programme lisse ne peut pas refléter une personnalité entière…
Un épisode magnifique sur le deuil impossible, accentué par les réseaux sociaux nous rappelant sans cesse les souvenirs du défunt. D'ailleurs, il y aura bientôt plus de morts sur facebook que de personnes vivantes. Que faire de ces profils ? Comme le soulève cet article :
"Le fait de laisser le profil Facebook d’un mort à l’abandon ne va pas non plus sans poser problème. Ces "pages fantômes" ne disparaissent pas pour autant : elles reviennent "hanter" les proches de la victime, et s’incrustent dans le monde des vivants à grands coups de notifications automatiques et de rappels d’anniversaire."
Cet autre article ajoute : "Tant d'éléments, estime la psychologue Vanessa Lalo, peuvent compliquer le deuil : "Le fait d'alimenter le mur Facebook d'une personne décédée donne un effet d'inquiétante étrangeté où, d'un coup, on a l'impression que la personne décédée est encore vivante et qu'on la maintient en vie artificiellement."
Car certains choisissent de maintenir l'activité du compte de la personne disparue. "Sur mes propres fils d'actualité, je vois des personnes décédées qui me font des demandes de vies sur Candy Crush. La première fois que ça m'est arrivé, vraiment ça a créé une émotion très paradoxale."
On a vu des familles se déchirer, entre ceux qui souhaitaient "l'éternité numérique" de l'être cher, d'autres préférant "l'enterrement de ces données" en même temps que la cérémonie de deuil."
Ces excellents documentaires : "humains 3.0, l'homme connecté et l'homme immortel" relatent les dernières avancées technologiques en la matière. Pourra t-on avant notre mort transférer notre conscience dans un robot et nous permettre ainsi d'être immortels, cet épisode de Black mirror peut-il se réaliser ?
17:26 Publié dans Je suis culturée, Mémé et la technologie, On connaît la série | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : séries, black mirror | | Facebook
18/04/2018
Les meilleurs épisodes de Black mirror : Black Museum
Le blanc comme neige de la dernière saison, avec trois histoires dans un seul épisode, qui résument les thématiques abordées dans la série. On se plonge avec délice dans ces contes de la crypte modernes.
Une jeune femme visite un musée isolé en plein désert. L'endroit réunit des pièces emblématiques de crimes technologiques célèbres, un peu comme la version moderne du musée de la préfecture à Paris. Le propriétaire des lieux sert de guide et retrace l'histoire de ces objets mis au rebut.
Le premier est un implant permettant de se connecter à un autre corps et d'en ressentir les sensations. Lassé de voir mourir ses patients sur la table d'opération, un médecin se laisse convaincre de tester l'appareil, et bientôt, devient une sommité : il détecte chaque maladie la plus étrange, comme docteur House. S'il peut éprouver la douleur, il peut aussi ressentir l'inverse, en se connectant à sa femme lors de leurs rapports sexuels. Mais l'appareil porte un défaut…
La deuxième histoire est la plus réussie, à la fois terrifiante et émouvante, en faisant référence à la poupée Annabelle ou à la nouvelle Le singe de Stephen King. Un jeune couple heureux et possédant un bébé voit sa vie brisée avec l'accident qui plonge l'épouse dans le coma. Cette dernière est toujours consciente, mais ne peut réagir. Le mari accepte de transférer la conscience de son épouse dans son cerveau, afin qu'elle puisse retrouver l'usage de ses sens à travers lui, et voir grandir leur enfant. Mais très vite, la présence de sa femme dans sa tête pose problème, l'homme n'ayant plus d'intimité.
La version hardcore du couple fusionnel... L'horreur absolue :
« On a une toute nouvelle technologie qui pourrait permettre à votre femme d'interagir avec vous, plutôt que de rester à regarder son corps inerte jusqu'à la fin de ses jours et lui parler comme à un mur sans qu'elle puisse réponde. Vous êtes d'accord ?
- Génial ! Oui allez-y faites tout ce que vous pouvez !
- On vous implante la conscience de votre femme dans le cerveau et elle vous espionne ainsi h24, vous ne pourrez même plus pisser tranquille ou regarder une fille puisqu’elle voit à travers vos yeux, vous ne pourrez plus vous gaver de chips en permanence puisque votre corps sera aussi le sien, vous ne...
- Non mais ça ira en fait, débranchez-là, laissez-la crever »
Quant à la dernière histoire du Black museum, je vous laisse la découvrir !
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