04/04/2009
Le compas dans l'oeil (bis)
Fin du suspense « c’est grave docteur ? »
Quinze jours après, je retourne chez l’ophtalmo pour un contrôle. Elle constate que la griffure s’est presque refermée, alors elle me parle sans crainte :
« Je ne vous cache pas que j’étais très inquiète, la blessure était importante. Il ne fallait surtout pas qu’elle s’infecte ».
Tout en sachant que c’est la dernière des choses à faire, je demande quand même : « Mais ça fait quoi si mon œil s’infecte ?
- Et bien, vous pouvez le perdre. Mais là, il est presque guéri »
Oui, sympa, mais tout est dans le « presque » !
Du coup, je ne ferme pas l’œil de la nuit. (hi hi). Je rêve de mon œil coupé comme dans Un chien andalou de Bunuel (je suis gentille, je ne mettrai pas le lien sur la scène du film. Juste la photo). Je rêve aussi de Le Pen, parce qu’il a un œil de verre. Le cauchemar quoi. Impossible de ne pas songer à mon œil, puisque je dois me mettre 14 gouttes par jour à heures fixes pendant un mois et demi, c'est-à-dire presque tout le temps.
Les gens ne m’aident pas non plus, car chacun y va de son témoignage rassurant : « mon neveu, quand il était petit, il est tombé sur un cactus (aïe). Ma sœur lui a enlevé les épines à la pince à épiler ( !!!!). Eh ben l’année dernière, 20 ans après, ça s’est infecté, il avait l’iris blanc, plein de pus. On a dû lui enlever l’œil parce que l’infection pouvait atteindre le cerveau ».
J’avais envie de répliquer « T’es sûre que c’est pas toi qui a le cerveau atteint ? Ça va pas de me raconter ça ! » mais je suis restée polie, j’ai juste dit « vos propos me semblent fort importuns et indélicats ma chère » ou un truc dans ce genre, sûrement.
De quoi tourner de l’œil. (Ok, il doit exister 80 expressions avec « œil », je vais pas toutes les sortir !)
La prochaine fois, je vous raconte enfin mon expérience de pirate. J’ai quand même commencé le premier volet en parlant de mon bandeau sur œil, il faut bien que je clôture avec maintenant. Je maintiens le suspense comme dans une série télé pour faire de l’audience.
15:20 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bunuel, un chien andalou, infection de l'oeil | | Facebook
28/03/2009
Le compas dans l'oeil
Mes 12000 fans m’ont supplié de raconter mes deux mois de piraterie. Non, je n’ai pas proposé de téléchargement illégal. Je n’ai pas non plus vogué sur un bateau. J’ai juste porté un bandeau de pirate. Dans la collection « bobo-à-la-con-qu’il-faut-quand-même-le-faire », je me suis coupée l’œil.
Je passe ma journée au musée d’Orsay. Je remplis le contrat de la bonne citoyenne qui se cultive et consomme (j'achète des reproductions de toile). Les oiseaux chantent, il fait beau, je me balade gaiement dans la prairie les couloirs du métro.
Toute contente, je vérifie pour la énième fois que mes cartes de Van Gogh, Klimt et Monet n’ont pas subitement disparu du sac plastique du musée. C’est vrai quoi, j’ai pas demandé leur avis, elles ont peut être pas envie de finir sur mon mur. Et là, vlan, je calcule mal la distance entre mon œil et le haut du sac transparent. Je me fous le plastique dans l’œil. Dedans hein, pas sur la paupière, sinon c’est pas drôle. Bref, je n’ai pas le compas dans l’œil, j’ai le sac. Et ça doit faire aussi mal.
Immédiatement ça me brûle et je pleure comme vache qui pisse. Si je m’écoute comme d’habitude, je dis « c’est rien, je vais attendre quelques années de voir si ça passe ». Mais quelque temps plus tôt j’ai été témoin d’une scène similaire (comme quoi ça n’arrive pas qu’à moi) et la personne a dû aller aux urgences.
Donc je comprends que ça peut être grave. Je ne vais quand même pas aux urgences, je peux pas changer comme ça de caractère, je me rends juste à la pharmacie. Qui me confirme qu’il faut aller à l’hôpital (ah ah). Ou éventuellement chez l’ophtalmo juste à côté. Tant qu’à faire, autant pas attendre trois heures aux urgences (qui, comme le nom l’indique, sont censées être rapides).
La zyeulogue regarde et dit « ouh la la, vous vous êtes pas ratée, l’œil est griffé sur toute sa longueur ». Elle me dit, en appuyant bien sur chaque syllabe « NE-VOUS IN-QUIE-TEZ-PAS, CE-N’EST-PAS-GRA-VE». Le ton et les gestes nerveux de la zieulogiste me font supposer le contraire. C’est le cas de le dire, je ne vois pas les choses d’un bon oeil. Ai-je raison…
suite au prochain numéro
20:00 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : truc dans l'oeil, ophtalmo, musée d'orsay, bandeau de pirates | | Facebook
18/03/2009
Chanson et transmission familiale
Quand je suis contente, je chante. Je transpose des moments joyeux en chansons. Les éléments qui me mettent en joie sont principalement le cinéma et les séries télé (Dexter en ce moment), la bouffe et les gentils n’animaux. Ca donne par exemple :
« Ce soir on mange de la choucroute- ouh ouh,
c’est tellement bon que je m’en shoote,
Même si les autres y s’en foutent
Moi je mange d’la choucroute, ouh ouh »
Observez les rimes suffisantes et suivies (choucroute, shoute). Notez les magnifiques arrangements avec les chœurs (ouh ouh, oh oh). Ajoutez à cela le format court, qui rappelle le haïku. Digne de Bashõ. Au moins. J’ai découvert que Agapi faisait pareil avec la ratte Mme Pouic Pouic, mais en version plus élaborée, avec guitare et plusieurs voix.
Moi je chante seule. Parfois, mon frère m’accompagne. C’est vrai qu’il est très jeune, donc encore puéril. Il n’a que 39 ans. C’est d’ailleurs lui qui m’a donné l’exemple. Plutôt avec des jouets et voitures miniatures :
« Moi je joue aux Playmobil,
Y en a qui trouve ça débile,
Mais moi je joue aux Playmobil,
Avec ma petite fille »
Quand mon frère a eu des enfants, il était tout content car il avait « enfin une excuse pour jouer aux petites voitures à son âge ». Il était même un peu déçu la deuxième fois d’avoir une fille parce que « c’est nul, ça joue à la poupée et au petit poney ».
Quand j’étais petite, il tentait vainement de m’initier aux soldats et aux indiens, mais je trouvais hautement plus intellectuel de jouer à la maîtresse. Ca ne l’a pas empêché de m’offrir une collection de voitures à laquelle je n’ai jamais touché, et dont il se sert aujourd’hui avec mon neveu. Presque la moitié de mes cadeaux a atterri chez lui. Je vais faire pareil avec son fils, je vais lui offrir des poupées, na. Et après je chanterai :
« « J’ai une poupée Barbiiiiiie
Elle est super joliiiiiiie
Elle a de beaux habits
J’y jouerai toute ma vie hi hi ! »
16:08 Publié dans Oh ? y a des gens autour !, On connaît la chanson | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : chanson, dexter, séries télé, cinéma, chats, cochons d'inde, barbie, playmobil | | Facebook
14/03/2009
Des chatons très cons (suite)
Vous pensiez que j’en avais fini avec mes chats ? Comme les chatons me ramènent mes lecteurs, je continue.
Un autre jour, on mange tranquillement un gâteau de foie de volailles. La mère chat rentre dans la cuisine, l’air solennel. Elle tient un truc dans la gueule. Les chatons accourent. La mère des chats pose le truc à leurs pattes. Ma mère à moi hurle : « aaaaaaaaah ! Un raaaaat !! »
Il est mort. En fait la chatte montre à ses petits ce qu’est une souris : ça se mange et c’est bon. Elle croque le rat avec un grand bruit d’os broyés. Bizarrement la vue des entrailles sanguinolentes me coupe toute envie de manger mes quenelles. Pas les chats, qui suivant l’exemple de leur mère, engloutissent les restes du rat.
Quelques jours plus tard, même scénario. On mange, la mère chat débarque avec un truc dans la gueule.
Moi, blasée : « Ah, elle revient avec un rat. »
La chatte pose la souris devant ses petits. Mais cette fois-ci, le rat BOUGE et s’enfuit. Immédiatement j’échappe mon assiette de saucisson briochée et je saute les deux pieds sur ma chaise. Ma mère part en hurlant dans sa chambre, mon frère prend un balai et tente d’écraser le rat. Les chats, eux, rien. Ils nous regardent stoïquement, l’air de dire : « pff, vraiment ces humains, savent pas se tenir ».
Les chatons ne comprennent pas encore que la nourriture ne se trouve pas uniquement sous forme de croquettes ou de rats morts qui tombent miraculeusement dans leur gamelle. Il faut parfois chasser. Ou alors acheter les croquettes au supermarché, mais je concède que c’est un peu difficile pour les chats de pousser un caddie. Finalement, après nos vains efforts, la mère chat nous débarrasse du rat en deux coups de pattes.
Bien entendu, le scénario se répète encore. Cette fois, les chatons comprennent. Enfin, je ne peux pas vous raconter en détail. Parce que moi aussi je pige le truc : quand je vois la mère chat, je me réfugie dans la pièce à côté.
Depuis, les chatons ont grandi.
Ils ont décidé de nous transmettre leur savoir. Régulièrement, ils déposent sur nos pieds un rat ou un lézard, mort ou vivant. Ils pensent sûrement qu’on va s’accroupir pour arracher la tête de ces pauvres bestioles, mais étrangement, non. J’apprécie surtout quand, le matin au réveil, j’ouvre la porte d’entrée et, les pieds nus, je marche sur quatre cadavres de musaraignes gentiment alignés sur le paillasson. C’est un bon moyen de se réveiller le cerveau, je vous le conseille.
Les chats doivent penser qu’on est vraiment nuls de ne pas savoir chasser. On est aussi peu reconnaissants, alors qu’ils prennent la peine de nous apprendre. Les chats sont vraiment supérieurs à nous, pauvres humains.
15:08 Publié dans Les gentils animaux | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : chats, chatons, chasse, apprentissage de la chasse par les chatons, gâteau de foie de volailles | | Facebook