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16/09/2013

Le cinéma nous embobine : les détails agaçants

Waste- land.jpgSuite du billet sur le cinéma, inspiré par celui-ci : En bon estomac sur pattes, je suis surtout choquée par le gâchis de nourriture dans les films.
Au café, le personnage ne boit pas son verre en entier, voire pas du tout, et avant de partir prestement, laisse la monnaie sur la table, au pif, donc sûrement en trop.
Je paie le cocktail 8 euros, t’inquiète pas que je le finis ! Purée, en deux gorgées c’est plié, pourquoi laisser la moitié du verre ? En plus c’est super bon !

cinéma,cinéma américain,waste land,mes voisins les yamadaDans le même genre, dans les films américains surtout, les personnages ne finissent JAMAIS leurs assiettes. La mère de famille cuisine pendant trois plombes, tout le monde s’exclame « c’était délicieux » mais on voit quelqu’un débarrasser la table en emportant des assiettes à moitié pleines. Et le nombre de fois où le héros, déçu de s’être fait poser un lapin, jette tous les plats intacts à la poubelle ! M’enfin, quel gâchis !
confessions-d-une-accro-au-shopping-.jpgLes Américains sont connus pour être gaspilleurs. Dans les films, quand ils veulent du renouveau dans leur vie ou mettre en ordre leur appart, ils jettent tous leurs vêtements, leurs affaires dans de grands sacs poubelles, qu’ils mettent ensuite aux ordures …

Autre chose, les personnages en chaussures qui posent les pieds sur la table ou sur le lit. Regardez une série américaine, à tous les coups vous voyez quelqu’un le faire. Les Américains se targuent d’être très propres, on compte la valeur d’une maison au nombre de ses salles de bains, mais les grolles qui ont traîné dehors dans la merde de chien, posées sur la table entre les cacahuètes et la bière, ça les choque pas…
A l’inverse, dans le film d’animation japonais Mes voisins les Yamada, la grand-mère revient en vitesse chez elle car elle a oublié un truc. Elle s’arrête net, les yeux exorbités, quand elle s’aperçoit qu’elle a gardé ses chaussures dans la maison. Le facteur qui passe la regarde avec horreur comme la dernière des souillons…

Autres détails qui me semblent plutôt américains, ce sont les longues embrassades. Et que je te prends dans les bras au moindre prétexte (« j’ai attendu 10 minutes dans la file d’attente ! - oh c’est horrible, viens dans mes bras ! »)
Au téléphone, contrairement au super flic très froid (voir premier billet) qui raccroche sans dire au revoir, quand le personnage échange trois mots banals avec son mari ou ses gosses « tu penseras à acheter le pain » il finit toujours par « je t’aime ». Nan mais allô quoi ! Un peu de retenue !

Encore un truc qu’on remarque dans les films américains, car je n’ai vu personne le faire en vrai (à part au boulot, avec un supérieur qui se croit tout permis). Le héros n’est pas content d’une situation, d’une parole. Par exemple, la belle-mère s’incruste à un dîner, quelqu’un sort une bourde etc. Systématiquement, au lieu d’attendre le moment propice, où ils seront seuls sans oreilles indiscrètes, le personnage interrompt son compagnon, en pleine conversation avec quelqu'un d'autre, pour lui dire : « je peux te parler ? » et l'emmener ailleurs. Je trouve ça très malpoli. La personne qu’on laisse en plan au milieu d’un discours comprend forcément qu’il y a un problème, et qu’elle en est peut-être la source en plus. Observez les films américains, vous verrez forcément la scène une fois.

Si vous avez d'autres exemples, n'hésitez pas à les partager (et après on ira manifester avec nos pancartes devant les cinémas. )

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13/09/2013

Le cinéma nous embobine (suite)

cinema-nous-embobine.jpgSuite du billet sur les incohérences au cinéma, inspiré de cet article :
Télérama : «  Au cinéma, le drap de lit est magique. Quand un couple est couché, le drap arrive en dessous du buste du héros, mais au-dessus des seins de sa compagne – qui, lorsque le plombier (ou un tueur à gages) sonne, s’enroule dedans avec une grâce infinie. Dans la vraie vie, vu que l’on a une couette et un drap housse, on risque la fracture du bassin. »

rhume.jpgJ’ai aussi constaté que dans les films, quand le héros ou la mère veulent couvrir la belle ou l’enfant malade transis de froid, ils les bordent toujours jusqu’aux ¾, en laissant les bras hors des draps. Tu parles d’une protection. Les pauvres peuvent crever dix fois. Moi, au moindre éternuement, je dors avec ma bouillotte, mes chaussettes, emmitouflée jusqu’au menton, recroquevillée en boule comme un chat, avec la patte sur la truffe.

taxi driver.jpgTélérama : « Le billet que le client d’un taxi sort pas hasard de sa poche ou de son portefeuille correspond TOUJOURS au prix exact pour payer. En vrai, on ne compte plus le nombre de chauffeurs excédés quand on leur a demandé de s’arrêter en chemin devant un distributeur…»

La monnaie exacte est un classique, mais j’aurais plutôt cité une caisse de supermarché… Parce que Papillote, comme la plupart des gens du peuple, ne prend jamais de taxi. Je suis toujours la dernière fêtarde en soirée à dire « Pas grave,  j’attends le premier métro de 6 heures, youhou, les sirènes du port d’Alexandriiiie, chante encore la même mélodiiie ! Comment ça tu veux déjà te coucher, il est à peine 3 heures ?! Vas-y c’est pas grave, je continuerai sans toi ! En voiture les voyageurs, la chenille part toujours à l’heuuuuure »

Si le prix du taxi n’est pas exact, le héros du film lance un élégant : « gardez la monnaie ». Quoi ?! Ça coûte déjà un bras !
Ce qui m’amène à écrire que souvent, dans les films, les personnages n’ont pas de souci d’argent.
Par exemple, les flics habitent  d’immenses appartements avec vue sur la tour Eiffel et équipement high tech dernier cri. On sent que le scénariste s’est documenté sur le salaire d’un officier (1800 net en début de carrière).
Dans les films américains surtout, particulièrement chez Woody Allen, les héros sont écrivains, journalistes, artistes… ou décoratrice d’intérieur à 22 ans et demi… comme tout le monde quoi.

Dans les films, quand le personnage rentre chez lui la nuit, la lumière est déjà allumée. Il ouvre la porte, et la petite lampe à 20 mètres du seuil, qui éclaire délicatement son reflet dans le miroir, est déjà en marche, comme par magie. Ou alors, pour faire un joli effet, plusieurs petites lampes (DEJA ALLUMEES) sont disséminées partout dans l’appartement. Les personnages de films possèdent des actions chez EDF.


La prochaine fois, je continuerai sur ces détails qui m’agacent au cinéma...

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11/09/2013

Quand le cinéma nous embobine avec ses coups de fil

ciné embobine téléphone.jpgTélérama a publié récemment (dans l’espace-temps de mémé, ça fait un mois) un article traitant des facilités au cinéma (ici en lien). Je le complète avec d’autres incohérences qui me turlupinent depuis longtemps (je me pose toujours des questions essentielles) :

Télérama : « Quand le héros téléphone à une administration (d’accord, lui c’est le FBI, vous la Sécu), on lui répond à la 3ème sonnerie, il ne doit pas taper « étoile » et ne patiente pas avec les 4 saisons de Vivaldi. »

inspecteur la bavure téléphone.jpgJ’ai aussi remarqué qu’au téléphone, le héros ne dit aucune banalité d’usage, et raccroche sans dire au revoir.
Par exemple, le super flic reçoit un appel de son collègue, qui au lieu de dire d’un ton guilleret : « Salut c’est Franssou, ça va ? C’était pour te signaler où est Charlie le dealer, chez Paulette la reine des paupiettes … On le cueille quand ?
- Ça va bien et toi ? Comment s’est passé ton rendez-vous avec inspecteur La bavure ? Merci beaucoup pour l’info ! On partira de bon matin sur les chemins, à bicyclette, avec Francis et Sébastien et puis Paulette. On se tient au courant, je te rappelle, bisous, nan c’est toi qui raccroche ! »

Dans les films, le héros décroche sans sourire, entend une voix sombre lui dire : « Charlie est chez Paulette » et le héros raccroche sans un merci ni merde. Pareil, quand il donne rendez-vous, il ne précise jamais l’heure, mais assène juste sur un ton grave : « demain, chez Paulette ».
Moi, il me faut l’heure exacte, l’itinéraire RATP, le calcul du temps de trajet, et une dizaine de précisions : « Quand tu dis 19h, c’est en temps normal ou en temps papillotien toujours en retard ? On se rejoint plutôt à la sortie du métro ? Car Mappy conseille 6 minutes à pied, avec 3 rues et 2 tournants, je vais me perdre à tous les coups ! » Et quand je suis sur place, je rappelle encore, affolée : « T’es à quelle sortie ? J’suis à la 3 ! Quoi la 5 ? Mais elle n’est pas indiquée ! »

ciné embobine max-menace-chaussure-telephone.jpgJ’ai essayé la technique cinéma une fois, avec un collègue qui me demandait un service par téléphone : « Papillote, ça va ? Je te dérange pas ?  Tu pourrais voir si c’est pas toi qui as le dossier Trucmuche s’il te plaît ? Je le trouve pas… »
J’ai voulu répondre à la James Bond un simple et efficace « Ok, ça marche. » et j’ai raccroché directement. Quand j’ai apporté le dossier, le collègue a bronché : « Et la feuille rose ?
- Bah, tu ne me l’as pas demandé ?!
- J’ai pas eu le temps, t’avais déjà  raccroché !! »

Conclusion : dans les films, répondre sèchement donne un style efficace, actif, viril. Dans la vraie vie, c’est malpoli.

Suite demain…

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06/09/2013

Le Rock en saigne : le dernier métro pour une claustro

le-dernier-metro.jpgMémé Papillote, qui était fière d’avoir eu la présence d’esprit d’échapper aux mouvements de foule à Rock en Seine, se retrouve donc très intelligemment à prendre le métro à la fin du dernier concert, comme… tout le monde, environ 30 000 personnes. Je suis contrainte de faire le mouton et de suivre le troupeau qui nous mène à l’abattoir : le métro…

Emportés par la foule, qui nous traîne, nous entraîne, nous éloigne l´un de l´autre, je perds mes parents-potes en route, ce qui était ma crainte de la journée. Je me retrouve seule avec une vague connaissance. Pour peaufiner le tout, une pluie battante s’abat sur nous. Mais la pluie au moins, c’est l’eau, l’air, la vie… car nous nous engageons dans le long tunnel du métro, sans savoir où il nous mène, croisant de temps en temps des regards atterrés rebroussant chemin : ce n’est pas bon signe. Où allons nous ? Quelle est notre destination finale ? On va tous mouriiiiiir !!!
Une dizaine de minutes plus loin, avançant de plus en plus péniblement, nous tournons enfin dans le couloir qui nous mène aux portes du paradis, le métro. Et nous restons bloqués à 3 mètres de la délivrance, car, de manière incroyable, les portiques sont…fermés. 4 mastodontes de la sécurité se tiennent derrière, seuls, peinards, et nous regardent, affluer de plus en plus, nous serrer de plus en plus, étouffer de plus en plus. Impossible de bouger. Impossible de faire demi-tour, nous sommes pris au piège. La RATP, partenaire officiel du festival, vous assure un confort maximal. J’aurais dû m’en souvenir pourtant : RATP signifie en fait « rentre avec tes pieds ».
Commençant à avoir du mal à respirer, je me rappelle à ce moment opportun que je suis en effet légèrement claustrophobe. Petit détail. Quand il se voit enfermé dans un espace clos, le cheval sauvage se rend soudain compte qu’il a envie de courir le monde après son destin.

classe de neige.jpgJe crois que cette claustrophobie date de mes 8 ans. J’étais en classe de neige (l’un des pires souvenirs de ma vie, mais heureusement pas pour les mêmes raisons que le personnage d’Emmanuel Carrère –ou le film de Claude Miller-). J’avais atterri dans le dortoir des 3 pestes de la classe, mon alcoolique de prof (véridique, elle planquait sa bouteille sous son bureau et sentait l’alcool à plein nez) pensant sans doute qu’une élève sage comme moi allait tempérer les grandes gueules. Une nuit, j’ai entendu dans mon sommeil comateux des cris, puis senti un bras énergique me tirer du lit. Je n’ai même pas eu le temps de dire ouf. Percevant des petits rires sortant du dortoir, un surveillant était rentré en trombe, avait crié pour obtenir le silence, puis pris la première victime innocente lui tombant sous la main (moi). Il m’a entraîné dans une salle de bains, a fermé la porte en criant « ça t’apprendra, tu resteras ici ! ». Le temps m’a paru interminable, j’étais terrorisée, enfermée dans cette petite pièce, dans le noir complet.

Je me suis plaint à ma famille dans une lettre. Ma mère a téléphoné paniquée en demandant ce qui se passait, et bien évidemment est tombée sur le surveillant. Je me rappelle encore de son regard noir quand il m’a passé le combiné, en restant à côté de moi pour vérifier ce que je disais. Je n’ai pas osé réitérer mes propos devant l’oeil menaçant de mon bourreau, et les 10 derniers jours de la classe de neige ont été un long supplice. Je pense que ceci peut expliquer en partie ma peur des espaces clos, petits et obscurs, et ma difficulté à m’endormir sereinement… (Je crois que le pire dans cette histoire, c’est qu’à mon retour tant espéré, ma mère a oublié de venir me chercher à l’heure, et mon frère s’est foutu de ma gueule pendant des années en me récitant par cœur des passages de ma longue lettre mélodramatique (j’avais déjà le goût du drame et de l’écriture à l’époque).

Mais passons et revenons à nos moutons coincés dans le métro :
Les portiques ouvrent en fait toutes les dix minutes, seulement lorsqu’un métro arrive. Car évidemment, la RATP-partenaire-officiel-du-festival n’a pas jugé utile de multiplier les rames face à la significative augmentation de voyageurs.
Pour accentuer ce moment de bonheur et de convivialité, je me retrouve du côté gauche des portiques, c’est-à-dire ceux qui s’ouvrent… uniquement pour la sortie. Je suis donc bousculée et insultée copieusement par les quelques rares malheureux qui ont pensé que c’était une bonne idée de sortir à cet arrêt à l’heure du final de rock en Seine.
45 minutes de cauchemar plus tard, sans même toucher le sol, la foule me pousse en avant et je parviens à passer un portique. Toujours honnête, j’ai le réflexe de valider un ticket, avant que les gens derrière me hurlent d’avancer plus vite.

Creep.jpgJe respire enfin, je suis passée en zone libre. Je me retourne, et mon accompagnatrice a disparu. Il est 1h40, je vais atteindre le métro, mais j’ai encore une correspondance, que je ne pourrai jamais obtenir. Je suis à plus d’une heure de chez moi, seule, sans argent, et mon portable n’a presque plus de batterie. Le parfait scénario de film d’horreur, qui se déroule très précisément dans ma tête grâce à mon imagination débordante. Et comme je suis aussi cinéphile, je me rappelle les scènes d'angoisse du film Creep... J’ai trouvé très malin de partir avec le strict minimum, craignant la promiscuité et les vols. Je n’ai pas pris mon portefeuille mais uniquement 25 euros en liquide, que je trouvais largement suffisants. C’était sans compter les prix exorbitants associés à un estomac sur pattes…
Je me remets à paniquer (ça faisait longtemps) seule du bon côté des portiques, tandis que le reste du troupeau bloqué derrière me regarde avec envie. 10 minutes plus tard, mon accompagnatrice me rejoint enfin, et me voyant désemparée, à l’immense bonté de m’héberger. Mémé ne s’endort qu’au premier chant du merle à 7h30, car elle ne retrouve pas ses petites habitudes, et surtout, des jeunes éméchés jouent au « uno » sur leur balcon jusqu’à 5h30, en hurlant dès que l’un d’eux pose une carte « +3 » ou « retour en arrière ».

A part cette fin apocalyptique, j’ai tout de même beaucoup apprécié l’ambiance du festival. Si j’y retourne, je prendrais le temps de faire tous les jeux et de regarder plusieurs concerts, et surtout, je rentrerai avant la fin du spectacle pour obtenir une place dans le métro…

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