16/06/2013
Bilan des one man show : Baptiste Lecaplain, Alex Lutz et Bérengère Krief
Les blogueurs « normaux » écrivent sur les spectacles et sorties à faire quand ils sont encore d’actualité. Certains publient chaque jour (mais comment font-ils ? Même au chômage, j’ai trop de films à voir sur Canal +, trop de vidéos de chats à regarder sur le net, enfin trop de trucs importants à faire) D’autres font un bilan mensuel, voire annuel des meilleurs films, spectacles ou expos qu’ils ont vus.
Mémé Papillote qui a toujours un train de retard invente un concept plus original : faire le bilan au mois de juin, des sorties faites... depuis 2012. C’est sympa hein ? Alors l’hypnotiseur Messmer proposait le spectacle le plus fascinant que j’ai jamais vu, les expos Toutankhamon et Tim Burton étaient les plus intéressantes. Des évènements incontournables, tous les médias en parlaient… mais c’était l’année dernière.
Nan, mais mémé n’a pas un train de retard, elle en a un d’avance, car ces attractions vont revenir ! Grâce à moi, vous saurez avant tout le monde ce qu’il faut voir. Enfin, je vais quand même attendre un peu avant d’écrire, comme j’ai le temps… (rendez-vous en 2014 alors).
D’abord, le bilan catégorie one man show (cliquez sur les sketches en lien, ils valent le coup):
Alex Lutz (sur Paris en novembre)
Alex Lutz interprète une mégère dans la revue de presse de Catherine et Liliane du Petit journal. Il a également joué le fils de nazi « qui vit dans un groupe hippie » dans l’excellent OSS 117, Rio ne répond plus. Dans son spectacle, l’humoriste incarne avec une justesse étonnante plusieurs personnages qu’il a pu croiser, comme un directeur de casting ou un technicien de cinéma. Sa facilité à transformer sa voix, à adopter les mimiques des personnages est impressionnante.
On peut le constater avec cette formidable observation d'une vendeuse de vêtements insupportable : " la voilà qui arrive avec le 44. Ah non je ne préfère pas que vous passiez le 42 au cas où. J'ai été correcte avec vous, je vous demande d'être correcte avec le produit." Le comédien est admirable également dans ses portraits d’une adolescente en crise qui veut faire de l'humanitaire à Londres et se pense autonome parce qu'elle est déléguée de classe: "j'ai fait une T.S, c'est vachement grave, j'ai avalé cul sec tous les tubes d'homéopathie de ma mère. J'ai acheté un cahier dans lequel je note toutes mes pensées, et j'ai écrit une phrase en hommage à la vie que je vais me tatouer sur le visage : la vie de l'homme est comme un ruban qui se déroule, sur lequel je cours jusqu'à perdre l'haleine, jusqu'au carrefour de mes rêves, que je verrai s'effacer au fur et à mesure où j'ouvrirai les yeux". Et plein d'autres personnages dans le même genre. A voir.
Baptiste Lecaplain (en tournée, voir les dates sur son site)
Contrairement a Alex Lutz qui imite surtout ses contemporains, Baptiste Lecaplain pratique plutôt l'autodérision en évoquant ses propres souvenirs : "Ma copine m'a largué récemment : "- J'pense qu'il faut qu'on arrête là. Parce que honnêtement, tu mérites mieux. - Je mérite pas mieux non. Je suis qu'une merde, je mérite que toi !" En fait je fais le malin, mais je suis rentré chez moi, j'ai chialé, j'ai écouté James Blunt Goodbye my loveeer !"
Vous connaissez peut-être ce blondinet pour son rôle du colocataire dans la série Bref, ou pour ses sketches qui commencent à devenir célèbres, comme celui-ci ou celui des filles en boîte de nuit. Je l’avais vu il y a trois ans à une grande soirée spectacle organisée par Arthur, avec une trentaine de jeunes comiques encore méconnus. Lecaplain était clairement pour moi celui qui se démarquait le plus, avec Vérino. J’ai eu du flair, car le petit devient grand. J’adore sa façon de passer du coq à l’âne et de gesticuler comme un survolté sur scène. Surtout, je le trouve souvent touchant et sensible, quand il évoque sa jeunesse par exemple (moi aussi je n'aimais pas mon prénom, j’ai fait L, j’étais la dernière choisie pour les groupes de sport…) J'ai vu Baptiste Lecaplain pour sa dernière au Bataclan, et le pauvre chou était tout ému à la fin et a versé une larmichette, c’était craquant. Il s’est aussi lancé dans une dragouille maladroite et marrante de spectatrice, et ne savait plus où se mettre en apprenant que la jeune fille était venue accompagnée de sa mère…
Bérengère Krief (toujours à l’affiche !)
Encore une qui a joué dans Bref (Marla). Par sa voix et certaines attitudes, elle fait penser à Florence Foresti. Son sketch le plus connu est son cours de réparties anti-relou (à 3 min sur la vidéo), très utile pour les filles, qui ont toutes affaire un jour à ces dragueurs de rue pathétiques : « hé, on fait un tour de bagnole ?
- Il croit que je vais répondre quoi ? : « C’est mon rêve ! De faire une balade en Opel corsa la nuit avec 5 mecs que je connais pas ! Mais non, excuse-moi Francis Heaulme, mais là on est en 2013 et j’ai vu Faites entrer l’accusé la semaine dernière… »
« - Hé mademoiselle, t’as fait tomber quelque chose… mon cœur…
- Ben écoute, il a dû tomber dans le même trou que ton charisme, ton intelligence et ta beauté. Pas de chance ! »
Ses personnages sont parfois un peu caricaturaux : les hommes, souvent infidèles, les femmes amatrices de mode (Je vous rappelle que mémé Papillote déteste le shopping et garde encore des vêtements achetés en francs.) Mais la jeune femme possède une fraîcheur revigorante. Puis comme moi elle vient de Lyon et a suivi les mêmes études (à peu de choses près, on sortait de la même promo). (Je vous ai dit aussi qu’à Lyon j’habitais l’immeuble en face de Liane Foly et à côté de l’affaire Louis Trio ? Comme quoi mon quartier pourri cachait des pépites) (il faut me compter dedans bien sûr) (bah oui, grâce à ma chansonnite).
Suite du bilan one man show bientôt, avec entre autres Chris Esquerre ou Alexandre Barbe.
Et vous, connaissez-vous ces humoristes ? Que pensez-vous de ces sketches ?
16:31 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : humour, one man show, spectacles, théâtre, sorties à paris, baptiste lecaplain, alex lutz, petit journal, bérengère krief, bref, vérino | | Facebook
09/06/2013
Pop Redemption
Dans Pop Redemption, réalisé par Martin Le Gall, 4 amis jouent dans un groupe de black métal depuis leur adolescence : les dead makabés (sic). Comme chaque été, ils font une sorte de « tournée » des salles miteuses. Cette année, grâce à un désistement, ils sont invités au mythique Hellfest ! En route pour la gloire, ils provoquent malgré eux un accident mortel. Ils décident de se cacher sur place, au pays de la fraise, où se tient un festival pop et psychédélique… Pour les satanistes, c’est l’ambiance flower power qui va représenter le véritable enfer. Vous pouvez voir la bande annonce en lien.
Cette comédie très second degré joue sans cesse sur la parodie et le décalage entre les différents univers : le black métal et la pop, mais aussi la contradiction entre les rêves d’enfance et la réalité du quotidien. Le héros s’imagine future star et sataniste, mais habite chez sa grand-mère grabataire et s’occupe d’elle tendrement… Dans la première scène, le groupe répète ses chansons, avec le leader habité par ses textes, mais est brutalement ramené au monde réel : les musiciens doivent libérer le studio, qui est en fait le cellier d’un restaurant, car l’un d’eux doit terminer son service…
Certaines scènes sont hilarantes, comme l’accident, qui a fait exploser de rire toute la salle. Le film rappelle l’esprit des Inconnus, comme leur génial clip « Vice et versa ». On voit également la patte d’Alexandre Astier, créateur de Kaamelott, co-scénariste et fan des Beatles. Le roi Arthur est ici excellent dans un rôle de flic irascible qui se veut imperturbable, mais que tout vient contrarier et qui reste dépassé. Dans sa voiture, il écoute des chansons qui évoquent Stone et Charden ou Michel Fugain…
L’idée originale de mêler des satanistes à l’univers des yé-yé me plaît beaucoup, bien évidemment. Le film fait de nombreuses références aux Beatles (la traversée d’Abbey Road, le superbe générique de fin en dessin animé qui rappelle Yellow submarine…) Des citations des fab four pontuent les différentes parties du récit.
J’aime aussi que le film fasse découvrir l’univers méconnu des métalleux. Une adolescente tente d’expliquer à sa mère la genèse du black métal et la différence entre les courants (trash, death etc…) (mémé radio nostalgie n’a toujours pas compris). A une époque, quand mémé était jeune, je connaissais quelques métalleux et gothiques. Leur look (habits de noir, cheveux longs pour les hommes etc) impressionnait les passants, mais la plupart n’était que de gentil nounours, comme le montre bien le personnage interprété par Grégory Gadebois : une sorte de viking entouré d’enfants et père au foyer.
Le film exploite aussi l’entrée dans l’âge adulte et la crise de la trentaine : les 4 personnages se sont connus adolescents et ont fait les 400 coups ensemble. 15 ans plus tard, ils se sentent « devenus responsables » et veulent arrêter la musique : l’un, propriétaire d’un restaurant, ne pense qu’à ses crédits à rembourser, l’autre veut s'occuper de ses marmots… mais le leader, incarné par Julien Doré, ne l’entend pas de cette oreille. Pour lui, le black métal, c’est toute sa vie, il croit toujours en ses rêves (devenir célèbre).
En voyant au générique Julien Doré, issu de la télé réalité (il est le gagnant de la nouvelle star de 2007), j’avais un peu peur. Le chanteur à barrette, connu pour sa version très originale de Moi Lolita, allait-il être à la hauteur ? C'est un chanteur, pas un acteur (même s'il est doublé pour le chant guttural du black métal). Je l’avais vu dans le calamiteux film de Pascal Thomas, Ensemble, nous allons vivre une très très grande histoire d’amour, et sa prestation caricaturale ne m’avait pas convaincue. Mais dans Pop rédemption, Julien Doré est vraiment une révélation. Il porte le film sur ses épaules (les autres personnages sont surtout des faire-valoir).
Ce qui m’a surtout marqué, c’est qu’il est très touchant. Le réalisateur nous expliquait en fin de séance que c’est l’acteur lui-même qui a apporté cette touche d’humanité : « mon personnage est exécrable (autoritaire, il impose son point de vue à ses camarades) les spectateurs ne pourront pas l’apprécier. » Alors Julien Doré a montré comment un homme qui croit toujours en ses rêves, qui possède une telle volonté, se retrouve subitement seul et affaibli en apprenant que ses compagnons lâchent le groupe, et que pire, ils n’ont jamais été vraiment amis. Cet homme qui paraît dur est en fait très sensible et naïf. Un des personnages explique que sa femme veut un enfant, et les autres l’interrompent : « c’est gênant ce que tu dis ». Ils se connaissent depuis 15 ans, se voient chaque semaine pour répéter leur musique, mais ne partagent rien au final …
Si le film commence très bien, il s’essouffle en cours de route, avec des invraisemblances et de grosses facilités (les musiciens improvisent de la pop comme s’ils en jouaient depuis des mois, etc). Ce qui est vraiment dommage car l’idée de départ était excellente. Mais le film laisse malgré tout un bon souvenir. L’atout principal de Pop rédemption est sa bonne humeur communicative. Un bon fell good movie.
20:26 Publié dans On connaît la chanson, On connaît le film | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : cinéma, beatles, pop redemption, julien doré, alexandre astier, les inconnus | | Facebook
05/06/2013
Giorgio le mentaliste
J’ai pu voir au Théâtre de 10 heures un personnage qui me fascine depuis longtemps, moi qui adore les mystères : un mentaliste, quelqu’un qui « devine » nos pensées. Pas par magie, mais par observation, déduction et manipulation…
Giorgio le mental expert a une tchatche, un humour et un aplomb incroyables. Ses capacités permettent au public de se sentir à l’aise et en situation de réceptivité, nécessaire pour le bon déroulement du show. Pourtant le personnage me fait penser aux « beaux parleurs » et grandes gueules. Je sens les manipulateurs, et je fais bien, Giorgio en est un.
Tout le monde rigole, moi aussi car Giorgio est vraiment un phénomène, mais je reste crispée et ratatinée sur mon siège, priant pour que le mentaliste ne croise pas mon regard (et tente de deviner mes secrets).
Giorgio : - Certains vont participer au spectacle (je cherche la sortie de secours). Les rationalistes et les dubitatifs passeront en premier, oui vous qui croisez les bras, j’en vois 2 ou 3 (j’en fais partie et repose en vitesse les mains sur les accoudoirs). Je fais une exception pour les plus timides (ouf, je me redresse sur mon siège). Nan je rigole, ils y passeront aussi (si j’enjambe mes 4 voisins, je pourrais atteindre la porte en moins de 20 secondes…)
Giorgio lance une boule de papier « au hasard » dans le public, et celui qui la reçoit sera sa première victime.
La balle part, dans un grand arc de cercle, chacun, attendant son sort, est suspendu à son vol, les heures propices suspendent leurs cours et ... bien évidemment, la boule tombe devant moi.
N’écoutant que mon courage qui ne me disait rien, je lève immédiatement mes pieds et me recroqueville sur le fauteuil, comme si j’avais vu une souris ou de l’acide sulfurique sur le sol.
- Qui a la boule ?
Je contemple l’objet affreux. La pousser discrètement vers la voisine ? Trop tard, elle a vu ma manœuvre. L’amie qui m’accompagne se sacrifie bravement et prend perd la boule (elle recevra la médaille du mérite)
Giorgio l’interroge simplement : « Tu t’appelles comment ? (Jusque là, c’est facile) tu fais quoi dans la vie ?
Elle répond. Giorgio, catégorique : « Tu mens. »
Elle n’a pas menti, mais n’a pas dit toute la vérité sur son métier d’agent secret (oups).
Giorgio lui demande de penser à une envie simple, qu’elle note sur un papier, puis de renvoyer la boule au hasard. Cette dernière part droit en l’air, plus haut vers le ciel plafond et retombe… devant moi. Prenant mon courage à deux pieds, je la pousse vers la voisine…
Le mentaliste envoie mon amie wonder woman et d’autres condamnés monter à l’échafaud sur scène. Je lance des regards apitoyés (merci pour ton sacrifice), l’estomac tordu d’angoisse (quelles sont tes dernières volontés ?)
Pour « deviner leurs pensées » le mentaliste demande aux personnes de penser très fort à leur envie, les regarde droit dans les yeux et prend leurs pouls.
Le mentaliste : - je te sens très fatiguée… (Les cernes peut-être ? t’as qu’à dire qu’elle a une sale gueule aussi, non mais)
- Tu voudrais te reposer..
- Oui, à peu près
- Tu voudrais partir en vacances !
- C’est ça !
Le mentaliste montre donc un super esprit de déduction et d’observation. Il est encore plus impressionnant avec l’autre candidate :
- Je sens une hauteur… un grand espace… de l’air… je vois que tu descends… tu veux partir au ski !
- C’est ça ! » et la femme sort son papier pour preuve.
M’enfin ! Comment il fait ?!
De ce que j’en sais et en conclus, un mentaliste observe les infimes changements d’expression, de posture, qui trahissent les pensées et les mensonges. Une légère crispation, une hésitation, et hop, il comprend. Chacun peut développer ses capacités de mentalisme. Giorgio demande à un couple de monter sur scène. Il bande les yeux de l'homme, qui se tient derrière sa compagne et la prend par les épaules. Le mentaliste effleure la main droite de la femme avec une plume, touche son bras gauche... et le mari ressent les mêmes sensations que son épouse !
Giorgio tend aux spectateurs un jeu de tarots, ils choisissent une carte, la repose dans le tas. Puis Giorgio leur montre les cartes, et devine en observant leur réaction qui a choisi laquelle. J’arrive à le faire aussi avec une personne qui écarquille les yeux devant le roi de pique, mais les autres me restent impénétrables.
Comme les détecteurs de mensonges, Giorgio tâte le pouls des cobayes. Il bande ses yeux, donne à quelqu’un 4 gobelets en plastique, et lui demande de cacher sous l’un d’eux une pique acérée. Giorgio écrase les gobelets qu’il juge vide. S’il ne veut pas se faire transpercer la main, il n’a pas intérêt à se tromper… Je suppose que la personne qui cache la pointe doit voir son pouls accélérer lorsque Giorgio pose la paume au-dessus du mauvais gobelet…
Le mentaliste utilise la morphopsychologie aussi. Mon amie avec la raie des cheveux sur le côté droit est une « romantique ». Sans doute influencée par Giorgio qui lui explique ce fait pendant qu’elle cherche une carte, elle choisit le 10 de cœur…
Un homme sur scène, qui possède un grand front, est jugé par le mentaliste « pas communicatif ». J’aurais plutôt pensé intello et réfléchi. En tout cas il m’inspire plus de sympathie que son voisin, auquel je trouve un air crâneur insupportable, (grand sourire, grands gestes, forte carrure). Ce dernier est estimé « communiquant et conquérant » (un coq quoi).
Je ne sais pas si Giorgio utilise la morphopsychologie pour comprendre quelle est l’actrice préférée d’un spectateur. En me basant sur son physique (que je trouve très disgracieux) j’imagine que le type doit aimer une actrice que je n’apprécie pas, mais de là à imaginer laquelle... Et Giorgio devine : « elle est vieille » (le type a la trentaine) et il découvre très vite « Jeanne Moreau » (quel gérontophile, elle a 85 ans !)
Le mentaliste use aussi de la mnémotechnique, cette méthode qui consiste à faciliter la mémorisation, comme « A dans par pour en vers » et « ou est donc or ni car » qui aide à se souvenir de…quoi déjà ? Mémé ne parvient déjà pas à se rappeler de choses simples et évidentes comme le fait de payer son loyer tous les mois (ah tiens, on est déjà le 5 !)
Giorgio demande à des spectateurs de choisir au hasard un mot de plus de 3 syllabes dans un livre, de juste dévoiler le chapitre et… il est capable de citer les mots par cœur !
Le mentalisme est aussi du calcul. Giorgio trouve l’âge d’une personne ainsi que le jour de la semaine où elle est née. Il est capable de résoudre de grandes opérations en quelques secondes (je connais mes tables de multiplication par cœur, c’est déjà pas si mal !)
Je suppose que le mentaliste nous influence en suggérant nos réponses, laissant échapper quelques mots clés qui s’impriment inconsciemment dans notre cerveau, et que l’on ressort en pensant agir de notre propre arbitre lorsqu’il nous pose la question plus tard. Il demande par exemple à une spectatrice de choisir sa barre chocolatée préférée parmi une dizaine, et elle prend un lion. Giorgio nous explique ensuite qu’elle a été influencée par un test qu’on avait effectué auparavant et se concluant par les chiffres formant le mot lion à l’envers. Ca n’a pas fonctionné avec moi, car j’aurais choisi le mars, ma barre préférée. Peut-être que mémé est atteinte d’Alzheimer tout simplement.
Le mental expert utilise certainement aussi les moyens classiques, prêcher le faux pour savoir le vrai, et restreindre le champ des possibles. Il tente aussi certainement de faire croire qu’il comprend la personne en donnant des affirmations évidentes (« il vous arrive de douter » ben, comme tout le monde oui) (sauf Chuck Norris).
A la fin du spectacle, tout le public reste bouche bée. Giorgio a enfermé au préalable un papier dans une boîte cadenassée (un spectateur choisi comme chien de garde aboie dès qu’on s’en approche). Une femme le sort à la fin du show, et sur le papier, il est inscrit son nom, ainsi que des réponses aux questions posées à d’autres spectateurs, comme leur destination de vacances idéale ou le montant imaginaire d’une cagnotte du loto !
Vous l’aurez compris, on est scotché et fasciné par la performance de Giorgio le mental expert, mais aussi par sa personnalité. Non seulement il est doué, mais il est aussi très drôle. Même quand il se trompe, il retombe toujours sur ses pattes, avec une assurance, une répartie et un naturel époustouflants. Quand je suis prise en défaut même sur des détails ridicules, je me mets à rougir comme une pivoine et à bégayer…Son spectacle est très vivant, on ne voit pas le temps passer, il se passe plein de choses, je ne vous en ai raconté que le quart (vous constatez déjà la longueur du billet). Je n’ai qu’une hâte, c’est d’y retourner pour tenter de comprendre … mais uniquement dans l’assurance de ne pas monter sur scène ! Mon amie Wonder woman me dira plus tard : « je te voyais stresser pour moi, mais ça allait ! » (La médaille du courage lui sera délivrée le…)
J'ai assisté quelques temps plus tard à un autre spectacle de mentaliste... et cette fois-ci, j'ai été choisi comme cobaye ! (je vous raconterai peut-être un jour).
Giorgio, mental expert, joue au Théâtre de 10 heures jusqu’à fin juin. Vous pouvez réserver vos places et lire les (excellentes) critiques sur billet réduc.
16:28 Publié dans Je suis culturée | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : giogio mental expert, mentalisme, spectacle, théâtre, théâtre de 10 heures | | Facebook
14/05/2013
C'est la quille
- Finalement le big boss ne veut plus embaucher, il dit qu’on n’a pas les moyens.
- M’enfin ! La boîte a remporté plein d’affaires ce mois-ci, on n’a même pas le temps de les traiter, et elle a engrangé 3 millions ! "
C’est pourtant connu : plus une entreprise gagne d’argent, plus elle licencie. Et puis organiser 15 jours de soi disant séminaires au ski ou en Tunisie, et des soirées cocktails sur des yachts entre les grands pontes, c’est plus important bien sûr que d'employer un salarié. Puis ça coûte moins cher, forcément.
Pour une fois que je voulais rester ! C’est que je m’amusais bien ici ! Enfin le travail était très enrichissant je veux dire. Hum.
Et je pars à la fin de mon contrat ? Quoi, dans 2 jours, le 30 avril ? Ah non, ça me fait rater tous les ponts de mai payés ! Puis les ¾ des employés partent en vacances, j’aurais eu l’open space m’a tuer pour moi toute seule ! Avec pas grand-chose à faire, et personne pour espionner mon écran d’ordi pendant que je regarde facebook. Enfin, j’aurais eu plus de facilité pour me concentrer sur mon travail précieux. Re-hum.
J’annonce la nouvelle aux collègues :
Moi - " Liberté, j’écris ton nom ! C’est la quille dans 2 jours !
Caliméro : - Alors je pleure dans deux jours…
Moi - Nan, contente-toi plutôt de me faire un super gâteau au chocolat pour fêter ça, mais avec le cœur bien coulant tu vois ? Ca me sera plus utile.
Caliméro : - Quand est-ce que tu arrêteras de penser avec ton estomac ?"
Etant donné qu’on me surnomme l’estomac sur pattes, jamais je pense… je vis pour manger moi.
Grincheuse : - " T'organises un pot pour ton dernier jour ? Tu fais un gâteau ?
Moi : - Non. (Je sais que j’en recevrai déjà, et certainement pas de sa part : grincheuse a poussé sa méchanceté et sa bêtise jusqu’à ramener pour la première fois un gâteau le jour de mon départ, en en proposant à tout le monde, sauf à moi). (mais je l’ai goûté quand elle avait le dos tourné et il était dégueulasse) (et ceux que mes collègues sympas m’ont offerts étaient bien meilleurs) (na.)
Moi : - " J’ai récupéré mon four chez une voisine, il est plus vieux que moi. La dernière fois que j’ai vraiment cuisiné un truc c’était en l’an de grâce 2010 je pense, un cake mal cuit évidemment, que tout le monde a trouvé trop sec …
Grincheuse : - Mais c’est pas grave, j’adore les gâteaux moi !"
Oui ça se voit. Je ne te rendrais pas service. Ou alors je mets du laxatif dedans, mais tu serais encore contente vu que c’est ta méthode de régime préférée. Ou alors de l’arsenic ?
Pour info, je précise que grincheuse me hait sans raison (enfin, par jalousie) et a carrément tenté de me frapper, mais selon le chef du personnel « bah, t’en verras d’autres, c’est rien, avec les deux filles qui t’ont précédée (et qui ont démissionné, on se demande bien pourquoi) elles s’insultaient et se tiraient les cheveux, haha ! » C’est drôle, effectivement.
Vous comprenez pourquoi je n’ai pas spécialement envie de faire un pot de départ avec mes chers collègues. Ou alors je fais comme Patrick Dewaere à la fin de Coup de tête, l’un de mes films cultes comme j’en ai souvent parlé : « Je lève mon verre à la plus formidable bande de salopards que j’ai jamais rencontrée ! Je lève mon verre au tas d’ordures qui m’entoure. Et ya de quoi remplir une sacrée poubelle ! »
Nan mais je vous assure, je m’amusais bien, quand on faisait abstraction de ces légers détails…
D’ailleurs un autre collègue s’interroge : " Mais comment tu fais pour être toujours de bonne humeur dans une ambiance pareille ?"
Parce que je me crois dans un film et que je peux ressortir toutes les citations d’Audiard sur la connerie humaine peut-être ? Par contre c’est vrai que je n’ai pas pris note de celle-ci : « quand les types de 130 kilos disent certaines choses, ceux de 60 les écoutent. » (Enfin 50 dans mon cas, mais bien 130 dans le sien). Ca m’aurait évité de recevoir sur la tronche un éléphant, ça trompe énormément. Faut pas parler aux cons, ça les instruit. Puis les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.
Un autre collègue : "Déjà que c’est le grand n’importe quoi c’te boîte, mais alors si t’es plus là, ça va vraiment être le chaos !"
Il voulait dire qu’un employé en moins allait donner plus de travail aux autres, mais je préfère dire qu’il faisait plutôt référence à mon humour irrésistible, ma chansonnite aigue qui égayait ces lieux lugubres… Après moi le déluge.
La bonne nouvelle, c’est qu’au chômage, j’aurai enfin le temps d’écrire.
Enfin, au chômage... je ne sais pas quand je vais recevoir mes indemnités… J’ai déjà mis 6 mois la dernière fois à les obtenir (souvenez-vous de mon parcours du combattant), à cause d’un « bug informatique » de Pôle emploi. Là, une semaine avant d’apprendre la fin de mon contrat, je reçois un mail de Paulo, mon ami pour la vie : je suis radiée car je ne me suis pas « actualisée ». Juste quand je suis vraiment sans emploi. Je m’étais bien inscrite, mais je n’avais pas pu sauvegarder la copie écran « en raison d’un dysfonctionnement momentané du site ». En plus, mon ex employeur a « oublié » de me donner les papiers de fin de contrat pour mon chômage, il va falloir que je retourne chercher l’attestation et revoir mes chers collègues…
Je leur apporterai un gâteau pour l’occasion.
A propos de chansonnite, pour les Parisiens, courez voir le spectacle des Blonds, faux trio suédois qui rend un « homaj à la chonson française » complètement délirant… A pleurer de rire.
20:58 Publié dans Parfois, je travaille, Parfois, je travaille, Toujours, je suis au chômedu, Toujours, je suis au chômedu | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : travail, chômage, pôle emploi, cinéma français, travail, chômage, pôle emploi, cinéma français | | Facebook