21/04/2009
Papa a mangé les oreilles de mon lapin
Je reviens de vacances. Comme beaucoup, j’étais en famille pour Pâques. Comme beaucoup, j’ai cherché les œufs. Comme beaucoup moins, j’ai cherché les œufs avec des personnes qui ont légèrement dépassé l’âge : ma famille.
On attend dans le salon pendant que ma mère cache les chocolats dans le jardin. Comme chaque année, mon frère triche en regardant par la fenêtre. Mon neveu s’indigne. Quel exemple pour la jeunesse !
On cherche les œufs. Au bout d’un quart d’heure de recherches infructueuses, l’excitation s’amenuise.
Frère (singeant un ancien prof) : « je soulève un problème de logique. Ce sont les cloches qui lâchent les œufs depuis le ciel n’est-ce pas ? Ils devraient donc tomber à la verticale et se poser gentiment sur le sol. Alors comment expliquez-vous que la poule en chocolat se retrouve à l’horizontale dans un trou du mur caché sous le lierre ? Ca défie la loi de la gravitation. Car selon Newton, un corps est une masse qui… »
Belle-sœur : « J’en ai un ! » Et elle décapite sa poule en croquant dedans.
Frère : « M’enfin ! Tu pourrais nous attendre ! Et puis tu pourrais manger les œufs dedans d’abord ! Sinon quel est l’intérêt d’avoir un joli chocolat ! Autant acheter une tablette !
Moi : Une poule en chocolat, ça se respecte ! »
(Je tiens à préciser que mon frère, quand il était « petit », a laissé pourrir un œuf de Pâques à force de l’admirer.)
La chasse s’est achevée avec mon neveu gémissant « Papa a mangé les oreilles de mon lapin ! » et moi qui cours me cacher pour protéger mon écureuil des crocs de l’ogre.
Puis comme chaque année à minuit, ma mère interrompt le calme de la digestion : « Mais ! Il manque un poisson et un clown ! »
Et toute la famille, enfin les « grands » cherchent les chocolats manquants à la lampe électrique dans le jardin, en réveillant tout le quartier par des "aaah, c’est quoi ça ? " "- aïeuh ! T’as marché sur mon pied ! "
Dans six mois, on retrouvera encore un œuf moisi oublié sous le poirier.


19:47 Publié dans Oh ? y a des gens autour ! | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : famille, pâques, oeufs en chocolat, lapin, chasse aux oeufs de pâques, beaux-parents | |
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08/04/2009
Le compas dans l'oeil (ter)
Comme « il faut surtout pas que l’œil s’infecte », je dois mettre un bandeau. Comme un pirate. Très seyant. J’appréhende la réaction des gens, mais je ne peux pas rester enfermée. Surtout que le frigo est vide. Et manger, c’est sacré, je l’ai déjà dit.
Je fais à peine trois mètres dans la rue, je croise un gamin de cinq ans avec son père. Il écarquille les yeux, horrifié, a un mouvement de recul, puis crie « aaaaaaah !!!! papaaaaaaaa !!!! » et part en courant se réfugier dans les jupes, euh, les jambes de son père. J’avoue que mon côté sadique sourit en imaginant tous ces gamins cauchemarder avec Freddy l’œil de la nuit....
Je rentre dans le supermarché. Les parents ne réagissent pas mais les enfants s’arrêtent net.
Et là j’entend leur réflexions : « elle a l’œil crevée la dame ? » « Il pend au bout d’un fil ? » « Pourquoi y a pas de sang ? »
M’enfin qu’est ce que c’est que ces gosses ? Ils sont encore plus gores que moi ! Moi qui les imaginais trembler sur mon passage…Y en a même qui rigolent !
Parce qu’en fait, se diriger avec un seul œil, c’est vachement dur. Je ne vois pas sur les côtés et n’apprécie pas les distances. Je rentre donc dans tous les rayons, en poussant des petits « aïe », « ouille », « pardon ». (Oui, parce que le mur, je peux lui faire mal aussi.). Ca va, j’ai rien renversé, mais j’ai bien fait rire les mômes.
Le problème du bandeau s’est surtout révélé le lundi au boulot, où les gamins sont beaucoup plus nombreux que dans un supermarché. Inlassablement, tous les jours pendant deux mois, ils me poseront TOUS, LES 250, LES UNS APRES LES AUTRES la même question : « Qu’est ce que vous avez madame ? » jusqu’à ce que j’en chope un pour faire une démonstration et lui mettre un plastique dans l’œil et puis…ah non, ça c’est dans mes rêves.
Deux minutes après mon arrivée dans la cour, j’ai déjà un attroupement de 50 gosses autour de moi, dont trois CP qui se mettent carrément à chialer. Du coup, pour engueuler les terreurs du préau qui d’habitude ne se laissent pas impressionner, le bandeau effrayant se montre très utile. En revanche, comme je vois mal, c’est pratique pour surveiller la récré. Je peux prouver que dire « je me place à cet endroit car j’embrasse la cour d’un seul coup d’œil » est une expression totalement fausse :
« Madame, y’a Léa elle est tombée !
- Où ? Ah, sous le préau ! Je surveille que le côté droit moi ! »
J’ai encore plein d’autres anecdotes, mais trois posts sur un œil qui finalement est guéri, ça suffit comme ça hein.
Donc voilà, tout ça pour constater qu’avoir qu’un œil, c’est le pied.


17:00 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : manger c'est sacré, les enfants sont formidables, cour de récré, freddy l'oeil de la nuit | |
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04/04/2009
Le compas dans l'oeil (bis)
Fin du suspense « c’est grave docteur ? »
Quinze jours après, je retourne chez l’ophtalmo pour un contrôle. Elle constate que la griffure s’est presque refermée, alors elle me parle sans crainte :
« Je ne vous cache pas que j’étais très inquiète, la blessure était importante. Il ne fallait surtout pas qu’elle s’infecte ».
Tout en sachant que c’est la dernière des choses à faire, je demande quand même : « Mais ça fait quoi si mon œil s’infecte ?
- Et bien, vous pouvez le perdre. Mais là, il est presque guéri »
Oui, sympa, mais tout est dans le « presque » !
Du coup, je ne ferme pas l’œil de la nuit. (hi hi). Je rêve de mon œil coupé comme dans Un chien andalou de Bunuel (je suis gentille, je ne mettrai pas le lien sur la scène du film. Juste la photo). Je rêve aussi de Le Pen, parce qu’il a un œil de verre. Le cauchemar quoi. Impossible de ne pas songer à mon œil, puisque je dois me mettre 14 gouttes par jour à heures fixes pendant un mois et demi, c'est-à-dire presque tout le temps.
Les gens ne m’aident pas non plus, car chacun y va de son témoignage rassurant : « mon neveu, quand il était petit, il est tombé sur un cactus (aïe). Ma sœur lui a enlevé les épines à la pince à épiler ( !!!!). Eh ben l’année dernière, 20 ans après, ça s’est infecté, il avait l’iris blanc, plein de pus. On a dû lui enlever l’œil parce que l’infection pouvait atteindre le cerveau ».
J’avais envie de répliquer « T’es sûre que c’est pas toi qui a le cerveau atteint ? Ça va pas de me raconter ça ! » mais je suis restée polie, j’ai juste dit « vos propos me semblent fort importuns et indélicats ma chère » ou un truc dans ce genre, sûrement.
De quoi tourner de l’œil. (Ok, il doit exister 80 expressions avec « œil », je vais pas toutes les sortir !)
La prochaine fois, je vous raconte enfin mon expérience de pirate. J’ai quand même commencé le premier volet en parlant de mon bandeau sur œil, il faut bien que je clôture avec maintenant. Je maintiens le suspense comme dans une série télé pour faire de l’audience.


15:20 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : bunuel, un chien andalou, infection de l'oeil | |
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28/03/2009
Le compas dans l'oeil
Mes 12000 fans m’ont supplié de raconter mes deux mois de piraterie. Non, je n’ai pas proposé de téléchargement illégal. Je n’ai pas non plus vogué sur un bateau. J’ai juste porté un bandeau de pirate. Dans la collection « bobo-à-la-con-qu’il-faut-quand-même-le-faire », je me suis coupée l’œil.
Je passe ma journée au musée d’Orsay. Je remplis le contrat de la bonne citoyenne qui se cultive et consomme (j'achète des reproductions de toile). Les oiseaux chantent, il fait beau, je me balade gaiement dans la prairie les couloirs du métro.
Toute contente, je vérifie pour la énième fois que mes cartes de Van Gogh, Klimt et Monet n’ont pas subitement disparu du sac plastique du musée. C’est vrai quoi, j’ai pas demandé leur avis, elles ont peut être pas envie de finir sur mon mur. Et là, vlan, je calcule mal la distance entre mon œil et le haut du sac transparent. Je me fous le plastique dans l’œil. Dedans hein, pas sur la paupière, sinon c’est pas drôle. Bref, je n’ai pas le compas dans l’œil, j’ai le sac. Et ça doit faire aussi mal.
Immédiatement ça me brûle et je pleure comme vache qui pisse. Si je m’écoute comme d’habitude, je dis « c’est rien, je vais attendre quelques années de voir si ça passe ». Mais quelque temps plus tôt j’ai été témoin d’une scène similaire (comme quoi ça n’arrive pas qu’à moi) et la personne a dû aller aux urgences.
Donc je comprends que ça peut être grave. Je ne vais quand même pas aux urgences, je peux pas changer comme ça de caractère, je me rends juste à la pharmacie. Qui me confirme qu’il faut aller à l’hôpital (ah ah). Ou éventuellement chez l’ophtalmo juste à côté. Tant qu’à faire, autant pas attendre trois heures aux urgences (qui, comme le nom l’indique, sont censées être rapides).
La zyeulogue regarde et dit « ouh la la, vous vous êtes pas ratée, l’œil est griffé sur toute sa longueur ». Elle me dit, en appuyant bien sur chaque syllabe « NE-VOUS IN-QUIE-TEZ-PAS, CE-N’EST-PAS-GRA-VE». Le ton et les gestes nerveux de la zieulogiste me font supposer le contraire. C’est le cas de le dire, je ne vois pas les choses d’un bon oeil. Ai-je raison…
suite au prochain numéro


20:00 Publié dans J'ai bobo là | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : truc dans l'oeil, ophtalmo, musée d'orsay, bandeau de pirates | |
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