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08/04/2009

Le compas dans l'oeil (ter)

pirate oeil.jpgComme « il faut surtout pas que l’œil s’infecte », je dois mettre un bandeau. Comme un pirate. Très seyant. J’appréhende la réaction des gens, mais je ne peux pas rester enfermée. Surtout que le frigo est vide. Et manger, c’est sacré, je l’ai déjà dit.

Je fais à peine trois mètres dans la rue, je croise un gamin de cinq ans avec son père. Il écarquille les yeux, horrifié, a un mouvement de recul, puis crie « aaaaaaah !!!! papaaaaaaaa !!!! » et part en courant se réfugier dans les jupes, euh, les jambes de son père. J’avoue que mon côté sadique sourit en imaginant tous ces gamins cauchemarder avec Freddy l’œil de la nuit....

Je rentre dans le supermarché. Les parents ne réagissent pas mais les enfants s’arrêtent net.

Et là j’entend leur réflexions : « elle a l’œil crevée la dame ? » « Il pend au bout d’un fil ? » « Pourquoi y a pas de sang ? »

M’enfin qu’est ce que c’est que ces gosses ? Ils sont encore plus gores que moi ! Moi qui les imaginais trembler sur mon passage…Y en a même qui rigolent !

Parce qu’en fait, se diriger avec un seul œil, c’est vachement dur. Je ne vois pas sur les côtés et n’apprécie pas les distances. Je rentre donc dans tous les rayons, en poussant des petits « aïe », « ouille », « pardon ». (Oui, parce que le mur, je peux lui faire mal aussi.). Ca va, j’ai rien renversé, mais j’ai bien fait rire les mômes.

Le problème du bandeau s’est surtout révélé le lundi au boulot, où les gamins sont beaucoup plus nombreux que dans un supermarché. Inlassablement, tous les jours pendant deux mois, ils me poseront TOUS, LES 250, LES UNS APRES LES AUTRES la même question : « Qu’est ce que vous avez madame ? » jusqu’à ce que j’en chope un pour faire une démonstration et lui mettre un plastique dans l’œil et puis…ah non, ça c’est dans mes rêves.

Deux minutes après mon arrivée dans la cour, j’ai déjà un attroupement de 50 gosses autour de moi, dont trois CP qui se mettent carrément à chialer. Du coup, pour engueuler les terreurs du préau qui d’habitude ne se laissent pas impressionner, le bandeau effrayant se montre très utile. En revanche, comme je vois mal, c’est pratique pour surveiller la récré. Je peux prouver que dire « je me place à cet endroit car j’embrasse la cour d’un seul coup d’œil » est une expression totalement fausse :

« Madame, y’a Léa elle est tombée !
- Où ? Ah, sous le préau ! Je surveille que le côté droit moi ! »

J’ai encore plein d’autres anecdotes, mais trois posts sur un œil qui finalement est guéri, ça suffit comme ça hein.

Donc voilà, tout ça pour constater qu’avoir qu’un œil, c’est le pied.